Torca de los Tres Ojos

(n° 2201)

Développement : 1320 m
Dénivellation : 266 m (+11 ; -255 m)

Ce gouffre découvert en février 2015 s’ouvre dans le flanc du canal del Haya (Vallurgo). C’est le seul du secteur à rejoindre le niveau des galeries fossiles malgré un nombre impressionnant de cavités à fort courant d’air soufflant.

La torca s'ouvre en rive droite du canal del Haya, dans une zone de lapiaz difficile d'accès et au-dessus et à l'est d'une grande doline. L'accès se fait par le fond du vallon au niveau de la cabane de Vallurgo.

Coordonnées UTM 30 (ED 50) :
X = 444,871 Y = 4790,969 Z = 685 m
Commune : Arredondo

2201Entree

La triple entrée de la torca de los 3 Ojos.

Description

Trois entrées distinctes (R.3) rejoignent une belle galerie (3 x 4 m) occupée par un éboulis pentu. Celui-ci vient se déverser dans un premier puits (P.19) qui constitue le départ de la branche sud. En le contournant par la gauche, la galerie se poursuit encore sur une quinzaine de mètres jusqu'à un pincement (-12 m). A cet endroit, plusieurs bauges à ours sont visibles. Mais cette occupation par des ursidés n'était visiblement pas sans risque car nous avons également retrouvé des ossements d'ours au bas du P.19.

contrejour

Jeu de lumières dans la galerie d'entrée

Toujours au dessus de ce puits, et sur sa gauche, un petit conduit très ventilé rejoint, une quinzaine de mètres plus loin, le milieu d'une autre verticale, tout aussi vaste (42 m) et qui communique avec la surface (entrée haute +11 m). C'est par ici que l'on accède à la galerie du Grand Blanc, 220 m plus bas.

dent

Au bas du P.19, nous sommes tombés sur un squelette de caprin en position anatomique, mais plus en profondeur,
il y avait également des ossements plus anciens dont cette canine d'ours.

La branche sud

Faute de temps, cette branche n'a été que partiellement explorée. Après le P.19, deux autres petits puits de 9 et 18 m lui font suite. Les dimensions sont plus modestes et l'exploration s'est poursuivie jusqu'à une petite salle glaiseuse vers -70 m. Le faible courant d'air constaté dans cette branche nous a incité à mettre la priorité sur les autres puits.

P62

Le départ du puits des Lamentins (P.62)

Les puits d'accès à la zone profonde

Du P.42, nous ne descendons que les 18 derniers mètres. Au bas, les parois se ressèrent au sommet d'un nouveau puits (puits des Lamentins). Profond de 62 m, celui-ci s'élargit rapidement au niveau de l'arrivée d'un puits parallèle (12 x 15 m). Au bas, le lit d’un ancien écoulement creusé dans le remplissage amène à un passage impénétrable d’où sort un très faible courant d’air (-92 m). La suite est un peu avant au niveau d'une diaclase bien marquée. Très discrète lors de notre première visite, elle se résumait à un minuscule méandre large de 15 cm mais d'où sortait un très net courant d'air. Quelques travaux ont permis de franchir l'obstacle et d'accèder à un méandre qui s'agrandit plus loin au niveau d'un premier puits de 6 m, suivi un peu plus loin par un autre de 17 m au bas duquel confluent plusieurs arrivées. Deux autres courtes verticales (5 et 6 m) amènent ensuite au méandre des Marteaux, long d'une bonne vingtaine de mètres et qu'il a fallu aménager à divers endroits. Les cinq derniers mètres sont les plus étroits et débouchent au sommet d'un puits de 42 m assez concrétionné et suivi de prés par un autre de 17 m. Ce dernier débouche sur le côté d'une salle occupée par de gros blocs (-209). En se glissant entre ces derniers et après quelques petits ressauts le conduit recoupe une galerie avec amont et aval : la galerie du Grand Blanc (-223 m).

GrandBlanc

La galerie du Grand Blanc non loin de la base des puits.

La galerie du Grand Blanc

Les sens d'écoulement n'étant pas très faciles à identifier en raison du concrétionnement et du remplissage, nous nous garderons bien de baptiser ces conduits d'amont ou d'aval. Donc en partant sur la gauche et après avoir contourné un puits de 10 m sans suite, la galerie est peu à peu occupée par de gros blocs qui finissent par la colmater au bout d'une cinquantaine de mètres. Cependant, peu avant, une coulée stalagmitique sur la droite correspond à l'arrivée d'un conduit latéral. Après quelques rétrécissements, celui-ci rejoint une galerie plus importante mais toujours occupée par de gros blocs effondrés. En poursuivant le cheminement vers l'est (gauche), et après avoir zigue-zagué entre les blocs, on parvient dans un conduit moins large qui se dédouble en profondeur. Vingt mètres plus loin il débouche dans une nouvelle salle dont le sol est occupé par un épais remplissage (hauteur de 3 à 4 m) qui semble avoir complètement colmaté la suite.

remplissage

Ici, le remplissage avoisine par endroit 4 m de hauteur. Ce surcreusement plus récent permet de bien voir sa structure.
Cette observation du remplissage est à associer avec celle de la morphologie très caractéristique que l'on distingue au second plan (Pendants et lapiaz de voûte).

Plusieurs diverticules se développent de chaque côté de cette dernière, mais aucun n'offre de prolongement digne d'intérêt. A la sortie du conduit latéral cité plus haut, et en se dirigeant vers l'ouest (droite) la galerie se développe parallèlement à celle rencontrée au bas des puits et finit par la rejoindre au niveau de la salle terminale par un puits d'une dizaine de mètres.

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Equipement du puits de jonction entre les deux galeries parallèles du Grand Blanc

Revenus à la base des puits et si l'on se dirige cette fois-ci à droite, la galerie continue en conservant les mêmes proportions (2 x 4 en moyenne). Après une rampe très inclinée (P.6), elle rejoint un conduit transversal beaucoup plus gros et encombré de blocs cyclopéens. C'est à cet endroit qu'au plafond, arrive le conduit venant de la galerie du Grand Blanc. Si l'on souhaite éviter un équipement nécessaire pour franchir un ressaut de quelques mètres, un petit méandre parallèle permet de contourner cette première partie de la galerie qui, hélas, se termine plus loin sur une base de puits (ch. 32 m). Cependant, juste au bas, un petit puits de 7 m donne accès à une autre verticale de 25 m (8 x 6 m) qui marque le point bas du gouffre (-255 m). Un diverticule dans le méandre cité précédemment permet également de rejoindre le haut de ce puits.

GB2

La galerie du Grand Blanc dans sa partie est.

Historique

2015 :

Jeudi 19 février : L'entrée est découverte par le S.C. Dijon lors d'une prospection accrobatique en rive droite du canal del Haya (L.Bréard, P. et S. Degouve, L. Garnier). Ce jour-là, une reconnaissance rapide est faite jusqu'au premier puits.

Samedi 4 juillet : Portage du matériel et recherche d'un itinéraire acceptable (P. et S. Degouve)

Lundi 6 juillet : La branche sud est reconnue jusqu'à -75 m et dans l'autre direction, le P.18 et la première partie du puits des Lamentins sont équipés. La topo est réalisée dans la foulée (P. et S. Degouve).

Lundi 3 août : La fin du puits des Lamentins est descendue. Une bonne séance de désobstruction avec les moyens du bord est réalisée pour accèder à la suite du méandre. Cela finit par passer. Un P.6 et un P. 17 sont descendus. Arrêt par manque de corde sur un nouveau petit puits. (P. et S. Degouve, G. Simonnot).

Mardi 11 août : Après une séance d'agrandissement des étroitures au bas du P.62, deux petits puits sont descendus au terminus. Le méandre des Marteaux est exploré jusqu'à une étroiture qu'il faut élargir. Cela passe tout juste et dérrière, un P.43 suivi d'un puits de 17 m amènent à un niveau de galeries. Celle-ci sont reconnues sur 200 m environ (T.P.S.T.: 10 h)(P. et S. Degouve, J. N. Outhier).

Dimanche 16 août : Quelques aménagements sont encore réalisés pour faciliter la progression. Au fond, la galerie du Grand Blanc est explorée vers l'est mais la suite n'est pas évidente. De l'autre côté, le conduit s'arrête sur un petit puits à la base d'une grande cheminée. (T.P.S.T. : 9 h) (P. et S. Degouve, J. N. Outhier, G. Simonnot).

P6

La rampe de 6 m dans la branche ouest.

2016

Samedi 16 avril : La météo n'est pas au rendez-vous et le courant d'air est à peine perceptible. Nous reprenons l'exploration des galeries en fouillant les moindres départs. Plusieurs puits sont descendus mais sans grand résultat. L'aval de la galerie du Grand Blanc jonctionne avec des conduits connus et les perspectives de continuation s'amenuisent (P. et S. Degouve, J. Palissot, Ch. Philippe).

Dimanche 24 juillet : Il restait quelques départs à voir dont une escalade et les puits au bas de la cheminée de 32 m. Dans les deux cas, il n'y a pas de continuation et nous effectuons un repli stratégique en déséquipant les puits (P. et S. Degouve, J. et P. Noyes).

coupole

Belle coupole de plafond dans l'extrémité est de la galerie du Grand Blanc

Bibliographie :

- DEGOUVE, Patrick ; SIMONNOT, Guy (2017) : Echos des profondeurs, étranger, dernières explorations dans la haute vallée d'Asón - Spelunca, bul. De la Fédération Française de Spéléologie, n°145, mars 2017, pages 4 à 7
- DEGOUVE, Patrick et Sandrine ; SIMONNOT, Guy (2015) : Résumé des principales activités de l'année 2015 - Porracolina 2015, Compte rendu annuel du GSHP de Tarbes et du S.C. Dijon
- DEGOUVE, Patrick et Sandrine ; SIMONNOT, Guy (2016) : Compte rendu chronologique des activités en 2016. - Porracolina 2016
- DEGOUVE, Patrick et Sandrine ; SIMONNOT, Guy (2016) : Résumé des principales activités de l'année 2016. - Porracolina 2016

 

< Télécharger le plan général de la torca de los Tres Ojos (387 ko)

Coupe < Télécharger le plan détaillé des puits de la torca de los Tres Ojos (186 ko)

Plan puits < Télécharger la coupe des puits de la torca de los Tres Ojos (312 ko)

CR sorties < Télécharger le compte rendu intégral des sorties à la torca de los 3 Ojos (68 ko)

 


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