Cuevas del Alto Asón

Contours géographiques

La région étudiée s’étend au sud-est de la province de Santander (Cantabria) à une trentaine de kilomètres de la côte atlantique bordant au nord la péninsule ibérique. La partie méridionale déborde très légèrement sur la province de Burgos.
L’ensemble s’inscrit intégralement dans la Cordillière Cantabrique qui s’élève entre Pyrénées et Asturies.
Le domaine karstique analysé a pour limites, très simplifiées,
- Au nord le Rio Bustablado
- A l’ouest le rio Miera
- A l’est le rio Asón jusqu’à Arredondo
- Au sud une ligne allant du Portillo de la Lunada au Portillo de la Sia
La superficie est d’environ 100 km2 formant grossièrement un rectangle de 11,5 km du nord au sud et de 8,5 km d’ouest en est.
Les lourds massifs ont une altitude certes modeste (1633 m au Picon del Fraile) mais ils sont très proches de l’océan et le fond des vallées ne s'élève qu'à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer (156 m pour Arredondo, point bas de la zone étudiée).
Une vigoureuse érosion les a parfois profondément entaillés creusant les gorges du rio Ason et du Rio Miera.

La zone concernée par cette étude figure en rose sur la carte. A l'est, entre le rio Gandara et la vallée d'Asón s'étend un autre ensemble karstique majeur d'où émergent les sommets du Mortillano, de l'Hornijo et du Pico San Vicente.
(version plus détaillée)

Une barrière naturelle convoitée

Au sud le Picon del Fraile et la Pena Lusa font partie d’une ligne de sommets formant une remarquable barrière naturelle. Cette limite administrative des provinces, entre Castille et Montaña, constitue également une limite climatique brusque et, le plus souvent, une séparation hydrographique entre bassin atlantique au nord et bassin méditérannéen de l’Ebre au sud.
Cependant dans les secteurs calcaires il n’y a pas forcément coïncidence entre ligne orographique et ligne de partage des eaux (voir Contexte géologique et hydrologique).

Celle barrière naturelle, exposée aux vents est depuis quelques années très convoitée pour l'implantation d'éoliennes qui ont déjà largement colonisé les crêtes aux abord du col de la Sia (sud du massif). Notons également, que le point culminant (Picon del Fraile) est désormais occupé par une base militaire qui en a fait un site d'observation majeur.

Alignement d'éoliennes autour du col de la Sia. Celles-ci se sont multipliées
principalement sur les reliefs moins escarpés, au sud du col.

La base militaire, plantée au sommet du Picon del Fraile.
Ce magnifique bélvèdere n'est désormais plus accessible.

Un patrimoine naturel et architectural menacé

Le relief très marqué a comme conséquence l’existence de zones de populations très indépendantes et de voies de communication autrefois longues et pénibles. Depuis quelques années d'importants efforts ont été déployés pour désenclaver certains hameaux. Des chemins, pas toujours justifiés se sont multipliés et si certains apportent un net confort à la population locale, d'autres se contentent d'abîmer des paysages autrefois superbes et sauvages. L'implantation d'un parc dans le Haut Ason ne semble pas avoir beaucoup d'effet sur l'activité intensive des pelles mécaniques. Tout cela est d'autant plus dommageable que la région offrait jusqu'à présent une unité architecturale et paysagère particulièrement intéressante et en parfaite harmonie avec la nature environnante.

Une maison typique du val d'Asón. Encore occupées dans les années 60,
celles-ci représentent aujourd'hui un patrimoine architectural remarquable
qui n'a pas échappé à l'envolée des prix de l'immobilier.

Au cours des siècles, l'habitat dispersé s'est complètement fondu dans le paysage.
Cette symbiose presque parfaite est le fruit du labeur de nombreuses générations de paysans,
veritables artistes paysagistes.

L’habitat est tout naturellement concentré le long des vallées et des routes.
On peut distinguer :

- A l’ouest le val du Rio Miera et la petite localité de San Roque. Une route sinueuse venant du nord et de Santander remonte la vallée puis franchit le verrou splendide du Portillo de la Lunada avant de rejoindre la province de Burgos et son premier bourg important : Espinosa de los Monteros.
Depuis 1998, une petite route a permis le désenclavement de Valdicio et Calseca et un accès plus facile vers le cœur du massif. Depuis 2006, cette piste rejoint Bustablado.
- Au sud-ouest le val de Lusa et les cabanes de la Lunada sont déjà en province de Burgos.
- Au nord et à l’est les vallées des Rios Bustablado et Ason confluent au niveau de la localité majeure : Arredondo. L’accès est désormais facile depuis Laredo.
- Au sud-est, La Gándara est une sorte de bout du monde coincé entre le Portillo de la Sia et le col Los Collados. Ce bourg important fait partie de la commune de Soba qui s'étend sur la majeure partie du massif (voir carte des communes). Il est relié à Ramales de la Victoria par une route sinueuse. Constructions anarchiques, stabulations hideuses ont sensiblement dénaturé ce pittoresque village.

Le massif s'étend sur 5 communes mais 2 d'entre elles
(Arredondo et Soba) couvrent 80 % du secteur.
(Version plus grande)

Arredondo au petit jour. La silhouette de la "capital del mundo"
est facilement reconnaissable à son clocher.

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