Géneralités |
Le massif du Grenier de Commune s'étale sur les contreforts nord-ouest
du Buet, qui dominent la vallée du Haut Giffre et le Cirque du Fer à
Cheval.
Schématiquement, il est formé par un synclinal couché (calcaire
tithoniques) dont le centre est constitué par du Berriasien. A l'est,
le flanc du Buet et toute la combe où se trouve le lac du Plan du Buet
sont façonnés dans les argiles feuilletées très
tendres et imperméables de l'Oxfordien.
Les eaux collectées sur ce lapiaz alimentent les sources de Sixt (alt.
755 m) et du Vivier (alt. 780 m) soit un potentiel proche de 2000 m (traçage:
J.Sesiano 1986).
A ce jour, une centaine de cavités ont été visitées,
mais seul le gouffre du Carré d’As (1500 m ; -236 m) permet de
pénétrer de façon significative dans le massif. Des étroitures
et un niveau marneux font actuellement obstacle à la poursuite des explorations.
Le lapiaz du Grenier de Commune. A droite, après une zone d'éboulis, celui-ci remonte jusqu'aux frettes qui dominent le hameau de commune et la vallée de Sixt. Les gouffres de ce secteur alimentent les sources du Cabaret. L'une d'elles ressort au milieu des éboulis et alimente le lac temporaire visible au centre de la photo. Celui-ci se perd dans le porche comblé que l'on distingue ensuite. Les cavités les plus intéressantes se situe sur la partie basse du lapiaz (à gauche sur la photo).
En y regardant de plus près, le lapiaz est haché par des failles
dont la plus importante (NE-SW) correspond à la combe du Cabaret. C'est
au fond de celle-ci que plusieurs pertes ont été repérées
par les Lyonnais, malheureusement, elles demeurent toutes impénétrables.
Cette fracture délimite deux grandes zones de prospection. Au nord-ouest
(zone A, B, C, F) le lapiaz remonte par gradins jusqu'au sommet du Grenier de
Commune (2775 m). A partir de 2600 m, on ne trouve pratiquement plus de cavité
car l'action du gel est telle que la surface est recouverte d'éboulis
qui obstruent les moindres fissures. Plus bas, le lapiaz est lacéré
par des failles bien visibles qui encadrent des banquettes structurales. Les
puits à neige et les fissures de lapiaz y sont nombreux. Dans leur partie
basse, en bordure de la combe, les calcaires reposent sur un petit banc marneux
qui semble constituer un écran imperméable très localisé.
C'est dans ce secteur que le S.C.Lyon a découvert le réseau A4/A6/A17.
Ce dernier se développe à une trentaine de mètres de profondeur
et alimente la petite source du Cabaret. Le cavernement est bien développé
et les galeries sont, par endroit, très confortables. Il est fort probable
que toute la zone A constitue le bassin d'alimentation de cette source et de
sa grande soeur toute proche (Grande Source du Cabaret). Il reste très
certainement des réseaux de ce type à découvrir, mais dans
ce secteur (zone A), il ne serait être question d'accéder au karst
profond. De l'autre côté de la grande faille (sud-est du lapiaz),
la physionomie de surface est pratiquement identique hormis le fait que l'on
se trouve au point de flexure du synclinal couché.
A cet endroit, il existe une concentration intéressante de cavités
(zone D) qui, de par la proximité de la faille et des pertes qui la jalonnent,
sont les mieux placées pour rejoindre l'éventuel collecteur qui
est supposé circuler à une centaine de mètres de profondeur.
C'est d'ailleurs dans cette zone que nous avons concentré nos travaux,
délaissant tout le secteur situé le plus à l'est (zone
E et F).