Torca Grande de la Porra

(n°230)

Développement : 300 m
Dénivellation : 266 m (-234 ; + 32)

L'entrée de la Torca Grande de la Porra est de toute évidence la plus visible du versant est de la montagne du même nom. Comme la torca de la Yusa, située au nord de la Porra, il s'agit d'une succession de grandes verticales aux sections imposantes. Malheureusement, la similitude concerne également la profondeur (-234 m pour l'une et -210 m pour l'autre) qui peut paraître modeste au regard du potentiel de ce secteur.

X = 446,935 ; Y = 4788,965 ; Z = 1053 m
Commune : Arredondo
Dans le flanc est de l’Alto de Porra au dessus des cabanes de Bucebron. Rappelons que l’accès est désormais pratique par la route Bustablado - San Roque - Calseca.

Description

L'ouverture (40 x 15 m) donne accès à un puits de 129 m (161 m sur le côté le plus haut). La descente jusqu’à –28 s’effectue sur un terrain très instable et incliné qui expose la verticale de 101 m aux chutes de pierres. Le tube de belles dimensions (10 x 12 m) est superbe et la base, tapissée par un névé important, provoque une luminosité remarquable. La descente s’effectue totalement dans le vide ; dans la paroi opposée des ouvertures sont hélas hors d’atteinte. A la base même du névé une courte galerie descendante est rapidement impénétrable. C’est un passage latéral avec deux étroitures entrecoupées par un ressaut de 4 mètres (opposition) qui conduit au second puits (95 m). Un courant d'air aspirant en été est très sensible. Il semble que l’on arrive au sommet d’un très haut méandre. Deux paliers fractionnent la descente à – 60 (arrivée de l’eau) et à – 90. Au fond, un large méandre se profile, devenant curieusement impénétrable trente mètres plus loin à - 234 m à la suite d’un brusque pincement des parois qui ne laisse passer que le petit filet d’eau et le courant d’air. Une escalade d’une dizaine de mètres n’a pas permis de trouver la suite qui existe peut-être un peu plus en hauteur.

L'entrée de la torca Grande de la Porra.

Géologie, hydrologie

Le haut du gouffre (+32) est dans les biocalcarénites (patine ocre). Le départ de l’équipement (+-0) s’effectue dans les calcaires marneux, rognoneux (patine bleutée) qui nous accompagnent dans l’entonnoir d’entrée. On retrouve plus bas des calcarénites (base du niveau 6) avant de trouver dans la grande verticale et jusqu’au terminus les calcaires francs de Bucebron (niveau 4).
Le gouffre doit probablement rejoindre des amonts encore inconnus de la sima del Cueto. Les niveaux fossiles seraient quelques 600 m sous l’entrée du gouffre.
Sur le plan plus local, en raison de l’importance de son orifice et des dolines voisines, le gouffre sert de réceptacle des eaux. Au cours de notre première remontée, suite à un orage, nous eûmes le triste privilège de voir se former une véritable cascade dans le grand puits, entraînant un bombardement en règle du spéléologue et de sa corde que nous n’oublierons pas !

Historique

Ce magnifique gouffre très visible sur les photos aériennes, a été indiqué par des bergers. Nous le repérons le 1er août 1975. L’accès se fait alors par Bustablado et un cheminement très pénible (3 h).
Le 3 août le grand puits d’entrée (P.129) est descendu, l’exploration est menée jusque dans les premières longueurs du P.95. Arrêt faute de matériel (Ph. Morverand, G. Simonnot ).
Le 15 août la même équipe est renforcée par Geneviève Poquerusse (à l’époque l’exploration de grandes verticales par les dames n’était pas monnaie courante). Le P.95 est rapidement équipé mais très vite nous butons sur l’actuel terminus.

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