Géneralités |
A seulement trente kilomètres de l’océan
atlantique, au sud de la Cantabria, la ligne des crêtes de Pena de Lusa
établit la séparation avec la province voisine de Burgos (figure
1). Ses sommets calcaires, à l’aspect chaotique mais élégant
qui tranche avec la lourdeur fréquente des massifs de la région,
ne font que prolonger l’extraordinaire barrière de moyenne montagne
délimitant la frange de l’Espagne océanique au nord et
l’arrière pays castillan au sud.
Comme les sommets voisins, Castro de Valnera (1718m), Picon del Fraile (1633m),
la Pena de Lusa avec ses 1572m d’altitude reçoit directement
les imposantes masses nuageuses atlantiques.
Le versant cantabre est pluvieux avec un grand nombre de journées de
brouillard (la terrible « niebla ») et la neige perdure souvent
au printemps au dessus de 1000m.
Le massif de la Lusa vu des cabanes de la Lunada (versant Burgos).
Côté Burgos l’autre versant nettement moins
arrosé et souvent à l’abri des nuages se montre beaucoup
plus accueillant. Les jours de mauvais temps en Cantabria il n’est pas
rare de franchir le col de la Sia dans un brouillard à couper au couteau
et de basculer dans la descente vers Espinosa sous un soleil radieux. La vision
de la muraille de nuages bloqués et s’élevant à
l’aplomb de la ligne des crêtes est saisissante.
Les conditions physiques et climatiques régnant à Pena de Lusa
vont donner aux réseaux souterrains de cette montagne d’altitude
pourtant modeste des charmes particuliers : l’eau sera glaciale et les
courants d’air souvent violents oscilleront entre des températures
de trois et six degrés.