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 Développement : 375 m
    Dénivellation : -321 m
La torca del Turbon est le gouffre le plus profond du versant oriental de la Porra. Essentiellement à dominante verticale, il traverse un épais banc gréseux grâce à la fracturation. Mais cette configuration ainsi que la présence d'un petit actif ont considérablement gêné les explorations qui se sont étalées sur près de 4 ans.
L'orifice du gouffre s'ouvre sur une longue cassure (N-S) qui entaille la bordure Est de la Porra, à la naissance du vallon au bord duquel s'ouvrent la Torca du J.7 (227), la Torca 228 et la Torca 324. Cette fracture importante est d'ailleurs à l'origine du creusement d'autres cavités d'intérêt mineur. (237, 355, 356) et constitue un axe d'infiltration privilégié.
X = 446,950 ; Y = 4788,845 ; Z = 1105 m
    Commune : Arredondo 
 L'entrée de la cavité est un effondrement (10 
    x 4) sur le flanc duquel s'écoule un petit ruisseau qui alimente sans 
    doute le sommet du puits Insuperable.
    Au Sud, un orifice étroit donne accès à un court méandre 
    aux parois friables (grès), qui domine rapidement le puits de 46 m. 
    Ce dernier, de diamètre respectable (2 x 2) tend à s'amenuiser 
    jusqu'à former une étroiture (- 52 m, terminus Avril 1981).
    Un second à-pic lui succède, entrecoupé d'un palier confortable. 
    Il débouche à - 67 m dans une salle ébouleuse, et pentue 
    (Salle Damoclès). En son point le plus bas, on peut descendre le long 
    des blocs par un puits de 9 m. Ce passage très instable en période 
    de hautes eaux est peu fréquentable au regard de la trémie qui 
    le surplombe (trémie "Touche pas à mon bloc"). Après 
    un étranglement, un nouveau puits (P. 34) conduit à un palier, 
    véritable balcon qui domine le puits Insuperable (P. 180 m). Le diamètre 
    de ce dernier croit progressivement, et atteint 15 mètres vers - 200 
    m.
    A - 260, le puits se divise. A l'Est, un nouveau puits de 35 m suivi d'une 
    pente d'éboulis instables et d'un P. 13 m, mène au point bas 
    du gouffre : -312 m). A l'Ouest, le grand puits se poursuit jusqu'à 
    -274 m (éboulis de gros blocs).

L'entrée de la torca del Turbon s'ouvre 
    dans un niveau grèseux. 
    Les parois, d'une qualité douteuse, n'ont pas facilité l'exploration, 
    mais la présence 
    d'un violent courant d'air aspirant a justifié l'acharnement des explorateurs.
D'un point de vue géologique, la Sima del Turbon se situe aux abords d'une faille à faible rejet (E-W) soulignée par le vallon cité précédemment. L'ensemble de la cavité se développe sur une seule et même diaclase qui perfore sur plus de 100 m des grès et couches calcaréo-gréseuses (biocalcarénites de la Porra ) avant d'entailler la masse des calcaires de Bucebron ( niveaux 4-3) épaisse ici de près de 500 mètres.
 Avril 1981 : Au cours d'une prospection, 
    nous découvrons l'entrée et descendons le P. 46 (P. Degouve, 
    B. Lebihan, J. Michel). Au bas, un éboulis terreux masque presque totalement 
    la suite, mais au-delà de ce bouchon, les cailloux semblent tomber 
    dans un petit puits.
    Avril 1984 : La neige fond abondamment, et le P. 46 arrose 
    copieusement. Quelques instants de désobstruction nous permettent de 
    forcer le passage et d'entrevoir les premiers mètres d'un puits, sous 
    une cascade glacée d'eau et de boue. (P. et S. Degouve, G. Simonnot).

Sandrine Degouve équipant le sommet du 
    P.40 en 1985.
    On notera la constitution particulière des parois : des grès 
    bruns à stratification entrecroisée.
    Juillet 1984 : Peu de participants cette année-là, 
    et c'est à trois que nous remontons à la Porra, avec un matériel 
    limité car à la suite d'une chute, Guy s'est cassé deux 
    côtes. Le P. 46 ne coule plus, et les crues printanières ont 
    bien lavé l'étroiture de - 55. Au-delà, nous équipons 
    un P. 16 avant d'arriver dans une salle encombrée par un éboulis 
    pentu. Au bas de celle-ci, un ressaut entre les blocs conduit à une 
    diaclase entièrement obstruée. (trémie "touche pas 
    à mon bloc"). Encore une illusion, car quelques cailloux judicieusement 
    lancés, rebondissent dans un bruit lointain. Le temps de se remettre 
    sur la corde et l'éboulis qui tenait par on ne sait quel hasard dégringole 
    dans un bruit d'enfer. Sous nos pieds, nous estimons un vide de près 
    de 200 m que nous ne pourrons descendre cette année-là par manque 
    de temps et de matériel.(P. et S. Degouve, G. Simonnot).
    Avril 1985 : décidément, la Torca se défend 
    bien !! En effet, la cavité est en crue en raison de la fonte des névès 
    qui subsistent dans les creux et les diverses tentatives se soldent toutes 
    par des douches glacées et des émotions car la trémie, 
    lavée par l'eau de ruissellement, devient particulièrement instable. 
    Un bloc de plusieurs tonnes menace d'obstruer la suite.
    Juillet 1985 : Enfin la cavité est visitable ! Après 
    un aménagement sommaire et un nettoyage sérieux, nous pouvons 
    enfin nous jeter dans le puits, et au cours des deux visites suivantes nous 
    toucherons le fond de la cavité à - 312 m sans toutefois retrouver 
    le courant d'air. (M. Barbier, M. Dorey, J.M. Mollot, P. et S. Degouve, G. 
    Simonnot).