Torca de Mota en Cabera

(n° 696)

Développement : 502 m
Dénivellation : -190 m


La torca de Mota en Cabera est le premier gouffre à avoir permis d'atteindre des galeries sous le Picón del Fraile. Sa mophologie offre beaucoup d'analogie avec celle de sa voisine immédiate, la torca del Requiem, située un peu plus au nord. Comme pour elle, l'exploration en aval, se heurte à des éboulis et effondrements sous les pentes de l'Ojón.

Situation et accès

Le gouffre se situe sur la croupe formée par l’extrémité nord du lapiaz du Fraile et qui porte le nom de Mota en Cabera. L'accès le plus commode se fait par l'est en empruntant la piste réglementée (interdite à la circulation) qui rejoint l'Ojon. Un sentier permet ensuite de gagner le col de Mazo Blanco puis la croupe de Mota en Cabera (marquée Mota Primera sur certaines cartes).

X = 448,475 ; Y = 4781,869 ; Z = 1410 m
Commune : Soba

Le col de Mazo Blanco entre l'Ojón et le fond de la vallée de la Posadia (derrière le personnage). A gauche, le sentier permet d'accéder au lapiaz du Fraile et à ses différents sommets satellites dont Mota en Cabera.
(Les commentaires apparaissent en survolant l'image avec le pointeur.)

Description

L’entrée se dissimule derrière un gros bloc planté dans une doline peu profonde. Après une courte galerie, un premier puits aveugle de 20 m doit être contourné par la droite (main courante). Le second puits rencontré (25 m) est lui aussi bouché par un rétrécissement et c’est par une lucarne à une dizaine de mètres du fond qu’on atteint la suite du gouffre (P.19). A –47 m, un joli puits de 53 m s’ouvre entre les blocs. Au bas, un puits de 35 m se prolonge par un méandre impénétrable (-139 m). Un pendule à 17 m du fond donne accès à un méandre spacieux qui débouche sur un puits de 9 m. La descente continue et, après le franchissement d’un méandre, un nouvel à-pic se présente (15 m) suivi d’un autre de 17 m qui perce le plafond d’une salle chaotique creusée dans les marno-calcaires (-164 m) (Sala Amarga (salle Triste)).
En aval, la galerie de la Entelequia (de l’Entéléchie), ébouleuse et surcreusée se prolonge sur 115 m jusqu’à une obstruction sérieuse (-190 m).
En amont, la galerie remonte le pendage sur une trentaine de mètres jusqu’à une trémie. Peu avant, un passage au niveau de la voûte (désobstruction Atlas) rejoint un canyon assez vaste où arrivent plusieurs cheminées. De là, un méandre latéral communique avec la voûte de la salle Amarga. La cavité est parcourue par un courant d’air aspirant en été.

Géologie, hydrologie

L’entrée s’ouvre à la limite entre les grès (grès de la Brenia, niveau 14) qui chapeautent les sommets du Picón del Fraile (las Motas) et le premier banc supérieur des calcaires du Picón (niveau 13).
L’originalité de la cavité est de traverser toutes les semelles calcaires du Picón del Fraile en perçant tous les petits horizons gréso-marneux intercalés, probablement grâce à la fracturation intense du secteur.
Après ce brusque transfert vertical on retrouve le petit drain classique sur un écran imperméable, guidé par le pendage et les fractures. L’exutoire est la source de la Gándara.

Historique

1978

Le groupe G. S. Lombrics de Lille (France) découvre le gouffre, le baptise PF.3 et l’explore jusqu’à –101 m.

1979

Les mêmes spéléologues réalisent une désobstruction qui leur permet d’atteindre la galerie marneuse du fond.

1985

Le STD (Madrid) redécouvre la cavité au cours d’une campagne de prospection au-dessus de la source de la Gándara.

1987

1 et 10 mai 1987 : Une petite équipe du groupe Atlas (F. Molinero, C. Puch) réequipe le gouffre, désobstrue le terminus des Lillois et atteint l’actuel fond à –190 m. La topographie est levée.
30 mai 1987 : Une branche remontante est découverte puis le gouffre est déséquipé (E. Calvo, A. Camacho, F. Molinero, C. Puch, J. Teixeira).

< télécharger la topographie (Plan et coupe)(format A3) (1,8 mo)


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