Sumidero de las Colinas de la Tramasquera
(n°1749)
Développement : 350 m
Dénivellation : -142 m
La perte de las Colinas de la Tramasquera fait partie
du bassin d'alimentation du réseau de la Gándara. Malheureusement,
après avoir traversé les strates supérieures de la série
des calcaires du Fraile, ce gouffre se termine prématurément
sur une trémie infranchissable.
x : 449,871 ; y : 4779,535 ; z : 1250 m (Coordonnées
UTM 30 T – ED 50 - GPS)
Commune : Espinosa de los Monteros
La perte s'ouvre sur les contreforts sud-ouest
de la Peña Lusa, dans la forêt et à une cinquantaine de
mètres de la piste récente qui longe le massif avant de rejoindre
le col qui le sépare du Fraile.
L'entrée de la perte.
On voit nettement, au niveau du personnage, le joint de strate entre les grès
imperméables au-dessus et les calcarénites dans lesquels se
développe la première partie du gouffre.
Description
La perte de las Colinas de la Tramasquera draine un ruisseau
issu de la lande gréseuse qui ceinture le bastion calcaire de Peña
Lusa. L'entrée est un vaste effondrement bordé en partie par
des falaises où cascade le ruisseau. Celui-ci se perd au point bas
de la dépression dans un éboulis mêlé de terre
et de feuilles en décomposition. L'entrée du gouffre est située
plus haut, sur le flanc est de l'entonnoir. Le porche (4 m x 1,5 m) est occupé
par un talus pentu qui vient buter sur la paroi opposée. La suite se
situe sur le côté dans un laminoir en partie désobstrué.
Celui-ci est balayé par un courant d'air pouvant être très
fort en certaines saisons.
Le laminoir d'entrée lors de sa découverte.
Actuellement, et suite à une désobstruction, le passage est
devenu nettement moins inconfortable.
Cinq mètres plus loin, il recoupe une diaclase perpendiculaire,
elle aussi agrandie jusqu'au sommet du premier puits. Étroit sur 4
à 5 m, ce puits de 14 m peut être arrosé en période
de pluie. À sa base, il rejoint une petite salle ébouleuse creusée
dans des niveaux encore très gréseux. Le ruissellement, quant
à lui, continue sa course dans une diaclase très humide qu'on
peut éviter par un puits plus large (P.13) mais dont le sommet est
encombré de blocs instables (main courante nécessaire). Au bas
de ce dernier, on retrouve le ruisseau qui se perd, après deux ressauts
de 6 et 3 m, dans une diaclase impénétrable et sans air (-41
m).
L'accès au point bas du gouffre est au fond de la petite salle citée
précédemment (-20 m). Délaissant le P.13 et l'actif,
on arrive rapidement à une diaclase transversale dont l'amont se situe
sous le porche d'entrée (trémie). L'aval, après un talus
pentu, mène à un ressaut de 7 m entre des blocs plus ou moins
stables (désobstruction). C'est à sa base qu'on atteint les
calcaires. Du coup les parois, devenues très abrasives, se resserrent
au niveau d'une diaclase étroite (main courante) précédant
l'arrivée dans un gros puits de 17 m. Les proportions changent radicalement
et les puits qui suivent, taillés à l'emporte pièce,
contrastent avec les éboulis et l'instabilité générale
des conduits de la zone d'entrée. Le bas du P.17 correspond à
un niveau gréseux décimétrique souligné par de
larges banquettes proéminentes (vire) bordant le sommet d'un autre
puits de 13 m.
La vire au bas du P.17.
On distingue nettement la strate gréseuse sur laquelle progresse Gotzon.
Au bas, une nouvelle transition gréseuse précède
un niveau calcaire épais de près de 80 m. Ici la fiche d'équipement
est dictée par la stratigraphie et la suite prend la forme d'un tube
vertical de 71 m aux parois absolument lisses. À noter que celui-ci
est doublé par un puits parallèle sur les 30 premiers mètres.
Un dernier puits de 9 m amène au départ d'un grand méandre
assez rapidement obstrué par une trémie de gros blocs gréseux
(-142 m).
Au sommet du dernier puits (P.9) un passage bas rejoint le fond d'un puits
parallèle au P.71 et se prolonge par une étroiture s'ouvrant
sur un autre P.9 argileux. Un petit conduit lui fait suite et recoupe un méandre
de petites dimensions parcouru par un ruisseau. Ce dernier s'écoule
sur un niveau gréseux qu'il a bien du mal à entailler. L'exploration
s'est arrêtée ici sur des passages bas, aquatiques et sans courant
d'air (-140 m).
Le puits de 71 m.
Climatologie
Les travaux de désobstruction réalisés
en période hivernale ont été principalement motivés
par l'important courant d'air aspirant constaté à l'entrée.
Curieusement, en été, pendant une période de fortes chaleurs
et de sécheresse, celui-ci, toujours aspirant, était assez faible
à l'entrée. Au fond, nous ne l'avons pas véritablement
retrouvé.
Géologie, hydrologie
La perte s'ouvre dans les grès de la Brena (niveau
14) qu'elle traverse complètement pour rejoindre la série calcaire
du Picón del Fraile (niveau 13). Le fond actuel correspond à
une strate gréseuse plus importante qui fait office d'écran
imperméable, d'où la configuration horizontale des conduits.
La fracture qui oriente le méandre de -142 m est conforme à
celle rencontrée dans la plupart des cavités du Fraile.
Sur le plan hydrologique, cette cavité alimente de toute évidence
le réseau de la Gándara via le collecteur sud qui reste pour
le moment très mal connu.
Le P.13
Historique
La perte avait été déjà repérée
par les spéléos Madrilènes du STD qui l'avaient marquée
STD TRB 3 sans toutefois franchir le laminoir d'entrée.
2012
Le 2 novembre, lors d'une prospection sur
la lande bordant la Lusa, nous retrouvons la perte et après une désobstruction
sans trop de moyens, D. Boibessot parvient à franchir le laminoir.
Il s'arrête sur une diaclase impénétrable sans travaux.
(D. Boibessot, P. et S. Degouve, L. Garnier)
Le début de la désobstruction a lieu le 5 novembre
(P. et S. Degouve). Le laminoir est agrandi ainsi que le haut de la diaclase
qui lui fait suite.
Les travaux reprennent le 22 décembre dans des conditions
très humides car la neige fond en surface (P. et S. Degouve). Le 26
décembre malgré des conditions toujours aussi difficiles,
le passage est ouvert et derrière, le P.14 est reconnu sur quelques
mètres.
2013
3 janvier : Le puits de 14 m est descendu
et le réseau de -41 m est exploré et topographié. Le
courant d'air et donc la suite sont retrouvés dans le R.7 ébouleux
situé au fond de la petite salle de -20 m. Le passage est aménagé
pour limiter les chutes de pierres. Derrière, on devine un puits plus
vaste. (P. et S. Degouve).
1° mai : le printemps est très humide et, profitant
d'une fenêtre météo, le puits de 17 m est descendu après
une courte désobstruction au début de la diaclase. L'équipe,
composée de D. Boibessot, P. et S. Degouve, A. et Ch. Philippe, s'arrête
au sommet du P.71 par manque de corde. La même équipe revient
2 jours plus tard et termine l'exploration du gouffre dans les deux branches
de -140 et -142 m.
Une nouvelle visite, estivale cette fois, a lieu le 7 juillet
(G. Aranzabal, P. et S. Degouve). Le fond du P.71 est revu et une traversée
est faite à son sommet, dans l'espoir de retrouver le courant d'air.
Un puits parallèle est trouvé, mais son accès nécessite
une désobstruction. Celle-ci a lieu le 11 juillet
(P. et S. Degouve, G. Simonnot). Malheureusement ce puits rejoint le P.71
une trentaine de mètres plus bas. Le gouffre est déséquipé.
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