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Développement : 2050 m (+ 200 m non topo)
    Dénivellation : +-247m (-74 , + 173)
La cueva de los Gorgullones est l'unique regard sur le ruisseau souterrain qui s'écoule en aval de la cueva del Lobo. Source temporaire, elle est aujourd'hui captée pour le village de Cañedo situé en contrebas. Sur un plan purement spéléologique, elle n'offre pas les mêmes attraits que les autres cavités du massif. Etroitures, laminoirs et passages boueux se succèdent et la visite jusqu'aux terminus amont est un morceau de bravoure qu'on envisage rarement de renouveller...
La cavité s'ouvre 25 m en contrebas de la route du col 
    de la Sia au kilomètre 16, au fond d'une petite reculée parsemée 
    de blocs moussus témoignant du caractère temporaire de cette 
    exsurgence. Le courant d'air très frais qu'elle exhale fut la meilleure 
    des motivations pour les travaux jalonnant la découverte.
    x = 452,007 ; y = 4779,999 ; z = 896 m 
    Commune : Soba 
La grotte étant entièrement établie dans les mamo-calcaires de base du massif, on comprendra aisément le caractère pour le moins fragile des parois dans certaines parties du réseau. C'est en particulier le cas dans la zone d'entrée, très délicate, qui a vu quelques séances de désobstruction particulièrement techniques. On marche sur des œufs pour remonter le versant d’un effondrement et enfin aboutir à une galerie plus spacieuse. Cette partie de la cavité est axée le long d'une petite fracture. Le méandre « Au doux bruit », parfois étroit, qui la prolonge en amont, ne constitue qu'une dif¬fluence, occupée temporairement, de la rivière qui forme la colonne vertébrale du réseau. A la cote +20 on recoupe ce collecteur.
A partir de la diffluence (+20) l’actif suit les bancs de grès et leur pendage ; quelques petites cascades, provoquées par des mini failles au compartiment aval effondré, jalonnent le parcours qui alterne entre parties méandriformes et laminoirs. Après un plan d’eau abaissé une dernière cascade nécessitant un petit bout de corde aboutit dans une salle chaotique. Une désobstruction peu évidente (comme souvent dans cette cavité !) reste à faire (cote –74 , altitude 822m).
Le cours d'eau au débit relativement abondant (10 litres 
    par seconde en étiage) coule la plupart du temps sur un petit banc 
    de grès dont le pendage provoque de jolis rapides. La galerie active 
    (Rio des Papis) prend l'allure tantôt d'un petit méandre, tantôt 
    de laminoirs exposés en crue. Elle représente cependant la partie 
    la plus agréable du cheminement car lorsqu'on la quitte au milieu du 
    parcours (trémie), c'est pour une dérivation inactive particulièrement 
    pénible, la galerie du Triangle du Vent avec étroitures désobstruées 
    (point 60) et laminoirs boueux en amont. On rejoint l’actif au niveau 
    de grands laminoirs et par de petites cascades la rivière est remontée 
    jusqu'à +147m (étroitures et absence d'air). 
    En rive droite des grands laminoirs, au niveau d'un passage couvert de mondmilch, 
    une première galerie rejoint un beau méandre (2 x 2 m) se divisant 
    rapidement après deux ressauts de 3 mètres (courant d'air soufflant). 
    Un peu plus en aval, dans les laminoirs glissants, une galerie en rive droite 
    se dirige vers le nord. Vingt mètres plus loin, un gour peu profond 
    barre toute la galerie, laissant juste passer le courant d'air qui provoque 
    des risées sur le plan d'eau. Une désobstruction dans le sol 
    marneux a permis de progresser d’une trentaine de mètres jusqu’à 
    une trémie.
L’air provient de galeries inactives latérales en rive droite du ruisseau (cote +125) possédant quelques volumes notables et surtout des remplissages. Malgré le courant d'air soufflant prometteur la cavité se divise en deux branches rapidement impénétrables (trémie sur faille à + 168m et fissure ébouleuse à +173m).
La cavité est toute entière établie au 
    contact des grès de la Brenia (niveau 14) et des marno-calcaires de 
    base de Pena Lusa (niveau 15) (voir aussi contexte général). 
    
    Le collecteur est probablement alimenté par les écoulements 
    de la cueva del Lobo dans sa partie nord (ex : méandre de Pâques).
    Fait remarquable, notre découverte de ce ruisseau souterrain, suspendu 
    à une altitude relativement élevée, a permis l’alimentation 
    en eau de la vallée (Canedo, Valcaba…). Le captage se fait légèrement 
    en amont de la diffluence. Une coloration effectuée lors des travaux 
    aurait montré une relation avec la Fuente del Cuadreo (alt 495 m) (info 
    SEII).
1988
Jeudi 14 juillet 1988 : après une prospection 
    infructueuse dans le lit du rio Argumal nous parcourons les landes encombrées 
    de moraines entre Canedo et la route du col de la Sia. Nous sommes attirés 
    par ce qui ressemble à un petit lit temporaire perdu dans tous ces 
    éboulis. La remontée nous ammène à l’émergence 
    alors obstruée, au pied d’un petit cirque rocheux ; une première 
    désobstruction livre accès, après deux heures et demi 
    de travail, à.. 6 m de laminoir ! (J.Y.Renard, G.Simonnot)
    Mercredi 17 août 1988 : encore une violente série 
    de désobstructions pendant une bonne demi-journée. La récompense 
    est à la clef : découverte d'un collecteur souterrain de Pena 
    Lusa (rio des Papis) exploré sur 400 m.
    (D.Faivre, J.Y.Renard, G.Simonnot).
    Jeudi 18 août 1988 : Le collecteur de Gorgullones est 
    poursuivi jusqu'à la trémie du point 60 (exploration et topo 
    : 380m) (D.Faivre, J.Y.Renard, G.Simonnot).
1989
Lundi 31 juillet 1989 : désobstruction dans l’éboulis du pt 60. Après 3h d’efforts, ça passe. 220m de galeries sont topographiées et le ruisseau souterrain est retrouvé. (P. et S. Degouve, G. Simonnot).
1990
Samedi 21 juillet 1990 : nous poursuivons 
    l'exploration du ruisseau qui se termine, hélas, sur une étroiture. 
    Par contre, un boyau fossile nous livre accès à des galeries 
    plus confortables obstruées par des trémies. L'aval du ruisseau 
    est reconnu sur une soixantaine de mètres à partir de la diffluence 
    jusqu'à un ressaut de 3m (exploration : 740m dont 540m topographie). 
    (P.et S.Degouve, G.Simonnot).
    Dimanche 29 juillet 1990 : la rivière du collecteur est cette fois-ci, 
    suivie en aval. Méandres, salles et laminoirs se succèdent, 
    entrecoupés de ressauts, jusqu'à -68m (voûte basse) (topographie 
    : 410m) (P.et S.Degouve).
1993
Mercredi 28 juillet 1993 : la voûte basse est franchie. Derrière, en amont d’une petite cascade, un seuil peut être abaissé et facilitera le passage. Malheureusement la cavité prend fin 55m plus loin à –74. Le transport des gros sacs contenant les combinaisons néoprènes dans les étroitures d’entrée reste mémorable. (S. Degouve et G. Simonnot)
2000
Mercredi 26 juillet 2000 : Nouvelle visite en amont, malheureusement Diego ne parvient pas à franchir l’étroiture du point 60. Patrick continue seul et découvre un boyau bas et humide qui souffle nettement. Une petite désobstruction du sol marneux permet de faire baisser le niveau d’un bassin. Arrêt sur un nouveau laminoir.(Patrick et Sandrine Degouve, Diego Dulanto)
2001
Vendredi 27 juillet 2001 : Le laminoir découvert un an plus tôt est forcé et 30 m de galerie sont parcourus jusqu’à une trémie. Plus en amont, dans la partie fossile, un autre conduit se termine par une trémie ventilée. Dans le même secteur, une galerie se dirigeant vers l’aval, repérée en 1990 redonne finalement dans le conduit principal, au total, une centaine de mètre est explorée mais non topographiée. (P. et S. Degouve, D. Edo Teys)