(n°457)
Développement : 864 m
Dénivellation : 50 m (+24 m ; -27 m)
La cueva de la Penilla s'ouvre au milieu de la petite falaise qui domine la route montant au col de la Sia, lorsque celle-ci commence à longer les pentes nord de la peña Lusa. Située presque à l'aplomb de la résurgence temporaire de Gorgullones, on pouvait légitimement envisager une relation avec le réseau aval de la cueva del Lobo. Cette hypothèse séduisante justifia de nombreuses séances de désobstruction, mais fut rapidement abandonnée lorsque l'on découvrit qu'il s'agissait probablement d'un drain localisé en relation avec la dépression glaciaire de Zucia toute proche.
Commune : Soba
x= 451,75 ; y= 4780,04 ; z= 1000 m
Une courte escalade permet d'atteindre le joli porche de la
cueva.
Malgré sa taille et la proximité de la route, il n'avait jamais
été visité par des spéléos.
L'entrée en milieu de falaise (3 x 4 m; escalade de 3 m) donne accès à deux galeries. A droite, aprés une laisse d'eau, le conduit entrecoupé d'étroitures remonte jusqu'à +23 m (étroiture). A gauche,un boyau puis un R.3 rejoignent une belle galerie (4 x 3 m) qui était presqu’entièrement colmatée par de l’argile à 215 m de l’entrée (-5 m).
Le petit ressaut de 3 m débouche au plafond d'une jolie galerie fossile.
A cet endroit, une désobstruction dans un épais remplissage, au niveau d'un trou fortement souffleur a permis d’accèder à la suite de la cavité (étroiture des Gros Mollets). Après quelques passages bas, la galerie se redresse et l’on progresse dans une galerie creusée le long de diaclases bien marquées. 170 m plus loin, après deux virages à angle droit, elle change de morphologie. Le plafond s’abaisse progressivement puis le conduit s’enfonce dans un niveau grèseux. En plusieurs endroits, la voûte s’est effondrée, formant des trémies. Si la première rencontrée se franchit sans difficulté, la seconde, en revanche, a necessité une désobstruction de quelques heures. A 500 m de l’entrée, une galerie latérale sur la droite contribue à etoffer les proportions du conduit (galerie du Refuge).Une vingtaine de mètres plus loin il faut descendre un ressaut de 3 m pour accèder à l’étroiture du Percuteur qui fut l’objet d’une série de désobstructions assez besogneuses. Ce passage étroit ne dure que quelques mètres. Il est suivi d’un court ressaut puis d’une galerie devenant très boueuse et terminée par une trémie au travers de laquelle passe un net courant d’air soufflant. Juste en contrebas, un ressaut gluant de 4 m rejoint un niveau faiblement actif et totalement impénétrable.
Dans la galerie au bas du ressaut, Christophe Durlet montre des fractures récentes dont on avait déjà constaté l'existence dans les autres grottes du massif (notamment dans la galerie des Handicapés de la cueva del Lobo). L'origine reste à déterminer.
Au premier abord nous pensions qu’il s’agissait d’un dédoublement de la galerie, mais après report de la topographie il est plus probable qu’elle soit un affluent. Elle est parcourue par un net courant d’air soufflant mais se termine au bout de 50 m sur une trémie assez compacte. Quelques séances de désobstruction n’ont hélas rien donné.
Bernard Lips dans l'étroiture des Gros Mollets qui a été entièrement désobstruée sur 2 m de long.
La conduit principal de la grotte (branche de gauche) se développe dans les calcaires à mud-mounds (niveau 16), sensiblement en travers du pendage contrairement aux galeries sous-jacentes de Gorgullones. Il remonte jusque sous le fond du cirque glaciaire de Zucia dont il est séparé que par une épaisseur d’une trentaine de mètres de roche mais aussi de morraine. Une relation avec ce dernier est donc plus que probable et du coup, les possibilités d’extension en seraient bien amoindries. Il s’agirait donc d’un drain périphérique sans lien direct avec le réseau de la Lobo.
Ludovic Guillot élargit l'étroiture du Percuteur, le jour de la première...
Le porche, visible de la route était sans doute connu
de longue date par les autochtones. Le S.C. Dijon la re découvre en
novembre 1987.
6 novembre 1987 : La branche de droite (amont) est explorée
et topographiée jusqu’à une étroitures (+23 m).
Dans celle-ci, un gros bloc se détache du plafond et coince Patrick
juste au moment où il termine de la franchir. Avec l’aide de
Marie Christine, il parvient de l’autre côté de l’obstacle,
mais le passage est condamné par le bloc. Il faudra près d’une
heure pour le sortir et dégager le conduit. Ce jour là, l'aval
est reconnu jusqu’au ressaut de 5 m (Patrick Degouve, Marie Christine
Hébert).
2 avril 1988 : Le ressaut aval est descendu et la belle galerie
qui lui fait suite est explorée jusqu’à un colmatage où
seul un petit orifice de quelques centimètres de diamètres laisse
passer le courant d’air (P. et S. Degouve, Ch. Durlet).
19 juillet 1990 : B. Bernard et A. Garneret profitent d’une
journée de repos pour aller filmer quelques séquences vidéo
dans la grotte. Arrivés au fond, il constatent eux-aussi le courant
d’air et entament la désobstruction. Le lendemain (20
juillet 1990) S. Degouve et G. simonnot poursuivent les travaux.
16 juillet 1997 : Profitant d’un jour de pluie, Une
petite équipe reprend les travaux de ce qui deviendra l’étroiture
des Gros Mollets. Contre toute attente, ça passe. Une courte reconnaissance
est faite derrière le passage bas. (M. Cottin, P. Degouve, Ch. Durlet)
21 juillet 1997 : Retour en nombre pour explorer et topographier
la galerie découverte le 16. Après une courte désobstruction
dans un second passage étroit, le conduit principal est reconnu jusqu’à
l’étroiture du Percuteur (famille Simonnot au grand complet,
P. et S. Degouve, Ch. Durlet, N. Dusapin, P. Perreaut).
Suite au franchissement de l'étroiture des Gros Mollets, une grosse équipe familiale se lance dans la première. Ambiance assurée...
15 et 16 juillet 1999 : désobstruction de l’étroiture
du Percuteur qui doit son nom à l’emploi pour la première
fois de cartouches Hilti (P. et S. Degouve, P. Perreau)
25 et 27 juillet 2000 : poursuite de la désobstruction,
mais l’étroiture résiste… (P. et S. Degouve)
3 et 4 novembre 2000 : derniers travaux et franchissement
de l’obstacle. Malheureusement seulement 50 m de galeries sont découverts
(P. et S. Degouve, D. Edo Teys, L. Guillot, B. et J. Lips, Ch. Locatelli).
Joli bouquet d'aragonite dans la galerie dérrière les étroitures.
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