Torca del PORTILLERO de TOCORNAL

(n°2001)

 

Développement : 360 m
Dénivellation : -251 m

La torca del Portillero de Tocornal est assez atypique dans ce secteur où les grandes verticales ne sont pas légion. Le puits de l'Odyssée, par son ampleur et sa profondeur en font un phénomène remarquable dans le massif. Dommage qu'il n'ait pas été possible d'accèder à des galeries horizontales, le gouffre serait sans doute devenu une belle classique.

Commune : Ruesga
X = 451,739 ; Y = 4793,448 ; Z = 576 m
Une cinquantaine de mètres au dessus des cabanes de Tocornal, dix sous le petit col entre Piluca et El Castro.

Description

L'entrée (8 m x 2 m) s'ouvre au beau milieu d'une lande herbeuse, ne facilitant pas l'équipement du premier puits (22 m). La base de ce dernier est le carrefour de trois galeries. Deux d'entre elles correspondent à des amonts (galerie Nord et galerie Ouest) débutant par de beaux méandres (8 x 2 m) qui ne tardent pas à se rétrécir pour devenir impénétrables. Seule l'extrémité de la galerie Ouest laisse entrevoir une suite hypothétique au sommet d'une escalade de 3 mètres.

La troisième galerie occupée par un énorme bloc concrétionné descend progressivement jusqu'à la lèvre supérieure du puits de l'Odyssée (P.207). D'épaisses couches de mondmilch recouvrent les parois et à cet endroit il est très difficile d'équiper. Heureusement, quelques mètres avant, un boyau au ras du sol conduit à un puits de 10 m qui rejoint une salle occupée par un large gour asséché bordant le puits de l'Odyssée.

La descente s'effectue alors dans un tube de 4 m de diamètre le long d'une coulée stalagmitique que l'on suivra jusqu'au fond du puits. Vingt mètres plus bas (-55 m), les parois se dérobent et le conduit perce la voûte d'un gigantesque abîme. L'éclairage d'une petite torche halogène laisse entrevoir de grosses arrivées occupées par d'imposants massifs stalagmitiques. La consistance variable des parois concrétionnées ne favorise pas un équipement très sain et les deux spits qui commandent le dernier tronçon (109 m plein vide) ont été l'occasion de bien des sueurs froides. La base du puits, plus étroite (30 m x 15 m) (-240 m) est occupée par des cônes stalagmitiques alimentés par plusieurs cascatelles. Au point le plus bas, une étroiture donne accès à un ultime ressaut entièrement colmaté à -251.

En 2019, une visite du gouffre par des spéléos espagnols s'est arrêtée au bas du puits d'entrée en raison d'un amoncellement de sacs poubelles couvrant l'éboulis. Vu la quantité déversée dans le puits et les traces d'engins conduisant à l'entrée il ne s'agit vraisemblablement pas d'un acte isolé ou individuel.

Géologie

La torca del Portillero occupe une position tout à fait remarquable sur l’axe de la structure synclinale qui croise les crêtes de El Castro. Le puits d’entrée du gouffre s’ouvre à la base des calcaires de Linares. Puis la cavité rejoint la mince et étonnante zone broyée qui marque le synclinal. L’écran gréseux de Tocornal (ou grès de Colorado) est percé et le grand puits de l’Odyssée rejoint le niveau des calcaires de la Vallina. On peut raisonnablement envisager une relation avec de proches amonts de la Cueva Vallina

Historique

1987

Le gouffre à été indiqué à Guy Simonnot (S.C. Dijon) par un berger de Tocornal le 22 août 1987.

1988

Une première reconnaissance jusqu'à -40 m, les 10 et 11 avril 1988 révèle la présence d'une grande verticale (207 m) qui sera descendue le 15 août 1988. (Sandrine et Patrick Degouve, Daniel Faivre, Guy Simonnot (Spéléo-Club de Dijon), Pierre Lecoq (La Musaraigne de Sommant )).

Bibliographie principale

-DEGOUVE DE NUNCQUES, Patrick ; SIMONNOT, Guy (1989) : Recherches du Spéléo-Club de Dijon au nord d'Arredondo - Cantabria - Sous le Plancher, bulletin de la ligue spéléologique de Bourgogne, n°4 1989, p.41 à 50

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