(n°1748)
Développement : env. 700 m
Dénivellation : -501 m
Entre 2004 et 2006 les Catalans du Grupo de Espeleología de Rubí explorent la sima del Tejón, gouffre qui recèle une immense verticale de 346 m, le pozo de los Pasiegos. À la date de 2012 ce puits est le plus important d’Espagne.
Commune : Calseca de Ruesga
La sima s'ouvre à l'ouest de l'alto de la Porra, dans la partie haute
du lapiaz de Paso Malo, au nord des cabanes de Mortero.
X = 446,014 ; Y = 4788,716 ; Z = 938 m
Commune : Calseca de Ruesga
Description
Les puits d’entrée
La petite entrée a servi de nid à un blaireau
(tejón). Il faut d’abord ramper quelques mètres jusqu’à
une petite salle où on entre à genoux, pour immédiatement
enchaîner dans un méandre menant vers la tête d’un
P.9 aux parois recouvertes de boue.
Au bas de la verticale on trouve à gauche un éboulis pentu qui
ne mène nulle part, et à droite une petite salle en hauteur
avec des concrétions. A la base de cette partie une étroiture
a du être désobstruée.
La Chatière Cosmique (Gatera Cósmica) ne pose pas de problème
même si le passage des sacs est assez pénible. Il faut passer
les pieds les premiers, pieds qui sont dans le vide à la sortie. Il
faut se fier aux aspérités des parois pour mettre le descendeur
et dévaler le P.28, joli puits couvert de concrétions et d’une
fine couche d’argile qui oblige le remplacement fréquent de la
corde. Ensuite on avance dans un méandre où il faut trouver
le passage le plus évident pour progresser jusqu’au sommet du
Pozo de los Pasiegos profond de 346 m.
Le pozo de los Pasiegos
Au départ la descente se fait près de la paroi
et au centre d’un chenal érodé par l’action de l’eau
en provenance du bas du méandre. Ce premier jet vertical mesure 80
m avec un seul fractionnement au milieu. On prend pied sur un palier humide
où des gouttes incessantes transpercent la combinaison quand le temps
est pluvieux.
Une petite main courante conduit à la seconde partie du puits. Le conduit
prend une morphologie plus circulaire, plus ou moins de même diamètre,
sur 34 m jusqu’à un pont de roche à base pyramidale, peu
pratique pour s’arrêter. La présence de petites pierres
a obligé à un nettoyage sérieux et des gros blocs peu
stables ont été sécurisés avec des câbles
d’acier.
Le troisième tronçon, haut de 232 m, est totalement aérien
! Une grande partie de la descente se fait au milieu du vide, d’un diamètre
d’environ 15 m. Avec une corde de 200 m il faut prévoir un passage
de nœud pour parvenir au fond.
Le fond. Sala Maldita et via Escondida
La base du grand puits est remplie de blocs. Une fenêtre,
que l’on atteint par une main courante surmontant un effondrement de
blocs, marque la suite évidente, un P.57. Ce puits, d’abord contre
paroi sur 17 m, est ensuite direct sur 40 m. On prend pied dans une salle
inclinée de grandes dimensions : la salle Maudite (sala Maldita).
Pour aller au fond il faut chercher entre les blocs énormes, équiper
un R.4 et descendre sur quarante mètres pour atteindre un premier terminus
à -477.
Pour poursuivre il faut remonter dans la salle Maldita, là où
la pente est la plus forte, franchir un chaos en équilibre. La suite,
le Chemin Caché (Via Escondida), est dans la paroi, en direction de
la fracture de blocs. Le passage est délicat avec une escalade de 8
m et une fois en haut une descente de 4 m aboutissant à la tête
d’un P.31. Le puits est arrosé par une cheminée active.
Le sommet du puits suivant est très étroit et a du être
agrandi pour libérer le passage. Les P.10, P.33 et R.3,5 sont arrosés.
Au bas un méandre ne permet hélas pas d’aller plus loin,
à la cote -501.
Géologie
Les puits d’entrée semblent se développer dans les biocalcarénites de la Porra (niveau 6). Le grand puits de los Pasiegos correspond sans doute au passage dans la puissante série des calcaires de Bucebrón (niveau 4-3). Les cotes atteintes dans les parties basses du gouffre (altitudes 450-500 m) amènent au niveau des grandes galeries fossiles des méga-cavités du secteur. La relation avec le réseau de la Coventosa et le système de la cubera à l’Est est à envisager.
2004
6 décembre 2004 : il pleuvine à nouveau dès
le début de la journée. Deux membres du Grupo de Espeleología
de Rubí retournent à Barcelone, rebutés par le mauvais
temps ; Seuls deux spéléologues du même groupe restent.
Leur recherche sous les cabanes de Mortero, au pied de l’Alto de Porra
aboutit au repérage d’un curieux terrier exhalant un bon courant
d’air.
Le petit puits d’entrée est descendu et la désobstruction
de l’étroite rampe remplie de pierres donne accès, quelques
heures plus tard, à un puits de trente mètres. A sa base (-41)
une nouvelle verticale est estimée à … 50 ou 60 m !!!
7 décembre 2004 : la corde 60 m emportée pour la verticale ne
suffit évidemment pas et les impacts de pierres sous les explorateurs
indiquent la présence d’un abîme très important.
2005
24 avril 2005 : une tentative a lieu au sommet du grand puits
par une voie parallèle mais elle est abandonnée.
25 avril 2005 : le premier tronçon de 80 m est descendu.
15 mai 2005 : une main courante est installée pour s’éloigner
d’un pont rocheux instable.
2 et 3 août 2005 : les deux sorties sont mises à profit pour
nettoyer les paliers, renforcer les amarrages à -155 et poser une corde
de 200 m et un nœud avec une autre de 60 m.
5 août 2005 : la descente des derniers 232 m du puits peut enfin se
faire. (cote -387)
2006
Un bivouac de 3 jours pendant le camp d’été
permet l’exploration de la partie basse du gouffre jusqu’à
-501. (Spéléologues du groupe Rubí, deux membres du Grup
d’Espeleologia Talaia, de Vilanova et la Geltrú, et un du S.I.S.de
Terrassa).
Bibliographie principale
- Grupo de Espeleología de Rubí, 2007 : Sima del Tejón, descubrimiento de un Gran Pozo. Boletín Cántabro de Espeleología n° 16, 2007, p.61 à 65.
- José León Garcia, 2010 : Cantabria Subterránea, Catálogo de las Grandes Cavidades, actualización 2010
- Grupo de Espeleología de Rubí, 2006 : Campanya a Santander 2006, Als Quatre Vents, Butlletí del Centre Excursionista de Rubí núm. 150, època VI
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