
Développement : 10 033 m
  Dénivellation : 225 m
La cueva del Agua revêt un statut particulier 
    dans le secteur. En effet, bien que n’ayant pas l’ampleur des 
    grandes cavités qui font la réputation du massif (Fresca, Cayuela, 
    Coventosa, Gandara etc…) elle figure parmi les classiques les plus visitées. 
    Véritable « grotte-tunnel » qui double une partie du ravin 
    de Rolacia, elle offre un parcours agréable, facile et très 
    diversifié tant par son approche dans les vallons sauvages de Rolacia 
    que par la variété des paysages souterrains. Sur le plan purement 
    spéléologique, l’essentiel de l’exploration semble 
    avoir été fait, mais la simplicité de la topographie 
    actuelle ne doit pas masquer la complexité de la genèse du réseau 
    souterrain qu’il faudra relier au creusement du vallon de Rolacia et 
    aux nombreuses cavités qu’on y rencontre.
Situation et accès
    Description de la cavité
    Contexte géologique et hydrologique
    Historique des explorations
    Liens divers (galerie, topos...)
La cueva del Agua se développe dans la partie nord du 
    massif de la Colina, parallèlement au flanc sud du ravin de Rolacia. 
    Elle possède 2 groupes d’entrées situées aux deux 
    extrémités du réseau :
    - Cueva del Agua (entrée fossile et résurgence pérenne, 
    n°32) 
    x = 450,437 ; y = 4786,569 ; z = 615 m
    - Grottes Soufflantes (n°54)
    x = 448,398 ; y = 4786,583 ; z = 820 m
    Commune de Soba
Pour atteindre l’entrée des grottes soufflantes, 
    il faut prendre le chemin muletier qui remonte le ravin de Rolacia dans sa 
    partie boisée. Au niveau de sa confluence avec le rio Munio (affluent 
    rive gauche), et avant que le sentier ne commence à serpenter sur les 
    pentes raides du flanc nord , il faut rejoindre à gauche une belle 
    prairie occupée par les cabanes de Rolacia. Dans l’axe de la 
    vallée et en regardant l’amont on devine la rupture de pente 
    correspondant aux cascades de Cuesta Avellano. Les grottes soufflantes se 
    situent juste en amont, mais pour les atteindre le plus dur reste à 
    faire.
    Deux options sont envisageables mais dans les deux cas un bon sens de l itinéraire 
    s’impose sans oublier de bonnes chaussures et une tenue vestimentaire 
    permettant d’affronter la végétation luxuriante et les 
    insectes en tous genres (moustiques et taons) qui ont fait la réputation 
    de la vallée.
    La première solution consiste à monter les pentes raides et 
    herbeuses qui dominent, sur la gauche, les dernières cabanes. Que l’on 
    prenne à droite ou à gauche du petit vallon qui coupe cette 
    pente, on évitera cet itinéraire exposé par temps de 
    pluie où lorsque les hautes herbes sont encore couchées par 
    la neige. Parvenu au premier rang de falaises, une centaine de mètres 
    plus haut, il convient ensuite de longer ces dernières vers l’amont 
    pour rejoindre le sommet des cascades et la confluence avec le ruisseau qui 
    sort de la cueva de Cuesta Avellano (ne rejoindre le ruisseau qu’au 
    dernier moment). 

Le ravin de Rolacia vu des vires qui rejoignent, en rive droite, le sommet des cascades de Cuesta Avellano. Le sentier venant d'Asón remonte le vallon dans la forêt en rive gauche. Il faut le quitter à la confluence avec le rio Munio et changer de versant pour rejoindre la prairie où l'on distingue les cabanes de Rolacia.
La seconde solution emprunte l’autre flanc de la vallée. 
    De l’extrémité de la prairie, il faut gagner au mieux 
    le bas des cascades puis grimper sur la rive gauche du ravin jusqu’au 
    dessus des cascades. En été, fougères et ronces sont 
    vigoureuses et gênent considérablement la progression, c’est 
    pourquoi, il est préférable de choisir cette option à 
    la morte saison. 
    Lorsqu’on parvient au sommet des cascades, on laisse sur la droite le 
    ruisseau provenant de la cueva de Cuesta Avellano et il suffit alors de remonter 
    la vallée sur une centaine de mètres en suivant de près 
    le cours d’eau principal jusqu’au moment où il longe un 
    rang de falaise caractéristique. Dans celui-ci, à 3 m du sol 
    s’ouvrent les 3 porches des grottes soufflantes. Au total, il faut prévoir 
    2 bonnes heures de marche d’approche (570 m de dénivelé).
    L’accès à la cueva del Agua n’est pas non plus une 
    partie de plaisir et avant de se lancer dans l’ascension, il est conseillé 
    de bien observer la configuration du site afin de prendre quelques repères. 
    Aucun sentier digne de ce nom conduit au porche, toutefois, le passage répété 
    des spéléos effectuant la traversée a marqué une 
    vague trace qui sert de fil conducteur. Globalement, celle-ci emprunte la 
    croupe dégarnie et bien marquée située au nord (à 
    droite) du vallon issu de la grotte. Pour l’atteindre, il faut déjà 
    franchir le rio Asón au niveau de l’église du vieil Asón 
    puis remonter le sentier qui donne accès aux prairies qui occupent 
    le bas de la croupe citée précédemment. Peu à 
    peu le sentier se dilue dans la lande et il faut veiller à toujours 
    suivre au plus près la ligne de crête. Lorsque l’on parvient 
    sur le dernier gradin pentu avant la falaise où s’ouvre la cueva, 
    il suffit de couper en biais sur la gauche et au milieu des ronces et des 
    fougères pour rejoindre le porche d’entrée. Il faut compter 
    une bonne heure de marche depuis le fond de la vallée (370 m de dénivelé).
La cueva del Agua et la vallée de Rolacia 
    au second plan. On distingue très nettement le niveau gréseux, 
    plus sombre, juste sous la 1° barre calcaire (dite barre de l'Agua). 
    Au fond, la pyramide sommitale de Porracolina domine le hameau de Sotombo 
    en amont du vallon où s'ouvre la cueva del Rio Munio, un affluent de 
    Rolacia.
    (les commentaires et l'itinéraire d'accès apparaissent en passant 
    la souris sur l'image)
La cueva del Agua est une cavité à développement essentiellement horizontal, établie au toit du complexe gréseux d’Asón affecté ici d’un pendage régulier de l’ordre de 8 à 10° en moyenne. Globalement, l’organisation des galeries est assez simple ; la grotte est constituée d’un conduit principal, long de 2 600 m reliant les grottes Soufflantes à la cueva del Agua, unique résurgence du réseau. Quelques affluents et des conduits fossiles supérieurs viennent se greffer sur celle-ci.
Elle est parcourue d’ouest en est par un ruisseau souterrain que l’on suit pratiquement tout au long de la traversée. Pour faciliter la description, nous la traiterons d’amont en aval en la subdivisant en 6 tronçons correspondant à des morphologies distinctes.
Cette première partie, jusqu’à la trémie de la jonction, forme une sorte de delta inversé dont les différentes branches devaient correspondre à des captures du ruisseau de la Sota. Actuellement trois porches, perchés 3 mètres au-dessus du ruisseau, permettent d’accéder à la partie amont du réseau qui se développe sur les calcaires de transition facilement reconnaissables. L’orifice médian est sans aucun doute le plus accessible (ressaut de 3 m, corde en place). Les galeries qui leur font suite se rejoignent très rapidement pour former un joli conduit de 2 à 10 m de large pour 8 à 12 m de haut. Au niveau de la confluence des 3 grottes, un méandre parcouru par un courant d’air très net a été remonté jusqu’à des trémies sans doute proches de la surface.

L'entrée médiane des Grottes Soufflantes. On l'atteint par une escalade de 4 m le long des calcaires de transition.
    La galerie, sinueuse au début, devient brusquement rectiligne lorsqu’elle 
    rencontre une faille NW-SE. Elle prend alors la forme d’une diaclase 
    assez haute, du moins lorsque le conduit se développe dans la première 
    barre calcaire (ou barre de l’Agua, Humbel 1969). Dans les calcaires 
    de transition, il a tendance à être plus large tandis que les 
    parois deviennent plus ébouleuses. Par endroit, une galerie supérieure 
    double le conduit principal qui prend peu à peu de l’ampleur. 
    La progression est facile et seul un ressaut de 5 m formé par un amoncellement 
    de blocs ralentit la progression. Une cinquantaine de mètres après 
    ce dernier, un affluent rive droite apporte à la fois de l’eau 
    ainsi qu’un bon courant d’air qui vient s’ajouter à 
    celui déjà important qui nous accompagne depuis les grottes 
    soufflantes. 

Par endroit, le méandre se dédouble et, en hauteur, le chenal de voûte peut avoir creusé un conduit localement indépendant.
De là, il faut encore avancer de 50 m pour arriver à la trémie de la jonction. Cette dernière est assez courte et le fléchage abondant permet de trouver facilement le bon passage. En se glissant entre les blocs (R.6) on retrouve rapidement le cours d’eau qui a creusé ici de profondes marmites. Historiquement, nous quittons les grottes soufflantes pour entrer dans la cueva del Agua dont la trémie est demeurée l’extrémité amont jusqu’en 1973.
Juste après la trémie, le ruisseau entaille le niveau supérieur du complexe gréseux d’Asón (marnes et grès) formant de belles et profondes marmites rendues glissantes par la patine particulière de la roche. Heureusement, un équipement en place facilite leur franchissement. A la fin de la série de marmites, le ruisseau disparaît en rive gauche dans un conduit bas et ventilé : la rivière des Marmites (voir descriptif plus loin). Celle-ci se perd 200 m plus loin dans une voûte mouillante et ne réapparaît dans la galerie principale que bien plus loin en aval, au niveau de l’affluent du Loir.
Les Marmites, juste après la trémie de la Jonction, sont creusées dans les grès d'Asón.
    A partir de cette diffluence, et à la faveur d’un abaissement 
    local de la série, « les méandres » se développent 
    désormais dans les calcaires. Ils constituent un ensemble désordonné 
    de galeries souvent sinueuses. La morphologie type est celle de conduits larges 
    de 2 à 4 mètres à la base, hauts d’une quinzaine 
    de mètres, avec des parois très irrégulières : 
    tantôt symétriques en forme de « trou de serrure », 
    tantôt très dissymétriques notamment dans la partie aval 
    des Méandres. La roche, très compacte et très claire 
    est façonnée de milliers de petites cupules. Le sol est recouvert 
    par un remplissage épais. Dans les parties basses, parcourues par le 
    ruisseau en temps de pluie, il s’agit principalement de galets calcaires 
    et gréseux. Dans les parties surélevées, aujourd’hui 
    abandonnées par les eaux, le remplissage est beaucoup plus sablonneux. 
    Une part non négligeable des galets est constituée par des grès 
    blancs très durs, dont on ne connaît aucun affleurement dans 
    la grotte. Ceux-ci ont donc été apportés soit de l’extérieur, 
    soit de conduits karstiques situés plus haut dans le massif qui recouperaient 
    l’un des bancs de grès que l’on connaît dans la série.

Une section caractéristique du secteur des Méandres. Le ruisseau s'écoule dans un conduit parallèle plus récent et la Galerie Principale n'est active qu'en période de très hautes eaux. Le sol est couvert de galets essentiellement grèseux et les parois sculptés sont creusées dans les calcaires massifs de la barre de l'Agua.
    Environ 200 m après les marmites, le méandre se divise. A gauche 
    en hauteur, et en grimpant de quelques mètres on atteint un conduit 
    plus petit (« Le Shunt »), entrecoupé de passages bas. 
    Cent trente mètres plus loin, celui-ci débouche latéralement 
    dans une galerie plus ample au fond de laquelle s’écoule la rivière 
    perdue au niveau des Marmites. La progression en amont se heurte rapidement 
    à une voûte mouillante, mais juste avant, on croise le débouché 
    de l’affluent du Loir. En aval, une quarante de mètres plus loin, 
    on retrouve l’autre branche du méandre qui, bien que plus ample, 
    offre un parcours accidenté et peu commode. A partir de là, 
    la galerie principale devient encore plus sinueuse et présente localement 
    quelques diffluences. 

La rivière retrouvée à la sortie du Shunt que l'on aperçoit à gauche devant le personnage.
La morphologie change assez brutalement et l’on passe des Méandres au Boulevard au niveau d’un virage bien marqué de la galerie. Les proportions prennent aussitôt de l’ampleur (5 à 15 m de large pour 10 à 15 m de haut) car le conduit s’enfonce dans les calcaires de transition, sous la barre calcaire compacte qui constitue la voûte. Le sol est formé sur une centaine de mètres par les grès du toit du complexe gréseux d’Asón. Partout ailleurs, il est recouvert par une épaisseur plus ou moins grande de blocs, de graviers calcaires et de galets calcaires et gréseux. Le Boulevard est quasiment rectiligne sur toute sa longueur empruntant une fracture est-ouest légèrement oblique par rapport au pendage (est sud-est).

Lorsqu'il s'enfonce dans les calcaires de transition, le conduit Principal prend de l'ampleur.
Au sortir du Boulevard, la galerie se rétrécit en une diaclase large de 2 à 3 mètres seulement, en même temps qu’apparaissent dans le lit du ruisseau les grès à patine rousse du toit du complexe gréseux d’Asón. Cette portion de galerie, longue de 80 m et rigoureusement rectiligne est une des plus pittoresques de la grotte. On y voit le ruisseau souterrain, par cascades successives, s’enfoncer de marmites en marmites jusqu’à plus de 5 m sous le toit des grès d’Asón, et passer finalement sous un pont de grès reliant les deux parois de la galerie.

Au niveau de la Gorge, le ruisseau souterrain s'enfonce brutalement dans les grès par une série de petites cascades très esthétiques.
    Le reste de la diaclase, dont la hauteur dépasse 15 m s’élève 
    dans les calcaires de transition (très peu épais ici) et la 
    première barre des calcaires construits. Vers l’aval, la Gorge 
    se termine par un chaos de blocs au niveau duquel une faille interrompt momentanément 
    l’affleurement des grès. 
Elles sont établies sur un système bidirectionnel de fractures et sont formées par de courtes lignes droites séparées par des virages à angle droit. La largeur moyenne des galeries est de 4 à 5 m et la hauteur de 1 à 12 m. Les parois et la voûte sont creusés dans les calcaires de transition, et le sol est formé en quatre endroits différents par les grès du complexe gréseux d’Asón. Le fond du ruisseau est occupé par un remplissage de sable et de galets parmi lesquels 70% environ sont constitués par les grès blanc déjà mentionnés plus haut. Les 30 % restants se repartissent pour moitié en galets calcaires et en galets de grès issus directement du substratum. Ces remplissages, compte tenu de la faible pente locale, jouent le rôle de barrages et forment des bassins imposant de s’immerger jusqu’à la taille.

Plusieurs bassins, plus ou moins profonds, jalonnent les Baïonnettes. Dans celui-ci, le puissant courant d'air parvient à former des vaguelettes à la surface de l'eau.
    Après 250 m de ce parcours sinueux, la galerie prend progressivement 
    de l’ampleur en même temps qu’elle reçoit, en rive 
    gauche, plusieurs arrivées qui correspondent au débouché 
    d’une galerie fossile supérieure et sensiblement parallèle 
    à l’aval des Baïonnettes. Pour terminer la traversée, 
    il ne reste plus qu’à traverser la Salle d’Entrée.
Avec une longueur de 250 m et une largeur maximum de 50 m, la Salle d’Entrée constitue l’élément le plus imposant de la grotte. Elle est établie dans les calcaires de transition, sa voûte étant constituée par la dalle de base de la barre de l’Agua , et son plancher, en deux endroits différents, par les grès du complexe gréseux d’Asón.

Par endroit, le plancher de la salle d'Entrée laisse entrevoir les grès.
    On peut distinguer deux parties dans cette salle. Dans la première, 
    le plancher est situé à peu près au même niveau 
    que dans les Baïonnettes ou dans la galerie Supérieure fossile. 
    C’est la partie amont de la salle. Dans celle-ci, la voûte est 
    assez irrégulière et il existe un grand nombre de blocs effondrés 
    sur le plancher. La moitié nord de la salle est occupée par 
    une sorte de plate-forme, qui domine de quelques mètres le lit du ruisseau. 
    Dans la seconde, le plancher est situé une quinzaine de mètres 
    plus bas. La voûte est beaucoup plus régulière et s’incline 
    doucement vers le sud. Le sol de la salle est constitué par un épandage 
    de blocs, de galets calcaires et gréseux. Il n’existe plus de 
    plate-forme surélevée au nord, mais une sorte de glacis à 
    forte pente recouvert de mondmilch.
    A son extrémité, la salle d’Entrée ne communique 
    pas directement avec la résurgence principale. Un important chaos de 
    blocs, résultant d’un effondrement partiel de la voûte, 
    obstrue presque entièrement l’entrée. Il faut, pour sortir 
    de la grotte, escalader ce chaos et passer au ras de la voûte.
Ce beau conduit s’ouvre immédiatement en rive droite de la galerie d’entrée des grottes Soufflantes. Après 40 m de galerie confortable il se termine par deux méandres devenant rapidement impénétrables. Juste avant, une cascade tombe de la voûte et constitue la première alimentation du ruisseau de l’Agua.

La galerie en amont des grottes Soufflantes 
    débute par un beau conduit qui, hélas, s'interrompt très 
    rapidement.
    On distingue bien le contact entre les calcaires de transition plus ébouleux 
    (au bas, conduit plus large) et les calcaires massifs de la barre de l'Agua 
    (en haut).
Celui-ci s’ouvre juste en face de la galerie venant de l’entrée médiane. Ce méandre apporte un fort courant d’air qui, en partie, ressort en été par l’entrée des grottes Soufflantes et explique l’appellation de ces cavités qu’on aurait pu penser aspirantes. Le méandre (0,80 m de large) se heurte à une petite cascade de 4 m au bout de 70 m. A son sommet on atteint un laminoir ponctuel puis la morphologie en méandre reprend ses droits. La largeur par endroit n’excède pas 30 cm et après 450 m de progression, le conduit butte sur deux trémies proches de la surface. A ce niveau, le courant d’air a sensiblement perdu de sa vigueur.
La galerie G-S s’ouvre à environ 150 m de l’entrée 
    des grottes Soufflantes, en rive gauche. C’est un conduit remontant 
    qui se dédouble avant d’arriver à une salle formant un 
    virage à 180°. Elle se termine sur 2 branches une cinquantaine 
    de mètres plus loin (dév. : 190 m).
    Juste au-dessus de ce départ, dans la galerie principale des grottes 
    Soufflantes, il est possible de suivre le méandre de voûte sur 
    une cinquantaine de mètres de longueur. De même, au niveau du 
    R.5, il est possible d’accéder à un niveau fossile non 
    topographié Ce dernier a été visité sur une quarantaine 
    de mètres.
Dans la galerie Principale, juste après la trémie 
    de la jonction et les marmites, le ruisseau se perd en amont d’un éboulis. 
    Peu avant, une galerie basse parcourue par un violent courant d’air 
    soufflant permet d’accéder au bout de quelques mètres 
    à la rivière des Marmites.
    En aval, celle-ci récupère la perte citée précédemment. 
    Le ruisseau, grossi de cet apport substantiel, s’écoule dans 
    un conduit bas creusé en partie dans le toit des grès d’Asón. 
    Il disparaît 200 m plus loin dans une voûte mouillante et réapparaît 
    probablement dans la galerie Principale, après le Shunt, au niveau 
    du débouché de l’affluent du Loir. Soixante mètres 
    avant ce passage noyé, un affluent en rive gauche a été 
    reconnu sur 50 m (à suivre).
    L’amont n’ayant pas encore bénéficié de la 
    diffluence du ruisseau provenant des Marmites, est plus étroit et souvent 
    assez bas notamment au passage de plusieurs blocs effondrés. Au bout 
    de 300 m, il recoupe une galerie plus ample creusée dans les calcaires 
    : la galerie du Léthé (largeur et hauteur moyenne de 5 à 
    6 m). Celle-ci se développe parallèlement à la galerie 
    Principale. En amont, elle a été remontée jusqu’à 
    un dédoublement du conduit terminé dans les deux cas par des 
    trémies. En aval, la galerie devient chaotique et se heurte au bout 
    de 150 m à une trémie toute proche de celle de la jonction. 
    Un très net courant d’air la parcourt et il semble évident 
    que cette galerie communiquait autrefois avec le conduit principal.
Dans l’aval des méandres, le Shunt rejoint un ruisseau issu de toute évidence de la rivière des Marmites via une zone noyée. Il a été remonté sur une quarantaine de mètres jusqu’à une voûte mouillante située en vis-à-vis de celle qui termine l’aval des Marmites à une centaine de mètres de distance. Mais juste avant que la voûte plonge, en rive gauche, s’ouvre le départ (R.4) d’une diaclase étroite dans laquelle un squelette de Loir a été découvert en 1969. Après cette diaclase, il faut franchir deux chatières pour accéder à un réseau de boyaux surbaissés, au plancher pétrifié par la calcite ou recouvert de galets. Quelques diverticules n’ont pas été topographiés mais ils demeurent d’un intérêt très limité.
Philippe Cabréjas et Baudoin Lismonde (S.G.C.A.F.) ont 
    publié une description détaillée des conduits qu’ils 
    ont découvertes au-dessus de la Galerie Principale. Nous la reproduisons 
    ici quasiment intégralement :
    « II s'agit principalement d'anciens cours de l'Agua situés entre 
    30 et 60 m au dessus du cours actuel. Coté aval, nous sommes retombés 
    dans le Grand Canyon non loin du Grand Boulevard. Coté amont, les galeries 
    communiquent avec les réseaux supérieurs de l'actif actuel au 
    niveau de la galerie du Léthé et collectent, par quelques arrivées, 
    l'eau du plateau au dessus.
    Alors que le style général du réseau est celui d'une 
    grande cavité creusée en écoulement libre, les nouvelles 
    parties découvertes sont mixtes. La partie la plus haute est formée 
    de galeries en écoulement noyé partiellement surcreusées 
    par des écoulements libres. Plus bas les écoulements libres 
    ou noyés-dénoyés dominent. À noter la présence 
    d'un important remplissage de sable et de galets de grès (jusqu'à 
    30 cm), typiques de ce coin de Cantabrie.
    Un simple coup d'oeil sur la coupe projetée des nouveaux réseaux 
    montre l'existence de deux niveaux de galeries. Le niveau intermédiaire, 
    est situé en moyenne 30 mètres au dessus de l'actif et le réseau 
    supérieur 50-60 mètres plus haut que l'actif.
Actuellement l'accès à ce réseau peut 
    se faire de trois façons :
    - l'escalade du SGCAF réalisée au printemps 1993
    - une escalade dans le puits-diaclase qui sort au nord de la salle de la Cascade
    - Une autre escalade plus en amont que la précédente dans le 
    méandre. C'est par ce chemin qu'un espagnol a fait quelques mètres 
    de première et après avoir écrit quelques mots sur le 
    sol est reparti, laissant devant lui des galeries géantes vierges.
    Vu la topo, le réseau est complexe. Toutefois on peut déjà 
    différencier les galeries où la progression est simple et les 
    autres réseaux où le spéléo de taille normale 
    est plus souvent à quatre pattes plutôt que debout.
    Commençons la visite guidée par les réseaux faciles. 
    C'est d'ailleurs naturellement par celles-ci que nous avons été 
    attirés d'entrée de jeu. En arrivant de l'escalade du SGCAF, 
    on peut finalement aller soit à la salle du Menhir, soit au puits remontant 
    de la Douche. Vers le Menhir, on parcourt une galerie en conduite forcée 
    dont le plancher est recouvert de sable propre. La progression est très 
    agréable. Dans cette galerie, au mois de mai, on a trouvé des 
    traces sur 50 m. Cette galerie est en position supérieure et de celle-ci 
    part une multitude de galeries aux dimensions plus réduites, toujours 
    avec un sol sableux qui s'interconnectent en aval. En se dirigeant vers la 
    salle du Menhir, les dimensions se réduisent, et il faut franchir une 
    trémie scabreuse. En effet cette salle est située dans un secteur 
    faillé.
    Le même phénomène se reproduit à l’approche 
    de la salle de la Douche, où après une galerie de bonne dimension, 
    nous voici confrontés à quelques étroitures, puis à 
    une diaclase pour enfin découvrir la dite salle. Lors de la première, 
    nous avons retrouvé Baudouin et Sylvain qui faisaient de la topo, mais 
    trente mètres au-dessus. Dans la partie sympathique de cette galerie, 
    une bifurcation permet d'accéder au puits du Chien qui communique également 
    par un autre passage avec la galerie précédemment décrite.
    Fini de se promener debout, passons au ramping. Trois réseaux ont été 
    découverts dans ce secteur. Ils sont tous en position inférieures 
    vis à vis des deux précédentes galeries. Deux s'atteignent 
    par le ressaut RIC (Ressaut Ingrid Corinne). De ce point de départ, 
    on se retrouve après un passage étroit et chaotique dans une 
    salle où trois niveaux de galeries communiquent : la partie inférieure, 
    où coule la rivière dans un méandre ; le niveau médian 
    avec les galeries des Hijas et des Sapins et, au sommet, les galeries où 
    la progression est aisée.
    Restons dans l'étage intermédiaire: cinquante mètres 
    plus loin, il faut choisir entre la galerie des Sapins et la galerie des Hijas. 
    Cette dernière se termine après un développement important 
    sur un rétrécissement dû à un colmatage de la galerie. 
    Il y a sûrement de la première à faire...
    La galerie des Sapins, dont le nom vient de quelques concrétions ayant 
    cette forme, permet de rejoindre le puits de la Douche. Ce réseau est 
    caractérisé par une conduite forcée d’un mètre 
    de diamètre, très propre qui contraste avec le reste du secteur 
    où la boue est reine. Cette conduite est largement arrosée quand 
    les précipitations sont importantes en surface.
    La troisième galerie de dimension modeste rend compte de l'aspect labyrinthique 
    de cette partie du réseau. Deux possibilités s'offrent au spéléo 
    pour visiter ce secteur. Les directions de cette galerie sont sujettes aux 
    diaclases, aux fractures, on tourne quasiment en rond. Nous nous sommes arrêtés 
    sur manque de moral, mais la galerie continuait et devait sûrement ressortir 
    en un lieu connu puisque nous entendions Sylvain et Baudouin qui progressaient 
    non loin.

Les Méandres, un profil typique du réseau.
II est parallèle à l'actif actuel et se trouve 
    environ 35 mètres au dessus de lui. Il est de plus en plus gros de 
    l'amont vers l'aval. Il débute à l'Ouest par la galerie de Mai 
    qui était alimentée par en dessous (deux puits). Ensuite cette 
    galerie se ramifie en plusieurs boyaux-laminoirs dont l'un est connecté 
    à la salle du Menhir, importante salle d'effondrement et l'autre au 
    puits de la Douche. Ces boyaux continuent vers le carrefour du Chien, étonnant 
    carrefour dont on ne trouve que difficilement les 6 départs. On s'échappe 
    vers l'Est par deux galeries, la galerie de Porcelaine et le laminoir des 
    Racines. Ce dernier, dont le parcours est très douloureux pour les 
    genoux, est rendu remarquable par deux curiosités : la première 
    est constituée par des concrétions excentriques de 1 à 
    3 cm de diamètre qui peuvent atteindre 50 cm de longueur. Bien qu'elles 
    soient opaques, certaines sont élégantes (la «main»). 
    La deuxième curiosité est la présence d'un squelette 
    de mammifère non encore identifié. On se demande vraiment comment 
    la bête a pu arriver là !
    La galerie de Porcelaine est concrétionnée elle-aussi et facile 
    de parcours. Après le carrefour 2, la galerie Ouest est plus grande 
    de 2 à 5 m de hauteur et autant de largeur. La roche est noirâtre 
    et délitée, et le sol est recouvert de gravats. Elle nous conduit 
    très facilement au Carrefour de la Joie (celle des explorateurs du 
    mois de Mai). C'est en effet par là qu'on débouche dans ce réseau 
    supérieur. La galerie continue en changeant de morphologie. La galerie 
    Est a l'allure d'une conduite forcée classique de 4 mètres de 
    diamètre légèrement surcreusée par des marmites 
    sèches. Au dessous de cette galerie se développe le réseau 
    des Boucles constitué d'un labyrinthe de galeries communiquant avec 
    le Grand Canyon sous-jacent. Les galeries du Sud de ce petit réseau 
    sont ébouleuses alors que celle du Nord sont sableuses, différence 
    qui correspond sans doute à une variation de faciès de la roche. 
    Continuons à progresser dans la galerie Est. Elle s'évase et 
    débouche par un grand Balcon à 30 mètres de hauteur dans 
    le Grand Canyon. On peut, en longeant à gauche une vire sableuse, rejoindre 
    la galerie des Balcons qui est la plus grande de toutes celles décrites 
    ici. C'est une conduite forcée de 8 mètres de diamètre 
    au sol de sable et de gros galets. Elle file vers le Nord et à mi-parcours, 
    elle est surcreusée par un méandre qui atteint 6 mètres 
    de profondeur et dans lequel on est obligé de descendre. Cette galerie 
    se jette dans la Galerie Principale à40 mètres de hauteur et 
    le site est remarquable car le plancher de notre méandre correspond 
    au plafond du Canyon vers l'amont alors que la plafond de la galerie des Balcons 
    correspond au plafond de la galerie aval.

    La hauteur des Méandres à l’aval telle qu'on peut la voir 
    à partir de la galerie du Grimpeur (balcon 4) dépasse 60 m. 
    alors qu’en amont elle est de l'ordre de 35 m.
    La galerie originelle a divagué latéralement, plus ou moins 
    en écoulement noyé, puis le niveau général de 
    l'eau ayant baissé, l'eau s'est échappé dans la galerie 
    Principale.
    La particularité de la galerie Principale est qu'elle est creusée 
    dans un splendide calcaire blanc avec de vastes banquettes - horizontales 
    de 2 à 8 mètres de largeur étagées sur différents 
    niveaux. Ces banquettes spacieuses n'ont rien à voir avec des banquettes 
    de méandre qui sont à contre pente et résultent de l'érosion 
    régressive des cascades. Elles sont dues ici au niveau que prend le 
    lit de galets. En effet toutes les galeries actives présentent un lit 
    de galets ou de sable provenant de bancs de grès intercalés 
    dans le calcaire. L'eau élargit la bordure du lit comme lorsqu'elle 
    coule sur un niveau de roche insoluble. Mais la corrosion sous remplissage 
    creuse un chenal de 2 mètres environ qui reste rempli de galets. À 
    l'occasion d'une crue ou d'une érosion régressive, le niveau 
    des galets descend et l'eau entame le creusement d'une nouvelle banquette. 
    La dénivellation entre deux banquettes est de l'ordre de 5 mètres. 
    On remarque, sans trouver d'explication simple, que les banquettes les plus 
    élevées sont souvent couvertes de galets (20 cm) alors que celles 
    plus bas sont propres ou sablonneuses.
    De même, le lit de galets des galeries fossiles est souvent cimenté 
    par un liant assez dur, alors que les galeries actives ont des galets non 
    cimentés. »
Elle prolonge la Salle d’entrée vers l’amont 
    et se développe parallèlement à la galerie Principale 
    sur 600 m. Elle est établie dans la barre de l’Agua et les calcaires 
    de transition, avec des regards au travers du remplissage sur le toit du complexe 
    gréseux d’Asón. Son profil transversal est celui d’une 
    diaclase verticale s’élargissant à la base dans les calcaires 
    de transition. Sa largeur et sa hauteur se réduisent vers l’amont. 
    Le remplissage est constitué de pierraille calcaire dans la partie 
    aval et, dans l’amont, il passe à une double couche de mondmilch 
    et de glaise supportant des blocs calcaires. 
    Un système de petites galeries conformes au pendage des grès 
    relie l’aval de cette galerie avec les derniers coudes des Baïonnettes.
Dans la description détaillée du réseau 
    un certain nombre d’observations géologiques sont signalées. 
    La morphologie des galeries y apparait très directement liée 
    à la nature de la roche encaissante :
    - Haut méandre originel dans la barre calcaire compacte
    - Large galerie par affouillement dans les calcaires de transition plus fragiles
    - Surcreusement traditionnel en petites gorges dans le substratum gréseux

Dans le sens longitudinal le jeu des failles qui jalonnent 
    le parcours fait fluctuer la position de la cavité dans ces différents 
    niveaux. 
    La Cueva del Agua se développe essentiellement à la limite de 
    deux ensembles rocheux distincts ; à la base le complexe gréseux 
    d'Asón (niveau 5), et au dessus le complexe calcaréo-gréseux 
    du Haut-Rolacia (niveau 8).

    Le complexe gréseux affleure au Sud et au Nord du ravin de Rolacia, 
    dans le Val d'Asón. C'est un ensemble de plus de 500 mètres 
    d'épaisseur, constitué par des grès divers, des marnes 
    et de minces bancs calcaires, qui se comporte comme une formation imperméable 
    pour le karst sus-jacent.
    Le complexe calcaréo-gréseux, plus récent, est constitué 
    par des calcaires massifs, des calcaires argileux et des grès. Il est 
    particulièrement bien karstifié dans le secteur (Fresca, Salcedillo, 
    Avellano, Munio, etc…).
    Le complexe gréseux d’Asón se caractérise par des 
    pentes raides entièrement recouvertes de hêtres, d'herbes et 
    de fougères, tandis que le complexe calcaréo-gréseux 
    est formé par une alternance de hautes murailles calcaires reliées 
    les unes aux autres par des pentes vertigineuses recouvertes d'herbe.
    Consécutivement à la formation de la ride anticlinale de San 
    Roque de Río Miera, les terrains ont été déformés, 
    et plongent aujourd'hui vers l'ESE d'une valeur de 10 à 20°.
Le pendage associé à la fracturation locale induit un écoulement du ruisseau souterrain d’ouest en est vers le río Asón. L’érosion a laissé perchée la résurgence perchée 400 m plus haut que le fond du val d’Asón.

    Une partie de l’alimentation du cours souterrain arrive en rive gauche 
    provenant des escarpements calcaires qui bordent le flanc sud des ravins de 
    Rolacia.
    Pour les arrivées rive droite, très en amont, il faut plus rechercher 
    l’origine dans des pertes le long de la partie basse du ravin de la 
    Sota. Les relations éventuelles avec la cueva de la Primavera ou la 
    cueva Fria, grottes elles aussi de la rive droite demeurent encore de fragiles 
    hypothèses.
    Reste le gros du morceau, ce qui à une époque a probablement 
    du constituer l’amont des grottes soufflantes et de la cueva del Agua 
    : le manantial de Cuesta Avellano. Cette grotte est seulement séparée 
    de la cueva del Agua par l’incision due à l’érosion 
    du ravin. L’actif qui en sort a abandonné l’Agua pour une 
    capture par le ravin de Rolacia où il a provoqué une rupture 
    de pente (recul érosif) au niveau des cascades de Cuesta Avellano.
    On peut donc penser qu’à l’origine existait un drainage 
    depuis la torca del Regato Callejón à l’ouest passant 
    ensuite par la cueva de Cuesta Avellano et la cueva del Agua.
La grotte est visitée une première fois en 1958 par des membres du S. C. Dijon mais aucun compte rendu précis ne permet de connaître le point extrême de leur exploration. Il est probable qu’ils n’aient pas dépassé les premiers bassins que l’on rencontre au début des Baïonnettes.
C’est dès 1961 qu’une équipe du S.C.Dijon parcourt les ravins de Rolacia jusque vers Cuesta Avellano en signalant les entrées des grottes soufflantes (n°54) : « Trois heures de marche sur un sentier étroit, puis dans le lit d’un torrent aux alluvions de grandes taille, nous permettent de repérer, à l’amont d’une grande cascade dont les eaux se perdent dans les éboulis, le long du versant sud, les entrées de cinq grottes. L’une d’elles s’ouvre par un très grand porche ».
Une équipe de la Société Spéléologique de Bourgogne retourne à l’Agua et remonte la rivière jusqu’à la voûte mouillante du Loir soit un parcours de près de 1800 m ce qui est tout à fait remarquable pour l’époque. La galerie Supérieure donnant accès à la suite du réseau est également entrevue.
Pour préparer sa thèse de 3° cycle, Claude 
    Mugnier a décidé de passer pratiquement une année complète 
    à Asón où il pourra étudier en détail le 
    karst des massifs environnants. Au cours de ses nombreuses prospections, il 
    redécouvre en juillet la cueva del Agua et visite la salle d’Entrée 
    et la galerie Supérieure Fossile.
    En août, lors du camp estival du S. C. Dijon, il accompagne une petite 
    équipe dans la cueva del Agua et ensemble, ils parcourent à 
    nouveau le conduit principal. Comme leurs collègues de la SSB, les 
    dijonnais buttent sur la voûte mouillante du Loir. Mais, délaissant 
    la galerie Supérieure, ils s’engagent dans l’affluent du 
    Loir, agrandissent plusieurs chatières et remontent le ruisselet sur 
    près de 200 m sans retrouver le collecteur.

Les Méandres lors des premières 
    explorations du S.C. Dijon
    (Photo Serge Derain)
Les grottes Soufflantes sont explorées par des membres du S.C. Dijon jusqu’à 300 m de l’entrée. Durant le même été, ceux-ci entament la topographie de la cueva del Agua dans la salle d’entrée et la galerie Supérieure Fossile.
Dans la cueva del Agua, le Shunt est découvert, permettant aux explorateurs du S.C. Dijon de retrouver la rivière et de parcourir près d’un kilomètre de nouvelles galeries. Ils s’arrêtent sur la trémie de la Jonction jugée impénétrable. Dans sa thèse, Claude Mugnier émet l’hypothèse d’une jonction avec les grottes Soufflantes, ces dernières se situant sur le même écran de base (grès d’Asón).
Le S.C. Dijon reprend l’exploration par les grottes Soufflantes. En franchissant la trémie terminale, il retombe sur le terminus précédent et établit la jonction avec la cueva del Agua., faisant de cette cavité la première grande traversée locale. La galerie G-S et le méandre qui souffle, jusqu’à la cascade, sont explorés. (F. Chavaria, B. Humbel, J. Lacas, G. Simonnot)
15 août 1977 : Nouvelle incursion du S. C. Dijon ; quelques prolongements sont découverts dans la galerie des Marmites et le retard topographique dans ce conduit est rattrapé (730 m topo) (Ph. Morverand et C. Poète).

Les parois de la Galerie Principale sont constellées de cupules au milieu desquelles on peut observer une grande variété de rudistes.
2 août 1978 : L’aval de la galerie du Léthé 
    est exploré et topographié (150 m) tout comme la rivière 
    64 dans l’amont de l’affluent du Loir (280 m) (A. Mischler, Ph. 
    Morverand).
    15 août 1978 : Une forte équipe du S.C.D. remonte aux grottes 
    soufflantes pour terminer l’exploration et la topographie des galeries 
    latérales en amont de la jonction. L’escalade en amont du méandre 
    qui souffle est franchie et la topographie complète de l’affluent 
    est réalisée, tout comme celle de la galerie G-S (190 m) située 
    sur l’autre rive du conduit principal. La galerie Supérieure 
    et le méandre de voûte sont également revus. (B. Humbel, 
    J. Lacas, A. Mischler, Ph. Morverand).
4-5-6 mai 1993 : Après une première visite de la cavité, une équipe grenobloise du Caf décide de revoir la partie médiane de la traversée (secteur des Méandres et du Boulevard). Plusieurs escalades sont réalisées sans grands résultats pour les premières. Ce n’est que le 3° jour qu’ils découvrent d’une part, la galerie des Hijas et de l’autre, après une escalade en libre, 1,1 km de nouveaux conduits (930 m topo). (B. Lismonde, C. Maingault, H. Schreiner, I. Walckiers, S. Zibrovius).
28 décembre 1993 : Il pleut beaucoup sur la Cantabria 
    et après avoir équipé les passages aquatiques la veille, 
    les spéléos du SGCAF reprennent l’exploration entamée 
    un an plus tôt. La galerie des Boucles, celles de la Porcelaine et des 
    Balcons sont topographiés et le point haut du secteur (+117 m par rapport 
    à la rivière) est atteint (V. Bouchiat, Ph. Cabrejas, Ch. Favre-Nicolin, 
    E. Laroche-Joubert, B. Lismonde, C. Maingault, S. Zibrovius).
    30-31 décembre 1993 et 1° janvier 1994 : La même équipe 
    remonte à l’Agua pour un bivouac de 3 jours à la fin des 
    Méandres. Les départs du réseau Supérieur sont 
    vus un à un et dans le réseau Intermédiaire 500 m de 
    conduits sont topographiés vers la salle du Menhir. Le lendemain, c’est 
    au tour du réseau intermédiaire d’être revu de fond 
    en comble. Plusieurs puits communiquent avec la galerie principale. De retour 
    au bivouac, c’est la crue et le Réveillon se passe en surveillant 
    le débit de la rivière qui atteint jusqu’à 400 
    L/s. Le troisième jour l’escalade du puits du Bout avorte suite 
    à la chute d’un bloc. Le réseau est déséquipé 
    et l’équipe ressort sous un soleil radieux (V. Bouchiat, Ph. 
    Cabrejas, Ch. Favre-Nicolin, E. Laroche-Joubert, B. Lismonde, C. Maingault, 
    S. Zibrovius).