Cueva del Becerral (traversée de los
Santos)
(n°79 et 780 - secteur 9)
Développement : 490 m
Dénivellation : 113 m
La cueva del Becerral s’ouvre au beau milieu de
la lentille récifale au pied de laquelle naît la rivière
de la Gandara. Le beau porche d’entrée et sa position idéale
par rapport à la source n’ont pas manqué d’attirer
le regard des premiers explorateurs mais à ce jour, ce probable affluent
du réseau de la Gandara n’a pas encore été relié
au système.
La cavité possède deux entrées
:
- Cueva de la Becerall (n°SCD : 79): x=442,595; y=4782,58; z=695m
- Torca del Sol (n°SCD : 780) : x=452,34; y=4782,77; z=808m (photo
de situation)
Commune : Soba
Développement total : 490 m
Dénivellation : 113 m
Historique des explorations
L'exploration de ce ruisseau souterrain a débuté
en 1930 par des spéléologues espagnols. En 1959, le S.C. Dijon
visite la cavité et en dresse une première topographie. Trois
ans plus tard le même club revient en compagnie de spéléologues
du GES Barcelone. Ensemble, ils visitent à nouveau la cueva de los
Santos et explorent plusieurs gouffres sur les hauteurs de la peña
Becerall et de la Brena. En 1974, le SCD lève une nouvelle topographie
de la cueva (Sous le Plancher 1973 tome XII). Toutes ces explorations ont
été orientées plutôt vers l'amont d’où
provient un fort courant d’air. Dans les années qui suivent,
quelques diverticules sont ajoutés (S.C.Paris et Lombrics 1977, SGCAF
1994) et une escalade est même tentée par le STD Madrid en 1986,
dans une importante cheminée située à quelques 350 m
de l'entrée. L'aval quant à lui, demeure impénétrable
(méandre très étroit) bien qu'il existe une réelle
possibilité de jonction avec le réseau de la Gandara sous-jacent.
En décembre 1994, lors d’une prospection sur la pena Becerral,
le S.C.Dijon (P. et S. Degouve) découvre un gouffre étroit parcouru
par un fort courant d’air (torca del Sol). En juillet 1995, la même
équipe descend le puits et parvient au sommet de l’escalade entamée
par le STD Madrid.
La traversée de Los Santos
Effectuer la traversée de Los Santos est un jeu d'enfant
et cette facilité est le reflet parfait de la morphologie de la grotte.
Ici, c'est la fracturation (NO-SE) qui a eu un rôle prépondérant
dans le creusement de la cavité. Le pendage semble avoir eu une influence
moindre contrairement aux réseaux situés plus en amont sur le
bassin d'alimentation de la Gandara. Le résultat prend la forme d'un
méandre haut par endroits d'une dizaine de mètres et n'offrant
comme diverticules que quelques rares affluents. La torca del Sol s'ouvre
exactement à l'aplomb de ce méandre sur un même jeu de
diaclases qui, en surface, a favorisé la formation d'une série
de dolines. C'est sur le flanc de l'une d'elles, que s'ouvre le gouffre. On
y accède par un sentier mal tracé qui serpente sur le flanc
nord de la pena Becerall avant de rejoindre un superbe point de vue qui domine
tout le cirque de la Gandara. A vol d'oiseau, nous ne sommes qu'à 300
mètres du porche de la Becerall.
L'entrée (0,80m), cachée par un bloc et la végétation,
commande un premier puits de 27 mètres. Il recoupe à -10 m une
diaclase qui s'élargit progressivement pour rejoindre la rivière
de la Becerall, 80 mètres plus bas. Toutefois, à -27 m, un éboulis
obture presque complètement cette fracture et il est nécessaire
de franchir une courte étroiture verticale pour accéder au second
à-pic (53 m). La descente s'effectue alors sans difficulté dans
un conduit resserré au début, mais qui prend rapidement de l'ampleur
(2,00 x 6,00 m) en rejoignant la salle terminale de la cueva del Becerall.
De là, il suffit de suivre le ruisseau sur 300 mètres environ
jusqu'à un carrefour. A droite, l'actif disparaît dans un méandre
rapidement impénétrable. A gauche, le méandre devenu
fossile conduit à l'entrée basse du réseau, après
avoir traversé quelques élargissements. Il est à noter
que depuis quelques années, le ruisseau est capté pour l'alimentation
en eau du village. Pour cela, des travaux d'aménagement ont bien modifié
les profils de la zone d'entrée.
Avant de quitter la cavité, et en y regardant bien, on peut découvrir
quelques dessins rupestres représentant des chevaux (?). Dehors, un
sentier conduit rapidement à la route de la Gandara, à l'aplomb
même de la source.
Remarques sur le bassin d'alimentation de la Becerall
La cueva Becerall possède désormais deux entrées
mais ce nouvel accès ne nous a guère éclairés
sur l'origine du ruisseau souterrain. Tout au plus, nos prospections sur la
Peña nous ont permis de faire les observations suivantes.
En surface, le tracé de la rivière souterraine est jalonné
de dolines bien marquées. Les plus importantes sont alignées
le long d'une fracture nord-sud et s'ouvrent en contrebas d'un petit banc
gréseux qui fait localement office d'écran imperméable.
Quelques sources diffuses apparaissent à ce niveau puis se perdent
au contact des calcaires pour aller rejoindre le cours souterrain de la Becerall.
Mais l'alimentation principale est probablement à rechercher un peu
plus au nord (environ 700 à 800 mètres), en suivant l'affleurement
gréseux cité précédemment. Dans ce secteur, on
rencontre des sources pérennes donnant naissance à de courts
ruisselets qui se perdent également et pourraient bien constituer l'origine
du ruisseau souterrain.
Bibliographie
BUFFARD, Roland; CHALINE, Jean (1965) : “La campagne
1961 du S.C.D. à Arredondo - Espagne”, Sous le Plancher, IV,
p.49 à 53
DEGOUVE,Patrick; MORVERAND, Philippe (1973) : “Description de quelques
cavités de la région du Val d’Ason, expédition
1974 du SCD dans les monts Cantabriques”, Sous le Plancher, XII.
DEGOUVE, Patrick et Sandrine (1996) : "La traversée de Los Santos
(Soba - Cantabria)", Sous le Plancher - A.S.E. n°11 1996, p. 74 à
76
PUCH, Carlos (1987) : “La cueva de los Santos, Soba, Cantabria”,
Boletin cantabro de Espeleologia n°8, p.130
PUCH, Carlos (1989) : “Explorations au dessus de la source du Rio Gandara”,
Sous le plancher 1989 n°4, p.73
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