Espagne
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Le karst du Haut Asón
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Développement : 550 m
Dénivellation : -112 m
On connait assez mal l'origine et l'influence de la grande dépression de l'Hondojón sur le réseau souterrain de la Gándara situé juste en-dessous. Le rôle joué par la présence de glaciers est sans doute prépondérant mais pas suffisant pour expliquer les bruques changements d'orientation des conduits aux abords de cette vallée suspendue. La fracturation et la présence de failles orientées N40° semblent ainsi plus déterminantes à la fois dans le drainage souterrain et le relief de surface. La torca del Monte Bustujero, la seule cavité du secteur à donner accès à des conduits horizontaux, confirme cette hypothèse avec notamment une circulation souterraine qui échappe totalement au schéma classique des galeries orientées est-ouest fortement majoritaires dans l'ensemble du réseau. Il est dommage qu'une trémie nous ait empêchés de l'explorer plus en aval, ce qui aurait été particulièrement instructif.
Situation et accès
L'entrée s'ouvre dans un éperon rocheux, sur le flanc sud de l'Hondojón.
x : 449,434 ; y : 4781,052 ; z : 1115 m (UTM-ED 50)
Commune : Soba
Description
Le porche d'entrée (2,5 x 3) exhale un très net courant d'air froid (5,7° en août 2017). Rapidement la voûte s'abaisse et le conduit prend la forme d'un boyau aux parois fortement marquées par la gélifraction. Après quelques élargissement ponctuels celui-ci rejoint, par un ressaut de 2 m, un conduit plus vaste (1,5 m x 2 m). L'amont, qui revient vers l'entrée s'interrompt au bout de quelques mètres sur une trémie (-4 m).
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La galerie au bas du R.2. Des ossements d'ours ainsi que des polis sur les parois ont étés trouvés dans cette partie de la cavité.
L'aval se poursuit par une galerie descendante qui recoupe une diaclase transversale. A droite, celle-ci est colmaté par du remplissage à -17 m (R.4). A gauche, une courte escalade (3 m) amène au sommet d'un puits de 4 m. Au bas, les parois se resserrent sur un méandre bien formé mais étroit par endroits. Long d'un peu plus de 20 m, il aboutit au sommet d'un vaste puits dans lequel se jette un filet d'eau pouvant devenir gênant en crue. Celui-ci mesure 73 m mais il est coupé par un large palier 24 m plus bas. Dans la seconde partie, une lucarne atteignable par un léger pendule donne sur un puits de 9 m suivi d'un méandre étroit en relation probable avec les galeries sous-jacentes.
La première partie du P.73
Le P.73 débouche sur le côté d'une salle chaotique (15 m x 20 m) formée par l'arrivée d'autres puits. La suite se situe juste au bas de la corde. En se glissant entre des blocs lavés par les embruns, on rejoint un niveau gréseux sur lequel s'écoule un ruisseau déjà bien formé. On retrouve ici la morphologie commune à de nombreux conduits du Picon del Fraile : laminoir au sol glissant et noirâtre, percé de petites marmites et incliné selon le pendage général de l'ordre de 10 à 12 °.
Le rio vers -100 m. L'écran gréseux est ici bien visible.
Au bout d'une cinquantaine de mètres, le conduit débouche dans une grande salle d'effondrement (23 m x 12 m). Le sol est constitué d'énormes blocs de grès entre lesquels il est possible de se faufiler sur quelques mètres jusqu'à des passages impénétrables sans désobstruction. Le courant d'air est présent mais l'instabilité de l'éboulis n'incite guère à entamer des travaux. Au bas du P.73, une galerie assez vaste permet de rejoindre un affluent du ruisseau principale. Pour l'atteindre il faut effectuer une traversée au-dessus d'un puits de 5 m et descendre un puits de 8 m. La lucarne du P.73 décrite plus haut doit vraisemblablement communiquer avec cet affluent.
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L'accès à l'affluent de -96 m.
Egalement dans la salle au bas du P.73, une escalade sur un mur d'éboulis a été réalisée. Elle se heurte à des bases de puits. Une courte désobstruction a toutefois permis d'accéder à un court méandre descendant et bouché par des blocs non loin du ruisseau principal (-99 m).
Courant d'air soufflant à l'entrée et dans le ruisseau de -95 m.
Géologie et hydrologie
Un méandre de voûte, visible à l'entrée, semble indiquer qu'il s'agit d'une ancienne perte probablement d'origine glaciaire. Le gouffre se développe dans les calcaires du Picón del Fraile. Il traverse un premier banc gréseux vers -20 m sur lequel s'établit le méandre au sommet du P.73. Le ruisseau terminal s'écoule sur un second niveau gréseux, probablement plus épais mais qui est peut-être franchi à la faveur de l'effondrement de la salle à -109 m. Contrairement aux conduits du Fraile qui, majoritairement, suivent le pendage, ici c'est la fracturation qui est déterminante ce qui est également le cas des conduits du réseau de la Gándara se développant dans le secteur.
La salle terminale où se perd le ruisseau. Malgré la qualité médiocre du cliché on voit nettement le niveau gréseux qui s'est effondré. Il est probable que les calcaires ne soient pas loin en profondeur, mais une désobstruction dans ce gigantesque sablier de blocs semble illusoire voire dangereuse.
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