(n°84 et 830)
Développement : 16 211 m
    Dénivellation : -527 m
La Cayuela est sans doute l'une des cavités sinon la cavité la plus visitée du massif. Il aurait été bien difficile aux premiers explorateurs de louper son entrée gigantesque et l'impressionnant courant d'air qui en sort et ce n'est donc pas un hasard si le réseau a été l'un des premiers a être étudié.
 A 2,5 km du centre d’Arredondo, sur la route d'Arredondo 
    à Solares, juste avant un virage très prononcé, prendre 
    la route de Bustablado. 900 m plus loin, à proximité d’une 
    ferme isolée, s'ouvre vers la gauche un chemin bordé de haies 
    qui descend en pente douce jusqu'au Río Bustablado (environ 100 m). 
    Un pont récent, en béton traverse le ruisseau à cet endroit. 
    De l’autre côté un sentier s’élève 
    en suivant la lisière de la forêt jusqu’à une étable. 
    A partir de là il faut longer la haie et continuer vers l’est 
    à travers un pré en passant à gauche des gros blocs de 
    rocher. Environ 150 m plus loin, à quelques dizaines de mètres 
    de l’extrémité du pré, repérer une ouverture 
    dans la haie qui le limite. Là s’ouvre un sentier qui monte dans 
    le bois. Une vingtaine de mètres plus haut il faut se diriger plein 
    est par une sente qui traverse un lapiaz couvert de fougères et de 
    buissons épineux. On débouche environ 100 m plus loin au milieu 
    du couloir herbeux balayé d’un courant d’air froid qui 
    descend de l'orifice de la cueva Cayuela.
    La torca ou sima Tonio s’ouvre dans la partie basse d’une prairie, 
    à proximité de la dernière cabane à l’ouest 
    de Buzulucueva. On y accède facilement depuis la nouvelle route qui 
    monte de Bustablado à Bucebrón.
Le réseau possède 2 entrées :
- 84 Cueva CAYUELA
X = 449,665 ; Y = 4791,705 ; Z = 320 m
- 830 Sima Tonio
X = 449,209 ; Z = 4790,609 ; Z = 730 m
Commune : Arredondo
Cette partie médiane est impressionnante par ses dimensions. On traverse plusieurs tronçons successifs.
Le couloir d'entrée
Le porche monumental, de section triangulaire, est encombré 
    à sa base par un c6ne d'éboulis qui s'élève de 
    3 à 5 m au-dessus du plancher de la première galerie. Le visiteur 
    est frappé par les dimensions impressionnantes, en largeur et hauteur, 
    de ce couloir d'entrée dont la section d'abord quadrangulaire devient 
    ovoïde La présence de "marmites" de grandes dimensions 
    au plafond fait penser à une gigantesque conduite forcée. Cette 
    galerie d'entrée se développe sur 300 m et s'incurve vers le 
    sud-ouest ; sa pente régulière conduit à -45 m environ 
    (par rapport à la Cayuela). La progression est brusquement interrompue 
    par un premier à pic. 
    On atteint un puits (P.12m) temporairement arrosé qui donne accès 
    à une galerie de 2 à 3 m de large aux parois verticales qui 
    conduit à la galerie Nord. En remontant la galerie on gagne le canyon 
    Ouest proprement dit. Le P.12 et la remontée peuvent être court-circuités 
    par une grande vire à main gauche (équipement).

La monumentale galerie d'entrée de la Cayuela.
Le grand canyon Ouest
Quelques mètres de montée font déboucher 
    dans une dépression assez large, ébouleuse, où scintille 
    parfois un petit lac. Quelques dizaines de mètres plus loin la galerie 
    parait se dédoubler. La portion inférieure a la forme d'un canyon 
    tandis que la partie supérieure a un profil en "trou de serrure" 
    que l'on peut observer d'un balcon situé en aval. Les deux portions 
    communiquent formant un puits de 30 m. Au-delà la galerie s'élargit 
    notablement en une sorte de salle ascendante remplie d'éboulis de grande 
    taille. Puis le canyon se rétrécit sans perdre de sa hauteur. 
    Cent mètres plus loin on passe sous "l'arche", énorme 
    bloc coincé entre les parois du canyon à une dizaine de mètres 
    de hauteur.
    Une cascatelle le long de la paroi ruisselle sur un éboulis barrant 
    le canyon : c'est tout ce qui traduit la présence du boulevard par 
    où débouche, dans le haut du canyon, le réseau Sud. Après 
    cinquante mètres de progression sur un plancher calcifié un 
    courant d'air sensible trahit le départ de la galerie Sud peu important 
    (1,5m x 3) et masqué par deux gros blocs. A partir de ce point la physionomie 
    du canyon change : le fond est encombré d'un chaos de blocs de grande 
    taille, la section s'élargit, des galeries supérieures sont 
    observées et le plafond en demi voûte, incliné vers le 
    nord, s'abaisse progressivement. On est dans la salle de "La croix Blanche" 
    dont le nom vient d'une croix gravée sur un bloc à l'allure 
    de pierre tombale ; manifestation de l'humour noir d'un visiteur ? Aboutissent 
    à cette salle divers petits conduits dont le labyrinthe ouest donnant 
    sur le réseau actif.
Le petit canyon Ouest
La salle de la « Croix Blanche » fait la transition entre grand et petit Canyon, celui-ci est de taille plus modeste en largeur. Son aspect change continuellement : succession d'éboulis et de coulées de mondmilch. Parfois le chemin se rétrécit à un passage "étroit" entre deux énormes blocs enchâssés dans l’argile. On rencontre plusieurs petits bassins alimentés par des cascatelles tombant du plafond (>35m). Lorsque le plafond se relève brusquement on aperçoit des vires et des orifices de galeries supérieures qui apparaissent difficilement accessibles. Une fois la dernière mare franchie la progression s'effectue sur un plancher encombré de blocs. A une centaine de mètres du fond, dans la paroi gauche et légèrement en hauteur, s'ouvre le conduit qui aboutit au puits Buffard ; après un ultime élargissement, la galerie est obstruée sur toute sa largeur par une coulée stalagmitique ne laissant aucune possibilité de continuation. Nous sommes alors à 1020 m de l'entrée et à la profondeur de -28 m. Sous le concrétionnement un petit dédale de galeries ne permet pas, lui non plus, de dépasser le verrou terminal.
Le puits Buffard
L’accès est un diverticule d’une dizaine 
    de mètres ; il donne sur une verticale de 40 m axée sur une 
    diaclase. Au fond on rejoint un important actif de ce qui paraît être 
    le collecteur principal du réseau. 
    En amont on court-circuite une partie siphonnante d’une vingtaine de 
    mètres par une étroite diaclase ; on rejoint une jolie galerie 
    parcourue par des rapides serpentant entre les lames de roche épargnées 
    entre les axes de fissuration. Une cheminée étroite et impénétrable 
    communique avec le petit ensemble de galeries au fond du Canyon Ouest. La 
    pente s’accentue encore avec quelques cascatelles et le conduit diminue 
    à l’approche d’une trémie infranchissable (à 
    150 m du puits) et qui exhale un petit courant d’air. L’actif 
    est remonté de 28 m en dénivelé ce qui est beaucoup pour 
    le collecteur sur une distance de seulement 100 m.
    En aval, après quelques profonds bassins, on suit l’actif établi 
    sur des diaclases (rapides) ou des joints de strates inclinés jusqu’à 
    un siphon (190 m / puits et –4 en dénivelé).
Le Labyrinthe Ouest
Dans l'éboulis de la Salle de la Croix Blanche, près de la "Croix", un conduit donne accès à un labyrinthe incliné et très complexe qui permet de rejoindre avec difficulté un cours actif (rivière du Labyrinthe). L’amont incomplètement exploré présente un plan d’eau tandis qu’en aval on peut suivre le cours d’eau de façon bien plus agréable sur une centaine de mètres. Une série de petites cascatelles aboutit à un très beau siphon. Très court, ce dernier mène à 280 m de galeries peu évidentes où l’on perd le collecteur. L’amont de la cueva Cubiobramante, résurgence du système, n’est pourtant plus très loin. Le débit semble correspondre à la rivière du puits Buffard mais le curieux décalage en plan des deux tronçons de rivière laisse perplexe. Légèrement en amont du Labyrinthe existe dans le Canyon Ouest deux accès à un morceau de cours actif (non topo).

La rivière du Labyrinthe, peu avant le S1 aval.
La galerie Nord
Au pied du P.12 de la galerie d’entrée (-65 / 
    Cayuela) cette ancienne galerie de capture des eaux du Canyon n’est 
    plus que faiblement active, alimentée par quelques pisserottes de la 
    grande galerie.
    Un premier ressaut de 4 m oblige à équiper dès le départ 
    puis, trente mètres plus loin, trois puits s’enchaînent 
    (P.10, P.9, P.10). Un conduit de petites dimensions mène à une 
    laisse d’eau siphonnante (-117 / entrée de la Cayuela et point 
    bas actuel du réseau -527). Au niveau du dernier P.10 des diaclases 
    aboutissent aussi sur siphon.
Les galeries supérieures
La galerie du fond
A 70 m du fond du petit canyon Ouest, contre la paroi Sud, s'ouvre à la voûte un orifice relativement étroit débouchant dans le plancher d'une grosse galerie. Remontée sur 60 m elle est colmatée par une coulée stalagmitique. En aval elle retombe, par plusieurs balcons sur le petit canyon.
La galerie de la Croix Blanche
Elle est limitée à ses deux extrémités par des balcons l'un au-dessus de la salle de la Croix Blanche, l'autre au-dessus du petit canyon. Il s'agit d'une galerie sableuse, abondamment concrétionnée qui est, en son milieu, occupée par des blocs impressionnants enracinés dans le sable. Le plafond plonge vers le Nord puis à l'extrémité la galerie prend l'allure d'un canyon. Au nord et à l'ouest deux diverticules conduisent à des chatières étroites.
Galerie de l'Arche
Entre l'Arche et la galerie de la Croix Blanche existerait une galerie supérieure d'une centaine de mètres de longueur ( ?).
Ce grand réseau est divisé de façon quelque peu arbitraire en quatre parties, pour la commodité de l'exposé. Ce sont successivement la galerie Sud et le Boulevard, les salles du Carrefour, le complexe de la salle du Bivouac, la galerie du 10 Août.
La Galerie Sud et Le Boulevard
Repartons du grand canyon Ouest. Après son porche bas, 
    dans les éboulis, la galerie Sud a l'aspect d'une diaclase, relativement 
    étroite, tapissée d'argile puis de cailloux. Après un 
    ressaut, fait de roche découpée, s'ouvrent deux conduits. Le 
    plus large d'entre eux mène à une salle latérale partiellement 
    remplie de blocs recouverts de sable fin. Le plus étroit, de type conduite 
    forcée, donne accès à une salle de même aspect 
    que la précédente. Les deux salles communiquent entre elle par 
    deux conduits se rejoignant par un petit puits. Cette disposition, en circuit 
    fermé prédispose à des parcours en ronds lorsqu'on ne 
    connait pas la cavité. Au fond de la salle se trouve en hauteur, une 
    diaclase qui après quelques 30 m donne accès à une petite 
    salle basse couverte de coulées calcitiques déposées 
    par un filet d'eau descendant d'une lucarne du plafond. C'est le point ultime 
    de la première exploration (1959) à environ 200 m du début 
    de la galerie. Derrière la lucarne une chatière sinueuse de 
    plusieurs mètres conduit d'abord à une base da puits, sur la 
    gauche, et ensuite à une salle encombrée de blocs où 
    le plafond s'élève notablement et brusquement (800 m, -43). 
    De ce point on peut atteindre la suite du réseau de deux manières. 
    Ou bien on emprunte une chatière au fond de la salle pour déboucher 
    dans la salle du Carrefour-basse, ou bien on monte, le long de la paroi gauche 
    de la salle, par « l’escalier » pour emprunter un couloir 
    assez court, de section triangulaire, tapissé de mondmilch et rejoindre 
    la salle du Carrefour-haute. A quelques mètres de là une montée 
    de 3 à 5 m permet d'atteindre le Boulevard. 
    Il s'agit d'une belle galerie horizontale d'une largeur de 10m en moyenne, 
    d'une vingtaine de mètres de hauteur, dont le sol est de sable ou de 
    mondmilch d'où émergent quelques rochers. D'abord orienté 
    vers le Nord-est et quasi rectiligne sur ses 120 premiers mètres le 
    Boulevard fait ensuite un brusque coude à angle droit et s’infléchit 
    en direction du Nord-Ouest. Un diverticule sur la gauche conduit à 
    une étroite galerie Nord-Sud qui communique par un puits avec la galerie 
    Sud. Revenons au Boulevard, il reprend sa direction primitive s'étant 
    élargi considérablement. Le sol est une plage de mondmilch avec 
    quelques flaques d’eau. Le plafond s'abaisse rapidement puis se relève. 
    Un nouveau changement de direction et c'est l'arrivée sur le réseau 
    aval (quelques mètres en aval de l’Arche), par 3 "portes" 
    dont la plus importante se situe au dessus de l’éboulis du grand 
    canyon Ouest ; on rencontre là un petit ruisseau alimenté par 
    une cascatelle tombant du plafond.
Les Salles du Carrefour
 Ces deux salles largement coalescentes forment un vaste ensemble 
    fortement pentu grossièrement orienté Est-Ouest. Le plancher 
    est constitué par un chaos de blocs, certains de taille impressionnante, 
    souvent instables, ce qui laisse à penser que les blocs occupent plus 
    de la moitié du volume des deux salles. Comme leurs noms l'indiquent 
    il s'agit d'un important carrefour dans le réseau de la Cayuela. Outre 
    l'arrivée de la galerie Sud et du Boulevard on reconnait p1usieurs 
    départs.
    Au point le plus bas une galerie descendante aboutit a un cours d'eau. Celui-ci 
    s’engouffre dans une chatière. Quelques mètres de progression 
    très pénibles, car les restes des fossiles dégagés 
    et façonnés par l’érosion forment des arêtes 
    tranchantes, permettent d'atteindre la salle des 5 de belles dimensions. Celle-ci 
    s'allonge en direction Nord et se prolonge, au-dessus d'un surplomb de 5 m, 
    par un large couloir qui se termine brusquement 50 m plus loin. Ce petit réseau 
    semble parallèle à la galerie Sud (non topographié).
    Vers le sommet de la salle du Carrefour-basse part, en direction Sud-Sud-Ouest 
    le méandre de la galerie Vespasien. La salle du Carrefour-haute donne 
    accès après une montée courte dans un éboulis 
    de gros galets ronds à une large galerie se dirigeant vers le Sud, 
    qui à son extrémité, 40 m plus loin, est tapissée 
    de mondmilch extrêmement glissant. Cette particularité a donné 
    à ce conduit, le nom de galerie de la Patinoire.
Le complexe de la salle du Bivouac
La salle du Bivouac est le point de rencontre d'un ensemble 
    complexe de galeries plus ou moins anastomosées de sorte qu'il est 
    possible de l'atteindre par plusieurs voies.
    A partir de la Patinoire deux chemins mènent à la salle du Bivouac.
    La galerie du Balcon au plancher jonché de blocs de toutes tailles, 
    aboutit, après une courte descente en varappe et un passage bas, au 
    Balcon qui domine la salle.
    Vers le Sud-est le passage est une sorte de tunnel rempli de brouillard. La 
    condensation est due à l’arrivée des gros courants d’air 
    du réseau « Gloria ». A un embranchement le "tunnel" 
    se poursuit dans la même direction, la pente s'accentue notablement 
    et on arrive dans une petite salle dont le fond est colmaté par du 
    sable. La seconde branche est une galerie de dimensions plus modestes abondamment 
    concrétionnée : la galerie des Scies. Les concrétions, 
    de type stalactite, sont longues et plates, orientées dans le sens 
    du vent (comme les aubes d'une soufflerie). Elles possèdent un canal 
    axial, par où chemine l'eau, encore fonctionnel (non colmaté) 
    pour certaines d'entre elles. De ce tronc axial un grand nombre d'excroissances 
    ont poussé dans le sens du courant d'air. Réunies à leur 
    base, elles ont fini par former une lame au bord effrangé évoquant 
    étonnamment la scie utilisée autrefois par les scieurs de long. 
    Immédiatement derrière une herse stalactitique commence la salle 
    du Bivouac.
La galerie Vespasien et ses annexes
Bien moins « royale » que les précédentes 
    cette voie part de la salle du Carrefour-basse. La galerie Vespa¬sien 
    est d'abord un couloir au plancher calcifié qui s’élargit 
    en une sorte de salle où s'épanche une coulée calcitique. 
    Une plage sableuse en occupe le fond. Quelques mètres plus loin la 
    galerie est barrée par un entonnoir creusé dans le roc noir, 
    arrosé par une cascatelle. A partir d’ici la galerie prend un 
    aspect extrêmement tourmenté, un méandre en conduite forcée. 
    Des boyaux latéraux partent dans toutes les directions de l'espace. 
    Quelques jonctions ont été réalisées avec le puits 
    de la Fenêtre (dans la galerie montante), avec le puits Berger (à 
    la sortie de la galerie des Scies, avec un puits situé dans la galerie 
    du 10 Août. La descente du puits de la Fenêtre a conduit à 
    un réseau actif dont les relations avec la galerie Vespasien et la 
    Salle du Bivouac restent encore à préciser. Un embranchement 
    permet deux options :
    -Vers le Sud, une étroite diaclase, très travaillée par 
    l'érosion, mène à une nouvelle bifurcation. Direction 
    Nord un véritable toboggan de section irrégulière conduit 
    à une petite salle. Deux petits ressauts font déboucher dans 
    une galerie ou sol argilo-sableux qui arrive dans la galerie Montante. Vers 
    le Sud-ouest, la diaclase se rétrécit è nouveau. Un bruit 
    d'eau, très net, monte entre les blocs ; 150 m plus loin l'étroit 
    conduit marque le terminus des explorations des années 60. 
    La rivière Vespasienne amont est retrouvée à partir de 
    la galerie des Bottes (100 m) qui démarre sur un côté 
    de la galerie Montante. Le cours actif peut être remonté sur 
    un demi-kilomètre en direction du sud-ouest
    -Vers l'Est un couloir bas et court donne dans une petite salle qui est franchie 
    par une vire étroite. Au-delà on rencontre un méandre 
    fossile dont les marmites sont remplies d'argile. Quelques dizaines de mètres 
    plus loin un puits arrosé de 25m constitue la perte du ruisseau du 
    Méandre venant du Sud. Au fond le conduit siphonne immédiatement. 
    La galerie Vespasien apparaît donc comme le conduit abandonné 
    prolongeant le méandre actif venant du Sud. 
La Salle du Bivouac et ses annexes
Près du débouché de la galerie des Scies, dans la paroi Nord, s'ouvre le puits Berger (dont le fond communique avec la galerie Vespasien) ; en contrebas, la Salle du Bivouac étale sa plage sableuse, entrecoupée de gros blocs, qui descend rapidement sur un cours d'eau temporaire (en liaison probable avec le réseau Gloria). Au fond de la salle un siphon s'amorce en période de crue ou en cas d'orage. Des traces montrent que l'eau peut monter de 3 m. Dans la partie Est de la salle s’amorcent quelques diverticules. L’un d'eux est en relation avec le puits de la Fenêtre et vraisemblablement avec le puits Berger. Au Nord-Ouest un éboulis de gros blocs permet d'accéder à la galerie Montante (avec un regard sur le puits de la Fenêtre). La galerie passe à un petit canyon qui se dirige vers le Sud et par une courte escalade rejoint le départ de la galerie du 10 Août.
La galerie du 10 Août et ses annexes
La Galerie du 10 Aout
La Grande Galerie du 10 Août démarre au dessus 
    de la salle du Bivouac ; elle présente une succession d’élargissements, 
    où le sol est sableux et de rétrécissements, où 
    apparaît le rocher. Le plus caractéristique est le rétrécissement 
    du "Méandre". La section de la galerie est celle d'une conduite 
    forcée recreusée par la rivière qui coule aujourd’hui 
    20 m plus bas. Dans toute cette zone, le plafond de la galerie, assez élevé, 
    est orné de « scies ».
    Plus loin, tandis que l'échappée sur le réseau actif 
    se colmate et que s'estompe le bruit de l'eau, s'ouvre une vaste rotonde au 
    plancher argilo-sableux. A l'Ouest apparaît une petite diaclase bordière, 
    à l'Est une galerie modeste se termine sur une trémie. Vers 
    le Sud après un rétrécissement, avec un regard ver la 
    rivière, la galerie s'élargit de nouveau. Elle est presque entièrement 
    barrée par un énorme éboulis venant de la voûte 
    Ouest qui constitue une formidable trémie. Coté Est une galerie 
    sableuse s’élève en pente douce jusqu’à une 
    trémie infranchissable. Sur le plan ce conduit apparaît en communication 
    avec une galerie fossile du réseau « Gloria ». La galerie 
    du 10 août se termine vers l'Ouest, par un diverticule sableux. Au-dessus 
    se placent des balcons donnant dans le réseau du Coton. Enfin au Sud, 
    s’ouvre l'Antichambre.
L'Antichambre
C'est ainsi qu'a été baptisé un grand canyon de plafond élevé. Le plancher est encombré de blocs recouverts d'un "enduit" noir et de calcite en choux-fleurs. Sur le coté Ouest, s'ouvrent deux orifices. Le premier, au pied de la paroi, donne accès à la rivière, l'autre, au sommet du canyon, va au réseau du Coton. Plus loin, le canyon est occupé par un gigantesque éboulis qui s’élève en pente forte, sur près de 40 m, jusqu'à la salle Guillaume. Le volume de cet éboulis est tel que vers son sommet il atteint presque le plafond de l'Antichambre déterminant à ce niveau une sorte de trémie, la « Tuyère » d’où souffle un violent courant d’air.
La rivière du Méandre
On l’atteint à partir du rétrécissement du Méandre par une descente de 20m à équiper mais il existe des passages dans les blocs qui permettent une descente en « libre ». L’actif circule au fond d'un méandre étroit (1 à 2m de large). En aval l'eau passe dans des marmites, partiellement comblées, avant de chuter en cascade dans un puits-perte déjà signalé (galerie Vespasien). En amont le méandre se dirige vers le Sud. Sur le fond le ruisseau a dégagé et modelé la roche laissant quelques blocs trop gros pour être entraînés par les eaux. Dans cette direction le méandre se rétrécit jusqu’à une trémie infranchissable. Heureusement un passage en hauteur permet de contourner l'obstacle. Plus loin la rivière coule dans une galerie basse, semée d'éboulis puis après quelques étroitures, qu'il a fallu déblayer, dans un petit méandre étroit jusqu'à une petite salle.
Le réseau du Coton
Dans l'Antichambre on accède par une vire et un plan incliné à un large balcon, taillé dans la paroi du canyon, d'où partent deux conduits. Celui de gauche après s'être dédoublé monte. Jusqu’à une trémie. C'est une galerie de section semi-circulaire où abondent les placages de "coton". Le conduit de droite passe rapidement sous la galerie précédente puis forme un petit labyrinthe se développant au-dessus de la galerie du 10 Août avec laquelle il communique par plusieurs puits. Divers boyaux conduisent à un petit canyon limité par deux puits qui rejoignent la galerie du 10 Août.
Le réseau Gloria
Sous ce vocable est regroupé un ensemble de 3 km de 
    galeries qui se développent parallèlement au réseau Sud. 
    
    Dans la salle Guillaume, il faut rester au bas de l’éboulis et 
    chercher à l'est un vaste puits que l'on passe en vire sur la gauche 
    pour atteindre la galerie Est. On la suit au plus évident sur trente 
    mètres jusqu'à un col, par de petits ressauts remontants. La 
    galerie Est continue à droite ; à gauche on domine une vaste 
    dépression sans suite. Le passage clé est à chercher 
    en face, entre les blocs, au pied d'une petite cheminée. En restant 
    au plus près de la paroi, on trouve une galerie étroite et déclive 
    qui mène à une petite salle percée par un puits souffleur 
    (puits de 23 m). Celui-ci nous dépose dans la vaste salle du Dijonnais.
    On descend dans le fond de la salle, vers une cascade, à gauche de 
    celle-ci on remonte dans des blocs boueux avant de descendre le ressaut de 
    5 m juste derrière ; le méandre Gloria débute par une 
    étroiture verticale désobstruée dans le fond d'une petite 
    salle. Après la chatière, on descend un ressaut de 6 m (pas 
    d'équipement) vers un mince filet d'eau, la rivière Gloria, 
    que l'on va suivre presque jusqu'à son siphon aval. Le cheminement 
    dans le méandre n'est pas toujours aisé : cent mètres 
    après le ressaut de 6 m, il faut grimper pour éviter un rétrécissement 
    et redescendre de l'autre côté par un puits de 11 m (puits de 
    l'Escarbille). On chemine ensuite le plus souvent au sol et on descend un 
    puits de 8 m (puits du Tamponnoir). Par une galerie basse, on atteint une 
    petite salle bien concrétionnée : une barrière de calcite 
    oblige à se glisser au ras de l'eau. Ce passage est heureusement court 
    et on quitte la rivière tout de suite après par une large galerie 
    en hauteur. Il faut grimper un ressaut de 4 m (ou le shunter par un boyau 
    à droite) et une conduite forcée amène au sommet d'un 
    ressaut.
    Dans cette zone, le réseau devient labyrinthique, les départs 
    sont nombreux. Il faut descendre le ressaut (6 m) et, en restant bien à 
    droite le long de la paroi, descendre par une galerie déclive jusqu'au 
    sommet d'une pente de sable fin. En bas coule la rivière ; à 
    gauche un méandre nous mène dans une petite salle ronde, la 
    salle A. On prend le méandre qui s'ouvre à droite. Après 
    une cinquantaine de mètres, il recoupe la rivière. On descend 
    en désescalade (ressaut de 5 m), et on remonte tout de suite de l'autre 
    côté à travers d'étranges lames d'érosion 
    pour éviter un bassin profond. En suivant, en gros, la même direction 
    dans une galerie large, basse et boueuse, on trouve une petite conduite forcée 
    sableuse qui descend à gauche vers la rivière par un ressaut 
    de 3 m.
    Il n'y a plus qu'à suivre l’actif vers l'aval sur une centaine 
    de mètres pour déboucher dans la vaste galerie des Invités. 
    
    L’eau part à gauche vers un siphon en liaison probable avec la 
    salle du bivouac. A droite la suite est soulignée par le courant d'air. 
    Un rétrécissement oblige une dernière fois à se 
    baisser. Derrière, la galerie retrouve une belle section de conduite 
    forcée, inclinée à 45°. On monte sur 50 m de dénivelé 
    jusqu'à un col, et on redescend à gauche un grand toboggan assurant 
    la jonction avec le Tunnel tout près du départ de la galerie 
    des Scies. 
    A partir du col on peut poursuivre dans le méandre de la Souris qui 
    se développe 80 m au dessus de la grande galerie du Boulevard.
La salle Guillaume, les galeries Est et Tantale
La Salle Guillaume
Une fois passé la "tuyère" l'éboulis 
    se poursuit tandis que le plafond se relève brusquement. Un petit ressaut, 
    du à des blocs de très grande taille, marque le début 
    de la salle. Au delà, les parois divergent rapidement, alors que l'éboulis 
    ne cesse de monter et le plafond de s'élever. Tous les blocs sont recouverts 
    d'un enduit pelliculaire, noir, ce qui contribue à donner un aspect 
    sinistre à ce lieu. P1us avant, en direction du Sud-sud-ouest, une 
    dépression est creusée dans l'éboulis. Dans cette "doline" 
    tombe du plafond une cascatelle. La monotonie de la marche ascendante dans 
    l'éboulis est rompue par un second accident : un replat correspondant 
    au resserrement de la salle. On aboutit enfin à une sorte de plateau 
    (+ 160) d'où l’on voit les parois quasi verticales de la salle. 
    De là on atteint l’extrémité assez rapidement par 
    une descente très raide mais beaucoup plus courte que le montée. 
    Le gigantisme de la Salle Guillaume pourra être apprécié 
    par les chiffres suivants : longueur 302 m, largeur maximale, 120 m, largeur 
    minimale 65 m, hauteur maximale au-dessus de l’éboulis estimée 
    à 60 m. On n'a que peu de données sur l'importance de l'éboulis. 
    Compte tenu du profil de la salle et de la taille des blocs (plusieurs sont 
    énormes : "gros comme des maisons") on peut estimer qu'il 
    occupe vraisemblablement près des 2/3 du volume de la Salle Guillaume.
    Dans la première partie de la Salle Guillaume, au pied de la paroi 
    de droite, s'ouvre une petite galerie de section semi-circulaire tapissée 
    d’un épais manteau de "coton", qui se ferme par une 
    trémie. Le franchissement de celle-ci donne accès à une 
    salle de dimensions moyennes et haute de plafond : la salle du Coton. Coté 
    Nord un grand éboulis de blocs et de graviers cimentés par une 
    argile humide monte jusqu'au plafond. Côté Sud un système 
    labyrinthique de galeries rejoint le réseau du Coton.

La salle Guillaume lors des premières explorations. La photographie a été prise depuis l'entrée de la salle en direction du fond.
La galerie Est
Dès le début cette galerie est barrée par un puits au fond duquel partent deux conduits divergents colmatés par des trémies. Une fois le puits franchi par une vire la progression continue. Les orifices du labyrinthe s’ouvrent dans la paroi Nord. C’est également à ce niveau que démarre le réseau Gloria. La galerie Est se poursuit sur 200 m à travers les éboulis par une succession de montagnes russes puis elle se divise en trois branches dont deux se rejoignent rapidement. Après un puits ascendant et une chatière la galerie se termine dans une salle de dimensions moyennes.
La galerie Tantale
A l’extrémité de la salle Guillaume démarre 
    une galerie assez large quoique de hauteur moyenne par où paraît 
    s’être engouffré une partie du grand éboulis de 
    la salle. Aussi sur plus de 200 m la galerie n’est qu’une suite 
    de montagnes russes parmi les chaos rocheux, sous une voûte assez irrégulière. 
    La plupart des blocs sont recouverts de l’enduit noir, déjà 
    signalé dans la salle ; certains sont tapissés d’un concrétionnement 
    en « choux-fleurs ». Après ce parcours accidenté 
    mais grosso modo rectiligne, le conduit s’incurve brusquement vers le 
    sud tandis que sa forme change. Après un étroit passage entre 
    la paroi et un mur stalactitique la galerie s’élargit pour former 
    la salle de la Vierge. 
    Après la salle de la Vierge part un canyon relativement étroit. 
    Au niveau d’un coude, derrière un énorme bloc, démarre 
    une galerie de type méandre. La galerie principale tourne plusieurs 
    fois à angle droit puis se rétrécit. Le plafond s’abaisse 
    brusquement et la taille des blocs jonchant le plancher s’amenuise. 
    Une chatière apparaît, parcourue par un violent courant d’air. 
    Une petite salle se trouve ménagée entre les blocs d’une 
    trémie. Dans tout ce secteur plusieurs diverticules ont fait l’objet 
    de dures séances de travaux qui se sont soldées par un échec, 
    et cette trémie demeure un véritable supplice de Tantale pour 
    le spéléologue.
La torca Tonio
L'entrée de la torca Tonio s'ouvre en contrebas des cabanes de Buzulucueva en bordure d'un pré. C'est un trou étroit qu'il faut rechercher sur le flanc d'une doline. La plupart du temps, le trou est recouvert d'une dalle pour éviter aux animaux d'y tomber. À l'entrée, le courant d'air est étonnant : il ronfle quand il fait suffisamment chaud à l'extérieur.

L'entrée de la torca Tonio.
Les premiers puits sont assez étroits (15, 18 et 9 m), 
    presque desséchés par le courant d'air chaud venu de l'extérieur. 
    Les parois au début sont blanches et recouvertes de mondmilch. 
    À -40 m, on débouche sur le puits de 48 m, beaucoup plus vaste. 
    A ce niveau on pourrait croire que le chemin sera direct pour rejoindre la 
    Cayuela mais ce puits conduit ensuite à une succession de crans verticaux, 
    bouchés plus en profondeur (-228). Aux deux tiers du puits (vers -35), 
    après un pendule facile vers la gauche, on prend pied sur une plateforme 
    encombrée de blocs. Une courte escalade de 4 m, suivie d'une petite 
    descente et d'un puits de 10 m, conduit à la diaclase de 13 m qui est 
    étroite. Il faut se décaler de 5 m en opposition en restant 
    au plafond. Arrivé au spit, on descend verticalement la diaclase étroite. 
    La suite est un peu boueuse. On descend en rappel le puits vidé, clef 
    de la traversée et sous le gros bloc on remonte la diaclase voisine, 
    on arrive sur un P.11 que l'on ne descend pas, mais en continuant à 
    traverser on rejoint, par un boyau, une petite salle. Un rappel amène 
    sur une belle margelle dominant un vaste puits (P.55). Les parois sont décorées 
    de "coton" constitué de fibre de gypse qui se tasse comme 
    de la neige. On ne descend que sur 36 m et on attrape le puits parallèle 
    en pendulant. Il est un peu mondmilcheux.
    A partir de là, les puits se succèdent sans problème 
    Ils n'ont pas l'ampleur des plus grandes verticales des Cantabriques, mais 
    ils sont agréables et coupés en petits tronçons (8, 6, 
    19, 13, 15, 6, 6, 18 et 22). À - 200 on débouche dans une vaste 
    diaclase. À - 230 un tas de gros blocs a obstrué le puits et 
    il faut se glisser au travers pour atteindre le petit méandre très 
    ventilé. La roche en est un peu gréseuse. Ce méandre 
    débouche de façon inattendue au toit de la salle Guillaume par 
    un trou minuscule, absolument invisible du bas. Suivent 20 m de descente dans 
    un vide complètement noir où les parois s'enfuient de tous les 
    côtés. En bas, à -282, on prend pied dans la pente d'un 
    éboulis énorme qui occupe toute la partie nord de la salle Guillaume. 
  
Le réseau de la Cayuela se développe dans les 
    calcaires (niveau 3-4) du flanc nord de l’anticlinal de Socueva. Comme 
    dans tous les grands réseaux des secteurs 1 et 2 du massif de Porracolina 
    on retrouve des niveaux de méga-galeries inactives témoignant 
    d’un ancien drainage subhorizontal entre des altitudes de 450 à 
    300 m. Les énormes conduits ont été très affectés 
    à postériori par le rejeu de failles probablement préexistantes 
    (néotectonique ?). C’est particulièrement net au niveau 
    des terminus sud où les fractures qui soulignent l’anticlinal 
    de Socueva, orientées N60°, ont provoqué d’énormes 
    trémies qui mettent un terme aux espoirs des spéléologues.
    Une des failles principales (faille de Bucebron) passant par la sima Tonio 
    coupe la Cayuela au niveau de la salle Guillaume dont elle est probablement 
    à l’origine.
    Que ce soit pour le drainage ancien ou les écoulements actuels on peut 
    schématiquement retrouver deux directions privilégiées 
    dans l’organisation du réseau :
    Une alimentation venant du sud. Elle est actuellement représentée 
    par l’actif du réseau Gloria et la rivière du méandre 
    sous la grande galerie du 10 août.
    Le bassin d’alimentation sud actuel s’étend grossièrement 
    de Buzulucueva au canal de Calles. 
    La proximité en vis-à-vis des grandes galeries de la sima del 
    Cueto et de la Cayuela pourrait laisser à penser que les paléo-écoulements 
    avaient une aire d’alimentation plus étendue vers le sud et de 
    l’autre côté de la ride anticlinale de Socueva. La structure 
    géologique générale dans cette masse compacte des calcaires 
    de Peña Lavalle ne semblerait donc pas, à ce moment là, 
    avoir influé sur le drainage qui a été orienté 
    vers le niveau de base représenté par le rio Bustablado ancien. 
    Cette hypothèse séduisante pour le spéléologue 
    qui rêve de jonctions est cependant peu évidente : l’altitude 
    élevée des niveaux gréseux de Socueva (niveau 1 ou formations 
    de río Yera) parait constituer une barrière, même à 
    l’altitude des galeries fossiles. A débattre
    Une alimentation ouest/sud-ouest plus importante représentée 
    par le collecteur circulant sous le canyon Ouest.
    Il semble bien que l’origine longtemps recherchée soit en grande 
    partie le collecteur de la torca de La Canal (rio Eulogio). Nous renvoyons 
    donc à l’étude de cette très importante cavité 
    du secteur 2.
    Le bassin supposé pour l’instant remonte vers le sud-ouest en 
    passant par Los Machucos, Las Pasadas , pour atteindre vraisemblablement le 
    secteur de Calseca tout près du Rio Miera. Les têtes de réseau 
    sont donc éloignées de quelques 7 km à vol d’oiseau 
    de la résurgence du système : la Cubiobramante 
    (voir n°85 et 275)
La galerie d'entrée de la Cayuela est connue depuis des temps immémoriaux : les vestiges préhistoriques qui y furent découverts (actuellement au Musée Préhistorique de Santander) en font foi. Dans ces conditions, il est difficile de dater les premières incursions dans la cavité.
1954
Dresco, Derouet, Dury et Nègre, au cours de leurs expéditions bio spéléologiques, signalent l’existence de bois pourris au fond du puits de 12 m ainsi que des traces de corde sur la margelle. Il ne paraît donc pas invraisemblable qu’une partie au moins du Canyon Ouest ait été explorée auparavant.
1958
Le canyon ouest est visité dans son intégralité et le petit réseau nord près de l’entrée est exploré par le SC Dijon.
1959
Un plan est publié (in de Loriol 1959) indiquant bien le réseau Sud mais hélas mal placé dans la Canyon d’entrée. Dès cette époque il est question d’une éventuelle relation avec des dolines repérées sur photos aériennes du côté de Buzulucueva.
1964
Avril 1964 : découverte de la galerie 
    d’accès au puits Buffard.
    Août 1964 : descente du puits Buffard et exploration 
    de la rivière (avec un canot !). Dans le réseau du Labyrinthe 
    de la galerie Ouest un morceau de cours actif entre deux siphons est atteint.
1967
5 août 1967 : le franchissement de deux 
    étroitures au fond de la galerie Sud, parcourue en 1958 et enfin retrouvée, 
    conduit les explorateurs à la salle basse du Carrefour. Découverte 
    de la galerie Vespasien et de la salle des Cinq.
    10 août 1967 : désormais la voie est libre ; 
    à partir des salles du Carrefour découverte du Boulevard mais 
    surtout, vers le sud, des galeries des Scies, du 10 août et avancée 
    jusqu’à la salle Guillaume.(1560 m de première) (J.H. 
    Delance, R. Perriaux, J.P. Pieuchot, A. Poinsot, J.M. Rabeisen).
    16 août 1967 : Une nombreuse équipe gagne la 
    salle Guillaume et découvre la galerie Tantale. Une pointe est poussée 
    jusqu’à la trémie (Castin, Lacas, Rabeisen).
1968
Août 1968 : exploration de la galerie 
    Est sur 200 m et d’une partie du Labyrinthe Sud. Reconnaissance de la 
    grande galerie supérieure du Canyon Ouest.
    Noël 1968 : un camp de 4 jours est organisé par 
    le SC Dijon et le SC Paris. Exploration du fond de la galerie Est, du Labyrinthe, 
    de la salle du Coton.
1970
Eté 1970 : un camp de 7 jours ( ! !) 
    est implanté à la salle du bivouac. Mis à part quelques 
    compléments d’exploration (réseau moyen, escalade dans 
    la galerie Tantale) les résultats sont plutôt médiocres.
    Il semble que cette valeureuse équipe ait été surtout 
    performante sur le plan gastronomique. 
    On peut s’étonner, qu’à quelques mètres seulement 
    du bivouac, une grosse galerie facilement accessible n’ait pas été 
    visitée alors qu’elle est balayée par très fort 
    courant d’air lui même signalé par une superbe zone de 
    brouillard. L’étonnement tourne à la stupéfaction 
    quand on sait que des centaines de spéléologues vont passer 
    devant pendant trente ans sans sourciller le moins du monde !
1972
Eté 1972 : exploration vers l’amont du ruisseau actif du méandre du 10 août.
1983
12 juillet 1983 : nous recherchons la rivière 
    du Labyrinthe Ouest. Dans un premier temps nous ne retrouvons pas les trente 
    mètres de plan d’eau signalés en 1964, mais par contre, 
    guidés par le bruit, nous découvrons vers l’aval une centaine 
    de mètres d’une belle rivière (topographie en 1986). Pendant 
    ce temps l’un d’entre nous (Michel Dorey), qui avait peut-être 
    enfin trouvé le plan d’eau 64 en amont, se blesse assez sérieusement 
    à la cuisse en désescaladant des lames de roche. Le plus dur 
    sera de le rejoindre, malgré ses appels, dans le fouillis de petites 
    galeries et de blocs du secteur (Dorey Monique et M., Degouve P. et S., Simonnot).
    14 juillet 1983 : tentative de désobstruction dans 
    les trémies en amont de la rivière du puits Buffard (Degouve 
    P. et S., Simonnot)
    Le 28 juillet 1983, l’entrée de la sima Tonio 
    est indiquée aux membres du SGCAF par un berger, Manuel Antonio Peral 
    Abascal. Après des travaux de désobstruction une première 
    branche est explorée jusqu’à –210 (Emonts-Pohl, 
    Lismonde, Morverand, Schulz).
    Le 28 décembre 1983 l’exploration bute à 
    –228.
1984
Un an plus tard le 28 décembre 1984 une grosse désobstruction a lieu dans la trémie de la galerie Tantale à la Cayuela mais sans résultat majeur (SGCAF).
1987
L’exploration de la sima Tonio reprend au niveau d’une galerie repérée par J.L. Galera en 1983. A partir du 2 août des travaux sont entrepris en commun par le SGCAF et le SC Paris pour aboutir à la jonction avec la salle Guillaume de la Cayuela le 14 août (Dedieu, Lismonde).
1995
Un petit réseau ventilé sans suite est parcouru (dans le secteur de la galerie Est ?) (SG Hauts-de-Seine)
1997
Découverte, au départ de la galerie Est, du méandre Gloria (environ 300 m, SGHS)
1998
Le même club poursuit ses investigations dans le réseau Gloria (partie centrale)
1999
Les explorateurs connectent le réseau Gloria avec l’accès 
    à la galerie des Scies. Dans la foulée le méandre de 
    la Souris est découvert (SGHS). L’ensemble des galeries parcourues 
    dans le réseau Gloria développe 3 km. Développement : 
    12585 m.
    Entre août 99 et février 2000 
    le SGCAF reprend la désobstruction de la trémie de la galerie 
    Tantale. L’obstacle s’avère toujours intraitable.
2000
L’amont de la galerie Vespasien est poursuivi (au-delà 
    d’un terminus qui attendait toujours les explorateurs depuis plus de 
    trente ans) sur plus de 600 m (SG Hauts-de-Seine)
    Développement : 13200 m.
2010
26 juillet : Le siphon aval de la rivière 
    du Labyrinthe (collecteur) est plongé dans l’espoir de rejoindre 
    l’amont de la Cubiobramante exploré l’année précédente. 
    Environ 300 m de galeries sont ajoutées mais la liaison ne peut être 
    établie. (plongeur Manu Tessane)
    Développement : 13500 m.

Manu Tessanne au départ du siphon aval de la rivière du Labyrinthe. L'objectif était de tenter la jonction avec la résurgence (Cubiobramante).
 
    < Télécharger la coupe détaillée de la Sima 
    Tonio (n°830)- Format A4 PDF (188 ko)