Samedi 25 juin, 10 heures : Il est grand temps de partir à la conquête du Bargy et du gouffre convoité. C’est-à-dire de l’inutile….
Tof, son fils Albin et Frantz n’ont pu arriver hier soir, nous partons donc assez tard ce matin. La montée jusqu’au pied de la falaise est agréable et je leur fait découvrir une plante rare dans les Alpes du nord, le pavot des Alpes. Seul Albin, 21 ans, appréciera les 20 m d’escalade exposée aux chutes de pierres. Pour ce genre d’exercice, j’ai connu Frantz et Tof plus enjoués. Bien sur, il y a une corde d’assurance : une belle corde de 15 ans d’âge, noire, délavée et accrochée à une sangle pourrie à souhait. Je ne lésine pas sur la sécurité, moi !
Bref, la montée se fera dans une ambiance détendue, suspendus aux pins à crochets rabougris, nous réussissons à atteindre le gouffre repéré il y a bien longtemps. L’entrée ne correspond pas à mes souvenirs: elle se situe sur le bord du couloir, un peu en hauteur, se qui fait que nous sommes à l’abri des chutes de pierres.
Après une pente ébouleuse, s’ouvre un puits large et profond où débaroulent les blocs. Comment se fait-il ? Nous n’avons que 2 équipements pour 4 ! surement pour gagner du poids…l’organisation de la SAC illustre bien la notion d’infini !
Tof accroche la corde de 100m sur un pin, Frantz plante un spit au dessus de la verticale et Albin, qui n’a jamais planté un spit (mais déjà descendu des puits tout de même. On le met de quel coté le cône ?) équipe ce beau puits de 34 m (1 spit après 13 m de descente). Un large méandre est bien vite impénétrable après 5 m. Mais, en y regardant bien, derrière un petit trou tout au bout, c’est tout noir…. Il faut remonter car Frantz et Albin jugent qu’il est impossible de passer, trop étroit, hé ! 10cm ! Mais le GPS Dom-Dom nous dit que cela passe, alors on tape avec le petit marteau. On tape, on casse, on décoince les blocs à plat ventre. En surface, Tof se promène dans les champs verticaux, oui ! Dans la face nord du Bargy les champs sont verticaux ! Le GPS Dom-Dom persiste dans ses indications, les 2 autres compères s’obstinent aussi. Et après 2 heures de désob. Le passage est forcé à l’arrache : tricot et peau déchirés, pantalon au genou. Un petit élargissement de 3m x 1.50m (base d’un méandre amont arrivant au plafond) termine la cavité. Au sol, un conduit vertical impénétrable descend de 2 à 3 mètres, quelques gouttes l’empruntent vers l’inconnu. A 15 mètres de profondeur, un beau nid de chocards, ils semblent gris à la lumière des leds (à moins que ma vue baisse….) gris comme des pigeons d’où le nom du trou. Non, non, les pigeons c’est pas les copains !
En remontant, je tire (avec douceur….) sur un petit mousqueton à Frantz, comme c’est plaisant : il se tord gentiment à l’envers. C’est effectivement un joujou donné en pub par le conseil général du Doubs (c’est écrit dessus). La sécurité à la SAC illustre bien la notion d’infini !
Un bien beau gouffre, un peu court tout de même. Après une visite à la grotte du nez de l’Envers, le retour se fera par les Ranges, mes amis spéléos n’ayant pas voulu redescendre par la voie de montée, allez savoir pourquoi ?
GPS Dom-Dom