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Catégorie : Explorations en Cantabria (Espagne) Page 2 of 12

Du nouveau sur le site karstexplo

Dans cuevas del Alto Asòn :

A côté des explorations menées sur les 4 coins du massif, nous continuons à alimenter l’inventaire des cavités et surtout à le mettre en forme car si notre base de données compte plus de 2300 références, il s’agit bien souvent de données brutes. La mise au propre des topos, les vérifications de coordonnées, l’élimination des doublons prend beaucoup de temps, en tout cas, beaucoup plus qu’il n’en faut pour découvrir et explorer de nouvelles cavités. Malgré cela, notre inventaire en ligne compte désormais plus de 800 cavités. Les fichiers Excel, GPX et KMZ ont été mis à jour, et vous pouvez même visualiser les cavités sur fond de carte ou photo satellite via google. Alors bonne lecture, en attendant les nouvelles contributions….

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Patrick Degouve
11/03/2016

Cotes et décotes

Malgré les efforts des topographes et les progrès des matériels, la cotation en profondeur de certains réseaux reste accompagnée d’une incertitude bien normale, surtout si la cavité possède de longs développements subhorizontaux.

Des corrections peuvent parfois être apportées dans le cas de réseaux à entrées multiples en utilisant un meilleur positionnement des entrées (GPS) sur une cartographie moderne (exemple SIGPAC, IBERPIX ou mieux mapa de Cantabria) désormais disponible.
Nous nous efforcerons ci-après de donner de nouvelles profondeurs pour quelques grandes cavités du massif de Porracolina en justifiant les choix autant que possible.
Nous ne prétendons pas détenir la vérité et restons bien entendu à l’écoute des critiques et suggestions constructives qui pourraient nous être apportées.

Sistema de la Coventosa (34 km)

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L’émergence de la Cubera en crue. Photo Tombatosals

L’altitude de la Cubera (n° 63) est Z = 191 m. Le point bas du siphon (-16) est le point bas du réseau soit Z = 175 m.
L’altitude de la sima del Cueto est Z = 1004 m (nouvelle carte cantabria), montrant que l’altitude longtemps admise, Z = 980 m, était sous-estimée.

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Un groupe de spéléos près de l’entrée de la sima del Cueto (n° 136). Photo espeleo club de Zaragoza

Au dessus la belle ouverture du gouffre de la Boutonnière (sima del Ojal, n° 137, altitude 1017 m) et le sommet (altitude 1038,9 m)

La cote anciennement admise pour le réseau (-815) doit donc être augmentée à -829

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L’entrée discrète de la sima del Cueto. Photo BTT Bezana

Nota bene : au moment de la jonction Cueto-Coventosa il fut décidé de tordre un peu la topographie existante en diminuant les cotes pour satisfaire à la profondeur -815. On put avec commodité moquer le travail des premiers topographes. Quelques décennies plus tard on s’aperçoit que le problème venait d’ailleurs !

Sistema Muela-Tejuelo (129 km)
L’entrée supérieure du réseau est la torca de Bernallán (Z = 930 m) (sur carte Cantabria 1/5000)

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Torca de Bernallan. Photo SECJA

Le point bas du réseau qui était auparavant l’extrême aval de la torca de la Canal est désormais, depuis la jonction de l’été 2012, le fond en aval de la torca del Pasillo (n° 1339).
Initialement nous avions pris, pour l’entrée basse de la torca del Pasillo, Z = 590 m.
Cette donnée parait un peu élevée (probablement plutôt 575 m sur carte 1/5000 Cantabria).

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L’entrée basse de la torca del Pasillo

Le fond (-271) est à l’altitude Z = 304 m après ajustement de la cote d’entrée.
La profondeur actuellement donnée du réseau Muela-Tejuelo est -611
Après modifications la cote pourrait être -626

Sistema de la cueva Fresca (27 km)
L’entrée haute est la torca Tibia. Comme pour la Fresca les cotes en vigueur n’ont pas été modifiées depuis plus d’un quart de siècle et les altitudes apparaissent notoirement trop faibles après positionnement sur les nouvelles cartes.
Cueva Fresca (n° 30)
X = 451,347 ; Y = 4785,78 ; Z = 445 m (ou entre 440 et 445) UTM (European 1950)
Torca Tibia (n° 833)
X = 450,217 ; Y = 4786,242 ; Z = 854 m UTM (European 1950)
Pour la torca Tibia, Yvan Esposito donne des coordonnées très proches des notres
UTM (European 1950) 30T 0450217 4786245 Alt: 852
(WGS 84) : 30T 0450117 4786037 Alt: 854

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Torca Tibia. Photo extraite du blog hayplan

Pour la Tibia nous prendrons Z = 854 m
Pour la cueva Fresca Z = 445 m
Ce qui en dénivelé donne -409 mètres entre les deux entrées.
Cela reste cohérent avec les anciens dénivelés les plus fréquemment véhiculées (820 m et 410 m) qui donnaient un écart de -410 m
Le SGCAF (B. Lismonde) donne des altitudes de 850 m et 418 m pour les entrées et donc un écart en dénivelé de -432 m.
Problème supplémentaire, le point bas dans la cueva Fresca (aval du méandre Borrracho) a toujours été donné pour -100 (par rapport à la cueva Fresca) mais sans réelle certitude.
Ce qui ferait alors -510 ou -532 mais pour autant la cote mentionnée dans la littérature spéléo est -507 !!).
En prenant Z = 445 m pour l’entrée de la Fresca le fond serait à Z = 345 m et le dénivelé total -509.

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Photo extraite de Descendedor l’excellent blog de l’ami Diego

Aucune valeur chiffrée du dénivelé total n’est donc vraiment fiable et en attendant un nouveau nivellement bien nécessaire, nous pouvons garder la cote -507 dans les listings.

Guy Simonnot

Bilan des explorations estivales en Cantabria

Dans un article précédent, nous annoncions un été chaud. Nous ne nous étions guère trompés et même si nous avons échappé à la canicule, nous avons bénéficié d’une météo plutôt clémente pour notre activité avec plus de 25 sorties réparties sur les mois de juillet et d’août. Comme chaque année, de petites équipes venues d’horizons et de clubs très divers se sont relayées pour poursuivre les recherches sur le massif (S.A.C. de Bucey les Gy, le S.C. Vesoul, la Musaraigne d’Autun, le G.S.H.P. de Tarbes, l’A.S.P.P. Jura, et des groupes espagnols, l’AER de Ramales, l’AEMT de Santoña, l’ADES de Gernika).

L’été 2014 avait été marqué par l’aboutissement de désobstructions commencées de longue dates. En 2015, nous avons pu continuer d’en récolter les fruits même si certaines découvertes n’ont pu se réaliser qu’à grand renfort de massettes et de burins. La Cantabria des grands volumes se mérite aussi… Au delà des chiffres (plus de 6200 m de nouvelles topographies) c’est surtout la découverte de cavités dans des secteurs jusqu’alors vierges de tout conduits souterrains qui est intéressante. C’est principalement le cas pour la cueva de Carcabon qui se livre peu à peu en nous éclairant enfin sur l’origine de la fuente Iseña.

Dans la galerie des Marches (cueva de Carcabon)

Dans la galerie des Marches (cueva de Carcabon)

Secteur de la Gándara :

D’aucun s’étonnent que nous ne cherchions pas plus à grapiller les mètres de première dans ce réseau gigantesque qui est loin d’avoir tout livré. Ce n’est ni de la négligence, ni de la lassitude après ces années fastes où la découverte pouvait sembler d’une facilité déconcertante. Bien au contraire. Dans ce réseau, il reste une grande inconnue qui donne naissance à la branche sud du collecteur. C’est elle que nous cherchons à résoudre et il n’est pas certain que ce soit par les galeries connues que nous y parvenions. Petit à petit, la compréhension du système dans son ensemble nous permet de mieux cibler nos objectifs. Cela s’est traduit par l’ouverture du Cubillo Fraile mais aussi par de nombreuses prospections et désobstructions dans les environs de la Lunada. Ce n’est pas facile, c’est besogneux et ingrat, pour le moment les résultats sont maigres mais c’était déjà le cas avant que nous accédions au réseau actuel en 2001. Alors….

En marge de ces recherches, nous avons repris l’exploration de la cueva de la Piel de Najanra sur le versant ouest du Picòn del Fraile. Malgré un bon courant d’air aspirant nous n’avons réussi à progresser que de 300 m, en multipliant les désobstructions dans un interstrate marneux situé une vingtaine de mètres plus haut que les galeries de la cueva des Calligraphes.

Désobstruction dans la cueva de la Piel de Najanra

Désobstruction dans la cueva de la Piel de Najanra

 

Réseau de l’alto de Tejuelo-Muela et environs :

 

  • Torca de los Tres Ojos :

Le puits sur lequel nous nous étions arrêtés en juillet dernier mesure en fait 62 m. Au bas, nous avons été confrontés à une série de méandres étroits entrecoupés de petits puits. Plusieurs étroitures ont du être désobstruées. Derrière, deux puits de 43 m et 17 m nous ont conduits vers un niveau de galeries (altitude moyenne : 450 m) que nous avons pu parcourir sur plusieurs centaines de mètres en amont et en aval. Pour le moment, nous sommes bloqués par des trémies et des remplissages (développement total : 1070 m, dénivelé : 241 m).

P.17 à -130 m.

P.17 à -130 m.

Plus en aval dans le canal del Haya, nous avons repris l’exploration de deux petites torcas (torca de los Romanos et torca de las Platijas). La première, malgré un courant d’air violent, s’arrête à -30 m sur un puits très étroit (fracture) dans lequel des travaux de désobstruction paraissent très difficiles. Dans la seconde, moins ventilée, nous nous sommes arrêtés au sommet d’un P.20 derrière un méandre très étroit (à suivre). D’autres cavités ont été repérées mais se situent au-dessus de parties connues du réseau, ce qui en limite l’intérêt et explique que leur exploration n’a pas été prioritaire.

Les galeries fossiles de la torca de los Tres Ojos (-240 m)

Les galeries fossiles de la torca de los Tres Ojos (-240 m)

  • Torca del Pasillo :

L’an passé, nous avions découvert une galerie se dirigeant vers le sud et donc se rapprochant de la torca Aitken qui rappelons-le, n’a toujours pas été raccordée au réseau de l’alto de Tejuelo. Nous y sommes donc retournés à deux reprises cette année, guidés par un courant d’air franc, du moins au début. En fait, cela s’est vite gâté car rapidement nous nous sommes retrouvés dans un labyrinthe de petits conduits, souvent glaiseux et parfois chaotiques. Gotzon l’a d’ailleurs baptisée « galeria fea »(galerie moche). Le courant d’air a toujours été notre fil directeur et nous a permis de retrouver quelques tronçons de belles galeries se développant suivant un axe est-ouest et donc parallèle aux conduits en amont de la torca Aitken. Au total, nous avons topographié péniblement 800 m de galeries sans pour autant avoir retrouvé l’aval de cet axe d’où provient l’essentiel du courant d’air.

Dans la torca Aitken

Dans la torca Aitken

Cueva de Carcabon :

C’est sans aucun doute la découverte majeure de cet été que nous avons partagée avec nos amis de l’AER (Ramales). Après une première sortie en juillet (voir compte rendu du 16 juillet dernier), nous n’avons pu y retourner qu’à deux reprises pour pousser plus loin l’exploration. Deux autres sorties ont été consacrées à l’aménagement de certains passages particulièrement pénibles et concentrés dans la première partie de la grotte. Une autre sortie s’est soldée par un repli stratégique devant la montée pas vraiment prévue du niveau de l’eau.

A ce jour, la cavité développe 5700 m de galeries dont une bonne moitié se trouve en zone épinoyée comme le prouvent les données fournies par un reefnet posé dans le premier lac il y a tout juste un an. Celles-ci révèlent des montées d’eau de plus de 20 m principalement durant l’hiver et le printemps où la pluviométrie a été particulièrement élevée. Nos observations in situ nous ont également montrés qu’il suffit d’une montée d’eau d’environ 1,5 m pour nous interdire l’accès aux galeries au-delà du second lac (env. 600 m de l’entrée).

Ricardo devant le 2° lac. La sortie est à l'eau !

Ricardo devant le 2° lac. La sortie est à l’eau !

Lors de notre tentative d’exploration du 8 août dernier, la météo à Ramales était plutôt clémente. La bruine, qui avait bien du mal à humidifier le sol et les cultures, ne nous inquiétait pas vraiment. Pourtant au premier lac le niveau avait grimpé de plus de 60 cm par rapport au niveau d’étiage. Au second lac, ce fut la consternation car le plan d’eau siphonnait presque complètement. Nous n’avons bien sûr pas tenté le diable et avons battu en retraite sans trop traîner. Entretemps (1h) le niveau était monté de 10 cm. En fait, en regardant les statistiques météo, Gelo constata qu’il avait plu sur Soba c’est à dire bien en amont sur les hauteurs du massif. Tout cela indique qu’il faudra désormais faire preuve de la plus grande vigilance lors des futures explorations d’autant plus qu’il devient difficile de rester moins de 10 à 12 h sous terre.

Le second lac lors de la sortie du 8 août. Quelques mètres plus loin cela siphonne pratiquement.

Le second lac lors de la sortie du 8 août. Quelques mètres plus loin cela siphonne pratiquement.

Actuellement nos explorations les plus éloignées se sont arrêtées à environ 3 km de l’entrée dans une zone assez labyrinthique où le courant d’air reste très présent. Une galerie fossile de grandes dimensions double en partie ce drain épinoyé. Dans celle-ci nous nous arrêtons sur puits dans deux branches dont l’une se dirige plutôt vers le nord et le massif de l’Hornijo.

Vallée de Rolacia

La cueva de Cerilla avait été visiblement parcourue par le SCP dans les années 80. Nous l’avions retrouvée en 1981 sans toutefois en dresser la topographie. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et profitant de quelques journées de repos, nous sommes remontés sur les pentes raides de Rolacia pour réparer cet oubli. Bien nous en a pris car nous avons pu étoffer un peu le développement (700 m) en ajoutant quelques affluents qui n’avaient pas été vus.

La cueva de Cerilla n°2. Au fond la peña Lavalle.

La cueva de Cerilla n°2. Au fond la peña Lavalle.

Participants aux explorations : G. Aranzabal + Josu, D. Boibessot, E. Bunoz, P. et S. Degouve, A. Fuentes, R. Martinez (Witchy), J.N. Outhier, J. Palissot, B. Pernot, Ch. Philippe, O. Regnault, M. Rodriguez, G. Simonnot

Pasage bas dans la galerie du Festival (Carcabon)

Pasage bas dans la galerie du Festival (Carcabon)

Compte rendu Patrick Degouve

Carcabón : une vieille histoire

Carcabón : une vieille histoire
Commentant une sortie hispano-française à la cueva del Carcabón (octobre 2014) notre ami Angel Garcia de l’A.E.Ramales parle furtivement de ses anciennes escapades (et de celles de Wichi) dans cette grotte.
Il apparaît donc une activité sporadique sur de longues années qui n’est pas sans rappeler la notre
J’exhume quelques unes de mes vieilles notes (certaines n’ont pas un intérêt majeur) relatives à des recherches très clairsemées autour du système de la Fuente Iseña et de la cueva del Carcabón. Ces informations pourront ainsi être recoupées avec celles de nos collègues Cantabres de l’A.E.R.
Et puis ce long processus de recherche, de réflexion (voire de méditation !), de travaux abandonnés puis repris, étalés sur de longues années, est là pour rappeler une fois de plus que les belles découvertes ne sont pas des coups de chance comme certains ont tendance à le penser !

Pour les jeunes spéléologues que nous sommes au début des années 70 la connaissance du karst s’étendant à l’ouest de Ramales reste circonscrite à la lecture de la thèse de Claude Mugnier et de son inventaire.
Sur le terrain, nous œuvrons alors seulement sur le massif de Porracolina suite à la première scission du Spéléo-Club de Dijon (Porracolina pour le Spéléo-Club de Dijon, Mortillano pour la Société Spéléologique de Bourgogne).
Ce n’est donc que plusieurs années plus tard que nous en viendrons à nous intéresser au système de la Fuente Iseña.

9 avril 1979 (Bernard Lebihan (plongeur), P. Degouve, G. Simonnot).
Plongée de la Fuente Iseña (n° 5051) sur 25 m jusqu’à un joint impénétrable.

8 avril 1982 (Guy Simonnot)
Cueva del Carcabón (5055). Avancée dans le boyau au-delà du soupirail (bruit d’eau ou d’air mentionné dans l’inventaire de C. Mugnier). L’entrée doit être agrandie dans le sable et le conduit montant, gras à souhait, est alors très étroit (retour les pieds les premiers). L’affaire semble bien compromise avec les moyens de l’époque.
Ancillo. Le but est surtout de retrouver une perte figurant elle aussi dans l’inventaire Mugnier (5057) ; j’en profite pour effectuer une prospection bien trop succincte et qui sera hélas sans suite jusqu’à ce jour.

Ancillo 1982

1er avril 1984 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy et Muriel Simonnot).
Recherche en vain de la cueva del Aspio et visite collective du Carcabón

3 avril 1986 (Patrick et Sandrine Degouve, famille Simonnot).
Découverte surprise d’une nouvelle perte à Ancillo.

Ancillo 3 avril 1986, Ancillo

Ancillo 1986 : de gauche à droite Sandrine et Patrick Degouve, Maud, Maxime et Guy Simonnot

Après une courte désobstruction dans les branchages un beau méandre actif, avec des remplissages importants, peut être parcouru sur une centaine de mètres (-20 environ)

Ancillo méandre coupe
Nous réalisons de nouvelles et vaines tentatives de désobstruction dans les deux pertes vues en 1982, et situées une cinquantaine de mètres plus haut en altitude.

1986 (Patrick Degouve).
Nouvelle reconnaissance en plongée à la fuente Iseña qui confirme que le fond est impénétrable. À -3 un boyau s’avère lui aussi rapidement impraticable

14 et 18 août 1987 (G. Simonnot).
Visite des grottes de Vega Corredor (5052) avec un autochtone

28 août 1987 (Guy et Maxime Simonnot).
Topographie de la cueva de Carrascal (5037)

30 août 1988 (Guy Simonnot).
Cueva de Helguero (5056). Au fond du porche, désobstruction du boyau qui avait été rebouché de pierres et masqué par un bric à brac de vieux sommiers, ustensiles les plus divers… Nul doute que l’obturation datait de nombreuses années. Manifestement quelqu’un était déjà passé comme le montrait la présence d’une vieille bouteille posée sur la dalle en haut de la grande salle.

31 août 1988 (Guy, Muriel Simonnot et les enfants).
Désobstruction à l’entrée du boyau souffleur du Carcabón qui est pratiquement totalement ensablé.

Carcabon, 31 août 1988

Surprise au fond du boyau : une lampe et un touret recouverts d’une pellicule d’argile et qui n’étaient pas là en 1982.

carcabon 31 août 88

9 avril 1990 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy et Muriel Simonnot + 3 enfants).
Cueva de Helguero. Des étiquettes (topographie de spéléologues locaux ?) ont été posées depuis la réouverture du boyau, deux ans plus tôt. Nous réalisons la topographie de la cavité.

Copie de helguero plan 1

18 juillet 1990 (même équipe, plongeur Patrick Degouve).
Cueva de Helguero. Le siphon spacieux, mais tapissé de glaise, est parcouru sur 60 m (-30)

22 avril 1992 (familles Degouve et Simonnot).
Une petite désobstruction est tentée au fond de la cueva de Carrascal.
Dans le secteur Costal de Cubiones, près de Valle, nous explorons, sur environ 100 m de long, une petite grotte qui, après le porche d’entrée et un petit muret, débute par un couloir descendant (-15 / -20). Le fond, étroit, est richement concrétionné mais sans espoir de continuation.

3 mai 1991 (Guy Simonnot).
Topographie de surface entre Carcabón et Helguero. De fortes pluies depuis plusieurs jours accompagnent la fonte d’une neige tardive. Les entonnoirs au dessus de la fuente Iseña vomissent de gros volumes d’eau et le Carcabón coule.
29 juillet 1995 (Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. Visite, presque de routine pourrait-on dire. Rien ne semble avoir changé depuis 1988.
11 août 2003 (Pierre Perrault, Martin et Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. L’été 2003 est marqué par de fortes chaleurs et une très grande sècheresse. Le courant d’air est très violent mais l’entrée basse du boyau est à nouveau très ensablée. Nous passons une journée pour enlever de nombreux bacs de sable dans la pente précédent le point bas.

carcabon 2003
Suit une longue période sans visite
2 juillet 2011 (Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. J’effectue un brin de topographie. Le temps a passé et le courant d’air est toujours aussi fort. On ne peut tout de même pas en rester là après tant d’années de quasi surplace.
10 juillet 2011 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy Simonnot).
Mes acolytes n’ont pas été difficiles à convaincre à leur arrivée. Cette fois c’est avec un arsenal conséquent (perfo et batteries en nombre) que nous attaquons le problème. En même temps le boyau d’accès est notablement amélioré, surtout en prévision des innombrables va-et-vient de bidons de gravats.
Les hostilités sont maintenant ouvertes
Sur une période de plus de deux ans, à trois, à deux (Patrick et Sandrine), et heureusement en été ou à l’automne avec l’aide alternative de Bruno, Ludovic, Jean-Noël, Christophe, Dominique, nous pouvons évacuer des monceaux de blocs et avancer décimètre après décimètre.
Enfin, le 31 octobre 2013, un dernier tir libère la « Via Coloscopia ». Une nouvelle épopée commence…

Fin juillet 2015, l’exploration en cours  a déjà livré plus de 5 km de galeries.

Guy Simonnot

L’été sera chaud….

Après une bonne semaine en Cantabria et avec la présence d’une solide équipe venant de Franche Comté et de Savoie, voici quelques nouvelles concernant nos dernières explorations.

Dans le canal del Haya, deux sorties nous ont permis de débuter l’exploration du gouffre des 3 Yeux situé sur le flanc ouest de Vallurgo. Deux branches ont été reconnues jusquà -60 m et -100 m environ. Actuellement nous nous arrêtons par manque de corde dans un puits estimé à 80 m. A suivre dans les jours prochains (P. et S. Degouve).

L'entrée de la torca de los Tres Ojos (3 Yeux)

L’entrée de la torca de los Tres Ojos (3 Yeux)

Dans le même secteur, nous sommes retournés dans la torca Aitken qui attend toujours d’être connectée au réseau de l’alto de Tejuelo-Muela, tout proche. Il restait quelques points d’interrogation dans l’extrémité amont de la galerie Tom-Tom située juste sous la salle du bivouac. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé grand chose dans ces conduits très cassés, si ce n’est deux petites jonctions avec des galeries déjà connues. Nous nous sommes donc repliés sur la galerie du Casque et sont fort courant d’air provenant de la trémie amont. Après un ratissage quasi systématique du secteur nous ne sommes pas parvenus à sortir de la trémie qui barre le conduit sur plus de 50 m de large. Deux cents mètres de topos ont été ajoutés au développement ce qui porte celui-ci à un peu plus de 9 km. (D. Boibessot, P. et S. Degouve, J. Palissot) TPST : 10 h

Au-dessus de la Gandara, en profitant des journées dites de repos, nous sommes montés à deux reprises pour désobstruer la torca 1771. Malgré un courant d’air prometteur et des travaux importants, nous n’avons pas trouvé de conduit pénétrable en profondeur et notre progression s’est arrêtée à -6 m sur des diaclases impénétrables. (D.Boibessot, P. et S. Degouve, J. Palissot, A. et Ch. Philippe)

Construction ou désobstruction ? L'entrée de la torca 1771

Construction ou désobstruction ? L’entrée de la torca 1771

Face à cette sécheresse exceptionnelle, il était impensable de ne pas retourner à Carcabon continuer l’exploration de la grande galerie de l’Atlantide que nous avions découverte à l’Automne. Rappelons pour mémoire que ce réseau s’ennoie presque totalement lors des crues printannières.

« Ce dimanche, nous avons rendez-vous à 9 H avec Ricardo de l’AER. Les conditions météo sont idéales. Nous entrons dans la cueva une demi-heure plus tard. Le courant d’air est franc, et le boyau est particulièrement sec. Par contre, les traces des crues hivernales sont bien visibles et de nombreux cailloux emportés par le cours d’eau jonchent le sol. Arrivés au premier lac, nous constatons que le reefnet est cinquante centimètres au-dessus du niveau d’eau. Par contre, les talus de glaise ont un peu glissé et l’accès à la corde se fait dans un immonde cloaque qui remonte jusqu’au genou.

La via Coloscopia, un boyau de 250 m de long agrémenté de quelques voûtes mouillantes. C'est l'entrée en matière de Carcabon.

La via Coloscopia, un boyau de 250 m de long agrémenté de quelques voûtes mouillantes. C’est l’entrée en matière de Carcabon.

Il nous faut une bonne heure et demie pour atteindre le carrefour Gaspard où nous avions laissé un peu de matériel et quelques vivres. Il ne reste que quelques cordes, couvertes d’une fine pellicule d’argile. Le reste a disparu, emporté par les eaux. Il y avait notre bouteille de gaz, dommage. Après un bref arrêt au bas de la salle du Périscope, nous débutons l’exploration de la galerie du Nautilus. Très rapidement, et contre toute attente, nous retrouvons notre bouteille de gaz et quelques paquets de pates chinoises. Le conduit, de taille moyenne au début est parcouru par un bon courant d’air soufflant. Progressivement, il prend de l’ampleur et nous commençons à laisser de côté les premiers départs latéraux et quelques puits qui semblent rejoindre le niveau actif. Nous nous laissons conduire par le courant d’air pour trouver les passages. Visiblement, nous sommes toujours dans la zone épinoyée et l’argile reste omniprésente. Heureusement, les rares bassins ne sont pas trop profonds ce qui nous permet de ne garder que le bas de nos néoprènes. Comme d’habitude, nous déroulons la topo au fur et à mesure de la progression et comme le conduit est assez rectiligne, cela avance bien. Après 400 m de progression, nous devons équiper un petit ressaut pour accéder au fond d’un canyon légèrement plus grand. Les départs latéraux sont de plus en plus nombreux et il faut parfois chercher son chemin dans ce qui s’apparente de plus en plus à un labyrinthe. C’est le cas un peu plus loin où nous buttons sur un puits d’une quinzaine de mètres que Ricardo commence à équiper. Cela ne sera finalement pas nécessaire car, dans le même temps, Dom trouve un conduit supérieur d’où provient le courant d’air. Celui-ci prend progressivement une belle ampleur (15 x 10 m) et remonte en suivant le pendage jusqu’à sortir de la zone épinoyée au niveau de la salle de l’Île Mystérieuse. D’un avis unanime, nous convenons que celle-ci pourrait accueillir un éventuel bivouac si la grotte devait continuer beaucoup plus loin. Mais cela ne dure pas et juste après cette salle, il nous faut redescendre dans la zone argileuse. Vers 17 h, après 8 h de progression, nous parvenons dans une autre salle plus chaotique (Salle du Ballast) que nous traversons sans véritablement la fouiller. Du coup, nous perdons le drain principal et devons continuer dans un conduit plus petit et très boueux. Heureusement celui-ci semble rejoindre l’axe initial, mais le secteur est complexe et le courant d’air, toujours aussi fort, provient de plusieurs galeries différentes. Nous choisissons celle qui nous semble la plus confortable. Vers 18 h nous nous arrêtons devant un puits d’une dizaine de mètres. Il commence à être tard et il faut songer au retour car sans vraiment le savoir, nous venons de topographier près de 2 km de nouvelles galeries. Le retour jusqu’à la salle du Periscope prend près d’une heure et demie. Avant de continuer vers la sortie, nous prenons soin de monter au « sec » (environ 20 m plus haut) les affaires que nous laissons pour la prochaine fois. Pour ressortir il nous faut encore deux bonnes heures. Au passage, nous récupérons le reefnet afin d’analyser les variations du niveau du lac durant toute l’année. (D.Boibessot, P. et S. Degouve, Ch. Philippe et Ricardo (AER)) TPST : 13 h

A la suite de cette exploration, la cueva développe 4200 m de conduits dont la majeure partie se trouve complètement noyée en période de hautes eaux. Cela ne manquera pas de compliquer sérieusement les explorations futures surtout lorsqu’un bivouac deviendra nécessaire…

C.R. Patrick Degouve

 

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