Le blog

Auteur/autrice : GS

Cotes et décotes

Malgré les efforts des topographes et les progrès des matériels, la cotation en profondeur de certains réseaux reste accompagnée d’une incertitude bien normale, surtout si la cavité possède de longs développements subhorizontaux.

Des corrections peuvent parfois être apportées dans le cas de réseaux à entrées multiples en utilisant un meilleur positionnement des entrées (GPS) sur une cartographie moderne (exemple SIGPAC, IBERPIX ou mieux mapa de Cantabria) désormais disponible.
Nous nous efforcerons ci-après de donner de nouvelles profondeurs pour quelques grandes cavités du massif de Porracolina en justifiant les choix autant que possible.
Nous ne prétendons pas détenir la vérité et restons bien entendu à l’écoute des critiques et suggestions constructives qui pourraient nous être apportées.

Sistema de la Coventosa (34 km)

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L’émergence de la Cubera en crue. Photo Tombatosals

L’altitude de la Cubera (n° 63) est Z = 191 m. Le point bas du siphon (-16) est le point bas du réseau soit Z = 175 m.
L’altitude de la sima del Cueto est Z = 1004 m (nouvelle carte cantabria), montrant que l’altitude longtemps admise, Z = 980 m, était sous-estimée.

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Un groupe de spéléos près de l’entrée de la sima del Cueto (n° 136). Photo espeleo club de Zaragoza

Au dessus la belle ouverture du gouffre de la Boutonnière (sima del Ojal, n° 137, altitude 1017 m) et le sommet (altitude 1038,9 m)

La cote anciennement admise pour le réseau (-815) doit donc être augmentée à -829

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L’entrée discrète de la sima del Cueto. Photo BTT Bezana

Nota bene : au moment de la jonction Cueto-Coventosa il fut décidé de tordre un peu la topographie existante en diminuant les cotes pour satisfaire à la profondeur -815. On put avec commodité moquer le travail des premiers topographes. Quelques décennies plus tard on s’aperçoit que le problème venait d’ailleurs !

Sistema Muela-Tejuelo (129 km)
L’entrée supérieure du réseau est la torca de Bernallán (Z = 930 m) (sur carte Cantabria 1/5000)

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Torca de Bernallan. Photo SECJA

Le point bas du réseau qui était auparavant l’extrême aval de la torca de la Canal est désormais, depuis la jonction de l’été 2012, le fond en aval de la torca del Pasillo (n° 1339).
Initialement nous avions pris, pour l’entrée basse de la torca del Pasillo, Z = 590 m.
Cette donnée parait un peu élevée (probablement plutôt 575 m sur carte 1/5000 Cantabria).

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L’entrée basse de la torca del Pasillo

Le fond (-271) est à l’altitude Z = 304 m après ajustement de la cote d’entrée.
La profondeur actuellement donnée du réseau Muela-Tejuelo est -611
Après modifications la cote pourrait être -626

Sistema de la cueva Fresca (27 km)
L’entrée haute est la torca Tibia. Comme pour la Fresca les cotes en vigueur n’ont pas été modifiées depuis plus d’un quart de siècle et les altitudes apparaissent notoirement trop faibles après positionnement sur les nouvelles cartes.
Cueva Fresca (n° 30)
X = 451,347 ; Y = 4785,78 ; Z = 445 m (ou entre 440 et 445) UTM (European 1950)
Torca Tibia (n° 833)
X = 450,217 ; Y = 4786,242 ; Z = 854 m UTM (European 1950)
Pour la torca Tibia, Yvan Esposito donne des coordonnées très proches des notres
UTM (European 1950) 30T 0450217 4786245 Alt: 852
(WGS 84) : 30T 0450117 4786037 Alt: 854

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Torca Tibia. Photo extraite du blog hayplan

Pour la Tibia nous prendrons Z = 854 m
Pour la cueva Fresca Z = 445 m
Ce qui en dénivelé donne -409 mètres entre les deux entrées.
Cela reste cohérent avec les anciens dénivelés les plus fréquemment véhiculées (820 m et 410 m) qui donnaient un écart de -410 m
Le SGCAF (B. Lismonde) donne des altitudes de 850 m et 418 m pour les entrées et donc un écart en dénivelé de -432 m.
Problème supplémentaire, le point bas dans la cueva Fresca (aval du méandre Borrracho) a toujours été donné pour -100 (par rapport à la cueva Fresca) mais sans réelle certitude.
Ce qui ferait alors -510 ou -532 mais pour autant la cote mentionnée dans la littérature spéléo est -507 !!).
En prenant Z = 445 m pour l’entrée de la Fresca le fond serait à Z = 345 m et le dénivelé total -509.

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Photo extraite de Descendedor l’excellent blog de l’ami Diego

Aucune valeur chiffrée du dénivelé total n’est donc vraiment fiable et en attendant un nouveau nivellement bien nécessaire, nous pouvons garder la cote -507 dans les listings.

Guy Simonnot

Carcabón : une vieille histoire

Carcabón : une vieille histoire
Commentant une sortie hispano-française à la cueva del Carcabón (octobre 2014) notre ami Angel Garcia de l’A.E.Ramales parle furtivement de ses anciennes escapades (et de celles de Wichi) dans cette grotte.
Il apparaît donc une activité sporadique sur de longues années qui n’est pas sans rappeler la notre
J’exhume quelques unes de mes vieilles notes (certaines n’ont pas un intérêt majeur) relatives à des recherches très clairsemées autour du système de la Fuente Iseña et de la cueva del Carcabón. Ces informations pourront ainsi être recoupées avec celles de nos collègues Cantabres de l’A.E.R.
Et puis ce long processus de recherche, de réflexion (voire de méditation !), de travaux abandonnés puis repris, étalés sur de longues années, est là pour rappeler une fois de plus que les belles découvertes ne sont pas des coups de chance comme certains ont tendance à le penser !

Pour les jeunes spéléologues que nous sommes au début des années 70 la connaissance du karst s’étendant à l’ouest de Ramales reste circonscrite à la lecture de la thèse de Claude Mugnier et de son inventaire.
Sur le terrain, nous œuvrons alors seulement sur le massif de Porracolina suite à la première scission du Spéléo-Club de Dijon (Porracolina pour le Spéléo-Club de Dijon, Mortillano pour la Société Spéléologique de Bourgogne).
Ce n’est donc que plusieurs années plus tard que nous en viendrons à nous intéresser au système de la Fuente Iseña.

9 avril 1979 (Bernard Lebihan (plongeur), P. Degouve, G. Simonnot).
Plongée de la Fuente Iseña (n° 5051) sur 25 m jusqu’à un joint impénétrable.

8 avril 1982 (Guy Simonnot)
Cueva del Carcabón (5055). Avancée dans le boyau au-delà du soupirail (bruit d’eau ou d’air mentionné dans l’inventaire de C. Mugnier). L’entrée doit être agrandie dans le sable et le conduit montant, gras à souhait, est alors très étroit (retour les pieds les premiers). L’affaire semble bien compromise avec les moyens de l’époque.
Ancillo. Le but est surtout de retrouver une perte figurant elle aussi dans l’inventaire Mugnier (5057) ; j’en profite pour effectuer une prospection bien trop succincte et qui sera hélas sans suite jusqu’à ce jour.

Ancillo 1982

1er avril 1984 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy et Muriel Simonnot).
Recherche en vain de la cueva del Aspio et visite collective du Carcabón

3 avril 1986 (Patrick et Sandrine Degouve, famille Simonnot).
Découverte surprise d’une nouvelle perte à Ancillo.

Ancillo 3 avril 1986, Ancillo

Ancillo 1986 : de gauche à droite Sandrine et Patrick Degouve, Maud, Maxime et Guy Simonnot

Après une courte désobstruction dans les branchages un beau méandre actif, avec des remplissages importants, peut être parcouru sur une centaine de mètres (-20 environ)

Ancillo méandre coupe
Nous réalisons de nouvelles et vaines tentatives de désobstruction dans les deux pertes vues en 1982, et situées une cinquantaine de mètres plus haut en altitude.

1986 (Patrick Degouve).
Nouvelle reconnaissance en plongée à la fuente Iseña qui confirme que le fond est impénétrable. À -3 un boyau s’avère lui aussi rapidement impraticable

14 et 18 août 1987 (G. Simonnot).
Visite des grottes de Vega Corredor (5052) avec un autochtone

28 août 1987 (Guy et Maxime Simonnot).
Topographie de la cueva de Carrascal (5037)

30 août 1988 (Guy Simonnot).
Cueva de Helguero (5056). Au fond du porche, désobstruction du boyau qui avait été rebouché de pierres et masqué par un bric à brac de vieux sommiers, ustensiles les plus divers… Nul doute que l’obturation datait de nombreuses années. Manifestement quelqu’un était déjà passé comme le montrait la présence d’une vieille bouteille posée sur la dalle en haut de la grande salle.

31 août 1988 (Guy, Muriel Simonnot et les enfants).
Désobstruction à l’entrée du boyau souffleur du Carcabón qui est pratiquement totalement ensablé.

Carcabon, 31 août 1988

Surprise au fond du boyau : une lampe et un touret recouverts d’une pellicule d’argile et qui n’étaient pas là en 1982.

carcabon 31 août 88

9 avril 1990 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy et Muriel Simonnot + 3 enfants).
Cueva de Helguero. Des étiquettes (topographie de spéléologues locaux ?) ont été posées depuis la réouverture du boyau, deux ans plus tôt. Nous réalisons la topographie de la cavité.

Copie de helguero plan 1

18 juillet 1990 (même équipe, plongeur Patrick Degouve).
Cueva de Helguero. Le siphon spacieux, mais tapissé de glaise, est parcouru sur 60 m (-30)

22 avril 1992 (familles Degouve et Simonnot).
Une petite désobstruction est tentée au fond de la cueva de Carrascal.
Dans le secteur Costal de Cubiones, près de Valle, nous explorons, sur environ 100 m de long, une petite grotte qui, après le porche d’entrée et un petit muret, débute par un couloir descendant (-15 / -20). Le fond, étroit, est richement concrétionné mais sans espoir de continuation.

3 mai 1991 (Guy Simonnot).
Topographie de surface entre Carcabón et Helguero. De fortes pluies depuis plusieurs jours accompagnent la fonte d’une neige tardive. Les entonnoirs au dessus de la fuente Iseña vomissent de gros volumes d’eau et le Carcabón coule.
29 juillet 1995 (Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. Visite, presque de routine pourrait-on dire. Rien ne semble avoir changé depuis 1988.
11 août 2003 (Pierre Perrault, Martin et Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. L’été 2003 est marqué par de fortes chaleurs et une très grande sècheresse. Le courant d’air est très violent mais l’entrée basse du boyau est à nouveau très ensablée. Nous passons une journée pour enlever de nombreux bacs de sable dans la pente précédent le point bas.

carcabon 2003
Suit une longue période sans visite
2 juillet 2011 (Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. J’effectue un brin de topographie. Le temps a passé et le courant d’air est toujours aussi fort. On ne peut tout de même pas en rester là après tant d’années de quasi surplace.
10 juillet 2011 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy Simonnot).
Mes acolytes n’ont pas été difficiles à convaincre à leur arrivée. Cette fois c’est avec un arsenal conséquent (perfo et batteries en nombre) que nous attaquons le problème. En même temps le boyau d’accès est notablement amélioré, surtout en prévision des innombrables va-et-vient de bidons de gravats.
Les hostilités sont maintenant ouvertes
Sur une période de plus de deux ans, à trois, à deux (Patrick et Sandrine), et heureusement en été ou à l’automne avec l’aide alternative de Bruno, Ludovic, Jean-Noël, Christophe, Dominique, nous pouvons évacuer des monceaux de blocs et avancer décimètre après décimètre.
Enfin, le 31 octobre 2013, un dernier tir libère la « Via Coloscopia ». Une nouvelle épopée commence…

Fin juillet 2015, l’exploration en cours  a déjà livré plus de 5 km de galeries.

Guy Simonnot

Cueva de la Vallina – Traçage d’avril 2015

Un petit compte-rendu du traçage réussi par nos amis anglais entre la Cueva de la Vallina (Arredondo) et la fuente Comellante Ruesga) à lire sur http://cuevasdelason.canalblog.com/

Injection du Leucophor dans le río Rioja (Matienzo Caves)

Injection du Leucophor dans le río Rioja (Photo Matienzo Caves)

Guy Simonnot

Arthur Koslowski, cueva del Molino

Nous relayons ici une information bien triste de notre collègue anglais Juan Corrin (Matienzo). Un jeune plongeur britannique, Arthur Koslowski, a été retrouvé mort dans un siphon en Irlande. Ce plongeur avait récemment (fin août) poursuivi l’exploration du siphon amont de la cueva del Molino (Arredondo) en compagnie de Chris Lewell (865 m, -93).
Sur cette belle exploration et les liens éventuels avec le siphon aval du sumidero de Orcones parcouru par les plongeurs de notre groupe (465 m, -30) nous reviendrons dans un compte-rendu ultérieur.

Artur Kozlowski has died while diving in a cave near Gort, Ireland.
Artur, with Chris Jewell, had recently dived in Cueva Molino,
Bustablado pushing 640m beyond the previous limit. He was very
friendly and showed tremendous enthusiasm for the site and Matienzo in
general. He had discussed coming back to continue diving in Molino
and, perhaps, diving in Comellantes.
RTE has reported his death:
http://www.rte.ie/news/2011/0906/galway.html

Guy Simonnot

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