L’équipe est réduite, mais la météo clémente de cette fin d’année nous incite à faire une petite virée du côté d’Arredondo. Nous sommes trois (Ludovic Guyot, Patrick et Sandrine Degouve), mais sur place nous retrouvons José Leroy qui nous accompagnera dans quelques sorties.
Lundi 26 décembre 2011 : Poursuite de l’exploration dans la galerie du Lasso (Maxou Picchu)
Participant : P. et S. Degouve, L. Guillot
Nous retournons au Maxou afin de voir les puits en amont du puits de la Banane Noire exploré en octobre dernier. Nous délaissons le premier qui, visiblement le rejoint dans les 10 premiers mètres. Nous lui préférons un autre situé une quinzaine de mètres après la main courante. Malheureusement ce n’est qu’un puits de 11 m suivi d’un méandre sans air et correspondant à un autre puits s’ouvrant dans un diverticule longeant la galerie principale. Nous fouillons le secteur et découvrons, un peu plus en amont, sous un gros bloc, le départ étroit d’un puits d’une vingtaine de mètres. Après avoir sommairement élargi l’entrée nous le descendons. Dix huit mètres plus bas, nous tombons sur un méandre devenant impénétrable en aval et bouché par une trémie en amont. Cependant, en remontant, 6 m en dessous de la tête du puits, nous découvrons une diaclase se poursuivant par une étroiture et parcourue par un très net courant d’air. Une brève reconnaissance nous amène au sommet d’un puits d’une vingtaine de mètres. Nous rapatrions le matériel et commençons l’équipement.
Départ d’un petit puits peu avant celui de la Lucarne
Après un premier jet de 18 mètres, nous enchaînons par une seconde verticale de 12 m. Au bas, le conduit se dédouble en deux puits parallèles. Nous commençons par le premier qui se pince complètement 33 m plus bas. Puis nous descendons le second, qui s’avère être un ressaut de 4 m suivi d’une courte galerie et d’un petit à-pic de 5 m débouchant dans une salle. Celle-ci est en partie bouchée par une grosse trémie, mais en se glissant entre les blocs, nous parvenons à trouver un passage marqué par le courant d’air. Il faut à nouveau équiper un petit ressaut de 4 m pour parvenir dans une fracture parallèle suivi d’un méandre étroit. Encore un ressaut et nous voici dans une salle chaotique creusée le long d’une fracture. Il y a de l’air et il nous faut encore chercher pour trouver la suite. Celle-ci est dénichée sous des blocs qu’il faut dégager pour permettre le passage. Derrière, nous ressortons dans un conduit toujours ébouleux, suivi d’une grande salle inclinée. Nous en faisons le tour mais nous ne trouvons rien de très évident, mis à part une étroiture barrée par des concrétions et parcourue par un fort courant d’air. Il faudrait un peu de matériel de désobstruction et de toute façon, il commence à se faire tard. Nous laissons équipé et ressortons tranquillement de nuit. (TPST : 9 h 00)
Mercredi 28 décembre 2011 Dans la torca de la Niebla Negra
Participants : les mêmes…
Il n’y a pas de neige sur la Porra et la montée au trou n’est qu’une formalité. La descente l’est également et un fort courant d’air soufflant nous accompagne. Au terminus, nous plaçons des micro-pailles dans les trous forés cet été. Le résultat n’est pas très probant mais l’étroiture passe beaucoup mieux. Ludo commence à équiper la rampe et le puits qui suit. C’est un beau tube de 24 m. Au bas, un nouveau méandre se présente, encombré de galets gréseux. A – 167 m celui-ci se pince ponctuellement mais l’écho laisse deviner la présence d’un nouveau puits. Comme il nous reste de la corde, nous en profitons pour aller explorer l’autre branche. Nous agrandissons quelques passages dans le méandre de – 63 m puis descendons les puits entrevus en août dernier. Ceux-ci se développent dans une grande fracture que nous pouvons suivre jusqu’à -127 m. La suite se pince et le courant d’air important provient de l’extrémité impénétrable de la fracture. Nous ressortons après avoir bouclé la topo. (TPST 6 h 00).
La pyramide de la Porra domine la cuvette de Bucebron. A droite, les grès jouxtent le spectaculaire lapiaz de la Garma del Cierco. A gauche le col de Pozuco sépare la Porra de l’alto de Pepiones, prolongement oriental de la Porracolina.
Samedi 31 décembre 2011 : Cueva de Sereno
Participants : P. Degouve et L. Guillot
La météo reste moyenne et nous profitons de l’occasion pour aller à Sereno afin de compléter la topo et revoir quelques points d’interrogation dans la zone d’entrée. Le niveau de l’eau est assez haut et nous devons un peu surcreuser le lit du ruisseau dans la voûte basse d’entrée. Mais du coup, le méandre d’entrée est beaucoup plus sympa avec cet actif qui reste quand même modeste. A la fin du méandre, juste avant d’arriver dans la grande galerie (Galerie de l’Oboe), nous constatons que l’affluent rive gauche (Galerie de la Blanchette de Limoux) apporte plus d’eau que le conduit principal. Celui-ci est sans doute lié au barranco voisin. Nous le remontons en faisant la topo qui manquait au plan général. Au terminus de Guy, nous pouvons encore progresser dans un conduit bas dont l’extrémité mériterait une petite désobstruction. Petit coup d’œil et de laser dans l’aval de la galerie fossile puis nous remontons le canyon jusqu’à la première confluence.
La galerie Susana (cueva de Serreno)
La galerie en rive droite remonte jusqu’à une trémie. Une courte escalade nous permet d’atteindre un conduit supérieur de belle taille. Une trémie bouche ce qui semble être l’aval tandis que l’amont se dédouble rapidement. Plusieurs conduits parallèles sont parcourus et topographiés, mais à chaque fois nous nous heurtons à des trémies. Il n’y a pas grand-chose à espérer de ce côté. Revenus dans la galerie principale (Galerie Susana) nous reprenons un laminoir situé juste en-dessous de la galerie précédente. Il s’interrompt lui aussi sur une trémie, mais en fouillant bien, nous parvenons à sortir dans une belle diaclase prolongée par une cheminée estimée à 25 m. En aval, le conduit rejoint une galerie entièrement colmatée par le remplissage. Nous ne sommes plus très loin du labyrinthe mais c’est bien bouché. Revenus dans la galerie Susana, nous bouclons la topo, faisons quelques photos et prenons le chemin de la sortie. Vers l’entrée, le débit a beaucoup baissé et l’affluent de rive gauche ne coule plus. (TPST : 6 H00)
Le rio dans les méandres d’entrée.
L’année se termine sur cette dernière explo, que nous livrera 2012 ? A en croire les spécialistes, en 2012 ça passe ou ça casse, mais pour nous, cela ne changera pas grand chose car il faudra toujours casser pour passer…
Meilleurs vœux à tous, Feliz Año nuevo
Patrick Degouve
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