Profitant des deux ponts successifs de ce mois de mai, nous avons pu mener quelques sympathiques explorations en Cantabria, une sorte de mise en bouche avant celles de l’été…
Cueva de la Carrera :
Avant de reprendre les explorations au fond de la galerie del Pedrito, il nous fallait revoir les nombreux points d’interrogation situées non loin de l’entrée, notamment dans la galerie du Temps Présent. Nous pensions que la plupart d’entre eux n’étaient que de simples dédoublements, mais en réalité, nous sommes tombés sur un labyrinthe de conduits essentiellement fossiles se développant sous les galeries connues. Environ 700 m ont été topographiés et il reste encore quelques départs à voir dont l’un présente un très net courant d’air soufflant. Le développement dépasse désormais 6300 m.
Sumidero de Cabañuela
Cette perte, que Guy avait repérée en octobre dernier, avait été désobstruée durant notre séjour de fin d’année et nous nous étions arrêtés sur un vide sondé à une trentaine de mètres. L’équipe étant désormais au complet, nous pouvons entreprendre l’exploration. La météo, plutôt fraîche pour la saison, n’est pas très favorable aux courants d’air, malgré cela, le trou aspire nettement. C’est bon signe… Arrivés à notre terminus, nous descendons un premier puits d’une quinzaine de mètres suivi de quelques ressauts ébouleux précédant un vide beaucoup plus important. Un nettoyage en règle s’impose car le ruisseau a tendance à saper l’éboulis, le rendant très instable. Un gros bloc nous donnera du fil à retordre avant que le passage ne soit complètement sécurisé. En fait, le puits mesure une soixantaine de mètres et les 2/3 se font plein vide. Malheureusement au bas, il n’y a aucune suite évidente et nous nous arrêtons sur un colmatage argileux à -95 m. Cependant, il nous reste à voir une grosse lucarne à mi hauteur du puits. Pour l’atteindre, il nous faut équiper une traversée en vire d’une quinzaine de mètres de long. De grosses coulées stalagmitiques nous facilitent le travail. La suite est un beau puits d’une vingtaine de mètres, suivi d’un ressaut de 6 m plus étroit. Après une courte désobstruction, nous grignotons encore quelques mètres de profondeur mais le conduit se pince irrémédiablement vers -100 m. C’est assez décevant, mais il nous reste encore à voir un méandre vers -20 m. Affaire à suivre.
Torca de los Rebeccos
En février dernier, nous nous étions également arrêtés faute de matériel dans ce gouffre profond déjà d’environ 80 m. Deux puits successifs de 18 et 34 m avaient permis d’accéder à un joli méandre débouchant dans une vaste salle (30 m x 20 m) à l’extrémité de laquelle se perd le ruisseau. Après avoir mis au gabarit un passage un peu sélectif, nous pouvons reprendre l’exploration. A partir de -80 m, nous descendons une petite série de puits dans un décor beaucoup plus tourmenté, parsemé de gros blocs effondrés. A -127 m, le fond du dernier puits est totalement bouché par les éboulis et le courant d’air semble moins présent. Dommage ! Nous nous replions alors sur une autre branche terminée cette-fois-ci par un colmatage argileux à -87 m. Il ne nous reste plus qu’à lever la topo qui affiche un total non négligeable de 400 m. Le gouffre est déséquipé, mais non loin de là, une autre torca attend notre retour, en espérant toutefois qu’elle ne se limitera pas à donner une seconde entrée à la torca de los Rebeccos…
Prospection et désobstruction au-dessus de la Gandara
Malgré une chasse aux courants d’air rendue difficile en raison de la fraîcheur, nous continuons nos recherche du côté de la Brena. La torca 1069 qui aspirait fortement en 2001 est désobstruée et après une diaclase encombrée d’éboulis, nous parvenons à retrouver le petit actif issu de la doline voisine. Malheureusement, l’aval, microscopique, n’aspire pratiquement pas. Nous revisitons plusieurs trous aux alentours, mais sans grand résultat.
Participants : E. Bunoz, P. et S. Degouve, G. Simonnot
C.R. Patrick
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