Samedi 3 janvier 2015
Nous sommes une bonne troupe réunie sur le parking de la Gándara. Gotzon et Javi sont venus avec une sympathique équipe de l’ADES (Gernika)(Gotzon, Antua, Oier, Idoia, Javi, Josu y Iñaki) et Peter Smith est également avec nous. Javi n’est pas venu les mains vides. Passionné par l’hydrogéologie, il va nous aider à mesurer les débits des deux rivières au niveau du collecteur. Nous l’avions déjà fait cet été avec la technique du flotteur, mais nous voulions renouveler l’opération avec des moyens plus fiables. L’appareil mis à notre disposition par Javi est le Salinomad (Etrelec). Le principe de base consiste en l’injection dans le cours d’eau d’un traceur bien choisi, en l’occurrence du sel de cuisine.
A l’aval de l’injection, lorsque la dispersion du traceur est uniforme, la mesure de la dilution permet de calculer le débit. La sonde de mesure de salinité est placée dans le cours d’eau. En amont, à une distance suffisamment grande, une certaine quantité de sel dilué dans un récipient avec l’eau de la rivière (2 à 12 g par l/s de débit estimé). Lors du passage du nuage, l’appareil mesure et enregistre les valeurs de salinité. Une fois le nuage passé, le débit est calculé et affiché. Le fabriquant annonce une précision > à 5% ce qui est tout à fait honorable en sachant que notre principal objectif est de comparer le débit des deux rivières.
Il nous faut une bonne heure pour arriver au collecteur qui est beaucoup plus haut que lors de notre dernier jaugeage en août dernier. Nous commençons par une première mesure dans la branche ouest, mais la quantité de sel est un peu sous estimée (1 kg). Le second jaugeage (1,5 kg) fonctionne parfaitement et l’appareil affiche un débit de 264 l/s. Celui mesuré à l’étiage prononcé de l’été dernier était de 60 l/s.
Nous allons ensuite mesurer le débit du rio Sud. Mais comme nous souhaitons ne pas inclure la néo rivière dans ce calcul, nous devons remonter un peu plus en amont, au prix d’un bain glacé dans les premiers bassins. Deux mesures sont réalisées. La première est un cafouillage complet car Javi m’ayant demandé de configurer l’appareil, j’ai trouvé le moyen de faire une erreur d’unité sur l’évaluation de la distance d’injection. La seconde mesure beaucoup plus fiable donne un débit de 1070 l/s (560 l/s l’été dernier).
Par la même occasion, nous en profitons pour mesurer les températures des 3 cours d’eau :
Rio ouest : 7,3 °c
Rio sud : 7,8° c
Néo-rivivière : 7,9° c
Cela nous confirme les observations faites cet été, même si l’écart est moins important (0,5° en décembre et 2° en août).
Alors que peut-on en déduire ?
Ces différentes mesures nous confirment l’importance de l’apport hydraulique venant du sud ( de 4 à 9 fois supérieur à celui venant de l’ouest) et nous permettent d’affirmer que le bassin d’alimentation est beaucoup plus important que ce nous connaissons actuellement par nos seules explorations dans le réseau. L’objectif suivant est bien sûr d’essayer de délimiter les contours de ce bassin et cela passera inévitablement par des colorations notamment dans la province de Burgos et en collaboration avec nos amis du G.E.Edelweiss qui avaient déjà réalisé celle de la perte de la Lunada. En attendant ces travaux de grande ampleur, nous avons d’autres projets plus au nord du côté de la Valina où une étude hydrologique est en préparation pour le printemps prochain. Merci à Javi pour son aide précieuse…
Patrick Degouve
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