Dimanche 5 avril 2015 :
Profitant du week-end de Paques et des premiers beaux jours enfin revenus après un trimestre catastrophique, nous gagnons la Cantabria pour quelques jours. Guy est déjà sur place et c’est avec Montse et Dany que nous partons tous les 5 en direction de Pepiones afin de poursuivre la prospection du secteur et la mise à jour de l’inventaire. Vu l’orientation, il est assez difficile de se protéger du vent froid qui souffle de l’est. Mais cette fraîcheur désagréable permet de maintenir un régime hivernal pour les courants d’air. Du coup, nous pointons plusieurs trous souffleurs bien intéressants. Au passage, nous sondons la torca 2176 découverte en décembre dernier. Les cailloux, après avoir rebondi sur quelques paliers, chutent très loin et il est bien difficile d’estimer la hauteur du puits d’autant plus que nous ne sommes pas vraiment certains d’avoir entendu l’impact final. Du pain sur la planche pour l’été prochain…
Lundi 6 avril :
Le vent d’est reste frais, mais il a chassé tous les nuages et garantit une belle journée. Ce matin nous ne sommes plus que trois (Guy, Sandrine et Patrick) pour aller explorer la torca 2198 au fond du canal del Haya. La dernière partie de la marche d’approche reste assez sportive car il faut franchir des lames de lapiaz effilées séparées par de profondes diaclases. A l’entrée, le courant d’air est net mais à ce niveau, il peut provenir des entrées supérieures qu’on devine dans le haut du lapiaz. Le premier puits, très esthétique, est rapidement équipé (33 m).
Au bas, il est rapidement suivi de deux autres verticales de 5 et 11 m. A ce niveau, le courant d’air provenant du fond est fort et semble s’intensifier avec l’évolution de la température extérieure. Sandrine équipe ensuite un beau P.40, coupé à 10 m du fond par un large palier.
La suite est moins réjouissante car les proportions s’amenuisent sérieusement dans un méandre qui descend jusqu’à un colmatage argileux. Cependant, peu avant, entre des blocs soudés par le remplissage et la calcite, nous distinguons nettement un autre puits plus vaste. Avec les moyens du bord, nous entamons la désobstruction et contre toute attente, nous parvenons finalement à ouvrir un passage pénétrable sans trop de problème.
Après un ressaut étroit de 2 m, nous équipons un nouveau puits de 20 m. Malheureusement, le fond est totalement bouché par de l’argile à -117 m. Deux départs en hauteur ne donnent pas grand chose : un talus remontant au sommet d’un R.3 d’un côté et une diaclase étroite (P.5) rejoignant une base de puits de l’autre côté. Tout cela semble bien compromis…. En remontant ce puits, une lucarne attire notre attention. Mais après d’inutiles acrobaties pour l’atteindre, nous constatons qu’elle redonne dans l’une des départs du fond. Nous déséquipons cette partie et continuons à remonter en traquant le courant d’air qui semble s’être en partie volatilisé dans le P.40. A mi-hauteur, un pendule délicat nous permet d’atteindre la partie supérieure d’un méandre mais visiblement c’est un amont. Quoique ????? En y regardant de plus près, celui-ci est beaucoup plus gros que prévu et surtout, il y a de l’air. Les batteries du perfo sont à plat et nous n’avons plus d’ancrages. A l’arrache, nous parvenons à descendre un ressaut et à progresser dans le conduit, jusqu’à un nouveau petit puits. Nous n’insistons pas, mais au loin, on aperçoit un bel élargissement. Tout n’est donc pas perdu. La suite, prochainement….
Patrick Degouve
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