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Catégorie : Explorations en Cantabria (Espagne) Page 4 of 12

Chasse aux courants d’air dans le Cubillo Fraile et à l’hoyo de Llaneces

Samedi 13 septembre 2014 : Cubillo Fraile

Participants : G. Aranzabal, P. et S. Degouve, G. Simonnot

La sécheresse sévit en Cantabria et les niveaux sont au plus bas, mais aujourd’hui, des orages sont prévus. C’est donc le temps idéal pour chasser les courants d’air. Lorsque nous entrons dans la torca, celui-ci est déjà très fort. La descente jusqu’à la galerie de la Dédicace est rapide et nous apprécions les derniers aménagements opérés dans les puits étroits.

Nous commençons par retourner dans la galerie de droite, en amont du puits. Mais au lieu de suivre le conduit dans sa partie supérieure, nous restons sur le côté droit de la galerie, au bas du chaos de blocs. Le courant d’air très net nous dirige vers un conduit bas et large se développant dans une strate gréseuse et se décalant légèrement vers le nord. Rapidement nous tombons sur un ressaut bordé d’énormes blocs menaçants. Au bas, dans une petite trémie verticale nous retrouvons le courant d’air. Cette trémie correspond en fait au niveau gréseux que nous traversons. Les blocs ne sont pas très stables et le passage mériterait quelques aménagements. Quatre mètres plus bas, nous recoupons une jolie galerie creusée dans les calcaires. Tout le courant d’air vient de l’ouest (amont ?) et c’est donc dans cette direction que nous poursuivons. Le conduit (2 m x 4 m) est assez argileux et au bout d’une cinquantaine de mètres, un premier ressaut se présente (4 m) puis, la pente s’accentue et le conduit plonge dans un puits dont la base est occupée par un plan d’eau. Sandrine commence l’équipement et se retrouve 20 m plus bas sur un petit talus d’argile. La suite est visiblement de l’autre côté du lac mais il faut nager et cela ne tente personne. Ici le courant d’air reste très marqué.

La galerie de la Dédicace

La galerie de la Dédicace

Nous nous dirigeons ensuite vers l’aval de la galerie qui aspire une bonne partie du courant d’air. Après un petit puits de 5 mètres, la galerie se dédouble. A droite, un boyau recoupe un ruisselet qui se perd dans une diaclase très étroite au bout d’une quinzaine de mètres. A gauche, la galerie rejoint une diaclase qui remonte sous le niveau de grès traversé précédemment. Inévitablement lorsque nous atteignons celui-ci, une trémie se présente, bloquant complètement la suite. A l’autre extrémité de la diaclase, au sommet d’une courte escalade, nous explorons quelques diverticules sans suite évidente. Nous retournons dans la galerie de la Murène pour essayer de continuer la partie supérieure. L’extrémité de celle-ci s’arrête rapidement sur des boyaux qui rejoignent la galerie de la Dédicace. En revanche, sur la droite, un court méandre rejoint la base d’une belle cheminée que Gotzon escalade sur une dizaine de mètres. Cela continue à monter sur au moins 20 m.
Revenus dans la galerie de la Dédicace, nous allons voir un départ en hauteur communiquant avec une belle cheminée de près de 50 m de hauteur d’après le DistoX. En bas, celle-ci se prolonge par un P.20 qui reste à explorer, mais il est difficile de savoir s’il y a du courant d’air. Avant de ressortir nous retournons voir la cheminée au terminus de la galerie de la Dédicace. L’escalade de celle-ci, au moins sur les 25 premiers mètres, semble plus facile. Nous ressortons en fin d’après-midi après 7 heures d’explo (445 m de premières).

Lundi 15 septembre 2014 : Hoyo de Llaneces

Participants :  P. et S. Degouve, G. Simonnot

L’hoyo de Llaneces est la cavité idéale lorsque la météo est à la pluie. Proche de la route et peu sensible aux intempéries, ce gouffre se terminait sur un boyau étroit mais parcouru par un bon courant d’air. Celui-ci, théâtre de nombreuses désobstructions, avait été enfin franchi à la fin de l’été par Sandrine qui avait fait une courte reconnaissance derrière. Étant la seule à pouvoir passer, il fallait agrandir un peu avant de poursuivre l’exploration. Nous n’emportons que 3 batteries et elles seront bien suffisante pour rendre le passage praticable. Derrière, nous retrouvons un méandre plus confortable qui rejoint une petite salle occupée par un épais remplissage. Sur la droite, nous parcourons un méandre sinueux sur une trentaine de mètres. Mais celui-ci, sans air, bute sur un colmatage intégrale. La suite est à gauche, au sommet d’une étroite diaclase qu’il nous faut agrandir. Nous progressons de quelques mètres au sommet de celle-ci, mais cela devient très étroit. (Développement topographié : 135 m).

Le méandre colmaté derrière l'étroiture de -98 m

Le méandre colmaté derrière l’étroiture de -98 m

C.R. P.  Degouve et G. Simonnot

Escalade à la Carrera

Lundi 29 septembre 2014 :

Nous entrons dans la cavité vers 10 h du matin. Vincent et Thomas qui terminent un petit séjour en Cantabria sont de la partie. Nous allons directement au fond de la galerie de Pedrito où nous avions repéré une escalade. Au passage nous rééquipons un ressaut et récupérons un peu de matériel. Arrivés sur place, c’est Vincent qui se lance dans l’escalade. La roche est assez fracturée et en traversant pour rejoindre le départ de la galerie, un gros bloc se détache et s’écrase juste devant Sandrine qui est en train de l’assurer. Plus de peur que de mal, mais nous restons tous vigilants.

L'escalade des Petits Cochons dans la galerie de Pedrito

L’escalade des Petits Cochons dans la galerie de Pedrito

Pendant ce temps, Guy désobstrue un petit soupirail dans un recoin de la galerie. Cela semble un peu plus grand au-delà, mais il n’y a pas d’air. Nous rejoignons tous Vincent qui a commencé à reconnaître un conduit qui se divise au bout d’une quinzaine de mètres. Les deux premières branches que nous visitons sont rapidement bouchées. La troisième zigue-zague jusqu’à un puits d’une quinzaine de mètres que Thomas est déjà en train d’équiper.

Thomas est à la manoeuvre

Thomas est à la manœuvre

La galerie se poursuit ensuite jusqu’à un méandre plus large qui plonge dans le pendage. Une cinquantaine de mètres plus loin, nous débouchons dans une grosse galerie mais nous reconnaissons rapidement l’extrémité de la salle de la Pyramide. La topo boucle parfaitement et pendant que Sandrine et Vincent refont le chemin inverse pour déséquiper, nous retournons au bas de l’escalade pour terminer le travail entrepris par Guy. L’étroiture est vite agrandie et malheureusement, derrière, il n’y a aucune continuation, tout juste un vide coincé entre la paroi et le remplissage.

Topographie dans la galerie des Petits Cochons.

Topographie dans la galerie des Petits Cochons.

Une fois tous réunis, nous revenons en aval pour explorer l’actif après les vires. Le méandre, assez confortable au début, se rétrécit progressivement et il faut parfois chercher son passage pour éviter de trop se mouiller. Nous progressons ainsi d’un peu plus de 180 m jusqu’à un passage très resserré. La suite n’est pas très enthousiasmante… Nous arrêtons là pour aujourd’hui et sommes dehors vers 19 h00, il fait encore jour…

Au total, ces diverticules ajoutent 455 m au développement de la cavité qui s’établit à 7635 m.

Patrick

Participants : V. Blanchard, P. et S. Degouve, G. Simonnot, Th. Braccini

Eté 2014 : le pari de la désobstruction…

Il n’est pas toujours très facile, durant un camp estival,  de privilégier de grosses désobstructions aux dépends d’activités moins rébarbatives de prospection ou d’exploration. Le résultat n’étant pas toujours garanti (loin de là…) on prend bien sûr le risque de revenir bredouille. Dans des massifs comme celui de Porracolina, cela peut sembler être un mauvais choix. Pourtant, cette année, c’est celui que nous avons fait et nous ne le regrettons pas car trouver enfin ce que l’on cherche depuis longtemps offre parfois plus de satisfaction que l’accumulation de mètres de première.

Désobstruction au-dessus de la Gandara. Visiblement, Hélène y croit...

Désobstruction au-dessus de la Gandara. Visiblement, Hélène y croit…

Voici donc un résumé de nos recherches estivales qui se sont déroulées en juillet et août avec pas moins de 34 sorties sur le terrain.
Participants : G. Aranzabal, E. Bunoz, P. et S. Degouve, L. Guillot, H. Manusse, Mavil  Marin,  A. Massuyeau, J. N. Outhier, B. Pernot, G. Simonnot, Y. Tual.

Secteur de la Gandara

Depuis la découverte du réseau en 2001, nous commençons à avoir une vision assez claire du système et du potentiel important qui reste à explorer. Du côté de Bustalveinte nous avons ainsi repris l’exploration de quelques cavités qui pourraient à terme rejoindre le réseau.

La cueva de San Antonio sur le versant sud du Fraile

La cueva de San Antonio sur le versant sud du Fraile

Mais, cette année, nous nous sommes surtout concentrés sur la désobstruction du Cubillo Fraile. Celui-ci nous résistait depuis longtemps et cela, malgré de nombreuses séances de désobstruction dont un séjour complet en 2000 durant lequel nous avions approfondi la diaclase terminale d’une dizaine de mètres. Au début de l’été, rien ne semblait évident, mais au bout de 6 séances nous sommes parvenus à passer dans un niveau de galeries parcourues sur près de 700 m. Pour le moment, rien n’est joué, mais un cap important semble être franchi.

Le puits d'accès à la galerie de la Peau de l'Ours (Cubillo Fraile)

Le puits d’accès à la galerie de la Peau de l’Ours (Cubillo Fraile)

 

La galerie de la Peau de l'Ours se termine sur des étroitures.

La galerie de la Peau de l’Ours se termine sur des étroitures.

De la même façon, au nord du réseau, la cueva Helguerra nous a livré 300 m de belles galeries terminées par de nouveaux chantiers de désobstruction.

L'entrée de la cueva de Helguerra

L’entrée de la cueva de Helguerra

Du côté de la Lunada, pas grand chose de neuf hormis quelques cavités mineures et d’autres qui font déjà l’objet de nouveaux chantiers de désobstruction.

Dans le réseau lui-même, nous avons pris le temps cette année d’effectuer certaines mesures notamment de débit pour éclairer un peu plus notre lanterne. Nous en avons également profité pour poser un capteur de pression et de température au niveau du collecteur (reefnet mis à disposition par le CDS 65). Les informations fournies par celui-ci devraient nous permettre de mieux connaître les variations du niveau de la rivière en les corrélant avec les infos météos.

La branche Sud du collecteur de la Gandara

La branche Sud du collecteur de la Gandara

Hélène et Yann effectuent des mesures de température et de conductivité dans le collecteur de la Gandara.

Hélène et Yann effectuent des mesures de température et de conductivité dans le collecteur de la Gandara.

Secteur de l’Hoyo Grande

Profitant d’une période plus calme nous sommes retournés à plusieurs reprise sur les lapiaz de l’Hoyo Grande et plus particulièrement autour du gouffre de l’arbre Tordu (n°271) pour revoir certaines cavités dont l’exploration n’avait pas été approfondie. Plusieurs puits, dont certains inédits (désobstruction) ont été descendus mais aucun d’eux n’a permis d’accéder aux galeries de la torca de l’Hoyo Grande situées juste en dessous.

Mavil à l'entrée de la torca del Arbol Torcido

Mavil à l’entrée de la torca del Arbol Torcido

Cueva de la Carrera

Parmi les nombreux départs qu’il nous restaient à voir dans cette cavité découverte en juillet 2013,  la galerie Proactive semblait être la mieux placée pour rejoindre la Cayuela. Le cheminement souvent étroit nous a conduit dans des galeries fossiles plus amples et un petit actif terminé par un siphon. Au total nous rajoutons 440 m ce qui porte le développement à 7178 m.

Les boyaux du méandre ProActiv dans la cueva de la Carrera

Les boyaux du méandre ProActiv dans la cueva de la Carrera

Secteur Bustablado

  • Torca de los Rebeccos

Dans la doline d’entrée, un second orifice restait à explorer. Par une succession de petits puits nous sommes retombés dans le méandre de la torca 1892, juste avant la grande salle. Du coup nous pouvons considérer ce gouffre comme terminé (540 m ; -127 m).

  • Torca del Osezno

Le point bas de ce gouffre se terminait à -102 m par un étroit méandre ventilé. En août, une désobstruction difficile permet de prolonger ce méandre jusqu’à un puits de 25 m précédant de nouvelles étroitures. Heureusement, au sommet du puits, après une courte escalade, nous avons retrouvé un conduit plus vaste. Celui-ci, entrecoupé de petits crans verticaux a finalement rejoint la galerie du Lasso dans la torca del Maxou Picchu. Aussi cette jonction enlève beaucoup d’attrait à ce gouffre que nous aurions préféré voir continuer plus bas. Son voisin, la torca del Crater n’a en revanche pas été jonctionnée et se termine prématurément à -49 m.

  • Torca Aitken

En collaboration avec l’ACE Mataro, nous avions prévu de nous atteler à la jonction avec la torca de las Yeguas. Malheureusement nos amis étant pris par d’autres explorations il ne nous a pas été possible d’attaquer cette jonction sur les deux fronts… Nous sommes cependant retournés au départ de la galerie du Poulpe pour fouiller le secteur Un peu plus de 300 m de petites galeries ont été topographiés mais sans suite évidente. Le développement passe à 8850 m.

Yann admiratif...

Yann admiratif…

  • Torca del Pasillo

Il nous restait quelques départs à voir avant de penser à déséquiper ce gouffre qui avait rejoint le réseau de l’alto de Tejuelo-Muela en 2012. Le premier départ se situait dans la galerie de -200 m.  Vu la taille réduite du méandre nous nous y engageons avec un minimum de matériel. Mais finalement, le conduit prend un peu d’ampleur et se ramifie. Au total nous parcourons un peu plus de 400 m mais la suite devient franchement étroite. Il nous reste juste le temps de voir un autre départ vers -215 m. Au sommet d’une courte escalade de 4 m nous tombons dans un conduit ébouleux. Après une trémie aux blocs menaçants, nous avons la surprise de déboucher dans une galerie plus vaste et bien ventilée. Au départ nous cheminons le long d’une fracture inclinée où il faut un peu chercher le bon itinéraire. Mais plus loin, le conduit adopte une morphologie plus régulière. Nous franchissons 2 trémies pour finalement butter sur un gros remplissage argileux. La suite semble être un boyau latéral parcouru par un fort courant d’air. Cette découverte inattendue relance bien sûr les explorations dans ce gouffre qui n’a donc pas fini de nous surprendre. Au total, nous topographions 850 m qui viennent s’ajouter au développement du réseau (120 887 m).

Le puits Programmé à l'extrémité de la galerie de l'Unijambiste (Carcabon).

Le puits Programmé à l’extrémité de la galerie de l’Unijambiste (Carcabon).

Cueva del Carcabon

L’exploration de cette résurgence fossile est soumise à une météo stable car il faut franchir une galerie basse qui s’ennoie assez rapidement. Même s’il n’y a pas eu de crue marqué durant l’été, nous avons très souvent eu une météo incertaine. Ainsi, nous avons beaucoup moins progressé que prévu. A notre terminus de juin, nous avons commencé par descendre le vaste puits qui nous tendait les bras. Comme cela était prévisible, celui-ci s’est vite transformé en un énorme entonnoir de glaise débouchant sur le niveau noyé. Pour court-circuiter ce nouvel obstacle il a fallu à nouveau équiper une longue main courante pour retrouver le courant d’air dans une galerie remontante terminée par un puits remontant. L’escalade de ce dernier (12 m) nous a permis, un moment seulement, de sortir des niveaux argileux. Malheureusement, plus loin, la galerie plonge à nouveau dans un puits d’une trentaine de mètres aux parois recouvertes de glaise. A suivre…

Les galeries fossiles de la cueva del Carcabon

Les galeries fossiles de la cueva del Carcabon

Nous avons également exploré et topographié plusieurs galeries latérales et quelques diverticules. A ce jour le développement topographié est désormais de 1350 m pour 50 m de dénivellation.

Prospection vers les cabanes d'Helguerra.

Prospection vers les cabanes d’Helguerra.

Au total, un peu plus de 3 km de nouvelles galeries ont été explorés et topographiés durant cet été. Mais à cela, il faut ajouter la vingtaine de nouvelles cavités venant enrichir la base de données. Mais au delà des chiffres, ces explorations apportent de nouvelles perspectives pour nos travaux futurs. L’avenir nous dira bientôt si l’obstination à poursuivre ces chantier souvent besogneux était un bon choix ou non.

 

Dernières news de Cantabria…

Profitant une fois encore des week-end à rallonge de ce début du mois de juin, nous sommes retournés poursuivre nos explorations dans quelques cavités de Cantabria.

Du côté de la Carrera :

Dans la grotte elle-même, nous avons poursuivi le ratissage systématique des galeries latérales à partir de l’entrée. Elles sont nombreuses mais la plupart décrivent des boucles  en empruntant souvent des niveaux intermédiaires. Toutefois, en aval du Volcan, nous avons fini par retrouver la suite de la galerie du Temps Présent qui était limitée en amont par un remplissage stalagmitique. Ce conduit vient donc combler le vide entre la galerie du Temps Présent et celle de la Veuve Noire qui constitue sont prolongement vers l’ amont. Au total, ce sont un peu plus de 400 m de nouvelles galeries qui viennent s’ajouter au développement de la grotte qui s’établit désormais à 6733 m topo.

Le méandre Blanc (grotte de la Carrera)

Le méandre Blanc (grotte de la Carrera)

En surface, nos recherches et nos désobstructions n’ont pas donné grand chose. La torca 1926, malgré un petit courant d’air aspirant, se termine à -31 m sur un méandre strictement impénétrable. Les autres cavités ne dépassent pas une vingtaine de mètres.

Dans un diverticule de la galerie du Temps Présent...

Dans un diverticule de la galerie du Temps Présent…

Au-dessus du gouffre de l’Ourson  :

Une prospection assez difficile en raison de la nature du terrain (lapiaz à aiguilles) nous a permis de repérer quelques objectifs intéressants même s’il ne faut pas toujours se fier aux apparence dans ces secteurs hyper karstifiés. Ce fut d’ailleurs le cas dans la cueva de las Aguileñas où un superbe méandre s’est très vite rétrécit au point de devenir impénétrable au bout de 50 m  seulement. A noter que dans ce secteur, nous ne sommes pas si loin des galeries d’Aitken…

L'entrée de la torca 1962

L’entrée de la torca 1962

Cayuela :

Le développement de cette cavité majeure du massif devient désormais plus conforme à son potentiel au regard notamment de sa situation en aval du système de l’Alto de Tejuelo-Muela et de sa proximité avec le réseau Cueto-Coventosa-Garma de Bucebròn. Dans un article récent (blog de la Cambera) le groupe spéléo de la Cambera présente la topographie de deux nouvelles galeries au-dessus de la salle du Bivouac et de la galerie du 10 août. Celle-ci représentent 690 m de développement. De notre côté, nous avons poursuivi notre révision de la topographie dans le secteur du rio Gloria. Sur la topographie existante, seul l’axe principal avait été représenté alors qu’en réalité, il s’agit d’un enchevêtrement de galeries superposées parfois importantes et parfois inexplorées. La dernière sortie nous a permis de topographier un peu plus de 300 m de galeries.

D’après les chiffres en notre possession, le développement provisoire serait de 15791 m.

Perte des Sacrifiés :

Cette perte, découverte en 1994 lors des explorations dans la torca de Rianon,  se terminait sur une diaclase étroite mais aspirante. A l’époque, la désobstruction avait été tentée avec des éclateurs mais leur efficacité et une météo exécrable rendant le chantier copieusement arrosé, avaient conduit à l’abandon des travaux. En deux sorties et munis de moyens plus efficaces, nous parvenons à franchir l’obstacle long de 2 m. Derrière, un petit puits en diaclase est suivi d’un nouveau passage étroit, barré par de gros blocs gréseux provenant d’une trémie. Préférant ne pas déstabiliser l’édifice, nous parvenons à nous glisser sous les blocs pour rejoindre un beau puits remontant. Au point bas, là où file un petit actif et le courant d’air, nous sondons un puits d’une vingtaine de mètres. Mais juste au-dessus, une trémie très instable menace de s’effondrer et de reboucher le conduit. La solution ne paraît vraiment pas évidente et il nous faudra revenir avec un matériel plus adapté…

Cueva del Carcabòn

Cela fait de nombreuses années que nous désobstruons à temps perdu l’extrémité de cette grotte caractérisée par un fort courant d’air soufflant. D’autres clubs s’y étaient cassé les dents et cela ne paraissait vraiment pas gagné. Cependant, l’été dernier, puis à la Toussaint, nous avons mis les bouchées doubles et à l’issue d’une dizaine de sorties nous parvenons miraculeusement à franchir l’obstacle.  La suite n’est pas grandiose et prend l’allure d’un conduit d’environ 1 m de diamètre, tapissé d’argile et occupé par de fréquents bassins dus à l’ennoiement épisodique du conduit. L’un d’eux forme une voûte rasante sur quelques mètres.  Le jour de la découverte, nous parcourons ce boyau sur près de 200 m jusqu’à un petit puits de 4 m glaiseux à souhait. Le lendemain, il pleut abondamment et il nous est impossible d’y retourner.

Le boyau découvert après la désobstruction, gras et humide...

Le boyau découvert après la désobstruction, gras et humide…

D’un commun accord nous décidons de poursuivre les exploration avec nos amis de l’AER qui avaient en projet de reprendre la désobstruction. C’est avec Ricardo (Wychy), fer de lance de ce projet au sein de l’AER, que nous y retournons en décembre dernier. Après le petit puits, le boyau se poursuit sur une dizaine de mètres seulement avant de rejoindre un vaste plan d’eau dans lequel il faut nager. De l’autre coté nous prenons pied dans une salle englaisée mais au plafond de laquelle on devine de gros départs fossiles. Nous grimpons d’une dizaine de mètres mais la suite nécessite du matériel d’escalade. De son côté, Ricardo repère un autre départ en hauteur, s’ouvrant plutôt en direction de ce qui nous semble être l’aval. Nous ressortons en dressant la topo, une vraie partie de plaisir…

En mai dernier, Ricardo et Angel (AER) retournent dans la salle pour faire l’escalade repérée par Ricardo. La suite est bien colmatée…

Ce n’est donc que samedi dernier (7 juin) que nous pouvons enfin réaliser l’escalade de la grande salle (Ricardo, José et Cardin de l’AER, Sandrine et Patrick du S.C.D.). Étant suffisamment nombreux, nous emportons 2 matériels d’escalade. Le temps est stable et le niveau semble être au plus bas, du coup, le courant d’air est fort notamment dans le boyau. Il faut pas loin d’une heure pour parvenir au pied de l’obstacle qui nous avait arrêtés en décembre dernier. Après avoir sécurisé l’endroit, nous montons tous au sommet de la première rampe glaiseuse, départ de la partie plus verticale. Patrick commence à grimper dans une coulée d’argile suffisamment compacte pour tailler des marches. Le passage d’un gros bloc lui permet ensuite de se rétablir sur une vire pentue. De là, deux options se présentent : continuer tout droit pour atteindre un porche que l’on devine une dizaine de mètres plus haut ou faire une longue traversée horizontale sur de grandes coulées stalagmitiques. Ricardo choisit cette dernière option tandis que Patrick préfère continuer dans l’axe. Après un court surplomb, il se rétablit sur une vire étroite et glaiseuse qui lui permet d’accéder à la galerie en 4 ou 5 goujons. De son côté, Ricardo a atteint également un conduit horizontal. Rejoint par ses deux camarades, il reconnait un bout de galerie terminé par un laminoir aquatique.

Le prix de l'exploration...

Le prix de l’exploration…

De l’autre côté et une dizaine de mètres plus haut, Patrick en a profité pour parcourir la galerie sur une vingtaine de mètres jusqu’à un carrefour d’où partent deux beaux conduits. C’est bien tentant et nous décidons de commencer par ces derniers. Après un rapide casse-croûte, nous commençons l’exploration en faisant suivre la topo. La galerie est très concrétionnée et tapissée de gours. La branche de gauche (Est) remonte doucement jusqu’à une énorme coulée qui barre totalement le conduit. Vu la direction, il s’agit probablement d’un aval et curieusement, alors que tout paraît colmaté, on perçoit nettement le bruit d’un ruisseau tout proche. De l’autre côté (amont) la galerie rejoint le sommet d’un puits volumineux qui s’avère être le grand vide que nous avons escaladé précédemment et en fait, nous nous retrouvons à la verticale du conduit découvert par Ricardo. Cependant, quelque mètres au-dessus de ce balcon, nous distinguons un conduit. Cette fois-ci ce sont José et Cardin qui sont à la manœuvre et l’escalade est vite enlevée.

José et Cardin dans la seconde escalade.

José et Cardin dans la seconde escalade.

Cela laisse juste le temps aux autres d’aller boucler la topo des galeries latérales. Au sommet de l’escalade, nous retrouvons un gros conduit descendant qui nous amène à un carrefour de galeries. Le courant d’air peu sensible dans la galerie précédente est bien marqué et nous indique la suite. Après l’installation d’une main courante, nous nous retrouvons dans un tube plus modeste mais bien ventilé. Vingt mètres plus loin il se dédouble à nouveau, mais les deux branches descendantes plongent sur un plan d’eau assez profond. Notre dernier bout de corde est mis à contribution car si la descente en toboggan est facile, la remontée sans agrès semble impossible. Le plan d’eau de la branche de droite se prolonge sur une quinzaine de mètres, puis la galerie remonte progressivement pour redescendre aussi sec vers un puits plus profond. Nous n’avons plus de matériel et sommes contraints d’en rester là.

L'aval de la galerie se termine sur un remplissage stalagmitique.

L’aval de la galerie se termine sur un remplissage stalagmitique.

Au retour, nous visitons le bassin de l’autre branche et Ricardo, parti en reconnaissance, ne tarde pas à reconnaître l’envers du laminoir qu’il avait en partie exploré au sommet de son escalade. Au retour, nous peaufinons la topographie et au siphon, nous mettons en place un reefnet fourni par le CDS 65. Celui-ci devrait nous permettre de mieux connaître les variations du niveau d’eau et notamment l’amplitude et la vitesse de réaction aux intempéries. Nous ressortons vers 19 h après avoir exploré et topographié plus de 420 m de nouvelles galeries.

La galerie au sommet de l'escalade.

La galerie au sommet de l’escalade.

Participants :  Cardin, José et  Ricardo (AER), E. Bunoz, S. et P. Degouve, G. Simonnot.

C.R. Patrick Degouve

De pont à pont….

Profitant des deux ponts successifs de ce mois de mai, nous avons pu mener quelques sympathiques explorations en Cantabria, une sorte de mise en bouche avant celles de l’été…

Cueva de la Carrera :

Avant de reprendre les explorations au fond de la galerie del Pedrito, il nous fallait revoir les nombreux points d’interrogation situées non loin de l’entrée, notamment dans la galerie du Temps Présent. Nous pensions que la plupart d’entre eux n’étaient que de simples dédoublements, mais en réalité, nous sommes tombés sur un labyrinthe de conduits essentiellement fossiles se développant sous les galeries connues. Environ 700 m ont été topographiés et il reste encore quelques départs à voir dont l’un présente un très net courant d’air soufflant.  Le développement dépasse désormais 6300 m.

La galerie de l'Hermite

La galerie de l’Hermite

Sumidero de Cabañuela

Cette perte, que Guy avait repérée en octobre dernier, avait été désobstruée durant notre séjour de fin d’année et nous nous étions arrêtés sur un vide sondé à une trentaine de mètres. L’équipe étant désormais au complet, nous pouvons entreprendre l’exploration. La météo, plutôt fraîche pour la saison, n’est pas très favorable aux courants d’air, malgré cela, le trou aspire nettement. C’est bon signe… Arrivés à notre terminus, nous descendons un premier puits d’une quinzaine de mètres suivi de quelques ressauts ébouleux précédant un vide beaucoup plus important. Un nettoyage en règle s’impose car le ruisseau a tendance à saper l’éboulis, le rendant très instable. Un gros bloc nous donnera du fil à retordre avant que le passage ne soit complètement sécurisé.  En fait, le puits mesure une soixantaine de mètres et les 2/3 se font plein vide. Malheureusement au bas, il n’y a aucune suite évidente et nous nous arrêtons sur un colmatage argileux à -95 m. Cependant, il nous reste à voir une grosse lucarne à mi hauteur du puits. Pour l’atteindre, il nous faut équiper une traversée en vire d’une quinzaine de mètres de long. De grosses coulées stalagmitiques nous facilitent le travail. La suite est un beau puits d’une vingtaine de mètres, suivi d’un ressaut de 6 m plus étroit. Après une courte désobstruction, nous grignotons encore quelques mètres de profondeur mais le conduit se pince irrémédiablement vers -100 m. C’est assez décevant, mais il nous reste encore à voir un méandre vers -20 m. Affaire à suivre.

Torca de los Rebeccos

En février dernier, nous nous étions également arrêtés faute de matériel dans ce gouffre  profond déjà d’environ 80 m. Deux puits successifs de 18 et 34 m avaient permis d’accéder à un joli méandre débouchant dans une vaste salle (30 m x 20 m) à l’extrémité de laquelle se perd le ruisseau. Après avoir mis au gabarit un passage un peu sélectif, nous pouvons reprendre l’exploration. A partir de -80 m, nous descendons une petite série de puits dans un décor beaucoup plus tourmenté, parsemé de gros blocs effondrés. A -127 m, le fond du dernier puits est totalement bouché par les éboulis et le courant d’air semble moins présent. Dommage ! Nous nous replions alors sur une autre branche terminée cette-fois-ci par un colmatage argileux à -87 m. Il ne nous reste plus qu’à lever la topo qui affiche un total non négligeable de 400 m. Le gouffre est déséquipé, mais non loin de là, une autre torca attend notre retour, en espérant toutefois qu’elle ne se limitera pas à donner une seconde entrée à la torca de los Rebeccos…

Dans les puits du fond de la torca de los Rebeccos

Dans les puits du fond de la torca de los Rebeccos

Prospection et désobstruction au-dessus de la Gandara

Malgré une chasse aux courants d’air rendue difficile en raison de la fraîcheur, nous continuons nos recherche du côté de la Brena. La torca 1069 qui aspirait fortement en 2001 est désobstruée et après une diaclase encombrée d’éboulis, nous parvenons à retrouver le petit actif issu de la doline voisine. Malheureusement, l’aval, microscopique, n’aspire pratiquement pas. Nous revisitons plusieurs trous aux alentours, mais sans grand résultat.

Etienne dans les boyaux fossiles de la galerie du Nez

Étienne dans les boyaux fossiles de la galerie du Nez

Participants :  E. Bunoz, P. et S. Degouve, G. Simonnot

C.R. Patrick

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