Dimanche 28 octobre 2012
Il ne fait pas très beau en Cantabria, et la veille, d’importantes pluies se sont abattues sur le massif. Heureusement, en altitude, il a plutôt neigé ce qui atténue la montée des eaux notamment pour la Gandara dont le bassin d’alimentation est assez élevé. Nous entrons vers 11 h 30 et partons directement vers le bivouac 2. Dans la salle Angel, la cascade coule bien mais en revanche, le niveau n’a pas monté dans les puits del Contra Rio. Il en faut donc beaucoup plus pour ennoyer le fond du réseau. Il nous faut à peu près 2 h 30 pour parvenir au bivouac que nous installons dans la foulée. Allégés de nos gros sacs, nous profitons de la fin de journée pour aller explorer un tronçon de rivière en aval du bivouac.
Celui-ci est accessible par une courte escalade surplombante situé à l’aplomb d’un bassin profond que nous n’avions jamais franchi. Vingt mètres plus loin, ce beau conduit supérieur rejoint la rivière dans une salle au sol sablonneux. Les parois, couvertes d’argile indiquent clairement des niveaux de mise en charge. Une vire salvatrice nous évitera un équipement et nous nous retrouvons rapidement de l’autre côté du plan d’eau vu au bas de l’escalade. Malheureusement, en aval, l’eau disparaît dans un siphon. Nous dressons la topo, refouillons le secteur et regagnons le bivouac.
Lundi 29 octobre 2012
Compte tenu du changement d’heure, le réveil est donné à 5 h 45. Nous décollons vers 7 h 00. Le niveau de la rivière n’a pas bougé cependant, au bas du puits des Quadras, nous constatons que certaines traces ont disparu depuis le printemps dernier. Une étude plus poussée sur les variations des niveaux d’eau dans le réseau devient donc plus que nécessaire.Au total, il nous faut une heure pour atteindre l’escalade.
L’étroiture du Mécano ne pose pas trop de problème et nous filons vers notre terminus. Une bonne heure plus tard, nous retrouvons le cairn marquant l’arrêt topo.
Comme d’habitude, nous progressons en faisant suivre la topo. Le méandre se poursuit sur une centaine de mètres jusqu’à une confluence dans un virage bien marqué. La galerie change alors de morphologie et les volumes prennent de l’ampleur. Rapidement nous entendons le bruit d’une rivière qui s’écoule sous les blocs. Cinquante mètres plus loin, nous pouvons la voir au niveau d’une seconde confluence. C’est un beau ruisseau qui coule sur un niveau de grès et dont le débit pourrait correspondre à celui de la rivière du Petit Baigneur dont il constitue vraisemblablement l’amont. Nous poursuivons l’exploration du conduit principal, mais celle-ci est de courte durée, une trémie bien hermétique barrant le passage au niveau du fossile et de l’actif.
Nous nous rabattons sur le deuxième affluent rencontré, mais la aussi, nous nous heurtons sur une trémie. Nous revenons en arrière et fouillons l’éboulis, à la recherche de l’aval de la rivière. Finalement, Christophe et Dom finissent par la retrouver derrière des diaclases étroites, mais celle-ci disparaît dans un siphon, une centaine de mètres plus loin.
Il ne nous reste plus qu’à voir le premier affluent (galerie des Aiguilles). Après un passage bas, nous nous relevons dans un beau conduit remontant. Mais cent mètres plus loin, un éboulis nous barre à nouveau le passage. Un peu plus en aval, nous tentons une escalade, mais sans succès. C’en est terminé de la galerie des Troglos. Sur le chemin du retour, nous explorons plusieurs galeries latérales qui serpentent au-dessus du conduit principal. Au total, nous ajoutons environ 1 km de plus au réseau, sans toutefois véritablement gagner en extension comme nous l’espérions. Nous retrouvons le bivouac vers 20 h 30.
Mardi 30 octobre 2012
Nous avons un peu épuisé les objectifs du secteur aussi nous décidons de ressortir et de déséquiper le bivouac. Retour tranquille, nous sommes dehors en début d’après-midi et il fait beau.
Le développement de la Gandara passe à 108 670 m.
Patrick Degouve
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