Samedi 11 décembre 2010

Participants : Gotzon Aranzabal, P. et S. Degouve

Gotzon nous rejoint pour cette nouvelle descente dans la torca del Pasillo. Le temps est froid et sec et la torca aspire violemment dans l’étroiture au bas du puits d’entrée. Nous sommes très rapidement à notre terminus de -160 m. Nous avons emporté une corde de 100 m pour terminer la descente du puits qui nous avait arrêté à l’automne dernier. Celui-ci n’est pas très vertical et les fractionnements se multiplient. Le dernier tronçon, 40 m plus bas, est à peine plus étroit et reçoit un petit affluent qui dégouline dans le puits. Vers -200 m, le tube se resserre franchement et un dernier ressaut de 4 m marque la fin de cet enchaînement de verticales. Le ruisselet disparaît dans une fissure impénétrable, mais juste au-dessus, un petit niveau fossile argileux semble donner sur un nouveau ressaut. Une désobstruction rapide nous permet de passer, mais la suite n’est guère réjouissante et prend la forme d’un entonnoir glaiseux dont le goulot d’étranglement n’excède guère 25 cm de diamètre. Derrière cela semble légèrement plus grand, mais il n’y a quasiment pas d’air. D’un commun accord, nous considérons que la suite n’est pas là et qu’il serait judicieux de voir de plus près les deux grosses lucarnes repérées à la descente. La première débute par un ressaut de 5 m suivi d’une diaclase impénétrable sur au moins 2 m. En dessous cela semble plus large, mais là aussi, il n’y a pas d’air. La seconde, 5 m sous le départ du puits, est nettement plus intéressante car tout le courant d’air s’échappe par là. C’est une diaclase assez confortable qui descend progressivement. Nous préférons la suivre en hauteur, en passant au-dessus de puits qui semblent assez étroit et argileux. Une vingtaine de mètres plus loin, nous descendons d’un cran (10 m) pour rejoindre un carrefour de petits conduits labyrinthiques. Sur les parois, le concrétionnement trahit la présence du courant d’air et cela nous pousse à insister un peu car le passage est étroit. Quelques stalactites en feront d’ailleurs les frais. Ça frotte dur, mais cela finit par passer et nous parvenons à un carrefour. A droite, un petit conduit soufflant remonte et semble être un amont. A gauche cela aspire, mais cela reste petit. Notre hésitation ne dure pas car à droite, Gotzon nous crie que cela s’agrandit. Nous le suivons en faisant avancer la topo et débouchons dans un petit élargissement le long d’une grande fracture oblique qui ressemble étrangement à celle que nous avions découverte dans l’autre branche, en août dernier. Le conduit redescend et il nous faut rechercher le meilleur passage car des ressauts et des petits puits nous barrent la route. Finalement au bout d’un moment, j’aperçois Sandrine trente mètres plus bas à l’extrémité d’un tube incliné à 60° et qui suit la fracture. Nous la rejoignons dans une galerie plus spacieuse mais qui nous semble familière. Ce n’est pas surprenant car nous venons de boucler avec la galerie découverte cet été. Gotzon retrouve d’ailleurs un point topo. Nous fouillons le secteur sans rien découvrir de fantastique. Le courant d’air descend vers les parties connues. Nous entamons la remontée mais au passage nous allons voir les quelques départs délaissés à l’aller. Le boyau aspirant devrait rejoindre la galerie de -230 m mais en fait,nous tombons sur un enchevêtrement de conduites forcées qu’il faudra explorer une prochaine fois. Au bas de la corde, il en est de même avec un conduit amont parcouru par un net courant d’air soufflant. Du coup, nous laissons équipés et ressortons vers 17 h 00.

Patrick Degouve