En décembre dernier, notre dernière exploration dans la torca del Pasillo s’était arrêtée vers -245 m dans une salle ébouleuse (Salle Joséphine) sans suite évidente hormis un petit puits de 7 m dépourvu d’air. Pourtant au fond, on distinguait très nettement un méandre bien sculpté avec des traces d’écoulement.

Vendredi 3 juin 2011

Participants : G. Aranzabal, P. et S. Degouve

Nous nous retrouvons donc à 3 ce vendredi avec Gotzon fidèle compagnon de nos sorties au Passilo est au rendez-vous malgré l’heure et demie de route qu’il est obligé de faire à chaque venue sur le massif. La sortie ne commence pas très bien car des blocs se sont déstabilisés dans l’étroiture de -15 m et Patrick se prend un gros cailloux sur la tête. Merci le casque… Mais la prochaine fois, il faudra aménager le passage. Le reste de la descente s’effectue sans problème.

Dans les puits vers -120 m (photo Gotzon Aranzabal)

A – 230 m, dans la galerie Gaby, nous constatons que nos traces de l’été dernier ont disparu. Il y a donc ici des mises en charges dont il faudra se méfier par temps incertain. Nous récupérons de la corde laissée dans le secteur et filons dans la galerie des Pimientos pour boucler un bout de topo avant de rejoindre le Grand Toboggan. Ici encore, les traces sont effacées. Une dernière étroiture et nous voici dans la salle Joséphine. Le puits est rapidement équipé et au bas, curieusement nous retrouvons un violent courant d’air qui parcourt un beau conduit (Galerie des Indignés) avec amont et aval.

Le sommet du P.7 dans la salle Joséphine.

Nous commençons par l’aval qui se divise rapidement. A droite nous parvenons au plafond d’une belle salle qui n’est autre que la salle Joséphine. Tout le courant d’air passe par là ce qui explique qu’il était quasiment imperceptible dans le P.7. A gauche, le conduit déchiqueté et propre doit visiblement être très actif en période de crue. Malheureusement, 30 m plus loin, nous buttons sur une grosse trémie. Cependant, au bas, un petit méandre descendant aspire une partie du courant d’air. Le parcours devient assez accidenté et la galerie se divise diluant par la même occasion le courant d’air qu’il est plus difficile de suivre. Aux points bas, nous entendons nettement le bruit d’un rio tout proche. Mais celui-ci semble s’écouler dans des fissures étroites voire impénétrables. La suite n’est pas très évidente mais le secteur sera à fouiller.


La galerie des Indignés en aval du P.7.

Nous préférons aller voir l’amont qui partait bien. Retour à la corde du P7. La galerie est un beau méandre 1,3 x 5 m au parcours facile. Le vent nous souffle dans la figure et tout cela est de bon augure. Rapidement, nous parvenons à une première diffluence. Nous choisissons le conduit le plus ventilé mais c’est aussi le plus petit. Ca frotte de plus en plus et la topo devient franchement pénible. Sandrine part en reconnaissance et au bout de 10 minutes elle revient en nous annonçant une galerie de 2 x 3 m. Nous venons de retomber dans l’autre branche de la diffluence et laser en main, la galerie fait bien 2 m par 3 m. Nous avançons sans difficulté jusqu’à la diffluence suivante. L’air est toujours présent, la suite est évidente et nous venons de dérouler un peu plus de 550 m de topo. Il faut songer à remonter et pour comparer les itinéraires nous empruntons les boyaux menant au puits du gant. C’est étroit à souhait, mais en 2 h nous sommes dehors après 8 h d’explo. Le développement de la torca dépasse désormais les 2 km, mais surtout, nous sortons enfin de ce labyrinthe de puits et de boyaux qui nous avait occupés jusqu’à présent.

Patrick Degouve