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Catégorie : Explorations en Cantabria (Espagne) Page 10 of 12

La quête d’Aitken et Ticho : fin du premier acte.

Dimanche 26/12/2010

Participants : D. Garcia, J. Leroy, P. et S. Degouve.

La Cantabria n’a pas échappée à la vague de mauvais temps qui a balayée une bonne partie de l’Europe et la neige est encore très basse sur les massifs (600m). Mais l’accès à la torca de las Zarzas (1525) doit être possible. Il reste bien quelques belles plaques de neige dans le couloir d’accès et dans les lapiaz aux abords du trou, mais cela ne gêne pas trop. Au bas du puits, les pailles permettent de désintégrer le bloc qui nous empêchait de passer. Derrière, un ressaut de 4 m est aussitôt suivi d’une nouvelle trémie. En creusant dans celle-ci, nous devinons bien un nouveau ressaut de 5 à 6 m, mais les travaux sont importants et surtout, il n’y a presque pas d’air. Nous abandonnons. En remontant, David va voir la lucarne en sommet de puits, mais celle-ci n’est qu’un dédoublement du puits. De mon côté, je vais voir sous la tête du puits, un méandre qui s’arrête très rapidement sur une trémie. Nous déséquipons le gouffre.

Découverte d'un squelette de chèvre au bas du P.39.

Il nous reste un peu de temps aussi, nous allons revoir une doline située non loin de là et que nous avions repérée l’été dernier. Un premier ressaut est descendu, mais après un passage étroit, il communique avec la doline voisine. Juste à côté un second orifice, vu par David, butte, quelques mètres plus bas, sur un amas de blocs coincés au sommet d’un puits profond d’une quinzaine de mètres. En plus, il y a de l’air. Il faut ressortir le matériel de désobstruction et pendant que Sandrine et José commencent à regagner la vallée, David et moi entamons l’agrandissement du passage. C’est assez rapide et une bonne demi-heure plus tard nous commençons l’équipement. Un premier puits de 15 m est descendu, suivi aussitôt d’un second de 18 m. Le fond est totalement bouché et le courant d’air est perdu dans ce dernier tronçon, probablement dans une cheminée située à 8 m du fond. Nous ressortons à la nuit tombante, après avoir bouclé la topographie.

Dans les labyrinthes du Pasillo

Lundi 20/12/2010

Participants : G. Aranzabal, P. et S. Degouve

Gotzon a réussi à se libérer et voilà une bonne occasion de retourner à la torca del Pasillo. Cette fois encore, la météo est propice aux courants d’air et l’étroiture au bas du puits d’entrée aspire très fort. Nous sommes bien rodés et il nous faut guère plus d’une demi-heure pour aller à -200 m. Nous laissons là les cordes et les équipements et décidons de commencer la topo de la partie du labyrinthe que nous avons délaissée une semaine plus tôt. Au premier carrefour, nous prenons à droite et très rapidement, nous jonctionnons avec le méandre juste avant le puits de 12 m. Cela tombe bien car nous n’avons jamais exploré l’amont. Nous poursuivons dans cette direction et après avoir décrit une large boucle nous retombons à nouveau sur des traces dans une galerie que nous avions entrevue en septembre dernier. Nous topographions au fur et à mesure et le nombre départs latéraux laissés en suspens ne cesse de s’accroître. Un peu plus loin, nous retrouvons à nouveau la galerie principale mais notre méandre continue parallèlement à cette dernière. Le conduit est très déchiqueté et localement, des traces de mises en charge anciennes sont visibles. Un net courant d’air nous accompagne et lorsqu’après avoir franchi une première étroiture due à des blocs effondrés, nous distinguons un vide plus grand, nous commençons réellement à y croire. Malheureusement, une trémie faite de gros blocs nous empêche pour le moment de passer. Gotzon s’acharne à élargir un passage à grands coups de blocs, mais rien n’y fait. Pourtant derrière c’est plus grand. Finalement nous parvenons à trouver le point faible en nous glissant sous les blocs, après avoir dégagés quelques cailloux. Derrière, c’est une belle salle mais Gotzon qui est parti en reconnaissance, nous annonce qu’il y a des traces. Déception… En fait, nous venons de déboucher dans la salle terminale du gouffre qui n’avait pas été topographiée et que nous devions revoir. C’est ce que nous faisons sans toutefois découvrir grand-chose de nouveau. La suite doit se trouver au bas d’un petit puits de 7 à 8 m que nous ne pouvons descendre faute de corde. Au bas, il semble y avoir un conduit avec des traces de circulation d’eau. Affaire à suivre, et en tout cas, désormais nous avons le choix dans les itinéraires. Nous remontons jusqu’à la base des puits pour aller voir une autre verticale repérée la semaine précédente. Sandrine commence à équiper, mais Gotzon nous annonce qu’il voit un gant posé sur une vire quelques mètres plus bas. Sandrine reconnaît le sien, perdu cet été dans l’autre branche du réseau. Décidément nous n’arrêtons pas de tourner en rond. Effectivement, juste en face de nous, de l’autre côté du puits, nous reconnaissons la galerie que nous avons explorée en août. Aussi, plutôt que de descendre le puits, nous préférons équiper la vire facile qui rejoint l’autre branche, ainsi nous pourrons déséquiper les puits qui font désormais double emploi.

Nous ressortons vers 17 h 00 après 7 h 30 d’explo et après avoir ajouté péniblement 340 m de conduits au labyrinthe qui se développe entre -200 m et le fond du gouffre (-270 m).

La quête de Ticho et Aitken (suite)…

Mardi 14 décembre 2010

Suite à notre prospection du 11 novembre dernier, nous remontons avec de la corde et un pieds de biche pour poursuivre l’explo des torcas 1524 et 1525 (torca de las Zarzas). Nous commençons par cette dernière et à notre étonnement, le méandre d’entrée aspire nettement. Après quelques aménagements, le fond du puits qui nous avait arrêté par manque de corde est atteint. C’est un superbe tube haut de 40 m et d’une dizaine de mètres de diamètre.

Le beau puits de 40 m dans la torca de las Zarzas.

Au bas un méandre très faiblement aspirant s’arrête rapidement sur des gros blocs. Derrière cet obstacle très ponctuel nous distinguons très nettement la suite du conduit et un ressaut de 3 à 4 m. Nous tentons la désobstruction mais il faudrait mettre des moyens plus percutants. Nous remontons en faisant la topo puis filons dans le 1524.

Le boyau de -55 m est vite atteint et bien sûr, il paraît plus petit que lors de sa découverte et surtout, nous ne sentons pratiquement pas de courant d’air. Nous attaquons la désobstruction. Heureusement, sous les blocs scellés par le concrétionnement, le remplissage est un peu plus meuble mais aussi plus gras. Le problème est qu’il faut travailler la tête en bas. Nous nous relayons car la posture est peu commode et en plus, nous commençons progressivement à être trempés.

Le boyau de la torca 1524 au début de la désobstruction. Deux mètres plus loin, le passage n'excede pas 15 cm de hauteur...

Au bout de 2 h 00 nous en avons plein le dos, mais nous commençons à deviner la suite, un peu plus grosse. Le dernier mètre nous demande encore une bonne demi-heure et, surprise, en ouvrant le passage, le courant d’air devient nettement plus sensible. Le boyau reste petit, mais ça passe. Derrière, un petit ressaut communique avec une base de puits encombrée de gros blocs. Mais juste à côté, une courte traversée permet d’accéder à un puits estimé à une bonne vingtaine de mètres. Mais il est un peu trop tard pour aujourd’hui. Il faudra à nouveau revenir.

(Participants : P. et S. Degouve)

Multiples passages dans la torca del Pasillo

Samedi 11 décembre 2010

Participants : Gotzon Aranzabal, P. et S. Degouve

Gotzon nous rejoint pour cette nouvelle descente dans la torca del Pasillo. Le temps est froid et sec et la torca aspire violemment dans l’étroiture au bas du puits d’entrée. Nous sommes très rapidement à notre terminus de -160 m. Nous avons emporté une corde de 100 m pour terminer la descente du puits qui nous avait arrêté à l’automne dernier. Celui-ci n’est pas très vertical et les fractionnements se multiplient. Le dernier tronçon, 40 m plus bas, est à peine plus étroit et reçoit un petit affluent qui dégouline dans le puits. Vers -200 m, le tube se resserre franchement et un dernier ressaut de 4 m marque la fin de cet enchaînement de verticales. Le ruisselet disparaît dans une fissure impénétrable, mais juste au-dessus, un petit niveau fossile argileux semble donner sur un nouveau ressaut. Une désobstruction rapide nous permet de passer, mais la suite n’est guère réjouissante et prend la forme d’un entonnoir glaiseux dont le goulot d’étranglement n’excède guère 25 cm de diamètre. Derrière cela semble légèrement plus grand, mais il n’y a quasiment pas d’air. D’un commun accord, nous considérons que la suite n’est pas là et qu’il serait judicieux de voir de plus près les deux grosses lucarnes repérées à la descente. La première débute par un ressaut de 5 m suivi d’une diaclase impénétrable sur au moins 2 m. En dessous cela semble plus large, mais là aussi, il n’y a pas d’air. La seconde, 5 m sous le départ du puits, est nettement plus intéressante car tout le courant d’air s’échappe par là. C’est une diaclase assez confortable qui descend progressivement. Nous préférons la suivre en hauteur, en passant au-dessus de puits qui semblent assez étroit et argileux. Une vingtaine de mètres plus loin, nous descendons d’un cran (10 m) pour rejoindre un carrefour de petits conduits labyrinthiques. Sur les parois, le concrétionnement trahit la présence du courant d’air et cela nous pousse à insister un peu car le passage est étroit. Quelques stalactites en feront d’ailleurs les frais. Ça frotte dur, mais cela finit par passer et nous parvenons à un carrefour. A droite, un petit conduit soufflant remonte et semble être un amont. A gauche cela aspire, mais cela reste petit. Notre hésitation ne dure pas car à droite, Gotzon nous crie que cela s’agrandit. Nous le suivons en faisant avancer la topo et débouchons dans un petit élargissement le long d’une grande fracture oblique qui ressemble étrangement à celle que nous avions découverte dans l’autre branche, en août dernier. Le conduit redescend et il nous faut rechercher le meilleur passage car des ressauts et des petits puits nous barrent la route. Finalement au bout d’un moment, j’aperçois Sandrine trente mètres plus bas à l’extrémité d’un tube incliné à 60° et qui suit la fracture. Nous la rejoignons dans une galerie plus spacieuse mais qui nous semble familière. Ce n’est pas surprenant car nous venons de boucler avec la galerie découverte cet été. Gotzon retrouve d’ailleurs un point topo. Nous fouillons le secteur sans rien découvrir de fantastique. Le courant d’air descend vers les parties connues. Nous entamons la remontée mais au passage nous allons voir les quelques départs délaissés à l’aller. Le boyau aspirant devrait rejoindre la galerie de -230 m mais en fait,nous tombons sur un enchevêtrement de conduites forcées qu’il faudra explorer une prochaine fois. Au bas de la corde, il en est de même avec un conduit amont parcouru par un net courant d’air soufflant. Du coup, nous laissons équipés et ressortons vers 17 h 00.

Patrick Degouve

La quête de Ticho et d’Aitken

11 novembre 2010 : prospection au-dessus de la torca Aitken

Participants : P. et S.  Degouve

A l’origine, nous avions prévu une prospection au-dessus de Valdicio, mais la neige présente au col de la Sia nous contraints à des objectifs moins hauts en altitude. Nous choisissons de retourner au-dessus des terminus d’Aitken. Nous gagnons le lapiaz, par un petit couloir herbeux qui démarre à la sortie de la forêt. A peine arrivés sur le lapiaz, nous découvrons un premier petit puits (1521). Celui-ci est bouché à – 6 m. Mais juste au-dessus, plusieurs gouffres sont vite repérés et semblent plus intéressants car parcourus par de très nets courants d’air soufflants. Le premier est un puits de 10 m suivi d’une étroiture formée par un bloc coincé mais derrière lequel on distingue un puits plus vaste (torca 1522, à désobstruer). Son voisin (1523) est bouché à -7 m. Mais légèrement au-dessus, plusieurs entrées semblent rejoindre un même puits spacieux à la résonnance très motivante (1524). La corde de 40 m sera tout juste suffisante pour atteindre la base de celui-ci. Derrière, une seconde verticale de 14 m, étroite, peut être descendue en opposition. Au bas, un cours boyau rejoint une salle concrétionnée suivi d’un boyau soufflant qu’il faudrait agrandir (pied de biche). Tout cela est encourageant mais ce n’est pas terminé car pendant que je descendais ce gouffre, Sandrine découvre un superbe méandre qui plonge dans un vaste puits (1525).

Au sommet du puits estimé à une trentaine de mètres dans la torca 1522.

Du coup, elle prend le relais et commence à l’équiper. Malheureusement, la corde est bien insuffisante et il faudra revenir. Vu l’heure déjà bien avancée, nous décidons de laisser là une partie du matériel et continuons en direction du haut du lapiaz. Nous ne trouvons pas grand-chose et retombons bientôt sur d’anciens trous marqués en 1999 (1013). Voilà encore du grain à moudre pour les prochains séjours ibériques.

Patrick Degouve

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