Avec un peu de retard voici le résultat de plusieurs séjours dans le val d’Asón, en avril, mai et en juin 2015 soit une quinzaine de journées d’exploration, de prospection ou de désobstruction.
Participants : J. Argos (AEMT), D. Boibessot, S. et P. Degouve, G. Simonnot, A. Sobrino (AEMT)
Secteur de la Gandara :
Cueva d’Helguera :
Dans l’amont, nous nous étions arrêtés au pied d’une nouvelle escalade à environ 1 km de l’entrée. Nous y consacrons une première sortie. Au passage, nous découvrons que la corde d’équipement de la seconde escalade a été très abîmée par une probable cascade provenant de la voûte et que nous ne soupçonnions pas. Le bas est effiloché mais surtout, à mi hauteur, la gaine est presque complètement arrachée. En attendant de revoir complètement l’équipement, nous faisons une réparation de fortune qui nous ralentit un peu. Au terminus, nous nous lançons dans l’escalade et les fers à béton emportés pour s’assurer dans les croûtes stalagmitiques ne sont pas inutiles. Après une montée d’une dizaine de mètres, le méandre tourne nettement à droite. Une petite traversée permet ensuite de gagner un niveau horizontal qui prend rapidement de l’ampleur. Après avoir équipé la montée en fixe, nous nous retrouvons tous une vingtaine de mètres plus haut, sur un balcon argileux dominant un conduit beaucoup plus vaste. Une première tentative d’équipement vers ce qui semble être l’aval ne nous permet pas d’atteindre le fond de ce conduit. Nous renouvelons l’opération en direction de l’amont et parvenons à atteindre une belle galerie concrétionnée ornée de gours et de grandes coulées stalagmitiques. Malheureusement, celles-ci remontent progressivement jusqu’à des bases de puits estimées à 30 ou 40 m. Nous tentons une escalade pour accéder à un niveau intermédiaire, mais cela ne donne rien et la suite semble bien être au-dessus. Du côté de l’aval, Dom repère un méandre qui revient vers la galerie avant l’escalade. Il reste à explorer.
Une seconde sortie nous permet de progresser cette-fois-ci en direction de l’aval qui lors de notre première visite, en novembre 2014, aspirait violemment. Au terminus, nous équipons la petite escalade argileuse que Dom avait déjà franchie à la Toussaint. Au-dessus, après un petit soupirail, le conduit replonge à nouveau en devenant nettement plus gros. Après avoir reconnu un conduit supérieur parallèle, nous équipons un toboggan formé par une belle coulée stalagmitique. Au bas, nous franchissons une première petite trémie le long de grandes dalles effondrées avant d’arriver à un vaste carrefour où arrive une belle galerie. Nous poursuivons vers l’aval où il nous faut traverser une seconde trémie assez instable. Derrière, la galerie, toujours très argileuse rejoint un actif (P.7). Nous le suivons sur une quarantaine de mètres jusqu’à une escalade glissante (4 m) que nous franchissons sans trop de difficulté. La suite devient plus étroite et une vingtaine de mètres plus loin nous devons nous arrêter devant une étroiture impénétrable sans travaux. La suite ne semble guère réjouissante car le conduit est fracturé. Pourtant, le courant d’air s’y engouffre nettement. Malgré cela, nous ne pensons pas entamer des travaux de désobstruction ici. Au retour, nous explorons la belle galerie latérale qui s’avère n’être qu’un dédoublement du conduit principal. Au total, environ 600 m de galeries sont ajoutés au développement de la grotte.
En amont de la cueva nous avons exploré plusieurs petites cavités sans grand intérêt et qui, en tout cas, ne nous ont guère éclairés sur l’origine de ce drain perché.
Secteur de l’Alto del Tejuelo – canal del Haya :
Les explorations successives de la torca 2198 et de sa voisine la torca Dixit se sont rapidement heurtés à des remplissages impénétrables à respectivement -118 m et -60 m. Dans le gouffre des Narines tout proche nous avons tout juste dépassé la profondeur de 30 m. Nous avons donc poursuivi les prospections ce qui nous a permis de découvrir de nouvelles entrées aux accès souvent improbables.
Secteur Cayuela – Socueva :
Cueva Cayuela
La cueva Cayuela a été à plusieurs reprises un refuge bien commode lorsque le mauvais temps nous empêchait d’aller plus haut en altitude. C’est principalement dans le fond du canyon Ouest que nous avons concentré nos recherches et notre travail de mise à jour de la topographie. Tout d’abord au niveau des actifs où la topographie était quasiment inexistante hormis le drain principal. Cela nous a donné l’occasion de revoir un certain nombre de points d’interrogation qui se sont soldés par quelques travaux de désobstruction et une courte escalade qui dans tous les cas se sont heurtés à la même trémie. Dans le même secteur, nous avons refait l’escalade pour atteindre le haut du canyon et la galerie supérieure. Celle-ci, explorée pour la première fois en 1968 par le SCD, avait bien été fouillé et nous nous sommes contenté de refaire une visite pour constater que là encore, le colmatage du conduit est total et sans appel.
Torca del Chorrillo
Nous sommes retournés dans ce petit gouffre situé approximativement à l’aplomb de la cueva de la Carrera. Accompagnés d’Anna et de Juanjo de l’AEMT (Santoña), nous avons désobstrué un passage étroit vers -60 m et qui était bien ventilé lors de nos premières explos. Malheureusement le courant d’air n’était plus au rendez-vous et, après avoir agrandi le passage, nous nous sommes rapidement arrêtés devant une fissure minuscule à la profondeur de -80 m. Dans le puits terminal, Juanjo a également réalisé une traversée pour atteindre une belle lucarne. Mais il s’est également heurté à une fissure impénétrable après une courte escalade. Le gouffre a été déséquipé.