Le blog

Catégorie : Explorations en Cantabria (Espagne) Page 8 of 12

La salle Angel, grandeur nature…

Cela faisait un certain temps que Josu souhaitait aller photographier la salle Angel dans le réseau de la Gandara. Après la salle Guillaume (Cayuela), la salle Rabelais (Fresca), sa quête des clichés de grands volumes devait passer par la Gandara. C’est donc à 4 que nous nous retrouvons sur le parking de la grotte pour l’assister dans ce projet (Josu Granja, Diego Dulanto, Carlos Puch et Patrick Degouve). Le temps est assez calme mais un net redoux a commencé à faire fondre la neige qui couvrait abondamment les massifs. Il y aura donc de l’eau, ce qui est intéressant pour mettre en évidence la cascade, mais le revers de la médaille est qu’il risque d’y avoir aussi beaucoup de brouillard dans la salle. En une heure et demi nous arrivons au sommet de celle-ci. Une brume épaisse empêche de voir la cascade, mais en descendant d’une vingtaine de mètres, la visibilité s’améliore nettement. Josu est rassuré et la séance peut débuter. Les flash crépitent révélant de façon furtive quelques détails de la salle. Le dosage du nombre d’éclairs est assez empirique et ici, c’est avant tout l’expérience qui parle. Josu et Carlos confrontent leurs cliché et le résultat est plutôt bon. La séance continue ensuite dans le secteur des excentriques puis dans la partie sud de la salle. Nous remontons ensuite tranquillement pour ressortir vers 19 h. Au passage, Carlos, prélève quelques échantillons dans des gours à des fins d’analyse bio-spéléologique.

La salle Angel (réseau de la Gandara). On distingue nettement la brume qui occupe la partie supérieure de la salle. (Photo Josu Granja)

Les différentes photos de Josu seront très prochainement sur le site (galerie de photos)

Noël en cantabria

L’équipe est réduite, mais la météo clémente de cette fin d’année nous incite à faire une petite virée du côté d’Arredondo. Nous sommes trois (Ludovic Guyot, Patrick et Sandrine Degouve), mais sur place nous retrouvons José Leroy qui nous accompagnera dans quelques sorties.

Lundi 26 décembre 2011 : Poursuite de l’exploration dans la galerie du Lasso (Maxou Picchu)

Participant : P. et S. Degouve, L. Guillot

Nous retournons au Maxou afin de voir les puits en amont du puits de la Banane Noire exploré en octobre dernier. Nous délaissons le premier qui, visiblement le rejoint dans les 10 premiers mètres. Nous lui préférons un autre situé une quinzaine de mètres après la main courante. Malheureusement ce n’est qu’un puits de 11 m suivi d’un méandre sans air et correspondant à un autre puits s’ouvrant dans un diverticule longeant la galerie principale. Nous fouillons le secteur et découvrons, un peu plus en amont, sous un gros bloc, le départ étroit d’un puits d’une vingtaine de mètres. Après avoir sommairement élargi l’entrée nous le descendons. Dix huit mètres plus bas, nous tombons sur un méandre devenant impénétrable en aval et bouché par une trémie en amont. Cependant, en remontant, 6 m en dessous de la tête du puits, nous découvrons une diaclase se poursuivant par une étroiture et parcourue par un très net courant d’air. Une brève reconnaissance nous amène au sommet d’un puits d’une vingtaine de mètres. Nous rapatrions le matériel et commençons l’équipement.

Départ d’un petit puits peu avant celui de la Lucarne

Après un premier jet de 18 mètres, nous enchaînons par une seconde verticale de 12 m. Au bas, le conduit se dédouble en deux puits parallèles. Nous commençons par le premier qui se pince complètement 33 m plus bas. Puis nous descendons le second, qui s’avère être un ressaut de 4 m suivi d’une courte galerie et d’un petit à-pic de 5 m débouchant dans une salle. Celle-ci est en partie bouchée par une grosse trémie, mais en se glissant entre les blocs, nous parvenons à trouver un passage marqué par le courant d’air. Il faut à nouveau équiper un petit ressaut de 4 m pour parvenir dans une fracture parallèle suivi d’un méandre étroit. Encore un ressaut et nous voici dans une salle chaotique creusée le long d’une fracture. Il y a de l’air et il nous faut encore chercher pour trouver la suite. Celle-ci est dénichée sous des blocs qu’il faut dégager pour permettre le passage. Derrière, nous ressortons dans un conduit toujours ébouleux, suivi d’une grande salle inclinée. Nous en faisons le tour mais nous ne trouvons rien de très évident, mis à part une étroiture barrée par des concrétions et parcourue par un fort courant d’air. Il faudrait un peu de matériel de désobstruction et de toute façon, il commence à se faire tard. Nous laissons équipé et ressortons tranquillement de nuit. (TPST : 9 h 00)

Dans les méandres d’entrée.

Mercredi 28 décembre 2011 Dans la torca de la Niebla Negra

Participants : les mêmes…

Il n’y a pas de neige sur la Porra et la montée au trou n’est qu’une formalité. La descente l’est également et un fort courant d’air soufflant nous accompagne. Au terminus, nous plaçons des micro-pailles dans les trous forés cet été. Le résultat n’est pas très probant mais l’étroiture passe beaucoup mieux. Ludo commence à équiper la rampe et le puits qui suit. C’est un beau tube de 24 m. Au bas, un nouveau méandre se présente, encombré de galets gréseux. A – 167 m celui-ci se pince ponctuellement mais l’écho laisse deviner la présence d’un nouveau puits. Comme il nous reste de la corde, nous en profitons pour aller explorer l’autre branche. Nous agrandissons quelques passages dans le méandre de – 63 m puis descendons les puits entrevus en août dernier. Ceux-ci se développent dans une grande fracture que nous pouvons suivre jusqu’à -127 m. La suite se pince et le courant d’air important provient de l’extrémité impénétrable de la fracture. Nous ressortons après avoir bouclé la topo. (TPST 6 h 00).

La pyramide de la Porra domine la cuvette de Bucebron. A droite, les grès jouxtent le spectaculaire lapiaz de la Garma del Cierco. A gauche le col de Pozuco sépare la Porra de l’alto de Pepiones, prolongement oriental de la Porracolina.

Samedi 31 décembre 2011 : Cueva de Sereno

Participants : P.  Degouve et L. Guillot

La météo reste moyenne et nous profitons de l’occasion pour aller à Sereno afin de compléter la topo et revoir quelques points d’interrogation dans la zone d’entrée. Le niveau de l’eau est assez haut et nous devons un peu surcreuser le lit du ruisseau dans la voûte basse d’entrée. Mais du coup, le méandre d’entrée est beaucoup plus sympa avec cet actif qui reste quand même modeste. A la fin du méandre, juste avant d’arriver dans la grande galerie (Galerie de l’Oboe), nous constatons que l’affluent rive gauche (Galerie de la Blanchette de Limoux) apporte plus d’eau que le conduit principal. Celui-ci est sans doute lié au barranco voisin. Nous le remontons en faisant la topo qui manquait au plan général. Au terminus de Guy, nous pouvons encore progresser dans un conduit bas dont l’extrémité mériterait une petite désobstruction. Petit coup d’œil et de laser dans l’aval de la galerie fossile puis nous remontons le canyon jusqu’à la première confluence.

La galerie Susana (cueva de Serreno)

La galerie en rive droite remonte jusqu’à une trémie. Une courte escalade nous permet d’atteindre un conduit supérieur de belle taille. Une trémie bouche ce qui semble être l’aval tandis que l’amont se dédouble rapidement. Plusieurs conduits parallèles sont parcourus et topographiés, mais à chaque fois nous nous heurtons à des trémies. Il n’y a pas grand-chose à espérer de ce côté. Revenus dans la galerie principale (Galerie Susana) nous reprenons un laminoir situé juste en-dessous de la galerie précédente. Il s’interrompt lui aussi sur une trémie, mais en fouillant bien, nous parvenons à sortir dans une belle diaclase prolongée par une cheminée estimée à 25 m. En aval, le conduit rejoint une galerie entièrement colmatée par le remplissage. Nous ne sommes plus très loin du labyrinthe mais c’est bien bouché. Revenus dans la galerie Susana, nous bouclons la topo, faisons quelques photos et prenons le chemin de la sortie. Vers l’entrée, le débit a beaucoup baissé et l’affluent de rive gauche ne coule plus. (TPST : 6 H00)

Le rio dans les méandres d’entrée.

L’année se termine sur cette dernière explo, que nous livrera 2012 ? A en croire les spécialistes, en 2012 ça passe ou ça casse, mais pour nous, cela ne changera pas grand chose car il faudra toujours casser pour passer…

Meilleurs vœux à tous, Feliz  Año nuevo


Patrick Degouve

Petit séjour studieux en Cantabria

Jeudi 10 novembre 2011

Participants : P. et S. Degouve

L’équipe étant très réduite nous décidons de poursuivre l’inventaire sur le secteur de Buzulucueva. Nous commençons par le secteur ouest où nous avions repéré plusieurs entrées non marquées. Ici aussi la densité des orifices est importante et nous explorons successivement  les torcas 1668 (-7 m), 1669 (-20 m), 1670 (-12 m), 1674 (-24 m) et localisons des cavités explorées par le SGCAF en 1985, 86. Le travail est un peu besogneux mais cela aura au moins l’avantage de ne pas le recommencer à chaque fois qu’une nouvelle équipe de spéléo arrivera sur le secteur.

Les lapiaz entre Bucebron et Buzulucueva. A droite, le flanc nord de la peña Lavalle où s'ouvre le Cueto.

Vendredi 11 novembre 2011

Le temps est tempetueux et un vent violent souffle sur la Lunada. Cela ne nous empêche pas d’aller poursuivre la désobstruction de la cueva 1624. Il y a toujours du courant d’air, soufflant cette-fois-ci. Avec une série de pailles nous parvenons au bout d’une paire d’heures à franchir la première étroiture. Malheureusement, la suite n’est pas fameuse et prend la forme d’une fissure impénétrable. Inutile donc d’insister.

La torca 1623 s'ouvre à la limite des calcaires sous un niveau gréseux

Nous restons dans le secteur et en profitons pour aller voir la torca 1623 mais là aussi, nous nous heurtons à des fissures étroites vers -12 m seulement.

Samedi 12 novembre 2011

Retour à Buzulucueva. Les cadences infernales reprennent : torca 1677 (-9 m), 1678 (à désobstruer), 1679 (-23 m), 1680 (-4 m), 1681 (-14 m), 1682 (-5 m), 1683 (-10). Nous pointons encore d’autres cavités anciennes mais sommes encore loin d’avoir ratissé le secteur. A suivre donc…

Dans la lande, les hautes herbes, les fougères et les ronces masquent des entrées et la période hivernale est alors la plus propice aux prospections.

Patrick Degouve

Explorations d’automne en Cantabria

Traditionnellement, durant le séjour d’automne, nous organisons un bivouac soit à la Gandara ou à Aitken pour les dernières explos. Les occupations personnelles des uns, professionnelles des autres, ont fait que nous nous sommes retrouvés cette année avec une équipe plus réduite mais pas en manque d’objectifs. Donc pas de bivouac et des sorties à la journée et toujours bien des surprises à la clef…

Dimanche 23 octobre 2011 : prospection au-dessus de Buzulucueva

Participants : D. Boibessot, P. et S. Degouve, Ch. Philippe, G. et M. Simonnot

Le secteur de Buzulucueva a semble-t-il bien été fouillé, mais quelques vérifications estivales ont révélé des manques, des erreurs de coordonnées et il nous a semblé intéressant de faire un peu le tri dans les nombreux gouffres rencontrés sur le plateau. Nous profitons donc de cette belle journée pour revisiter le secteur, descendre des gouffres non marqués, en positionner d’autres et d’une façon générale compléter l’inventaire. Dans la série, nous tombons sur un joli gouffre avec un fort courant d’air aspirant. Il n’y a pas de marque, mais au bas du puits d’entrée nous trouvons une vieille sangle puis un spit rouillé au sommet de la verticale suivante. Nous dévalons 3 petits puits jusqu’à un méandre, mais notre stock de corde est épuisé. Dans un premier temps, nous pensons qu’il s’agit de la torca de la Tormenta explorée par le SGCAF dans les années 80, mais une rapide vérification dans la biblio nous indique que ce n’est pas le cas. Au total, nous positionnons une quinzaine de cavités et en descendons une petite dizaine.

Les cabanes de Buzulucueva.

Lundi 24 octobre 2011 : surprise au Maxou Picchu

Participants : D. Boibessot, P. Degouve, Ch. Philippe

La météo est très incertaine et la journée débute sous la pluie. A la faveur d’une éclaircie, nous décidons de monter au Maxou Picchu pour revoir le puits terminal et éventuellement déséquiper la cavité. à moins que la chance ne nous sourie et que nous parvenions à rejoindre la torca Aitken toute proche. Une bruine légère nous accompagne et du coup, nous ne traînons pas. Nous nous équipons dans la salle d’entrée et partons sans tarder au P.40 où nous avions vu un puits parallèle l’été dernier (vers -100 m). Avant toute chose, il nous faut vérifier si celui-ci communique avec le P.20 terminal.

Au fond de la torca, le P.40 se dédouble, mais la branche parallèle rejoint le point bas de la cavité à -133 m.

Trois spits plus tard nous pouvons confirmer que c’est le cas et surtout vérifier qu’il n’y a pas le moindre courant d’air.

Celui-ci doit donc s’échapper dans l’une des nombreuses lucarnes qui percent les parois du puits. Les premières sont plutôt décevantes et semblent correspondre à des amonts. Les autres ont déjà été vues par Ludo les années précédentes. Toutefois, dans l’une d’elles, nous n’avons pas vu de trace et en désespoir de cause nous allons vérifier. Dom se lance dans le pendule et atteint sans difficulté le départ. Sa lumière disparaît puis réapparaît à un autre endroit du puits. Visiblement ce n’est qu’une boucle. La lumière disparaît à nouveau mais Dom ne revient pas. Dix minutes plus tard, nous entendons des raclements puis entrevoyons le halo de sa lampe. En fait il y avait un autre départ conduisant à une galerie terminée par un puits. Nous le rejoignons après avoir équipé le pendule. Après un rétrécissement et un ressaut, le conduit prend la forme d’un beau méandre fossile et, nous retrouvons le courant d’air. Vingt mètres plus loin nous parvenons au bord d’un petit puits de 7 à 8 m. Malheureusement, le fond est entièrement colmaté et visiblement la suite se situe en face mais à une douzaine de mètres de distance. L’escalade ou la traversée ne s’avèrent pas très évidentes car les parois sont couvertes d’une croûte de mondmilch. Cependant, juste au-dessus du puits par lequel nous sommes descendus, nous avisons un beau pont rocheux, perchés 5 mètres au-dessus de nos têtes. Lucky Luke aurait sans doute fait mieux, mais au bout de 5 ou 6 lancers, nous parvenons à faire passer la corde sur le pont. Il ne reste plus alors qu’à penduler pour attraper la paroi opposée. Christophe y parvient sans difficulté et une grosse concrétion permet d’équiper la remontée en peu de temps.

Le puits du Lasso doit son nom à un miraculeux pont de roche qui a évité une escalade laborieuse.

Nous nous retrouvons alors dans la suite du méandre qui, normalement, devrait commencer à descendre pour retrouver le niveau des galeries du secteur, soit environ une bonne centaine de mètres plus bas. Mais il n’en n’est rien et nous progressons dans une jolie galerie concrétionnée entrecoupée de montées et de descentes.

La galerie est concrétionnée et se refuse de descendre. Ce niveau perché n'est pas une exception et on en rencontre dans d'autres cavités du massif (Yeguas, cueva 1321 etc...)

Nous progressons ainsi sur près de 400 m jusqu’à un gros puits qui barre la galerie. Celui-ci doit bien faire une cinquantaine de mètres, mais, en face, la galerie semble continuer. Nous en restons là et rentrons en faisant la topo. Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous déséquiperons le Maxou.

TPST : 9 h

Mardi 25 octobre 2011 : Maxou Picchu, la suite…

Participants : D. Boibessot, P. et S. Degouve, Ch. Philippe, G. Simonnot

La météo s’est bien améliorée et l’équipe s’est étoffée pour poursuivre l’exploration de la galerie du Lasso dans la torca del Maxou Picchu. A notre terminus, nous optons pour la traversée du puits, car cette galerie perchée nous intrigue. Sandrine nous équipe ça avec brio et effectivement, la galerie ne s’arrête pas là.

La traversée du P.50

Nous enjambons quelques autres puits moins profonds mais pour certains il est nécessaire de sécuriser le passage avec des mains courantes. La suite est un peu moins tranquille car le profil en montagnes russes s’accentue et de nouveau, il faut équiper des rampes et des petits puits. Nous progressons encore de 300 m jusqu’à une zone plus complexe où vient se greffer une arrivée de puits.

Le parcours devient plus accidenté et il faut franchir plusieurs puits. L'un d'entre eux rejoint-il les galeries d'Aitken ?

La suite de la galerie semble être en hauteur, mais il y a également un méandre descendant bien ventilé. Nous restons sur notre position et choisissons la galerie supérieure. Christophe négocie l’escalade sans trop de difficulté et 10 m plus haut nous retrouvons le conduit fossile. Malheureusement, celui-ci, après une zone cassée, se met à remonter sérieusement jusqu’à un nouveau cran vertical sans air. Nous dressons la topo et rentrons tranquillement en vidant les batteries du perfo dans l’amorce de quelques escalades qui jalonnent le parcours.

TPST : 9 h

Dans la galerie du Lasso

Mercredi 26 octobre 2011 : prospection en amont de la Gandara

Participants : D. Boibessot, P. Degouve, Ch. Philippe

Le temps reste douteux, mais un vent assez violent s’est installé, nous préservant temporairement des averses. Nous décidons de monter à la Lunada afin de poursuivre la prospection entamée cet été sur les amonts de la Gandara. Le vent est ici très violent et nous commençons par nous réfugier dans la cueva 1624 pour en désobstruer le fond. Ce n’est pas très facile, mais au bout d’une bonne heure, nous parvenons à entrevoir la suite. Rien de bien formidable, mais il faudra revenir avec du matériel plus performant. Non loin de là, nous tombons sur un chantier de désobstruction qui n’y était pas cet été…  Nous poursuivons nos recherches et découvrons plusieurs trous dont certains sont connus (torca de la Colmena). A chaque fois, nous tombons sur des fissures impénétrables.

Changement de décor. Ici par de lapiaz acéré mais une lande touffue où l'on peine à voir les entrées.

Jeudi 27 octobre 2011 : Maxou Picchu, la jonction attendra…

Participants : D. Boibessot, P. et S. Degouve, Ch. Philippe

Nous remontons au Maxou Picchu pour, cette-fois-ci tenter la jonction en descendant les puits. Le temps est toujours instable et nous évitons une grosse averse au moment même où nous entrons dans la grotte. Nous allons directement au fond pour voir le méandre qui souffle au bas de l’escalade. En fait, il s’agit d’un puits et la galerie entrevue à -10 m se termine assez rapidement sur des trémies sans air.

Dans les ressauts de la galerie du Lasso.

Dans les ressauts de la galerie du Lasso

Nous descendons d’une trentaine de mètres, mais nous devons nous arrêter par manque de corde. Nous pensions retrouver l’horizontal plus tôt, mauvais calcul… Nous revenons alors vers le P.50 (puits de la Banane Noire). Celui-ci fait bien 50 m plein gaz, mais les parois sont couvertes de choux fleurs qui dégringolent à chaque passage dans un bruit de porcelaine brisée. Du coup, nous sommes un peu obligés d’attendre d’être à l’abri pour pouvoir faire descendre le suivant. Au bas, un petit ressaut de 4 m puis une courte escalade amènent au bord d’une salle ébouleuse (puits de  14 m). La suite est peu enthousiasmante car d’un côté nous nous heurtons à une trémie et de l’autre, ce sont des boyaux méandriformes qui nous arrêtent. Pourtant le courant d’air est bien là. Malgré plusieurs tentatives de désobstruction, ça ne passe pas. Il faudra voir dans les puits voisins. Nous remontons en dressant la topo. Dehors il pleut, le vent est tombé. La torca développe désormais 1570 m pour 182 m de dénivelé.

TPST : 10 h

Samedi 2, dimanche 30 et lundi 31 octobre 2011

Participants : P. et S. Degouve, G. Simonnot

Nous remontons sur Buzulucueva pour essayer d’avancer notre inventaire de la zone. La priorité est de recenser les entrées et de les localiser précisément. C’est un peu du ratissage systématique, mais qui semble nécessaire pour s’y retrouver. Durant les 3 jours, nous allons donc identifier plus d’une trentaine d’entrées, descendre une bonne vingtaine de gouffres pour la plupart sans grand intérêt. Au menu, topo, repérage GPS et descriptif détaillé, bref, c’est le prix à payer pour ne pas refaire dix-mille fois le même travail…

Dans cette doline on dénombre pas moins de 12 trous différents...

C.R. : Patrick Degouve et Guy Simonnot

Déceptions et satisfactions, un bilan estival très contrasté.

Notre bilan spéléo de ces deux mois d’été en Cantabria s’apparente un peu à la météo que nous avons eue durant cette période. Ni soleil franc, ni averse virulente, mais plutôt du gris, tantôt chaud, tantôt froid. Bref, comme le ciel, un bilan tout en nuance avec de grosses déceptions et par ailleurs de bonnes surprises. Voici donc un rapide tour d’horizon des résultats obtenus en attendant des récits plus détaillés.

Du côté des déceptions…

Au départ les objectifs ne manquaient pas et parmi eux certains ne laissaient guère de doutes sur les possibilités importantes de faire de la première. Du côté de Bustablado, voila bien des années que, parallèlement à nos amis de l’ACE Mataro, nous recherchons un accès direct au fond du collecteur de La Canal.

Candidate potentielle et bien placée dans tous les sens du terme pour y parvenir, la torca Mala Vista. Son point fort, un courant d’air peu commun, sa faiblesse, un gabarit réduit nécessitant l’usage de matériel de désobstruction approprié. Depuis l an 8 sorties ont été nécessaires pour descendre de 7 m dans ce petit gouffre entièrement « fait main ». Il suffisait de donner le coup de grâce. Nous l’avons donné et puis… rien… A – 8 m, un éboulis ferme complètement le conduit, et impossible de trouver l’origine du courant d’air.

Tant pis, nous avions d’autres cordes à notre arc. Dans un vallon voisin, la torca de la Mazuela nous avait livré une succession de jolis puits terminés à -84 m par une étroiture précédant un vide d’au moins 30 m. Nouvel assaut musclé, mais nouvel échec. Le puits entrevu était beau certes, mais bien bouché à -117 m (développement : 210 m).

L'entrée de la torca de la Mazuela.

A défaut, nous allons revoir, non loin de la torca de las Yeguas, le VT 204 exploré il y a 25 ans par les catalans de Tortosa, un de ces gouffres aux coordonnées fantaisistes et au descriptif suffisamment vague pour être alléchant. Nous l’avions retrouvé par hasard en février 2010 et il nous avait séduits. Nous le rééquipons et fouillons le chaos terminal. Le courant d’air n’est pas violent. En déplaçant quelques blocs, nous gagnons péniblement une dizaine de mètres supplémentaires (-114 m) mais il est évident que nous ne passerons pas par ici. Nouvelle retraite avec toutefois la satisfaction d’avoir réglé son sort à une cavité devenue injustement mythique.

Il paraît bien difficile de croire que l'entrée du VT 204 soit restée introuvable durant plus de 20 ans.

Nous aurions pu en rester là, mais il y avait encore cette curieuse torca de las Cadieras. Découverte durant l’hiver 2010, elle donne accès à une grande salle dont nous n’avions fait qu’un tour rapide. Lors de cette première incursion nous n’avions pas vu le départ d’un puits légèrement ventilé. Mais quand on a la poisse, elle ne vous quitte pas comme cela et bien sûr l’affaire fut vite réglée par une trémie à -87 m. Une désobstruction dans l’autre extrémité de la salle nous a laissé y croire un peu mais à -104 m, la fête se termine prématurément sur une fissure impénétrable (développement : 290 m)….

Le puits d'entrée de la torca de las Cadieras perce la voûte d'une grande salle ébouleuse (30 x 30 m).

Tout cela risquant de ternir le moral des troupes nous décidons de changer un peu d’air pour tenter notre chance sur de vieux objectifs sortis du fin fond de nos tiroirs.

Un petit tour du côté de l’Hoyo Grande va se solder par deux nouveaux échecs dans un gouffre qui aurait pu jonctionner avec la torca du même nom et dans une perte que la météo humide va rendre impraticable.

L'Hoyo Grande n'a pas dit son dernier mot et peut réserver encore de belles découvertes.

Bon, il reste des cavités à revoir sur le massif de la  Lusa (Soba), ça date un peu, mais le courant d’air aspirant du F-1-1 est resté gravé dans notre mémoire. Celle-ci va nous jouer quelques vilains tours pour retrouver le gouffre et certains passages conduisant au terminus, mais nous y parvenons quand même. L’étroiture terminale (-102) ne résistera pas très longtemps à nos assauts musclés. Derrière nous tombons sur un joli puits de 5 mètres suivi d’une étroiture style lombric et le tout parcouru par un courant d’air qui décide brutalement de disparaître dans les plafonds. Affaire classée à – 107 m…

Dans le vallon de la Vallina, au nord d’Arredondo, une autre cavité repérée en avril, la torca de Tantas Noches exhalait un fort courant d’air… Après quatre séances de désobstruction individuelle et trois autres à trois, bien musclées et bien tonnantes, les résultats sont encore frustrants : quelques dizaines de mètres de belles galeries très colmatées et pour l’heure un courant d’air qui arrive en hauteur d’une diaclase impénétrable sans de nouveaux travaux. Le développement de la torca est de 120 m pour une dénivellation de 24 m (-16 m ; +8m).

La galerie découverte dans la torca de Tantas Noches reste assez énigmatique tout comme l'important courant d'air qui la parcourt.

Dans le réseau de la Gándara (Soba) nous avons finalement jeté l’éponge dans l’escalade de la cheminée de la néo-rivière. Après le premier jet de 50 m, 40 m d’escalade supplémentaires dans la seconde cheminée nous ont permis de ne pas voir le sommet de ce gigantesque puits estimé au minimum à plus de 110 m. Le niveau des galeries fossiles espérées étant largement dépassé, l’objectif a perdu beaucoup de son intérêt.

Vu sous cet angle, cette liste peut paraître un peu déprimante. Ce serait effectivement le cas si il n’y avait pas eu quelques occasions de se réjouir, parfois là où nous ne nous y attendions pas obligatoirement.

Quelques rayons de soleils dans la brume cantabre…

Parmi les valeurs (presque) sûres, il y avait bien évidemment la Torca del Pasillo (Arredondo) dans laquelle nous nous étions arrêtés sur rien dans une galerie de 2 x 3 m … Une première descente de plus ou moins vaillants quinquagénaires, ne livre pas moins de 750 m de première, et surtout mène, au final, sur le collecteur du secteur. La galerie amont orientée vers l’ouest s’incline progressivement vers le sud et donc vers le fond  et aval de l’actif de Cantu Encaramao. Un rapide report topo nous confirme que l’écart entre les deux cavités n’excède pas 50 m. Nouvelle descente pour tenter de franchir la trémie qui nous avait arrêtés. Ça passe et désormais c’est un lac profond, balayé par un violent courant d’air qui stoppe notre progression. Troisième assaut, avec des néoprènes cette fois : Nous gagnons quelques dizaines de mètres et nous heurtons à un siphon d’une part et à une trémie d’autre part. La jonction se fera en plongée. Le développement est de 3210 m pour un dénivelé de 280 m.

Au bas des puits de la torca del Pasillo (-280 m), après un parcours complexe, nous sommes parvenus dans un conduit semi actif très érodé (Galerie des Indignés).

Du côte d’Aitken, la torca del Osezno, trouvée lors d’une prospection épineuse, pourrait bien réserver quelques bonnes surprises, mais l’exploration en est qu’au tout début (-61 m) et l’expérience de cet été nous invite à ne pas trop extérioriser notre optimisme.

Mais tant pis, nous le ferons pour une autre torca qui n’a pas encore de nom, dénichée dans les niveaux calcaréo-gréseux qui dominent Bucebrón (Arredondo) et qui a pu être parcourue jusqu’à -145 m. On y croit…

Les explorations en plongée ont été assez perturbées par les niveaux d’eau de fin juillet. Cependant des progressions sensibles ont eu lieu à la cueva de Sereno 2 (San Roque) et au Sumidero de Orcones (Arredondo). Des informations seront fournies ultérieurement

Enfin, ce tour d’horizon de nos activités ne serait pas complet si nous ne mentionnions pas les nombreuses sorties de prospection qui ont permis également d’étoffer l’inventaire des cavités du massif. Celui-ci compte désormais 1630 références, mais sur un plan qualitatif, celui-ci s’est enrichi de mises à jour topographiques et de coordonnées vérifiées au GPS.

L'inventaire se doit d'être exhaustif ! Cette superbe entrée porte le n°1610 mais ne deviendra jamais une grande classique...

Le compte rendu journalier des principales explorations sera publié prochainement sur le blog.

Les participants :

Les permanents bienheureux entre fin juin et fin août : P. et S. Degouve, G. Simonnot

Les spéléologues qui font le maximum pour prendre sur leurs vacances d’été un peu de temps pour diverses explorations :  B. Pernot, Ch. Durlet, Ch. Nykiel, L. Guillot, E. Tessane (plongeur), Y. Tual (plongeur), D. et M. Langlois, J. N. Outhier.

Les amis espagnols toujours aussi efficaces : G. Aranzabal (2 sorties Pasillo), D. Dulanto (2 sorties à las Cadieras) et J. Lopez Jorde (1 au Pasillo).

Patrick Degouve et Guy Simonnot

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