Profitant des congés scolaires, nous sommes retournés du 2 au 15 mars sur le massif de Porracolina (P. et S. Degouve, puis A. Massuyeau et J.L. Lacrampe du 9 au 14). A notre arrivée la neige recouvre abondamment les montagnes à partir de 500 m d’altitude. Apparemment, l’hiver a été particulièrement rude, avec beaucoup de pluie, de neige et de vent. Mais les conditions semblent s’améliorer et les premiers jours consacrés à de la prospection se déroulent sous un soleil qui fait progressivement disparaître le manteau neigeux.
Première semaine :
Nos recherches s’orientent principalement sur la zone située au-dessus des terminus de La Canal. Les écobuages sauvages et l’action de la neige ont nettoyé le terrain ce qui permet de découvrir de nouvelles entrées habituellement masquées par la végétation. Il faut en profiter et nous inventorions une bonne trentaine de nouvelles cavités. Parmi elles, seulement 4 ou 5 méritent d’y revenir ou d’entamer des travaux. C’est bien sûr le courant d’air qui est dans ce cas déterminant.
Deuxième semaine :
Avec l’arrivée d’Alain et de Jean-Luc, nous pouvons envisager d’autres objectifs d’autant plus que la neige est remontée à plus de 1000 m.
Le 10 mars, nous montons au gouffre de l’Ourson découvert en 2011. Le puits d’entrée (40 m) est vite équipé ainsi que la vire qui lui fait suite. A – 50 m, la galerie offre deux possibilités : un puits ou un boyau à agrandir. Nous commençons par le puits. Celui-ci haut d’une dizaine de mètres est suivi d’un second beaucoup plus spacieux (13 m). Au bas, le courant d’air s’enfile dans un méandre (0,8 x 6 m) dans lequel on descend d’une petite dizaine de mètres. Le méandre qui suit se rétrécit rapidement et il faudrait pas-mal de travaux pour atteindre un élargissement au niveau d’un ressaut estimé à 2 ou 3 m. Nous revenons dans l’autre branche où une première étroiture est vite franchie. La seconde résiste nettement plus et le matériel de désobstruction nous fait cruellement défaut. Nous finissons par passer et derrière, un puits de 11 m est descendu. Un nouveau passage étroit précède un second puits estimé à une petite dizaine de mètres, mais il est déjà tard et il faudra revenir.
Le lendemain, nous changeons de décor et montons au-dessus de la Gandara pour continuer l’exploration d’un gouffre descendu en décembre 2012. A – 60 m, nous nous étions arrêtés sur un passage étroit où se jetait un ruisselet. Aujourd’hui, il s’agit d’un véritable ruisseau (2 à 4 litres/s) et de l’étroiture, sort un courant d’air très net. Pendant que les uns élargissent le passage, les autres creusent le lit du ruisseau afin de faire baisser le niveau de la vasque en amont. Cela finit par payer et nous parvenons à franchir l’obstacle. Mais la suite est de nouveau étroite et en plus, il faut traverser un bassin dont les parois sont couvertes de mondmilch. Il est donc préférable de revenir lorsque le débit du ruisseau sera plus faible.
Le beau temps commence à donner des signes de faiblesse à partir du mardi mais cela ne nous empêche pas de retourner voir des trous découverts la semaine précédente en contrebas de Buzulucueva. Plusieurs puits sont descendus et au passage, nous retombons sur des cavités explorées par le SGHS (Hauts de Seine) et notamment une belle grotte que nous refouillons complètement. Nous n’avons pas le temps de faire la topo qui est remise à une prochaine visite. Il est bien dommage que les travaux de ce groupe ne soient pas publiés… Le retour sous un mélange de pluie et de neige annonce l’arrivée d’une nouvelle perturbation.
La météo se dégrade franchement le mercredi et pour sauver la mise, nous décidons d’aller faire une petite visite à la Coventosa toute proche. Alain et Jean-Luc ne connaissent pas et c’est aussi l’occasion de faire quelques photos dans la zone d’entrée.
Le jeudi, il neige à Socueva, le baromètre pique du nez, il est temps de mettre les voiles.
Patrick Degouve
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