Samedi 20 avril 2013
Nous voici enfin de retour dans ce gouffre qui attendait notre venue depuis l’automne dernier (Gotzon Aranzabal, Sandrine et Patrick Degouve, Guy Simonnot). Pour mémoire, ce gouffre avait été exploré pour la première fois par le SGCAF dans les années 80. Lors d’une nouvelle visite en 2011, nous trouvons la suite après une courte traversée dans le puits d’entrée. Le courant d’air nous guide vers un méandre étroit, entrecoupé de petits puits et qu’il faudra élargir à 5 reprises. C’est besogneux, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Notre dernier assaut, en novembre 2012, nous amène au bord d’un puits plus vaste qui semble marquer la fin de la zone étroite. Malheureusement ce jour-là, nous n’avions pas suffisamment de corde.
Samedi, le ciel est clair et malgré la fraîcheur matinale, le courant d’air est bien présent. Au terminus, Sandrine commence l’équipement. Après quelques mètres de méandre vertical, le conduit perce la voûte d’une belle galerie fossile (P.20). Cela ne nous surprend guère car nos amis de Santoña étaient également tombés sur des galeries perchées à ces altitudes dans le réseau de los Primos situé à quelques centaines de mètres de là. Nous commençons par explorer celle-ci, délaissant un vaste puits où les pierres dégringolent assez loin. Notre progression horizontale est de courte durée car au bout d’une quarantaine de mètres, la galerie remonte brusquement et il faudrait faire une escalade d’une dizaine de mètres pour atteindre la suite. Nous verrons ça plus tard.
Au bas de cette remontée, un méandre a surcreusé le plancher et se prolonge par un puits mais nous lui préférons celui vu au bas de la corde, plus gros et plus commode à atteindre. Avant nous visitons un petit diverticule avec un puits remontant bien ventilé et bouclons la topo.
L’équipement du gros puits nécessite de se décaler un peu pour éviter les chutes de pierres. Un premier cran de 30 m nous amène à l’entrée d’un méandre barré par quelques blocs. Après un ressaut de 3 m nous retrouvons rapidement un autre puits. Cette-fois-ci, les cailloux rebondissent beaucoup plus loin. C’est certain, nos 130 m de corde déjà bien entamés n’y suffiront pas. Nous descendons un nouveau cran de 20 m et sommes réduits à contempler le nœud final qui se balance dans le vide. Il y a de l’air, de l’écho mais pas assez de corde… Nous sommes vers -140 m, et visiblement, les cailloux, eux, dégringolent jusqu’à -200 m.
La journée n’est pas terminée et nous retournons dans la galerie fossile pour explorer un autre petit puits proche du précédent. Pas grand chose d’intéressant de ce côté, aussi, il ne nous reste plus qu’à remonter en terminant la topo.
Celle-ci reportée, nous nous apercevons que notre terminus est assez proche du grand puits du Pozo Negro, un gouffre voisin terminé à -260 m. Mais ce n’est pas cette jonction là que nous sommes venus chercher, alors le suspense reste entier.
info Patrick Degouve
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