Karstexplo

Le blog

La Gandara poco à poco

Quelques nouvelles d’Espagne avec bien du retard….
En avril, nous sommes une petite équipe et comme le beau temps est de la partie, nous décidons d’en profiter pour prospecter. Donc une fois n’est pas coutume, notre bivouac à la Gandara sera écourté, d’autant plus que le secteur où nous devons aller commence à être bien ratissé.

Participants : P. et S. Degouve, L. Garnier, G. Marbach

  • Lundi 12 avril 2010

Nous entrons dans la cueva vers 10 h. Après un petit détour au bivouac pour poser les affaires, nous commençons l’équipement du puits Sana. Le début est assez laborieux car il s’agit plutôt d’une pente ébouleuse qui se déverse dans le vide. Après une bonne séance de nettoyage et en multipliant les fractionnements nous parvenons à sécuriser le passage. La suite est un gros tube bien vertical de 40 m de profondeur. Au bas, une belle galerie se dirige vers l’aval. Celle-ci est parcourue par un bon courant d’air provenant d’un conduit latéral. Au bout de 50 m, nous nous retrouvons en balcon au-dessus d’un gros canyon. C’est le Viscoso et nous pouvons le suivre un peu en progressant sur de larges banquettes. Mais cela ne dure pas car les parois deviennent vite verticales. Revenus dans la galerie au bas du puits, nous poursuivons l’exploration du conduit principal. Les dimensions décroissent rapidement et au bout d’une cinquantaine de mètres, le méandre devient impénétrable. Au bas du P.40, pendant que les premiers remontent, Laurent découvre un passage en direction du Grand Puits. Après un méandre étroit, nous nous arrêtons au sommet d’un puits estimé à 14 m. Pour l’heure, nous préférons remonter pour installer le bivouac.

PuitsSana02
La galerie, au bas du puits Sana, communique avec le sommet de la galerie du Rio Viscoso (à gauche sur la photo). La rivière s’écoule une quarantaine de mètres plus bas.

  • Mardi 13 avril 2010

Réveil 7 h. Après un copieux petit déjeuner, nous nous rendons dans la galerie de la Mère Denis pour voir le réseau intermédiaire entraperçu en novembre. Nous débutons par une galerie descendante qui ne tarde pas à recouper un méandre plus large. Comme cela était prévisible, nous ne tardons pas à retomber sur des traces. Nous venons de boucler avec la galerie des 2%. Le secteur est assez complexe et malgré tout, nous parvenons à topographier plusieurs centaines de mètres de nouveaux conduits. En revanche, nous ne trouvons rien d’intéressant en direction de l’aval. Il nous reste un peu de temps et nous décidons de retourner dans le puits Sana pour descendre le P.14 vu la veille. Pendant que Jo et Laurent réequipe le puits, Sandrine et Patrick en profitent pour terminer la topo de la galerie des Tuiles et déséquiper l’escalade faite en décembre. Une heure plus tard, nous nous retrouvons tous au bas du P.40. Le P.14 est rapidement descendu, mais il est bien bouché et la jonction avec le Grand Puits se fait par un soupirail perché à près de 10 m de hauteur, sur la paroi opposée. Inutile donc d’insister. Dernier coup d’œil dans la galerie au bas du P.40, et nous remontons en déséquipant. Il ne nous reste plus grand-chose à voir dans ce secteur et nous décidons de ressortir le lendemain.

MereDenis03
La galerie de la Mère Denis dans la zone de soutirages qui communiquent avec le méandre des 2%

  • Mercredi 14 avril 2010

Nous plions bagages vers 8 h 00. Sur le chemin du retour nous décidons d’aller revoir l’escalade du Zanbrun vu que l’étiage semble assez prononcé. Grâce aux Scurions nous avons une bonne idée du travail à accomplir. Celle-ci doit mesurer une soixantaine de mètres, mais l’itinéraire hors crue semble peu évident et nous décidons de reporter à plus tard ce projet.
Nous ressortons de la grotte en début d’après midi sous un beau soleil de printemps.

Le développement du réseau de la Gandara est désormais de : 104 204 m (topo)

Explos de fin d’année en Cantabria

Nous ne sommes pas nombreux pour ce séjour hivernal de fin d’année. A deux, nous nous replions sur des sorties de prospection notamment dans le secteur de la Garma de Bucebron et de Pepiones. Durant ce séjour nous descendons une bonne trentaine de gouffres mais sans grand résultat spéléologique. L’inventaire, en revanche, progresse bien puisque nous localisons pas mal de cavités oubliées au marquage illisible ou disparu. La météo étant particulièrement capricieuse, nous en profitons également pour refaire quelques topos comme celle de la Copudia (n°89) au-dessus de l’Escalòn.

Toba10

La galerie d’entrée de la Copudia, sur le versant est de la peña Lavalle

En fin de séjour, Ludo et Chantal viennent nous prêter main forte notamment pour la désobstruction d’un gouffre (BU18) exploré en 1988 par le SCP et qui aspire notablement. Malheureusement le courant d’air s’enfile dans un méandre impénétrable vers -50 m.
Heureusement, grace à une équipe de choc composée d’amis basques et cantabres nous réussissons à organiser une sortie à la Gandara entre les fêtes familiales des uns et des autres.
Ce mardi 29 décembre, nous sommes donc 7 à entrer sous terre (Gotzon Aranzabal, P. et S. Degouve, D. Dulanto, L. Guillot,  J. Lopez Jorde, Ch. Nykiel) et cela nous permet d’emporter un peu de matériel à laisser au bivouac, ainsi qu’un perforateur pour faire quelques escalades. Il nous faut près de 3 heures pour parvenir à la première qui se situe juste avant le Grand Puits. C’est un petit méandre perché à 5 m de hauteur et 4 spits suffisent pour négocier l’obstacle. Nous nous engouffrons tous dans ce nouveau conduit qui longe la galerie de la Proue avant de rejoindre un cairn correspondant à l’extrémité de la topographie de la galerie des Tuiles. Une fois la topographie faite, nous nous rendons au bivouac pour y déposer un petit stock de matériel. Ensuite, nous gagnons la galerie 5.2 où une autre escalade n’avait pas été sortie par manque de temps (et d’envie de spiter…). Celle-ci est un peu plus haute, mais surtout, le sommet est recouvert d’éboulis qui gênent pour sortir. Finalement Ludo qui est chargé de l’affaire parvient dans une assez belle galerie mais hélas complètement bouchée par une trémie au bout de 5 m seulement… Il ne nous reste plus qu’à faire demi-tour et comme certains ne connaissent pas le réseau, nous décidons de faire la boucle par la galerie des Anémones, la Mésentente et la galerie des Anesthésistes. Cela nous prend un peu de temps et nous ressortons de la Gandara de nuit sous un ciel étoilé après 11 h de crapahut.

IMG_3977

Diego et Gotzon, veritables cordons bleus…

Le soir, au chaud dans notre « chateau », Diego et Gotzon nous préparent quelques spécialités dont seuls les basques ont le secret.
Au 31 décembre, le réseau de la Gandara mesure désormais 103727 m.

Arbre01

Bonne année à tous.

Patrick Degouve

Novedades sobre karstexplo.

Novedades sobre karstexplo (Cuevas del alto Asòn).

En adelante, las páginas Web de descripción del macizo de Porracolina y del Alto Asòn son accesibles en español. Gracias a Carlos Puch que realizó la traducción :

site

http://karstexplo.fr/CuevasAson/IndexAsonES.htm

Carte géologique

Dispositif structural

Les terrains de la région d’Asón sont affectés au nord par un bombement OSO-ENE passant à San Roque sur le Rio Miera et recoupant le Rio Asón au sud d’Arredondo.

De part et d’autre des failles de Bucebron les strates plongent soit vers le nord (Muela), soit vers le sud (Porracolina)

Cet anticlinal ou pseudo anticlinal, dit de Socueva, est souligné de grandes failles axiales parallèles (failles de Bucebron et de Socueva), avec des rejets parfois importants atteignant environ 200 m au pied des Alto de Porra et Porracolina. Ces accidents déterminent quelques pincées subhorizontales entre les flancs nord et sud de la ride.

Le relief de faille sur le flanc nord de l’alto de Porra. L’accident met en contact des formations gréseuses (7) et les calcaires récifaux de bucebron (4).

Vers le nord les strates plongent suivant un pendage de 10 à 20°. Au niveau de l’Alto de Tejuelo, de nombreuses fractures SO-NE relèvent à tour de rôle les compartiments successifs.



Le rebord de l’Alto de Tejuelo en rive droite du Rio Miera. Les failles relèvent de façon répétitive les escarpements calcaires.

Un important accident ouest-est, prolongement de la faille des Esles (ou faille de Cabuerniga), suit approximativement le Rio Bustablado (et probablement vice et versa).

Le flanc sud de l’anticlinal occupe une surface nettement plus importante. Il est d’abord affecté par une très complexe zone fracturée au niveau du Haut-Rolacia (Helguerón, Regato Callejón) pour poursuivre apparemment plus calmement son plongement vers le sud sud-est avec un pendage moyen de l’ordre de 10°. Quelques cassures importantes apparaissent au sud de Peña Lusa, à la limite des Provinces de Santander et Burgos.

La structure générale anticlinale a comme conséquence de faire affleurer les terrains les plus anciens (Barrémien supérieur, Aptien inférieur) dans les boutonnières de San Roque de Riomiera et de Socueva. A partir de là, vers le sud, ils sont régulièrement recouverts par des dépôts de plus en plus jeunes (jusqu’à Albien supérieur).

Remarque

La carte géologique existante concernant le massif de Porracolina est malheureusement d’une précision des plus aléatoire et présente surtout pour nous quelques défauts majeurs.

A côté de lacunes d’ordre structural, comme l’absence de certaines failles importantes (Brenuca), c’est surtout au plan stratigraphique que le bât blesse le plus.

Des niveaux imperméables gréseux ou marneux importants ne sont pas mentionnés (grès de El Albeo). Ils jouent pourtant un rôle de substratum imperméable déterminant dans l’élaboration des processus karstiques. Plus grave est l’amalgame fait en réunissant sous le même vocable des séries calcaires complètement distinctes et de datation différente, et qui vont renfermer en leur sein des réseaux karstiques complètement indépendants. Les calcarénites de la Porra sont ainsi mêlés aux calcaires du Haut-Rolacia et même aux calcaires de las Pizarras. Les niveaux calcaires du Picón del Fraile sont malheureusement confondus avec les calcaires de Peña Lusa. On retrouve réunies sous le même figuré quelques 600 m de strates avec en intercalation deux niveaux gréso-marneux dont l’un a une puissance de l’ordre de 150 m !

La carte géologique ici présentée, sans prétention scientifique excessive, comble quelques-unes unes de ces insuffisances.

s.

Verano 2009

Malgré un nombre de participants toujours assez limité, des temps de séjour souvent (trop) courts pour certains (hormis quelques privilégiés), une moyenne d’age élevée (qui ne s’arrange pas au fil des années !), l’été 2009 a apporté son lot de découvertes et parfois de surprises.

Les résultats

Sereno09_24Cueva de Sereno (San Roque)


Trois ans après nous sommes retournés dans l’extrême amont de la grotte, au bout de la pénible galerie des Suppliciés (photo P. Degouve ci-contre). Seulement 150 m de conduits ont été ajoutés, le point haut topographié passe de +152 à
+165 et dans ce secteur les cheminées terminales dépassent 50m. Le courant d’air existant permet de penser que des relations sont possibles avec le plateau. Le potentiel en dénivelé peut être de l’ordre de 350m. Le développement est de 3870 m (3627 m topo). A noter : une des sorties de quinquagénaires (Sandrine 50, Patrick 52, Diego 54 et Guy 56)
Torca del Gran Damocles (Soba)
C’est un peu la déception de l’été car nous avions fondé beaucoup d’espoir sur cette exploration. Les écrans gréseux ont, pour l’instant, eu raison de notre motivation. Arrêt à
-206. Développement 1070 m. (Gotzon, Oscar, Sandrine, Patrick, Guy)


P7250118___Copie
Patrick, Sandrine et nos amis basques Gotzon et Oscar devant l’entrée de la Torca del Gran Damocles


Torca de la Garma de Bucebron (Arredondo)
Deux jonctions successives à -523 puis à -470 (galerie des Vires) ont été réalisées avec le réseau Cueto-Coventosa. Le développement passe à environ
34 km. (voir blog Patrick) (Sandrine, Patrick, Javier, Gotzon)
Cueva del Gandara (Soba)
Comme d’habitude ce réseau a été quelque peu délaissé durant l’été au pofit des autres objectifs. L’escalade entreprise dans le secteur de la Neo Rivière a été poursuivie (envir. +75). Les galeries explorées dans le secteur portent le développement à
101473 m. (Sandrine, Patrick, Gotzon, Ludovic)


Cubiobramante (Arredondo)


P8080194___Copie

Derrière le siphon 3 le terminus de Yann était marqué par une cascade remontante estimée à 5m. Le cran vertical fait une dizaine de mètres avec surplomb escaladés par Manu qui, cette année, a accompagné Yann. La galerie toujours exondée est remontée jusqu’à une nouvelle cascade qui n’a pu être franchie. Devant la difficulté croissante de ces explorations post siphons il parait désormais bien sage de reprendre le fil du travail à partir du collecteur dans la cueva Cayuela (secteur aval Labyrinthe). (Manu, Yann)
Manantial del Rio Sordo (Arredondo)
Après le point bas de -52 le siphon a été prolongé sur environ 150m. Arrêt provisoire à -35 (Manu, Yann)
Torca Aitken (Arredondo)
L’exploration des grandes galeries découvertes au bas des puits (-200) était un des objectifs prioritaires de l’ été. Nous y avons consacré trois sorties. Vers l’ouest les méga galeries ont malheureusement buté sur des trémies après quelques centaines de mètres. Vers l’est, par contre, nous avons pu avancer de 1500 m dans une galerie parcourue par un fort courant d’air aspirant (arrêt à
-266). Le développement topo est 3370 m et nul doute que la torca Aitken deviendra une cavité importante du massif de Porracolina. (Sandrine, Patrick, Guy, Manu, Etienne, Ludovic)
Sumidero de Orcones (Arredondo)
Cette perte du rio Bustablado, déjà repérée en 1981,  a d’abord fait l’objet de travaux de désobstruction près du lit du ruisseau puis, grâce à la perspicacité de Laurent, nous avons pu prendre pied dans la grotte correspondante en passant directement par une petite cavité qui nous tendait les bras à 15 m de là ! Les galeries issues de la perte aboutissent à -30 sur un petit tronçon de grosse galerie limitée en amont et en aval par des siphons (collecteur temporaire ?). Le développement total (env. 300 m, 265 m topographiés) est certes modeste mais la position de cette cavité est particulièrement interessante car elle est un jalon important dans la connaissance et la compréhension du bassin d’alimentation de la Fuente del Molino et par là même de toute l’alimentation du rio Bustablado.(Laurent, Guy, Patrick, Ludovic)

Les participants à ces explorations
Les Basques : Gotzon Aranzabal, Oscar Etxebarria, Diego Dulante
Le Cantabre : Javier Lopez Jorde
Les Savoyards : Etienne Bunoz, Patrick Degouve, Sandrine Degouve, Manu Tessane, Yann Tual
Les Bourguignons : Laurent Guillon, Ludovic Guillot, Guy Simonnot
Dominique Langlois, Georges Marbach, Pierre Perreault et Martin Simonnot ont participé à d’autres sorties prospections ou désobstructions.
Nous avons également fait une prospection près de Bustablado en commun avec nos amis Catalans de Mataro, Dany, Jordi, Albert.

Au cours de l’été nous avons tout de même sacrifié une journée pour faire collectivement une classique, la traversée Sopladoras-Agua et faire des photos pour le site karstexplo (pour joindre l’utile à l’agréable). Pour Patrick et moi la sensation fut curieuse ; nous n’avons que très peu reconnu la grotte, nous qui étions sensés être les connaisseurs et guides. A notre décharge notre dernière visite datait de … 1973 soit 36 ans !

Guy Simonnot

Page 14 of 15

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén