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Carcabón : une vieille histoire

Carcabón : une vieille histoire
Commentant une sortie hispano-française à la cueva del Carcabón (octobre 2014) notre ami Angel Garcia de l’A.E.Ramales parle furtivement de ses anciennes escapades (et de celles de Wichi) dans cette grotte.
Il apparaît donc une activité sporadique sur de longues années qui n’est pas sans rappeler la notre
J’exhume quelques unes de mes vieilles notes (certaines n’ont pas un intérêt majeur) relatives à des recherches très clairsemées autour du système de la Fuente Iseña et de la cueva del Carcabón. Ces informations pourront ainsi être recoupées avec celles de nos collègues Cantabres de l’A.E.R.
Et puis ce long processus de recherche, de réflexion (voire de méditation !), de travaux abandonnés puis repris, étalés sur de longues années, est là pour rappeler une fois de plus que les belles découvertes ne sont pas des coups de chance comme certains ont tendance à le penser !

Pour les jeunes spéléologues que nous sommes au début des années 70 la connaissance du karst s’étendant à l’ouest de Ramales reste circonscrite à la lecture de la thèse de Claude Mugnier et de son inventaire.
Sur le terrain, nous œuvrons alors seulement sur le massif de Porracolina suite à la première scission du Spéléo-Club de Dijon (Porracolina pour le Spéléo-Club de Dijon, Mortillano pour la Société Spéléologique de Bourgogne).
Ce n’est donc que plusieurs années plus tard que nous en viendrons à nous intéresser au système de la Fuente Iseña.

9 avril 1979 (Bernard Lebihan (plongeur), P. Degouve, G. Simonnot).
Plongée de la Fuente Iseña (n° 5051) sur 25 m jusqu’à un joint impénétrable.

8 avril 1982 (Guy Simonnot)
Cueva del Carcabón (5055). Avancée dans le boyau au-delà du soupirail (bruit d’eau ou d’air mentionné dans l’inventaire de C. Mugnier). L’entrée doit être agrandie dans le sable et le conduit montant, gras à souhait, est alors très étroit (retour les pieds les premiers). L’affaire semble bien compromise avec les moyens de l’époque.
Ancillo. Le but est surtout de retrouver une perte figurant elle aussi dans l’inventaire Mugnier (5057) ; j’en profite pour effectuer une prospection bien trop succincte et qui sera hélas sans suite jusqu’à ce jour.

Ancillo 1982

1er avril 1984 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy et Muriel Simonnot).
Recherche en vain de la cueva del Aspio et visite collective du Carcabón

3 avril 1986 (Patrick et Sandrine Degouve, famille Simonnot).
Découverte surprise d’une nouvelle perte à Ancillo.

Ancillo 3 avril 1986, Ancillo

Ancillo 1986 : de gauche à droite Sandrine et Patrick Degouve, Maud, Maxime et Guy Simonnot

Après une courte désobstruction dans les branchages un beau méandre actif, avec des remplissages importants, peut être parcouru sur une centaine de mètres (-20 environ)

Ancillo méandre coupe
Nous réalisons de nouvelles et vaines tentatives de désobstruction dans les deux pertes vues en 1982, et situées une cinquantaine de mètres plus haut en altitude.

1986 (Patrick Degouve).
Nouvelle reconnaissance en plongée à la fuente Iseña qui confirme que le fond est impénétrable. À -3 un boyau s’avère lui aussi rapidement impraticable

14 et 18 août 1987 (G. Simonnot).
Visite des grottes de Vega Corredor (5052) avec un autochtone

28 août 1987 (Guy et Maxime Simonnot).
Topographie de la cueva de Carrascal (5037)

30 août 1988 (Guy Simonnot).
Cueva de Helguero (5056). Au fond du porche, désobstruction du boyau qui avait été rebouché de pierres et masqué par un bric à brac de vieux sommiers, ustensiles les plus divers… Nul doute que l’obturation datait de nombreuses années. Manifestement quelqu’un était déjà passé comme le montrait la présence d’une vieille bouteille posée sur la dalle en haut de la grande salle.

31 août 1988 (Guy, Muriel Simonnot et les enfants).
Désobstruction à l’entrée du boyau souffleur du Carcabón qui est pratiquement totalement ensablé.

Carcabon, 31 août 1988

Surprise au fond du boyau : une lampe et un touret recouverts d’une pellicule d’argile et qui n’étaient pas là en 1982.

carcabon 31 août 88

9 avril 1990 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy et Muriel Simonnot + 3 enfants).
Cueva de Helguero. Des étiquettes (topographie de spéléologues locaux ?) ont été posées depuis la réouverture du boyau, deux ans plus tôt. Nous réalisons la topographie de la cavité.

Copie de helguero plan 1

18 juillet 1990 (même équipe, plongeur Patrick Degouve).
Cueva de Helguero. Le siphon spacieux, mais tapissé de glaise, est parcouru sur 60 m (-30)

22 avril 1992 (familles Degouve et Simonnot).
Une petite désobstruction est tentée au fond de la cueva de Carrascal.
Dans le secteur Costal de Cubiones, près de Valle, nous explorons, sur environ 100 m de long, une petite grotte qui, après le porche d’entrée et un petit muret, débute par un couloir descendant (-15 / -20). Le fond, étroit, est richement concrétionné mais sans espoir de continuation.

3 mai 1991 (Guy Simonnot).
Topographie de surface entre Carcabón et Helguero. De fortes pluies depuis plusieurs jours accompagnent la fonte d’une neige tardive. Les entonnoirs au dessus de la fuente Iseña vomissent de gros volumes d’eau et le Carcabón coule.
29 juillet 1995 (Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. Visite, presque de routine pourrait-on dire. Rien ne semble avoir changé depuis 1988.
11 août 2003 (Pierre Perrault, Martin et Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. L’été 2003 est marqué par de fortes chaleurs et une très grande sècheresse. Le courant d’air est très violent mais l’entrée basse du boyau est à nouveau très ensablée. Nous passons une journée pour enlever de nombreux bacs de sable dans la pente précédent le point bas.

carcabon 2003
Suit une longue période sans visite
2 juillet 2011 (Guy Simonnot).
Cueva del Carcabón. J’effectue un brin de topographie. Le temps a passé et le courant d’air est toujours aussi fort. On ne peut tout de même pas en rester là après tant d’années de quasi surplace.
10 juillet 2011 (Patrick et Sandrine Degouve, Guy Simonnot).
Mes acolytes n’ont pas été difficiles à convaincre à leur arrivée. Cette fois c’est avec un arsenal conséquent (perfo et batteries en nombre) que nous attaquons le problème. En même temps le boyau d’accès est notablement amélioré, surtout en prévision des innombrables va-et-vient de bidons de gravats.
Les hostilités sont maintenant ouvertes
Sur une période de plus de deux ans, à trois, à deux (Patrick et Sandrine), et heureusement en été ou à l’automne avec l’aide alternative de Bruno, Ludovic, Jean-Noël, Christophe, Dominique, nous pouvons évacuer des monceaux de blocs et avancer décimètre après décimètre.
Enfin, le 31 octobre 2013, un dernier tir libère la « Via Coloscopia ». Une nouvelle épopée commence…

Fin juillet 2015, l’exploration en cours  a déjà livré plus de 5 km de galeries.

Guy Simonnot

L’été sera chaud….

Après une bonne semaine en Cantabria et avec la présence d’une solide équipe venant de Franche Comté et de Savoie, voici quelques nouvelles concernant nos dernières explorations.

Dans le canal del Haya, deux sorties nous ont permis de débuter l’exploration du gouffre des 3 Yeux situé sur le flanc ouest de Vallurgo. Deux branches ont été reconnues jusquà -60 m et -100 m environ. Actuellement nous nous arrêtons par manque de corde dans un puits estimé à 80 m. A suivre dans les jours prochains (P. et S. Degouve).

L'entrée de la torca de los Tres Ojos (3 Yeux)

L’entrée de la torca de los Tres Ojos (3 Yeux)

Dans le même secteur, nous sommes retournés dans la torca Aitken qui attend toujours d’être connectée au réseau de l’alto de Tejuelo-Muela, tout proche. Il restait quelques points d’interrogation dans l’extrémité amont de la galerie Tom-Tom située juste sous la salle du bivouac. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé grand chose dans ces conduits très cassés, si ce n’est deux petites jonctions avec des galeries déjà connues. Nous nous sommes donc repliés sur la galerie du Casque et sont fort courant d’air provenant de la trémie amont. Après un ratissage quasi systématique du secteur nous ne sommes pas parvenus à sortir de la trémie qui barre le conduit sur plus de 50 m de large. Deux cents mètres de topos ont été ajoutés au développement ce qui porte celui-ci à un peu plus de 9 km. (D. Boibessot, P. et S. Degouve, J. Palissot) TPST : 10 h

Au-dessus de la Gandara, en profitant des journées dites de repos, nous sommes montés à deux reprises pour désobstruer la torca 1771. Malgré un courant d’air prometteur et des travaux importants, nous n’avons pas trouvé de conduit pénétrable en profondeur et notre progression s’est arrêtée à -6 m sur des diaclases impénétrables. (D.Boibessot, P. et S. Degouve, J. Palissot, A. et Ch. Philippe)

Construction ou désobstruction ? L'entrée de la torca 1771

Construction ou désobstruction ? L’entrée de la torca 1771

Face à cette sécheresse exceptionnelle, il était impensable de ne pas retourner à Carcabon continuer l’exploration de la grande galerie de l’Atlantide que nous avions découverte à l’Automne. Rappelons pour mémoire que ce réseau s’ennoie presque totalement lors des crues printannières.

« Ce dimanche, nous avons rendez-vous à 9 H avec Ricardo de l’AER. Les conditions météo sont idéales. Nous entrons dans la cueva une demi-heure plus tard. Le courant d’air est franc, et le boyau est particulièrement sec. Par contre, les traces des crues hivernales sont bien visibles et de nombreux cailloux emportés par le cours d’eau jonchent le sol. Arrivés au premier lac, nous constatons que le reefnet est cinquante centimètres au-dessus du niveau d’eau. Par contre, les talus de glaise ont un peu glissé et l’accès à la corde se fait dans un immonde cloaque qui remonte jusqu’au genou.

La via Coloscopia, un boyau de 250 m de long agrémenté de quelques voûtes mouillantes. C'est l'entrée en matière de Carcabon.

La via Coloscopia, un boyau de 250 m de long agrémenté de quelques voûtes mouillantes. C’est l’entrée en matière de Carcabon.

Il nous faut une bonne heure et demie pour atteindre le carrefour Gaspard où nous avions laissé un peu de matériel et quelques vivres. Il ne reste que quelques cordes, couvertes d’une fine pellicule d’argile. Le reste a disparu, emporté par les eaux. Il y avait notre bouteille de gaz, dommage. Après un bref arrêt au bas de la salle du Périscope, nous débutons l’exploration de la galerie du Nautilus. Très rapidement, et contre toute attente, nous retrouvons notre bouteille de gaz et quelques paquets de pates chinoises. Le conduit, de taille moyenne au début est parcouru par un bon courant d’air soufflant. Progressivement, il prend de l’ampleur et nous commençons à laisser de côté les premiers départs latéraux et quelques puits qui semblent rejoindre le niveau actif. Nous nous laissons conduire par le courant d’air pour trouver les passages. Visiblement, nous sommes toujours dans la zone épinoyée et l’argile reste omniprésente. Heureusement, les rares bassins ne sont pas trop profonds ce qui nous permet de ne garder que le bas de nos néoprènes. Comme d’habitude, nous déroulons la topo au fur et à mesure de la progression et comme le conduit est assez rectiligne, cela avance bien. Après 400 m de progression, nous devons équiper un petit ressaut pour accéder au fond d’un canyon légèrement plus grand. Les départs latéraux sont de plus en plus nombreux et il faut parfois chercher son chemin dans ce qui s’apparente de plus en plus à un labyrinthe. C’est le cas un peu plus loin où nous buttons sur un puits d’une quinzaine de mètres que Ricardo commence à équiper. Cela ne sera finalement pas nécessaire car, dans le même temps, Dom trouve un conduit supérieur d’où provient le courant d’air. Celui-ci prend progressivement une belle ampleur (15 x 10 m) et remonte en suivant le pendage jusqu’à sortir de la zone épinoyée au niveau de la salle de l’Île Mystérieuse. D’un avis unanime, nous convenons que celle-ci pourrait accueillir un éventuel bivouac si la grotte devait continuer beaucoup plus loin. Mais cela ne dure pas et juste après cette salle, il nous faut redescendre dans la zone argileuse. Vers 17 h, après 8 h de progression, nous parvenons dans une autre salle plus chaotique (Salle du Ballast) que nous traversons sans véritablement la fouiller. Du coup, nous perdons le drain principal et devons continuer dans un conduit plus petit et très boueux. Heureusement celui-ci semble rejoindre l’axe initial, mais le secteur est complexe et le courant d’air, toujours aussi fort, provient de plusieurs galeries différentes. Nous choisissons celle qui nous semble la plus confortable. Vers 18 h nous nous arrêtons devant un puits d’une dizaine de mètres. Il commence à être tard et il faut songer au retour car sans vraiment le savoir, nous venons de topographier près de 2 km de nouvelles galeries. Le retour jusqu’à la salle du Periscope prend près d’une heure et demie. Avant de continuer vers la sortie, nous prenons soin de monter au « sec » (environ 20 m plus haut) les affaires que nous laissons pour la prochaine fois. Pour ressortir il nous faut encore deux bonnes heures. Au passage, nous récupérons le reefnet afin d’analyser les variations du niveau du lac durant toute l’année. (D.Boibessot, P. et S. Degouve, Ch. Philippe et Ricardo (AER)) TPST : 13 h

A la suite de cette exploration, la cueva développe 4200 m de conduits dont la majeure partie se trouve complètement noyée en période de hautes eaux. Cela ne manquera pas de compliquer sérieusement les explorations futures surtout lorsqu’un bivouac deviendra nécessaire…

C.R. Patrick Degouve

 

Quelques explorations pré-estivales…

Avec un peu de retard voici le résultat de plusieurs séjours dans le val d’Asón, en avril, mai et en juin 2015 soit une quinzaine de journées d’exploration, de prospection ou de désobstruction.

Participants : J. Argos (AEMT), D. Boibessot, S. et P. Degouve, G. Simonnot, A. Sobrino (AEMT)

Secteur de la Gandara :

  • Cueva d’Helguera :

Dans l’amont, nous nous étions arrêtés au pied d’une nouvelle escalade à environ 1 km de l’entrée. Nous y consacrons une première sortie. Au passage, nous découvrons que la corde d’équipement de la seconde escalade a été très abîmée par une probable cascade provenant de la voûte et que nous ne soupçonnions pas. Le bas est effiloché mais surtout, à mi hauteur, la gaine est presque complètement arrachée. En attendant de revoir complètement l’équipement, nous faisons une réparation de fortune qui nous ralentit un peu. Au terminus, nous nous lançons dans l’escalade et les fers à béton emportés pour s’assurer dans les croûtes stalagmitiques ne sont pas inutiles. Après une montée d’une dizaine de mètres, le méandre tourne nettement à droite. Une petite traversée permet ensuite de gagner un niveau horizontal qui prend rapidement de l’ampleur. Après avoir équipé la montée en fixe, nous nous retrouvons tous une vingtaine de mètres plus haut, sur un balcon argileux dominant un conduit beaucoup plus vaste. Une première tentative d’équipement vers ce qui semble être l’aval ne nous permet pas d’atteindre le fond de ce conduit. Nous renouvelons l’opération en direction de l’amont et parvenons à atteindre une belle galerie concrétionnée ornée de gours et de grandes coulées stalagmitiques. Malheureusement, celles-ci remontent progressivement jusqu’à des bases de puits estimées à 30 ou 40 m. Nous tentons une escalade pour accéder à un niveau intermédiaire, mais cela ne donne rien et la suite semble bien être au-dessus. Du côté de l’aval, Dom repère un méandre qui revient vers la galerie avant l’escalade. Il reste à explorer.

La suite du canyon après l'escalade.

La suite du canyon après l’escalade.

Une seconde sortie nous permet de progresser cette-fois-ci en direction de l’aval qui lors de notre première visite, en novembre 2014, aspirait violemment. Au terminus, nous équipons la petite escalade argileuse que Dom avait déjà franchie à la Toussaint. Au-dessus, après un petit soupirail, le conduit replonge à nouveau en devenant nettement plus gros. Après avoir reconnu un conduit supérieur parallèle, nous équipons un toboggan formé par une belle coulée stalagmitique. Au bas, nous franchissons une première petite trémie le long de grandes dalles effondrées avant d’arriver à un vaste carrefour où arrive une belle galerie. Nous poursuivons vers l’aval où il nous faut traverser une seconde trémie assez instable. Derrière, la galerie, toujours très argileuse rejoint un actif (P.7). Nous le suivons sur une quarantaine de mètres jusqu’à une escalade glissante (4 m) que nous franchissons sans trop de difficulté. La suite devient plus étroite et une vingtaine de mètres plus loin nous devons nous arrêter devant une étroiture impénétrable sans travaux. La suite ne semble guère réjouissante car le conduit est fracturé. Pourtant, le courant d’air s’y engouffre nettement. Malgré cela, nous ne pensons pas entamer des travaux de désobstruction ici. Au retour, nous explorons la belle galerie latérale qui s’avère n’être qu’un dédoublement du conduit principal. Au total, environ 600 m de galeries sont ajoutés au développement de la grotte.

Petit actif dans le réseau aval. L'actif principal, lui, n'a pas été retrouvé.

Petit actif dans le réseau aval. L’actif principal, lui, n’a pas été retrouvé.

En amont de la cueva nous avons exploré plusieurs petites cavités sans grand intérêt et qui, en tout cas, ne nous ont guère éclairés sur l’origine de ce drain perché.

Secteur de l’Alto del Tejuelo – canal del Haya :

Les explorations successives de la torca 2198 et de sa voisine la torca Dixit se sont rapidement heurtés à des remplissages impénétrables à respectivement -118 m et -60 m. Dans le gouffre des Narines tout proche nous avons tout juste dépassé la profondeur de 30 m. Nous avons donc poursuivi les prospections ce qui nous a permis de découvrir de nouvelles entrées aux accès souvent improbables.

Dans la partie supérieure du canyon Ouest de la Cayuela

Dans la partie supérieure du canyon Ouest de la Cayuela

Secteur Cayuela – Socueva :

  • Cueva Cayuela

La cueva Cayuela a été à plusieurs reprises un refuge bien commode lorsque le mauvais temps nous empêchait d’aller plus haut en altitude. C’est principalement dans le fond du canyon Ouest que nous avons concentré nos recherches et notre travail de mise à jour de la topographie. Tout d’abord au niveau des actifs où la topographie était quasiment inexistante hormis le drain principal. Cela nous a donné l’occasion de revoir un certain nombre de points d’interrogation qui se sont soldés par quelques travaux de désobstruction et une courte escalade qui dans tous les cas se sont heurtés à la même trémie. Dans le même secteur, nous avons refait l’escalade pour atteindre le haut du canyon et la galerie supérieure. Celle-ci, explorée pour la première fois en 1968 par le SCD, avait bien été fouillé et nous nous sommes contenté de refaire une visite pour constater que là encore, le colmatage du conduit est total et sans appel.

La rivière, peu avant la trémie terminale.

La rivière, peu avant la trémie terminale.

  • Torca del Chorrillo

Nous sommes retournés dans ce petit gouffre situé approximativement à l’aplomb de la cueva de la Carrera. Accompagnés d’Anna et de Juanjo de l’AEMT (Santoña), nous avons désobstrué un passage étroit vers -60 m et qui était bien ventilé lors de nos premières explos. Malheureusement le courant d’air n’était plus au rendez-vous et, après avoir agrandi le passage, nous nous sommes rapidement arrêtés devant une fissure minuscule à la profondeur de -80 m. Dans le puits terminal, Juanjo a également réalisé une traversée pour atteindre une belle lucarne. Mais il s’est également heurté à une fissure impénétrable après une courte escalade. Le gouffre a été déséquipé.

Grande doline, en amont du Canal del Haya

Grande doline, en amont du Canal del Haya

Cueva de la Vallina – Traçage d’avril 2015

Un petit compte-rendu du traçage réussi par nos amis anglais entre la Cueva de la Vallina (Arredondo) et la fuente Comellante Ruesga) à lire sur http://cuevasdelason.canalblog.com/

Injection du Leucophor dans le río Rioja (Matienzo Caves)

Injection du Leucophor dans le río Rioja (Photo Matienzo Caves)

Guy Simonnot

Explorations printanières…

Dimanche 5 avril 2015 :

Profitant du week-end de Paques et des premiers beaux jours enfin revenus après un trimestre catastrophique, nous gagnons la Cantabria pour quelques jours. Guy est déjà sur place et c’est avec Montse et Dany que nous partons tous les 5 en direction de Pepiones afin de poursuivre la prospection du secteur et la mise à jour de l’inventaire. Vu l’orientation, il est assez difficile de se protéger du vent froid qui souffle de l’est. Mais cette fraîcheur désagréable permet de maintenir un régime hivernal pour les courants d’air. Du coup, nous pointons plusieurs trous souffleurs bien intéressants. Au passage, nous sondons la torca 2176 découverte en décembre dernier. Les cailloux, après avoir rebondi sur quelques paliers, chutent très loin et il est bien difficile d’estimer la hauteur du puits d’autant plus que nous ne sommes pas vraiment certains d’avoir entendu l’impact final. Du pain sur la planche pour l’été prochain…

Dans la lande de Pepiones les gouffres sont nombreux mais souvent difficiles à équiper. Ici, le gouffre du Faucheux (torca del Secador - 310 m) début par un P.90.

Dans la lande de Pepiones les gouffres sont nombreux mais souvent difficiles à équiper. Ici, le gouffre du Faucheux (torca del Secador – 310 m) début par un P.90.

Lundi 6 avril :

Le vent d’est reste frais, mais il a chassé tous les nuages et garantit une belle journée. Ce matin nous ne sommes plus que trois (Guy, Sandrine et Patrick) pour aller explorer la torca 2198 au fond du canal del Haya. La dernière partie de la marche d’approche reste assez sportive car il faut franchir des lames de lapiaz effilées séparées par de profondes diaclases. A l’entrée, le courant d’air est net mais à ce niveau, il peut provenir des entrées supérieures qu’on devine dans le haut du lapiaz. Le premier puits, très esthétique, est rapidement équipé (33 m).

Les nombreuses entrées réparties le long d'un méandre de surface sinueux donnent une ambiance particulière au premier puits de la torca (33 m).

Les nombreuses entrées réparties le long d’un méandre de surface sinueux donnent une ambiance particulière au premier puits de la torca (33 m).

Au bas, il est rapidement suivi de deux autres verticales de 5 et 11 m. A ce niveau, le courant d’air provenant du fond est fort et semble s’intensifier avec l’évolution de la température extérieure. Sandrine équipe ensuite un beau P.40, coupé à 10 m du fond par un large palier.

Le P.11 à -40 m

Le P.11 à -40 m

 La suite est moins réjouissante car les proportions s’amenuisent sérieusement dans un méandre qui descend jusqu’à un colmatage argileux. Cependant, peu avant, entre des blocs soudés par le remplissage et la calcite, nous distinguons nettement un autre puits plus vaste. Avec les moyens du bord, nous entamons la désobstruction et contre toute attente, nous parvenons finalement à ouvrir un passage pénétrable sans trop de problème.

Départ du P.40

Départ du P.40

Après un ressaut étroit de 2 m, nous équipons un nouveau puits de 20 m. Malheureusement, le fond est totalement bouché par de l’argile à -117 m. Deux départs en hauteur ne donnent pas grand chose : un talus remontant au sommet d’un R.3 d’un côté et une diaclase étroite (P.5) rejoignant une base de puits de l’autre côté. Tout cela semble bien compromis…. En remontant ce puits, une lucarne attire notre attention. Mais après d’inutiles acrobaties pour l’atteindre, nous constatons qu’elle redonne dans l’une des départs du fond. Nous déséquipons cette partie et continuons à remonter en traquant le courant d’air qui semble s’être en partie volatilisé dans le P.40. A mi-hauteur, un pendule délicat nous permet d’atteindre la partie supérieure d’un méandre mais visiblement c’est un amont. Quoique ????? En y regardant de plus près, celui-ci est beaucoup plus gros que prévu et surtout, il y a de l’air. Les batteries du perfo sont à plat et nous n’avons plus d’ancrages. A l’arrache, nous parvenons à descendre un ressaut et à progresser dans le conduit, jusqu’à un nouveau petit puits. Nous n’insistons pas, mais au loin, on aperçoit un bel élargissement. Tout n’est donc pas perdu. La suite, prochainement….

Patrick Degouve

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