Karstexplo

Le blog

Du côté de Pepiones…

Dimanche 5 juin 2011

Participants : P. et S. Degouve

Cela faisait un certain temps que nous voulions aller revoir quelques trous sur la Porra et l’alto de Pepiones. Sans être des objectifs majeurs les cuevas 306 et 307 méritaient quelques éclaircissements. L’une d’elles était donnée pour une centaine de mètres, l’autre beaucoup moins. C’est à peu près tout ce que nous en savions. Nous partons de Bucebron et en profitons pour aller revoir quelques entrées sur la Porra : Sima Grande, torca del Turbon etc…

L'entrée de la sima Grande de la Porra (-234 m)

Nous retrouvons assez facilement les deux grottes. Pendant que Sandrine s’occupe de les localiser et de les marquer, je pars en reconnaissance avec le matériel topo. La première, cueva 306 est assez courte et au bout de 20 m, une grosse coulée stalagmitique bouche presque entièrement le passage. La topo est vite faite.

L'entrée de la cueva 306 et au fond, le sommet de la Porra (1220 m)

Pour la seconde, je m’attends au même scénario, mais dés l’entrée, la morphologie paraît différente Il s’agit d’un beau conduit (2 x  3 m) dans lequel s’écoule un petit ruisselet sur un niveau gréseux. Au bout de 40 m et après une première chicane, le plafond s’abaisse et le conduit prend l’allure d’un laminoir large de 3 m. Ponctuellement, le plafond s’abaisse un peu plus et cela semble avoir suffi à dissuader nos prédécesseurs, car à partir de là, je ne vois plus véritablement de traces. La voûte se redresse un peu et je progresse encore d’une petite centaine de mètres jusqu’à une confluence à partir de laquelle la galerie semble plus vaste. J’abandonne l’idée de faire seul la topo et ce sera plus sympa de revenir avec d’autres car tout cela n’est pas inintéressant. Dommage, nous n’avons pris qu’un équipement pour deux….

La galerie d'entrée de la cueva 307. Un air de "déjà vu"...

En attendant, nous poursuivons la prospection du cirque qui domine les deux grottes. Nous avons en ligne de mire un beau porche situé une centaine de mètres plus haut, sur une petite vire escarpée. Mais en cherchant à l’atteindre nous en trouvons un autre (1598) qui s’arrête sur un petit puits d’une quinzaine de mètres avec une forte résonance. L’autre porche en revanche n’est pas très intéressant et se poursuit par un laminoir devenant vite impénétrable (1599). Vingt mètres plus haut, nous visitons une petite torca terminée par un puits de 4 m, impénétrable, mais nettement aspirante (1600).

L'entrée de la cueva 1598 sur les gradins sommitaux de Pepiones

Arrivés sur la crête de Pépiones, nous redescendons sur le col de la Porra et faisons le tour par l’ouest afin de positionner quelques entrées. Le brouillard ne tarde pas à nous rejoindre et met un terme à cette prospection.

Ça passe au Pasillo !

En décembre dernier, notre dernière exploration dans la torca del Pasillo s’était arrêtée vers -245 m dans une salle ébouleuse (Salle Joséphine) sans suite évidente hormis un petit puits de 7 m dépourvu d’air. Pourtant au fond, on distinguait très nettement un méandre bien sculpté avec des traces d’écoulement.

Vendredi 3 juin 2011

Participants : G. Aranzabal, P. et S. Degouve

Nous nous retrouvons donc à 3 ce vendredi avec Gotzon fidèle compagnon de nos sorties au Passilo est au rendez-vous malgré l’heure et demie de route qu’il est obligé de faire à chaque venue sur le massif. La sortie ne commence pas très bien car des blocs se sont déstabilisés dans l’étroiture de -15 m et Patrick se prend un gros cailloux sur la tête. Merci le casque… Mais la prochaine fois, il faudra aménager le passage. Le reste de la descente s’effectue sans problème.

Dans les puits vers -120 m (photo Gotzon Aranzabal)

A – 230 m, dans la galerie Gaby, nous constatons que nos traces de l’été dernier ont disparu. Il y a donc ici des mises en charges dont il faudra se méfier par temps incertain. Nous récupérons de la corde laissée dans le secteur et filons dans la galerie des Pimientos pour boucler un bout de topo avant de rejoindre le Grand Toboggan. Ici encore, les traces sont effacées. Une dernière étroiture et nous voici dans la salle Joséphine. Le puits est rapidement équipé et au bas, curieusement nous retrouvons un violent courant d’air qui parcourt un beau conduit (Galerie des Indignés) avec amont et aval.

Le sommet du P.7 dans la salle Joséphine.

Nous commençons par l’aval qui se divise rapidement. A droite nous parvenons au plafond d’une belle salle qui n’est autre que la salle Joséphine. Tout le courant d’air passe par là ce qui explique qu’il était quasiment imperceptible dans le P.7. A gauche, le conduit déchiqueté et propre doit visiblement être très actif en période de crue. Malheureusement, 30 m plus loin, nous buttons sur une grosse trémie. Cependant, au bas, un petit méandre descendant aspire une partie du courant d’air. Le parcours devient assez accidenté et la galerie se divise diluant par la même occasion le courant d’air qu’il est plus difficile de suivre. Aux points bas, nous entendons nettement le bruit d’un rio tout proche. Mais celui-ci semble s’écouler dans des fissures étroites voire impénétrables. La suite n’est pas très évidente mais le secteur sera à fouiller.


La galerie des Indignés en aval du P.7.

Nous préférons aller voir l’amont qui partait bien. Retour à la corde du P7. La galerie est un beau méandre 1,3 x 5 m au parcours facile. Le vent nous souffle dans la figure et tout cela est de bon augure. Rapidement, nous parvenons à une première diffluence. Nous choisissons le conduit le plus ventilé mais c’est aussi le plus petit. Ca frotte de plus en plus et la topo devient franchement pénible. Sandrine part en reconnaissance et au bout de 10 minutes elle revient en nous annonçant une galerie de 2 x 3 m. Nous venons de retomber dans l’autre branche de la diffluence et laser en main, la galerie fait bien 2 m par 3 m. Nous avançons sans difficulté jusqu’à la diffluence suivante. L’air est toujours présent, la suite est évidente et nous venons de dérouler un peu plus de 550 m de topo. Il faut songer à remonter et pour comparer les itinéraires nous empruntons les boyaux menant au puits du gant. C’est étroit à souhait, mais en 2 h nous sommes dehors après 8 h d’explo. Le développement de la torca dépasse désormais les 2 km, mais surtout, nous sortons enfin de ce labyrinthe de puits et de boyaux qui nous avait occupés jusqu’à présent.

Patrick Degouve

Activités printanières

Outre le bivouac dans la torca Aitken, nous avons largement pu profiter du beau temps durant ces 3 semaines d’avril. Cette météo particulièrement clémente nous a permis d’arpenter le massif  pour, d’une part compléter l’inventaire (localiser les entrées au GPS, éliminer les doublons, faire les topos) et d’autre part poursuivre des explorations  et découvrir de nouvelles cavités. Ainsi notre base de données s’est enrichie d’une bonne trentaine de nouvelles références soit près de 1600 au total. Parmi les découvertes les plus marquantes on retiendra :

– Torca de las Garrapatas : En décembre, l’exploration s’était arrêtée sur un puits humide à -50 m. Avec notre ami Javier, nous y retournons pour le descendre  et poursuivre l’explo. Celui-ci, profond de 17 m, est aussitôt suivi d’un ressaut de 6 m aboutissant dans une petite salle concrétionnée. A ce niveau (-76 m), la désobstruction d’un boyau ventilé nous a permis de descendre péniblement de 4 m jusqu’à un méandre totalement impénétrable qui paraît difficilement désobstruable.

– Torca 1561 : Ce beau gouffre situé dans un chapelet de 3 grosses dolines a été descendu jusqu’à -76 m. La série de puits qui le compose se développe le long d’une grande fracture et il est probable que le fort courant d’air constaté à l’entrée n’est dû qu’à la proximité d’autres cavités situées sur la même faille. Le fond du dernier puits est totalement colmaté.

La grande doline de la torca 1561.

– Cueva del Cantero : Nouveau chantier de désobstruction dans cette petite grotte située au-dessus des terminus de La Canal. Le jeu consiste à se frayer un passage entre des blocs et la paroi. C’est loin d’être gagné, mais on ne sait jamais….

– Torca Delgada : Ce gouffre bien ventilé et aux dimensions respectables n’a pas été à la hauteur de nos attentes. Son exploration avait débutée à la Toussaint 2010 et le puits qui nous avait arrêté vers -35 m n’a donné accès qu’à un court tronçon de galerie et quelques petits puits étroits et sans suite. La profondeur totale est de l’ordre de 60 m pour 200 m de développement.

– Torca de la Mazuela : cette cavité, bien située par rapport à la torca de La Canal, avait été explorée par le S.C.Dijon en 2000. A cette époque, nous avions noté un courant d’air dans un méandre très étroit. Nous y remontons donc avec du matériel de désobstruction et en deux journées de labeur assez pénible, nous sommes parvenus à la profondeur d’environ 80 m. De nouveaux travaux s’imposent pour accéder à un puits estimé à une trentaine de mètres.

Le P.20 d'entrée de la torca de la Mazuela

Ont participé aux explorations : Dom Boibessot, Patrick et Sandrine Degouve, Laurent Garnier, Javier Lopez Jorde, Bruno Pernot, Christophe Philippe et Guy Simonnot.

Sandrine et Bruno se reposent entre deux séances de "masse-burin", d'où l'expression "la désob, ça creuse"

Bivouac à Aitken

Participants : Dominique Boibessot, Patrick et Sandrine Degouve, Laurent Garnier, Christophe Philippe.

Dimanche 10 avril 2011

Il a fait un temps splendide durant presque toute la semaine et le jour où nous voulons entrer dans la torca Aitken, il tombe des seaux d’eau. Le réveil est donc assez tardif et nous envisageons déjà de changer d’objectif car personne ne souhaite arriver trempé au bivouac. Une désobstruction dans la vallée et à l’abri semble donc plus raisonnable. Vers 13 h, alors que nous préparons masses, burins et perforateur, la pluie marque une pause et le ciel tend à s’éclaircir. Nous n’hésitons pas longtemps pour changer à nouveau d’avis et une heure plus tard, nous sommes sur le sentier menant à Aitken, lourdement chargés mais ravis de cette trêve météorologique. Le ciel reste très menaçant mais nous entrons dans la torca sans avoir essuyé une seule goutte. La descente des puits est rapide et dés que nous sommes dans les grandes galeries, nous cherchons un endroit de bivouac. Il n’y en a pas 36 car les conduits sont très chaotiques et les rares endroits sablonneux sont balayés par un fort courant d’air. Nous optons pour un secteur concrétionné ou une large coulée offre quelques endroits plats qu’il faut choisir minutieusement en évitant les petits cratères formés par les gouttes tombant du plafond. Comme il nous reste un peu de temps, nous décidons d’aller voir le beau départ en contrebas de la grande salle et qui pourrait se diriger vers le Cotero. Il y a bien un conduit, mais celui-ci devient rapidement très labyrinthique et il ne se dégage pas vraiment d’axe principal. Nous topographions environ 135 m de galerie mais il reste beaucoup de départs à voir.

Bivouac 4 étoiles, du moins en apparence.

Lundi 11 avril 2011

La nuit a été assez mouvementée pour certains, car dehors il a du pleuvoir copieusement et toutes les pisserottes à l’origine des jolis concrétions qui nous entourent se sont mises à couler. Chacun s’est protégé comme il a pu, mais pour Christophe le bail a été rompu devant la piscine qui menaçait d’occuper son lit, et il devenait urgent de changer de logement. L’immobilier n’est plus ce qu’il était… Pour cette première journée, nous devons impérativement commencer par l’amont, car une partie de notre matériel est au puits des Yeux noirs. L’accès y est assez rapide et l’obstacle est vite équipé car 2 goujons avaient déjà été plantés lors de notre précédente venue. Dix neuf mètres plus bas, nous débouchons dans une belle galerie, malheureusement, la suite est plutôt en aval. L’amont remonte vers la galerie d’accès et se heurte à une trémie. Ce beau conduit ne tarde pas à se dédoubler et nous devons remonter d’un cran pour éviter une zone de trémies que, finalement nous retrouvons plus loin au niveau d’un beau miroir de faille incliné à 45°.

Le beau Miroir de faille que l'on retrouve aussi dans l'aval de la salle de l'Ivoirien.

Nous écumons les galeries latérales qui n’offrent également rien de bien terrible. Nous changeons de secteur pour aller revoir une galerie encombrée d’éboulis et dans laquelle Yann s’était un peu égaré cet été. Nous comprenons rapidement le pourquoi de la chose. Finalement à force de tourner en rond, nous trouvons une galerie à peu près rectiligne mais cinquante mètres plus loin nous tombons sur des traces. Nous venons de jonctionner avec la galerie du Mur de Sable. Qu’à cela ne tienne, il reste des choses à voir dans le secteur et nous enchaînons en faisant suivre la topo. Encore une petite centaine de mètres et nous retombons dans la galerie des Yeux Noirs. Nous revoyons quelques derniers points d’interrogation et rentrons tranquillement au bivouac avec le sentiment d’avoir tourné en rond pendant près de 9 heures…  Ce soir Christophe inaugure un nouveau duplex.

Christophe au sommet du puits des Yeux Noirs

Mardi 12 avril 2011

Les pisserottes ont encore bien coulé cette nuit, mais tout le monde est resté au sec. Cette-fois-ci, nous partons vers l’aval pour désobstruer l’étroiture terminale. Le cheminement reste assez long et pénible par endroits. Dans la galerie du Poulpe, les bassins, simplement boueux en été, se sont remplis et sans la présence d’une vire facile, nous n’aurions pas échappé à la baignade. Au fond, l’étroiture paraît un peu plus longue que prévu mais les pailles sont assez efficaces et après 3 ou 4 tirs, l’obstacle est franchi. Mais deux mètres plus bas, un nouveau resserrement nous barre l’accès à un puits estimé à 4 ou 5 m. Nouvel assaut rendu difficile par la qualité très médiocre de la roche. C’est le dernier tir et ça devrait passer mais au moment de brancher la pile il ne se passe rien. Patrick peste contre Sandrine qui a préparé les pailles. Il va falloir y retourner, percer à nouveau et les batteries sont presque vides. Personne ne dit rien, d’ailleurs, il ne se passe toujours rien. Cinq minutes plus tard Patrick ressort un peu penaud  » heu je crois que j’avais oublié de brancher la ligne… ». Ça passe enfin et nous nous ruons dans le petit conduit qui s’ouvre juste derrière le chantier. Christophe est déjà en train d’équiper un puits de 10 m. Chacun y va de son appréciation sur sa façon de procéder : « moi j’aurais pas mis le spit là », « j’ai l’impression que ça frotte », « il est bizarre ton nœud ». C’est particulièrement énervant mais cela n’a pas l’air d’atteindre Christophe qui est déjà au bas du puits. Nous retrouvons une assez belle galerie parcourue par un bon courant d’air qui provient de la trémie que nous venons de dépasser. En aval, un nouveau puits de 6 m, légèrement arrosé est équipé de façon un peu spartiate, mais plus personne ne trouve à y redire. Malheureusement, le fond n’est guère enthousiasmant. Le gros du courant d’air s’enfile dans une trémie que nous n’osons pas trop toucher. Le reste part dans un méandre étroit. Un ressaut de 3 mètres et un bout de galerie bouché par des blocs mettent un terme à notre explo. De ce côté, il ne reste donc plus que l’escalade de la salle terminale à revoir. Mais il est déjà tard, et nous préférons commencer à nous rapprocher du bivouac en ratissant les quelques départs que nous n’avons pas encore explorés dans la galerie du Poulpe. Il s’agit principalement de galeries supérieures qui doublent la galerie principale. Ce n’est donc pas par là que nous trouverons la galerie fossile que nous avons perdu plus en amont. Aujourd’hui nous n’avons progressé que de 250 m. Cela ne satisfait pas Dom et Christophe qui, une fois parvenus au bivouac, vont fouiller l’éboulis qui occupe la galerie. Cela paraît un peu illusoire, mais au bout d’une heure, nous commençons à nous poser des questions. Finalement, vers 20 h ils reviennent avec un large sourire. Entre les blocs il y avait bien du vide mais en insistant un peu, ils sont finalement tombés sur quelque chose qui ressemblait à une galerie, avec de vraies parois et un vrai plafond. Plus bas le conduit a pris un peu d’ampleur et finalement, ils se sont arrêtés au sommet d’un puits qui perce le plafond d’une imposante galerie. L’objectif pour le lendemain est tout trouvé.

Au dodo !!!

Mercredi 13 avril 2011

Il ne doit plus pleuvoir car les cascatelles se sont faites plus discrètes. Christophe à regagné sont premier appartement. Nous démarrons la topo du bivouac vers 9 h, c’est cool. Le cheminement est effectivement assez complexe : chapeau à nos deux compères. Au bout de 150 m de tord boyaux, nous parvenons au sommet du fameux puits. Six mètres plus bas, nous sommes effectivement dans une belle galerie, bien ventilée, avec amont et aval. Nous choisissons l’aval qui semble plus gros. Le conduit fait bien 10 m de large et rapidement nous croisons de beaux départs latéraux que nous nous réservons pour plus tard. En suivant le plus évident, nous faisons une première boucle qui nous ramène à notre point de départ. Puis nous empruntons un conduit très chaotique dans lequel la progression n’est pas toujours facile. Celui-ci remonte peu à peu et bientôt, nous sommes bloqués par une trémie. Au plafond, il y a bien ce trou noir qui laisse espérer du »gros ». Laurent parvient à contourner l’obstacle et revient dix minutes plus tard « il y a un cairn ». Ca casse un peu l’ambiance et après avoir fait le bouclage topo, nous nous apercevons que ce beau conduit double la galerie principale. Nous explorons les galeries latérales sans grand résultat, puis filons vers l’amont. Le courant d’air y est très net et 80 m plus loin nous parvenons dans une salle assez vaste (20 m x 20 m) percée de plusieurs puits. Elle se prolonge par deux galeries. En bas, la première se termine sur trémie. La seconde se trouve au sommet de la salle et remonte très nettement en direction de la galerie amont. Nous nous sommes arrêtés au bas d’une escalade de 5 m. Certes, nous avons ajouté un bon kilomètre de galerie, mais cette découverte ne nous ouvre pas de nouveaux horizons. Il est 20 h 30 quand nous revenons au bivouac, un peu dépités…

Dans la galerie Nord

Jeudi 14 avril 2011

Les objectifs se font plus rares et nous décidons d’aller revoir la galerie des 13 nœuds, découverte le premier jour. Cela tourne un peu au cauchemar car après être entrés par un nouvel itinéraire, nous retombons sur un enchevêtrement de galeries qui se développent dans un mouchoir de poche sur 20 à 30 mètres de dénivelée. La topo devient presqu’inutile car nous ne savons jamais si nous sommes dans les éboulis de la salle voisine ou dans de véritables conduits. Nous y passons une bonne partie de la matinée. Pour changer, nous allons inspecter le côté droit de la galerie principale en aval de la précédente. Il y a là un beau puits remontant, mais en y regardant de plus près, il y a également un méandre qui remonte de façon très raide et qui semble apporter pas mal d’air. Nous le remontons sur près de 40 m avec des pentes à plus de 50°, mais à la fin nous parvenons à la base d’un puits, bien vertical celui-là. Nous sommes en début d’après-midi, nous avons largement le temps de ressortir cet après-midi. Retour au bivouac, pliage, rangement et nous mettons les voiles.

Nous sommes dehors vers 17 h, il fait beau et ce soir nous dormirons sans les pisserottes. Le développement d’Aitken passe à 7700 m.

C.R. Patrick Degouve

Un événement en Cantabria !

Ce jour-là, nous allions quitter la Cantabria, les vacances étaient terminées. Mais avant de partir, un petit détour par le Bar de la Cascada s’imposait pour aller saluer nos amis. Sur le comptoir, un colis m’attendait.  Pépé Léón m’avait pourtant prévenu, mais lorsque j’ai déballé le paquet cela dépassait ce que j’avais imaginé…

Six mois plus tôt, il nous avait annoncé la sortie d’une nouvelle édition de son inventaire de Cantabria et nous sollicitait pour les mises à jour et pour des photos. « Le gouvernement de Cantabria va mettre quelques moyens supplémentaires » avait-il dit avec sa bonhommie traditionnelle…  En fait, j’avais sous les yeux un ouvrage magistral pesant pas moins de 5 kg, représentant plus de 900 pages de descriptions, de topographies et de photos, toutes en couleur. Cette fois-ci, Pépé avait frappé fort et m’offrait l’un des plus beaux livres  de spéléo que j’ai pu voir.

Il faut dire que la région décrite est sans doute l’une des plus prestigieuses de la planète en matière de cavernement.  Avec désormais 3 réseaux de plus de 100 km, 7 gouffres de plus de 800 m de profondeur, la Cantabria est la province d’Espagne de loin la plus riche en cavités (plus de 600 km de galeries ). L’ouvrage se présente donc sous la forme de deux tomes dans lesquels les phénomènes karstiques sont regroupés par communes. La sélection s’est portée sur les cavités d’un développement supérieur à 1000 m ou d’une profondeur de plus de 100 m. Un sacré pari… Comme dans les versions précédentes, chaque cavité est accompagnée d’une topographie et de nombreuses photos. La présentation est soignée, la maquette est claire et l’organisation du livre ne déboussolera pas les lecteurs même non hispanisants.  Bref, vous aurez compris qu’il s’agit là d’un ouvrage incontournable et qui deviendra, à n’en pas douter, une référence en la matière. Alors, bravo Pépé León c’est un beau cadeau que tu fais à la communauté des spéléos !

Seul hic, il en faut bien un, cette version de la publication n’est pas commercialisée, c’est une édition de prestige. Une version commerciale est prévue pour bientôt.

Cantabria Subterranea - Catalogo Grandes Cavidades de José León Garcia.

Patrick Degouve

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