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Bilan des explorations estivales en Cantabria

La météo a été très clémente cet été mis à part quelques averses à la fin juillet. Cela nous a permis de multiplier les sorties (plus de 40 journées sur le terrain). Au programme, prospections, désobstructions, et explorations avec toujours le souci de compléter l’inventaire et d’améliorer notre connaissance du massif.

Globalement on peut dire que c’est un bon crû avec un peu plus de 5,3 km de premières même si certaines n’apportent pas de découvertes majeures. Voici donc un petit tour d’horizon de nos activités :

Réseau de la Gandara :

Nous avions beaucoup misé sur la torca de las Colinas de Tramasquera dont nous avions commencé l’explo au printemps dernier. Curieusement le courant d’air très présent en hiver n’était plus au rendez-vous et nous n’avons pas trouvé de suite dans la série de puits qui mène à -142 m. C’est bien dommage car, après avoir traversé des niveaux gréseux étroits et ébouleux, nous avions atteint une strate calcaire dans laquelle le ruisseau avait creusé de magnifiques puits. A -140 un socle gréseux correspondant vraisemblablement au niveau des galeries subhorizontales nous a fait croire un moment au jackpot, mais une trémie bien compacte a stoppé net notre enthousiasme (Topo de la torca). Cela nous a incités à refouiller méticuleusement le secteur et nous avons pu ainsi retrouver la cueva 601 qui est un méandre fortement aspirant (1 m3/s à l’entrée). Après une première série de désobstructions nous nous sommes arrêtés sur des diaclases étroites dans des niveaux de calcarénites mais vu le courant d’air nous comptons bien insister un peu. Deux autres gouffres aspirants ont fait l’objet de travaux, mais nous avons laissé tomber devant des conduits vraiment trop étroits.

Main courante dans la torca de las Colinas de la Tramasquera,  Cette vire entre deux puits correspond à un niveau gréseux de 1 à 2 m d'épaisseur bien visible.

Main courante dans la torca de las Colinas de la Tramasquera, Cette vire entre deux puits correspond à un niveau gréseux de 1 à 2 m d’épaisseur.

Le P70 correspond à une strate calcaire de la même épaisseur. Ici, la stratigraphie donne la fiche d'équipement.

Le P70 correspond à une strate calcaire de la même épaisseur. Ici, la stratigraphie donne la fiche d’équipement.

Sur le secteur aval, au-dessus des galeries encore inconnue du collecteur sud du réseau, nous avons entrepris une désobstruction dans une doline avec fort courant d’air soufflant. Ce n’est pas gagné, c’est un gros travail, mais les cavités à courant d’air dans ce secteur « clef » ne sont pas légion.

Réseau de l’Alto de Tejuel-Muela :

Torca Aitken : un bivouac de 3 jours nous a permis de revoir complètement le fond aval du réseau. L’escalade terminale a été revue et une branche parallèle a été explorée, mais elle bute également sur trémies. L’obstacle semble donc très sérieux puisqu’on le rencontre dans plusieurs galeries étagées sur plus de 60 m de dénivellation. Côté amont, nous avons encore tenté la jonction avec le Maxou ou Hormigas/TB41, mais nous nous sommes encore heurtés à des broyages difficiles à passer. Dans ce même secteur, nous avons découvert un ensemble de petites galeries mais finalement sans grand intérêt. Avec 750 m de mieux, le réseau affiche désormais un développement de 8,5 km.

La galerie du Poulpe, n aval de la torca Aitken, En haute eaux, Ludo n'aurait sans doute pas fait la pose.

La galerie du Poulpe, en aval de la torca Aitken. En hautes eaux, Ludo n’aurait sans doute pas fait la pose.

Gouffre de l’Ourson : La seconde branche de ce gouffre encore tout neuf a été prolongée sur près de 200 m (-95 m) jusqu’à une étroiture à courant d’air qu’il faut « pailler ». La suite semble plus grande (méandre) mais nous n’avons pas eu le temps d’y retourner.

Dans le même secteur, plusieurs prospections nous ont permis de découvrir quelques cavités intéressantes avec dans certains cas, des arrêts sur puits ou sur étroitures ponctuelles à désobstruer.

Du côté du ravin de Calles, à l’aplomb même des terminus de La canal (aval), nous avons ouvert une petite perte avec un bon courant d’air soufflant (sumidero del Barranco de Calles). On y croyait, mais le trou s’est terminé vers -20 m sur un colmatage de sable et de limon. Traquant les courants d’air, nous avons poursuivi les recherches en surface sans grands résultats, mis à part la bien modeste torca del Mostajo (-79 m).

Secteur Cueto-Cayuela

La fin des Vieux Croûtons :

En deux sorties, accompagnés par nos amis de l’AEMT, nous avons descendu les puits de la branche principale et malheureusement, vers -260 m nous avons jonctionné avec le Pozo negro voisin. L’ensemble constitue une torca au développement kilométrique mais c’est bien là son seul intérêt, car tout espoir de rejoindre la Cayuela ou le Cueto est désormais compromis. Il faut constater qu’ici aussi, les courants d’air estivaux n’étaient pas au rendez-vous (Topo des Vieux Croutons). Cela n’était pas le cas dans un gouffre voisin exploré par l’AEMT (torca 1066). Ce gouffre avait déjà été descendu par le SCP en 1988, puis par le SCD en décembre 2006. En cette période hivernale le courant d’air, faible à l’époque, ne nous avait pas incités à entreprendre des travaux. Après 5 désobstructions musclées l’équipe de Santoña s’est arrêtée à -150 m sur méandre étroit avec violent courant d’air. Ils sont à l’aplomb de la salle Gargantua. Donc, affaire à suivre en espérant qu’ils puissent enfin rejoindre les galeries du Cueto.

Dans les puits des Vieux Croûtons.

Dans les puits des Vieux Croûtons.

Plus en amont, nous avons repris l’explo de quelques cavités situées sur Pepiones. Une torca s’arrête actuellement sur une désob ponctuelle avec un peu d’air. A suivre…

Du côté d’Arredondo, la découverte de la cueva de la Carrera a livré un ensemble de galeries étagées en lien probable avec les grottes de l’Ermita de San Juan. Cette découverte devrait nous permettre de mieux comprendre les circulations à l’est de la Cayuela et l’influence du synclinal de Socueva sur les cavités du secteur.

La cueva de San Juan à Socueva

La cueva de San Juan à Socueva

Cueva de Sereno

Une sortie destinée à compléter la topographie s’est soldée par la découverte de 650 m de nouveaux conduits notamment dans la partie nord de la cavité. Le développement actuel est de 4780 m.

 Patrick Degouve et Guy Simonnot

La galerie du Volcan

La galerie du Volcan

Le Volcan

Le Volcan

(Photos : P. Degouve et L. Guillot)

Participants : G. Aranzabal (ADES), J. Argos (AEMT), P. et S. Degouve, D. Dulanto, I. Expósito (AEMT), L. Guillot, J. N. Outhier, B. Pernot, J.et M. Poletti, O. Regnault, M. et G. Simonnot.

Avant l’été…

Du 4 au 8 juin et du 27 juin au 1° juillet 2013 :

Avant les explorations estivales dans des cavités plus importantes, quelques petits séjours en ce début d’été ont surtout permis d’avancer l’inventaire des cavités du massif et de poursuivre les prospections. Du côté de la Gandara, nous avons surtout recherché d’anciennes cavités, vers la Lunada et sur la Brena. Il faut dire que pour certaines, plus de vingt cinq années se sont écoulées depuis leur exploration. Les revoir n’est donc pas superflu. Au bilan, pas de découverte majeur de ce côté.

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L’entrée de la torca del Mostajo, évidente, mais un peu oubliée…

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Au bas du P.40 d’entrée, une petite lucarne mène à un ressaut de 4 suivi de petits puits jusqu’à -80 m.

Plus au nord, sur le versant de la vallée de Bustablado, nos recherches nous ont réservé quelques surprises à défaut de grandes découvertes. Ainsi, dans la torca del Mostajo (n°234) située au-dessus de la Sima Grande et explorée en 1977 était donnée pour -40 m. Une nouvelle visite révélera un gouffre plus important profond de près de 80 m.

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Torca del Mostajo, le fond à -80 m bouché par le concrétionnement.

Plus à l’ouest, sur les pentes de l’alto de Pepiones, un œil neuf dans la cueva 326 nous permettra de découvrir quelques prolongements intéressants. Juste en-dessous, dans la torca 1692, nous nous sommes arrêtés sur un méandre ventilé à agrandir (-35 m). Derrière un resserrement ponctuel, cela semble plus grand et les cailloux chutent d’une quinzaine de mètres.

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La cueva 326 sur l’alto de Pépiones.

Bien d’autres cavités ont été vues et inventoriées. Très souvent, il s’agit de phénomènes mineurs et visiblement sans suite mais qui se doivent de figurer dans un inventaire digne de ce nom. A ce jour, le notre compte déjà 1848 références dont 400 d’entre elles sont désormais accessibles sur le site Karstexplo (lien : inventaire des cavités).

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Diego sortant de la torca 1844, une nouvelle référence pour l’inventaire…

(Participants : G. Aranzabal, D. Dulanto, P. et S. Degouve)

Info. Patrick Degouve

 

Printemps maussade en Cantabria (28/4 au 12/5/2013)

Pour ne pas déconsidérer cette région qui nous est chère, il faut bien reconnaître qu’avril et mai, cette année, battent des records de tristesse météo dans toute l’Europe et donc il ne faudrait pas incriminer trop hâtivement ce qui pourrait sembler être une exclusivité cantabre. Ceci étant dit, durant la première semaine de notre séjour, il était bien difficile de sortir sans le parapluie…

Du côté de la Lunada…

Un de nos principaux objectifs pour ce séjour était la poursuite de l’exploration d’une perte sur le versant sud-ouest du massif, en amont du réseau de la Gandara. Samedi soir  Dom, Christophe et Albin arrivent, gonflés à bloc. Mais voilà, la neige est descendue à près de 500 m d’altitude. L’accès à la Lunada est compromis. Les jours suivants, la pluie prend le relai et si elle fait rapidement disparaître le manteau neigeux, elle provoque aussi une belle crue qui compromet l’accès aux réseaux exposés.

Etienne dans le puits d'entrée de la torca CA 75.

Étienne dans le puits d’entrée de la torca CA 75.

Mercredi, enfin une fenêtre météo. La neige a bien fondu et est remontée vers 1300 m. L’entrée de la perte est  encore entourée de neige, mais la fraîcheur matinale l’empêche de fondre et le débit du ruisseau reste modeste. Nous commençons par sérieusement nettoyer les abords de l’étroiture terminale (-30 m) et consolidons la trémie qui la précède. Celle-ci ne résiste pas longtemps à une double paille qui rend désormais le passage très praticable. Derrière, une diaclase aux parois déchiquetées nous amène au milieu d’un vaste puits de 18 m de profondeur. Au bas, le conduit recoupe un niveau de grès à l’origine du palier sur lequel nous prenons pieds. La suite est un puits de 11 m précédant un nouvel à-pic plus important. Là aussi, c’est un niveau gréseux qui provoque ce nouveau palier. Le puits suivant est beaucoup plus profond ; beaucoup trop pour les quelques 40 m de corde qui nous restent. Nous remontons en faisant la topo, mais dans le puits d’entrée, la cascatelle a doublé de volume et le passage étroit en sommet de puits est l’occasion d’une bonne douche. Dehors, la température s’est radoucie, la pluie s’est remise de la partie, le cocktail idéal pour relancer la crue.

Le lendemain, il pleut toute la journée. Nous en profitons pour aller déséquiper un autre gouffre du coté de Valdicio.

Dans la cueva 1804

Dans la cueva 1804

Vendredi, il ne pleut pas, mais les averses des jours précédents ont intensifié la fonte nival. Les ruisseaux sont en crue, mais c’est le dernier jours pour aller à la perte de la Lunada. Nous profitons de la relative fraîcheur matinale pour entrer dans le trou qui ne coule pas encore trop. Cette-fois-ci, nous avons 100 m de corde et cela devrait suffire pour atteindre le niveau de grès où se développent en principe les galeries. Le puits est superbe de régularité et doit mesurer près de 70 m. Au bas, un banc de grès draine les eaux vers un dernier cran verticale bien arrosé de 8 m. La douche est évitée en se décalant un peu. Visiblement, c’est la fin des verticales et le ruisseau s’enfile sous un éboulis qui nous amène au départ d’un grand méandre trop rapidement barré par une énorme trémie de grès. Nous fouillons en détail les passages, mais il n’y a pas d’air. Nous remontons d’un cran, au bas du P.70 ou un autre conduit s’ouvre à l’opposé du précédent. Celui-ci est fossile mais bien glaiseux. Nous équipons un autre puits de 8 m qui se prolonge par une galerie basse ponctuée de cheminées d’où tombent de petites cascades. Après la seconde, la galerie recoupe un laminoir gréseux où s’écoule un ruisseau. Dom et Christophe s’enfilent dans l’aval et parcourent une vingtaine de mètres dans ce qu’ils qualifient de piège à rats. Il n’y a pas d’air et plus loin il faudra une néoprène. Nous fouillons d’autres diverticules, mais sans grand résultat. Il faudra attendre une météo plus favorable pour traquer les courant d’air qui se perdent probablement en haut du P.70. Nous sommes bien trempés et la cascade du premier puits en rajoute une couche, mais heureusement, dehors il fait relativement beau.

Gour dans la cueva 1804

Gour dans la cueva 1804

Au sec dans les Vieux Croûtons

La première partie du gouffre étant relativement sèche, le gouffre des Vieux Croûtons sera un abri apprécié lors de la journée la plus arrosée de la semaine. Le matin, il faudra quand même se botter les fesses pour affronter les intempéries. Pas question de se jeter dans les puits du fond, trop arrosés. . Nous en profitons pour rééquiper certains passages puis filons vers l’amont de la galerie fossile de -80 m. L’escalade est vide négociée. Au sommet, nous recoupons un puits bien arrosé où s’engouffre une bonne partie du courant d’air. Il s’avère que ce puits rejoint une galerie latérale vue lors de notre précédente venue. Mais où part le courant d’air ? Il faudra attendre de meilleures conditions pour visiter ce puits et atteindre d’éventuelles lucarnes. Dans le même secteur, Dom découvre un passage bas où file un peu de courant d’air. Cela semble plus grand derrière et la désobstruction est facile. Au bout d’une heure, nous parvenons à franchir l’obstacle et nous nous retrouvons dans une petite salle au plafond de laquelle arrive un méandre impénétrable. Visiblement c’est par là que disparaît le courant d’air. En bas de la salle, Albin, Dom et Christophe désobstruent un étroit passage donnant sur un puits en diaclase étroit et argileux. Pendant ce temps, les autres partent explorer une série de puits au bas de l’escalade. Deux petits puits totalisant une trentaine de mètres permettent de rejoindre une salle ébouleuse sans suite évidente. Du côté de la désobstruction, Dom parvient à descendre d’une petite dizaine de mètres jusqu’au bord d’un puits un peu plus vaste, profond de 10 à 15 m, mais sans vraiment d’air. Nous bouclons la topo et lorsque nous ressortons, il fait enfin beau.

La cueva 1804 recèle quelques beaux passages concrétionnés, bien préservés.

La cueva 1804 recèle quelques beaux passages concrétionnés, bien préservés.

Prospection, désob et re-topo…

Le reste du temps, il a fallu composer avec les caprices de la météo et des prévisions parfois fantaisistes. Nous parviendrons quand même à assurer une sortie tous les jours. Parmi elles, plusieurs seront consacrées à des prospections, au-dessus de la Canuela et de la Canal. Pas de grande découverte au compteur, mais l’inventaire progresse peu à peu et nous avons pu topographier et revoir quelques belles cavités comme la cueva 1804 retrouvée en mars, ou le CA 75. Du côté de la Canal, la désobstruction du « Van der Strappen » s’est avérée bien décevante…

Le lapiaz de Buzulucueva. Au premier plan, la doline du CA 75.

Le lapiaz de Buzulucueva. Au premier plan, la doline du CA 75.

La suite au mois de juin, ou juillet, Tonio nous a assuré qu’en été, il y aurait très certainement du soleil. Super !!!!!!

Participants : D. Boibessot, E. Bunoz, P. et S. Degouve, A. et Ch. Philippe, G. Simonnot

Info Patrick Degouve

Le retour des Vieux Croûtons….

Samedi 20 avril 2013

Nous voici enfin de retour dans ce gouffre qui attendait notre venue depuis l’automne dernier (Gotzon Aranzabal, Sandrine et Patrick Degouve, Guy Simonnot). Pour mémoire, ce gouffre avait été exploré pour la première fois par le SGCAF dans les années 80. Lors d’une nouvelle visite en 2011, nous trouvons la suite après une courte traversée dans le puits d’entrée. Le courant d’air nous guide vers un méandre étroit, entrecoupé de petits puits et qu’il faudra élargir à 5 reprises. C’est besogneux, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Notre dernier assaut, en novembre 2012, nous amène au bord d’un puits plus vaste qui semble marquer la fin de la zone étroite. Malheureusement ce jour-là, nous n’avions pas suffisamment de corde.

Le terminus de novembre, équipement du P.20.

Le terminus de novembre, équipement du P.20.

Samedi, le ciel est clair et malgré la fraîcheur matinale, le courant d’air est bien présent. Au terminus, Sandrine commence l’équipement. Après quelques mètres de méandre vertical, le conduit perce la voûte d’une belle galerie fossile (P.20). Cela ne nous surprend guère car nos amis de Santoña étaient également tombés sur des galeries perchées à ces altitudes dans le réseau de los Primos situé à quelques centaines de mètres de là. Nous commençons par explorer celle-ci, délaissant un vaste puits où les pierres dégringolent assez loin. Notre progression horizontale est de courte durée car au bout d’une quarantaine de mètres, la galerie remonte brusquement et il faudrait faire une escalade d’une dizaine de mètres pour atteindre la suite. Nous verrons ça plus tard.

Arrivée dans la galerie fossile (-95 m). Le puits suivant s'ouvre à gauche.

Arrivée dans la galerie fossile (-95 m). Le puits suivant s’ouvre à gauche.

Au bas de cette remontée, un méandre a surcreusé le plancher et se prolonge par un puits mais nous lui préférons celui vu au bas de la corde, plus gros et plus commode à atteindre. Avant nous visitons un petit diverticule avec un puits remontant bien ventilé et bouclons la topo.

Le puits de 30 m au bas de la galerie fossile.

Le puits de 30 m au bas de la galerie fossile.

L’équipement du gros puits nécessite de se décaler un peu pour éviter les chutes de pierres. Un premier cran de 30 m nous amène à l’entrée d’un méandre barré par quelques blocs. Après un ressaut de 3 m nous retrouvons rapidement un autre puits. Cette-fois-ci, les cailloux rebondissent beaucoup plus loin. C’est certain, nos 130 m de corde déjà bien entamés n’y suffiront pas. Nous descendons un nouveau cran de 20 m et sommes réduits à  contempler le nœud final qui se balance dans le vide. Il y a de l’air, de l’écho mais pas assez de corde… Nous sommes vers -140 m, et visiblement, les cailloux, eux, dégringolent jusqu’à -200 m.

La journée n’est pas terminée et nous retournons dans la galerie fossile pour explorer un autre petit puits proche du précédent. Pas grand chose d’intéressant de ce côté, aussi, il ne nous reste plus qu’à remonter en terminant la topo.

Vieux croûtons, visiblement contents de leur sort...

Vieux croûtons, visiblement contents de leur sort…

Celle-ci reportée, nous nous apercevons que notre terminus est assez proche du grand puits du Pozo Negro, un gouffre voisin terminé à -260 m. Mais ce n’est pas cette jonction là que nous sommes venus chercher, alors le suspense reste entier.

Le P.20, extrémité du méandre des Vieux Croûtons, perce le plafond de la galerie.

Le P.20, extrémité du méandre des Vieux Croûtons, perce le plafond de la galerie.

info Patrick Degouve

Neige et soleil en Cantabria

Profitant des congés scolaires, nous sommes retournés du 2 au 15 mars sur le massif de Porracolina (P. et S. Degouve, puis A. Massuyeau et J.L. Lacrampe du 9 au 14). A notre arrivée la neige recouvre abondamment les montagnes à partir de 500 m d’altitude. Apparemment, l’hiver a été particulièrement rude, avec beaucoup de pluie, de neige et de vent. Mais les conditions semblent s’améliorer et les premiers jours consacrés à de la prospection se déroulent sous un soleil qui fait progressivement disparaître le manteau neigeux.

La neige a aussi ses avantages en révélant les trous souffleurs.

La neige a aussi ses avantages en révélant les trous souffleurs.

Première semaine :

Nos recherches s’orientent principalement sur la zone située au-dessus des terminus de La Canal. Les écobuages sauvages et l’action de la neige ont nettoyé le terrain ce qui permet de découvrir de nouvelles entrées habituellement masquées par la végétation. Il faut en profiter et nous inventorions une bonne trentaine de nouvelles cavités. Parmi elles, seulement 4 ou 5 méritent d’y revenir ou d’entamer des travaux. C’est bien sûr le courant d’air qui est dans ce cas déterminant.

Avec les ronces et les fougères, ce petit gouffre était passé inaperçu.

Avec les ronces et les fougères, ce petit gouffre était passé inaperçu lors des prospections estivales.

Deuxième semaine :

Avec l’arrivée d’Alain et de Jean-Luc, nous pouvons envisager d’autres objectifs d’autant plus que la neige est remontée à plus de 1000 m.

Le 10 mars, nous montons au gouffre de l’Ourson découvert en 2011. Le puits d’entrée (40 m) est vite équipé ainsi que la vire qui lui fait suite. A – 50 m, la galerie offre deux possibilités : un puits ou un boyau à agrandir. Nous commençons par le puits. Celui-ci haut d’une dizaine de mètres est suivi d’un second beaucoup plus spacieux (13 m). Au bas, le courant d’air s’enfile dans un méandre (0,8 x 6 m) dans lequel on descend d’une petite dizaine de mètres. Le méandre qui suit se rétrécit rapidement et il faudrait pas-mal de travaux pour atteindre un élargissement au niveau d’un ressaut estimé à 2 ou 3 m. Nous revenons dans l’autre branche où une première étroiture est vite franchie. La seconde résiste nettement plus et  le matériel de désobstruction nous fait cruellement défaut. Nous finissons par passer et derrière, un puits de 11 m est descendu. Un nouveau passage étroit précède un second puits estimé à une petite dizaine de mètres, mais il est déjà tard et il faudra revenir.

Le lendemain, nous changeons de décor et montons au-dessus de la Gandara pour continuer l’exploration d’un gouffre descendu en décembre 2012. A – 60 m, nous nous étions arrêtés sur un passage étroit où se jetait un ruisselet. Aujourd’hui, il s’agit d’un véritable ruisseau (2 à 4 litres/s) et de l’étroiture, sort un courant d’air très net. Pendant que les uns élargissent le passage, les autres creusent le lit du ruisseau afin de faire baisser le niveau de la vasque en amont. Cela finit par payer et nous parvenons à franchir l’obstacle. Mais la suite est de nouveau étroite et en plus, il faut traverser un bassin dont les parois sont couvertes de mondmilch. Il est donc préférable de revenir lorsque le débit du ruisseau sera plus faible.

A l'entrée du gouffre, la neige toujours présente alimente le ruisseau de -60 m.

A l’entrée du gouffre, la neige toujours présente alimente le ruisseau de -60 m (Photo A. Massuyeau).

Le beau temps commence à donner des signes de faiblesse à partir du mardi mais cela ne nous empêche pas de retourner voir des trous découverts la semaine précédente en contrebas de Buzulucueva. Plusieurs puits sont descendus et au passage, nous retombons sur des cavités explorées par le SGHS (Hauts de Seine) et notamment une belle grotte que nous refouillons complètement. Nous n’avons pas le temps de faire la topo qui est remise à une prochaine visite. Il est bien dommage que les travaux de ce groupe ne soient pas publiés… Le retour sous un mélange de pluie et de neige annonce l’arrivée d’une nouvelle perturbation.

L'écobuage est passé par là mais ce beau sous-bois résistera-t-il encore longtemps à cette pratique normalement interdite ?

L’écobuage est passé par là mais ce beau sous-bois résistera-t-il encore longtemps à cette pratique normalement interdite ?

La météo se dégrade franchement le mercredi et pour sauver la mise, nous décidons d’aller faire une petite visite à la Coventosa toute proche. Alain et Jean-Luc ne connaissent pas et c’est aussi l’occasion de faire quelques photos dans la zone d’entrée.

Petit pèlerinage dans les galeries d'entrée de la Coventosa.

Petit pèlerinage dans les galeries d’entrée de la Coventosa.

Le jeudi, il neige à Socueva, le baromètre pique du nez, il est temps de mettre les voiles.

Patrick Degouve

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